filles éplorées et de ses coopérateurs. Sa perte laisseroit inconsolables tous ceux qui eurent le bonheur de vivre sous sa direction, s'ils n'étoient relevés par l'idée qu'il est allé recevoir la récompense que tant de vertus lui ont méritée. » su inspirer lui a attiré un nombre si grand d'auditeurs, qu'à peine l'église pouvoit les contenir. Les pauvres ne sont pas les seuls qui aient profité des instructions faites par Mgr Thibault. La classe élevée de la société a voulu également y participer, quoique l'heure de la ré Diocèse de Montpellier. - Mgr Thi-union, fixée dans l'intérêt de la classe ouvrière, ne semblât point promettre son concours. M. l'abbé Combalot a secondé le prélat dans cetimportant ministère. Le missionnaire apostolique a prêché tous les bault a préparé les fidèles de sa ville épiscopale aux fètes de Noël, par une mission qui a été close le 24 décembre. Le prélat s'étoit réservé le soin de catéchiser la population pauvre de Montpellier. Tous les ma- | soirs pendant la durée des saints tins à cinq heures, il est monté en exercices, et son éloquence vraichaire pour vaquer à cette modeste ment populaire paroît avoir produit fonction. L'intérêt que le pontife a | beaucoup de fruit. Diocèse du Puy. - Nous avons dit dans un précédent numéro : • Sur la demande de Mgr Darcimoles et du chapitre du Puy, Sa Sainteté Grégoire XVI vient de renouveler et de proroger à perpétuité le Jubilé particulier qui se célèbre de temps immémorial dans la cathédrale du Puy, toutes les fois que la fête de l'Annonciation coïncide avec le vendredi saint. En conséquence, ce Jubilé aura lieu en 1842: il commencera le jeudi saint, après les deuxièmes vêpres, et durera douze jours. Mais, d'après la teneur du Bref, les autres années où aura lieu ce Jubilé, il ne durera que huit jours. Le dernier jubilé qui fut célébré canoniquement eut lieu en 1785: on y compta près de 80,000 étrangers. En 1796, le Jubilé devoit encore avoir lieu, et il fut en effet publié par l'évêque intrus et par les magistrats qui régissoient le Puy à cette époque; mais le pape Pie VI (une faute d'impression nous avoit fait dire Pie VII) cassa et annula ce qu'avoit fait l'évêque schismatique et permit aux fidèles catholiques de gagner le Jubilé pendant l'octave du saint Sacrement.. Aujourd'hui nous pouvons donner en latin et en français le bref que Sa Sainteté Grégoire XVI vient d'adresser à M. l'évèque du Puy, et qui confirme de la manière la plus positive le glorieux privilége attaché depuis un temps immémorial à l'antique église de Notre-Dame. GREGORIUS PP. XVI. « GRÉGOIRE XVI, PAPE. • Vénérable frère, salut et bénédiction apostolique. Vous avez eu soin de nous exposer que Benoît XIII, notre prédécesseur d'heureuse mémoire, par de semblables lettres apostoliques, données le 5 fé • Venerabilis frater, salutem et apostolicam benedictionem. Exponendum nobis curasti felicis recordationis Benedictum XIII, prædecessorem nostrum, per similes apostolicas litteras die v februarii MDCCXXVII datas, indulgentiam plenariam | vrier 1727, avoit confirmé l'indulgence plénière en forme de jubilé, accordée à perpétuité par Grégoire XV, notre prédé in formâ jubilæi à felicis memoriæ Gregorio XV pariter prædecessore nostro in perpetuum concessam omnibus et singulis utriusque sexûs Christi fidelibus verè pœnitentibus et confessis ac sacrâ communione refectis, et cathedralem ecclesiam Aniciensem visitantibus, ibiquè pro chris-prieroient avec piété pour la concorde : cesseur aussi d'heureuse mémoire, à tous et chacun des fidèles de l'un et de l'autre sexe qui, élant vraiment repentans, s'étant confessés, el ayant communié, visiteroient l'église cathédrale du Puy, et y tianorum principum concordia, hæreseum, entre les princes chrétiens, l'extirpation extirpatione. ac sanctæ Matris Ecclesiæ exaltatione piè orantibus die festo Annuntiationis B. M. V. I., quandò festum istud in feriam sextam Parasceve incidisset, necnon intrà ejusdem festi octavam confirmasse, atque insuper indulgentiam ipsam animabus Christi fidelium in pur. gatorio detentis applicari posse declarasse, des bérésies et l'exaltation de l'Eglise notre sainte Mère, le jour de la fête de l'Annonciation de la bienheureuse Marie toujours Vierge, ou un jour quelconque de son octave, lorsque cette fête se rencontreroit le Vendredi Saint, et en outre qu'il avoit déclaré cette indulgence applicable aux ames des fidèles détenues dans le purgatoire, comme il paroît clairement et ma prout ex dictis litteris clarè apertèque ❘nifestement par lesdites lettres dont nous patet, quarum tenorem hic pro expresso et inserto haberi volumus. Jam verò enixis precibus à nobis postulasti, ut pro voulons que la teneur soit regardée com me exprimée et insérée dans les nôtres. C'est pourquoi vous nous avez demandé bien et le plus grand avantage spirituel de par d'instantes prières, pour le plus grand votre troupeau, que nous voulussions bien aussi confirmer par notre autorité suprême cette indulgence en forme de jubilé, et en même temps l'étendre pour la prochaine année 1842. Nous donc, majori tui gregis spirituali bono atque utilitate indulgentiam ipsam in formâ jubilæi supremâ quoque nostra auctoritate confirmare velimus, ac simul pro futuro anno MDCCCXLII extendere. Nos igitur piis tuis votis alacri libentique animo annuentes, auctoritate nobis à Do-accédant à vos pieux désirs avec allégresse et de grand cœur, par l'autorité que nous avons reçue du Seigneur, et nous confiant en la miséricorde du Dicu tout-puissant et en l'autorité des bienheureux Pierre et mino traditâ, deque omnipotentis Dei misericordiâ ac BB. Petri et Pauli apostolorum ejus auctoritate confisi, prædictam plenariam indulgentiam in forma jubilæi à Gregorio XV perpetuò tribu tam, atque à Benedicto XIII confirmatam el extensam, hisce litteris perpetuum in modum confirmamus, eamque pro futuro anno MDGCCXLII duntaxat ad duodecim | Benoît XIII, et nous l'étendons et proton dies à precedenti feria v in cœnâ Domini incipiendos et numerandos, extendimus et ampliamus. Hæc concedimus atque indulgemus sartis tectisque omnibus con. ditionibus, quæ prædictis Benedicti XIII prædecessoris nostrilitteris adjectæ sunt, ac earumdem litterarum formâ servatâ, et non obstantibus iis omnibus quæ iisdem in litteris non obstare decretum est. » Datum Romæ, apud S. Mariam Majorem, sub annulo piscatoris, die vi augusti MDCCCXLI, pontificatûs nostri anno undecimo. A. Card. LAMBRUSCHINI.» Paul, ses apôtres, nous confirmons à perpétuité, par ces présentes lettres, la susdite indulgence plénière en forme de jubilé, accordée à perpétuité par Grégoire XV, et confirmée et étendue par geons, pour la prochaine année 1842 seulement, à douze jours, lesquels com menceront et seront comptés à dater du Jeudi Saint. Ce que nous vous concédons et accordons avec bienveillance, sans déroger en rien à aucune des conditions qui ont été marquées dans les lettres susdites de Benoît XIII, notre prédécesseur, sans rien changer à la forme de ces lettres, et annulant tout ce qu'elles annulent. >> Donné à Rome, à Ste-Marie-Majeure, sous l'anneau du pêcheur, le 6 août 1841, la onzième année de notre pontificat. >> L. Card. LAMBRUSCHINI. >> Diocèse de Tours. MM. Du-le repos de l'ame de Mgr de Montfètre, Bernard, Bruchet, Jolif Du-blanc et pour le choix de son succoulombier, Bergounioux, Pasquier, cesseur. vicaires-généraux capitulaires, ont • Qui d'entre vous, N. T.-C. F., y dipublié le 29 décembre un Mande-sent-ils, ne se rappelle pas avec bonheur ment qui ordonne des prières pour le jour si plein d'espérances où Mgr Au gustin-Louis de Montblanc arriva au mi- | fiantes où les prêtres sé fortifient dans lieu de nous, pour partager la sollicitude et s'associer aux travaux du saint et illustre vieillard qui gouvernoit alors l'Eglise de Tours (1)? Plein de cette vigueur, de cette force de complexion qui promettent un long et fructueux exercice des fonctions de l'épiscopat; recommandé à notre vénération et à notre respect par les longues épreuves auxquelles il avoit été condamné sur la terre d'exil, par les sacrifices que, jeune encore, il avoit faits à sa conscience et à son devoir. et par l'estime générale qu'il avoit su mériter de la part même de ceux qui ne partageoient point ses croyances et sa foi, il nous promet. toit un pontife selon le cœur de Dieu, un pasteur plein de zèle, un digne successeur de saint Gatien et de saint Martin. Vous savez de quelle manière il réalisa ces consolantes espérances, et aveo quelle persévérante activité il continua et étendit le bien qui avoit été déjà fait par ses prédécesseurs. C'est par ses soins que le grand séminaire, composé jusque-là de diverses constructions inégales, incohérentes, et beaucoup trop resserrées pour le nombre des personnes qu'elles contenoient, fut rebâti sur un nouveau plan, et reçut les développemens et les sages distributions que réclamoient les besoins et la santé des élèves. C'est sous son administration que l'œuvre si importante du petit séminaire fut finie et complétée, et que cet établissemeut précieux, destiné à préparer de bonne heure les jeunes lévites de la tribu sainte, transporté dans la ville épiscopale, sous les yeux du premier pasteur, encouragé par sa bienveillance, par sa haute protection, a reçu une orga-çonnoit pas, il offrit aussitôt à Dieu son sa l'amour de l'étude, acquièrent une connoissance plus approfondie de leurs devoirs, et établissent entre eux cette unité de vues et de principes, celle fraternité de sentimens et d'affections, qui est leur plus belle gloire et la garantie la plus assurée du succès de leur ministère. C'est encore à son zèle, à sa pieuse sollicitude qu'est due la nouvelle édition du Bréviaire et du Missel, la réimpression d'une partie des livres liturgiques du diocèse, la publication d'un catéchisme rédigé sur le modèle de l'ancien, mais enrichi de nouveaux articles, des explications toutes spéciales qu'exigeoient impérieusement les circonstances; et, au moment où la mort l'a-frappé, il se préparoit à doter son clergé d'un recueil de réglemens et d'ordonnances qui, sous le nom de Statuts Diocésains, auroient formé un corps d'enseignement ecclésiastique dans lequel les prêtres eussent trouvé des règles sûres pour leur conduite privée, pour l'administration des sacremens, le gouvernement des paroisses et la sage direction des con sciences, et qui leur eût présenté des solutions claires et décisives, au milieu des difficultés et des embarras du saint ministère. Le regret de n'avoir pu donner à ses fidèles coopérateurs ce nouveau témoignage, cette dernière marque de son vif intérêt et de sa tendre sollicitude, a été une de ses peines les plus sensibles, un des sacrifices qui ont coûté le plus à son cœur... nisation qui ne laisse maintenant rien à désirer sous le rapport de la science, de la discipline, de la bonne direction donnée aux études, et de l'éducation profondément religieuse des élèves. C'est à lui quc le clergé du diocèse est redevable du » Après avoir vécu comme les saints, il est mort comme les prédestinés. Frappé subitement par une maladie qu'il ne soup crifice... Une opération douloureuse avoit été jugée nécessaire pour sa guérison : il s'y prêta bien moins par le désir de conserver la vie que par la pensée que sa santé ne lui appartenoit pas, qu'il en devoit compte à son diocèse, et qu'il ne rétablissement des conférences ecclésias- ❘ lui étoit pas permis de compromettre par tiques, de ces réunions si utiles et si édi (1) Mgr Jean-Baptiste Du Chilleau. sa faute des jours qui pouvoient être encore utiles à son peuple: c'étoit d'ailleurs un nouveau sacrifice que Dieu exi geoit de lui, et il s'y prépara par la réception des sacremens qui sont la force et la consolation des mourans. Qui pourroit dire avec quelle admirable simplicité de foi, avec quelle vive ardeur de charité, avec quels élans d'amour et de reconnoissance il s'unit aux prières de l'Eglise, aux prières de son clergé, et sollicita les grâces dont sa position lui faisoit sentir le pressant besoin? Nouveau Jacob, il leva ses mains défaillantes pour bénir les enfans de sa tendresse qui environnoient son lit de douleur, et auxquels un spectacle si touchant arrachoit des larmes amères; il leur demanda pardon des fautes que son humilité lui faisoit apercevoir dans les longues années de son épiscopat, et il protesta de son inaltérable attachement à l'Eglise romaine, centre de l'unité catholique, et de son ardent désir de mourir dans la communion du Pontife suprême qui en est le chef visible. Dès ce moment et jusqu'à son dernier soupir, il sembla ne plus vivre pour la terre; calme, résigné, il n'ouvrit la bouche que pour prier, et pour recommander à Dieu son clergé, et tous les fidèles qui avoient été confiés à sa sollicitude: ses regards mourans se tournoient sans cesse vers le ciel, on se fixoient avec amour sur la croix du Sauveur, et, lorsque déjà il ne pouvoit plus se faire entendre facilement, il traçoit encore souvent ce signe sacré sur son front et sur son cœur. C'est ainsi, N. T.-C. F., qu'il s'est endormi dans le Seigneur, laissant après lui la bonne odeur de ses vertus et le touchant souvenir de son courage et de sa résigna tion. » POLITIQUE, MÉLANGES, ETC. Pour une chambre des députés, l'âge de cinq ans est l'extrême vieillesse. et quand elle en approche, clle semble tomber de caducité. On diroit que celleci veut mourir avant son heure. et qu'elle a toutes les peines du monde à se traîner jusqu'au Palais-Bourbon, comme si déjà elle n'avoit plus le cœur à rien. On calcule qu'il en est resté à peu près le tiers en route, laissant aux deux autres tiers le soin de nous arranger les fortifications et et le budget comme ils pourront. Cependant les partis sont aussi éveillés que s'ils espéroient quelque chose de cette session. Ils rédigent sérieusement des pétitions; ils exposent sériensement leurs besoins et leur misère; ils attendent sérieusement des redressemens de griefs, des adoucissemens de lois, un peu de baume, enfin, pour toutes leurs blessures. IIélas! ils n'auront pourtant qu'un budget-monstre comme à l'ordinaire, des forts détachés et des chemins de fer, soit pour les envoyer promener, soit pour les mener un peu plus vite à Doullens et à Saint-Michel. M. de Brignole-Sale, ambassadeur de Sardaigne, a porté la parole au nom du Louis-Philippe a répondu qu'il acceptoit dans toute son étendue la solidarité corps diplomatique. L'union des cabinets. dont avoit parlé M. Sauzet, et qu'il étoit et la protection dont la providence couvre la famille de Louis-Philippe, tel a élé le texte de son discours. Louis-Philippe a remercié le corps diplomatique des vœux qu'il lui présentoit au nom des souverains étrangers; il s'est félicité avec lui de ce que «l'année 1841 a vu les cabinets donner, par leur accord, un nouveau gage à la paix générale; et il a exprimé la confiance qu'ils continueroient à la préserver de toute at teinte. M. de Broglie, vice-président de la chambre des pairs, remplaçoit M. le chancelier Pasquier, retenu chez lui par une indisposition. Le représentant de la noble chambre commence par déclarer que, pour fonder un gouvernement libre et régulier, il faut plus que la sagesse des princes et la vigilance éclairée des pouvoirs publics: la protection de Dieu est nécessaire. » Puis l'orateur, se lançant dans la poésie, fait un riant tableau de l'avenir de la France. Louis-Philippe, dans sa réponse, loue la chambre des pairs de la noble attitude qu'elle ne cesse de montrer, dans la répression de criminelles tentatives, et espère que les coupables menées de ceux qui exploitent une crédule ignorance pour accréditer le succès de leurs sinistres pro jets, seront enfin déconcertées. Le discours du président de la chambre des députés, qui avoit toujours un intérêt politique, quand M. Dupin étoit chargé de le prononcer, n'est remarquable que par son insignifiance. M. Sauzet aconçu les plus brillantes espérances pour l'avenir du trône constitutionnel et la prospérité publique; il a dit que la chambre nécessaire que son existence fût bien reconnue; car ce n'est, a-t-il ajouté, que par une confiance réciproque et en se prêtant un mutuel appui, que les divers pouvoirs de l'Etat peuvent acquérir cette liberté d'action qui fait leur force, et les met à portée de remplir leur haute mission. Alors toutes les prérogatives sont respectées. l'exercice de tous les droits est garanti par la sécurité générale, et c'est ainsi que se trouve réalisé ce que j'annonçois, il a déjà plus de onze années, quand je disois que la Charte seroit désormais une vérité. » M. Martin (du Nord), garde des sceaux, au nom du conseil d'Etat, remercie LouisPhilippe des bienfaits qu'il a répandus sur la France, et de ce que son règne a fait cesser d'irréparables malheurs. Il ajoute: La liberté, l'honneur, la prospérité de la France, confiés à vos royales mains dans les circonstances les plus difficiles, après onze années d'épreuves, tout est sauf. » Louis-Philippe, après avoir témoigné à M. Martin combien il étoit sensible à ses éloges, se réjouit de voir que nos institutions se consolident de plus en plus. « Mais, ditil, pour compléter cette œuvre, il faut que les dépositaires de l'autorité et des lois aient le courage de leur conscience, qu'ils ne reculent pas devant des dangers chimériques, et ne se laissent point entraîner par l'appât d'une vaine popularité; il faut que les lois soient exécutées avec une équitable fermeté, de manière à les rendre protectrices pour tous, oppressives pour persoппе. » Dans le prochain numéro nous analyserons brièvement ceux des autres dis |