Nous avons sous les yeux les deux premières livraisons des Beautés de la sainte Bible, ouvenge édifiant dont Mgr Gari baldi a daigné accepter la dédicace. Le texte présente un choix des passages les plus intéressans des saintes Ecritures, traduits nouvellement avec exacti. tude et élégance. Les paroles divines sont toujours entre guillemets, pour les distinguer du texte abrégé ou explicatif. Des réflexions morales, selon l'esprit de l'Eglise et des Pères, ajoutent à l'utilité de cet ouvrage, que les personnes qui possèdent déjà la sainte Bible rechercheront, comme une introduction à la lecture des pages sacrées, ou comme une sûre explication des vérités les plus importantes qu'elles contiennent. Il présente d'ailleurs la fidèle reproduction, par la gravure, des meilleures compositions des grands-maîtres relati ves aux Livres saints, car les éditeurs n'ont rien négligé, afin de donner une copie des originaux les plus appréciés dans toute l'Europe. Le Géraut, Adrien Le Clere. BOURSE DE PARIS DU 16 FÉVRIER. PARIS. -IMPRIMERIE D'AD. LE CLERE ET C', rue Cassette, 29. FISHER, FILS ET Cie, 108, RUE SAINT HONORÉ, PARIS. - NEWGATE STREET, LONDRES. BEAUTÉS DE LA SAINTE BIBLE, ILLUSTRÉES D'APRÈS LES GRANDS MAITRES, AVEC DES RÉFLEXIONS MORALES, PAR M. L'ABBÉ C.-M. LE GUILLOU, Chanoine honoraire de Quimper, aumônier de la Charité à Paris. A MONSEIGNEUR A. GARIBALDI, Plan et conditions de la Publication : Cet ouvrage se composera d'à-peu-près 50 livraisons, contenant chacune deux magnifiques gravures, et quatre pages de texte imprimées sur papier superfin et en caractères neufs. A dater du 1er février 1842, il en paroît régulièrement une livraison le 1er et le 15 de chaque mois, au prix de 1 fr. 25 c. A la dernière livraison seront annexés: 1. Une Table pour la classification du texte et des gravures en volumes; 2. Les Titres des volumes; 3. Uue Introduction sur l'usage et la lecture des Livres saints dans l'Eglise catholique; 4. Les Approbations accordées à l'ouvrage, La profonde estime que le cardinal de Périgord professoit pour M. Frayssinous étoit justifiée par les preuves qu'il avoit enes, nonseulement de son talent comme orateur, mais de son humilité et de son désintéressement. Un comité, dont MM. de Latil et d'Astros faisoient partie, s'occupoit des affaires de l'Eglise de France: M. Frayssinous déclina l'honneur d'y siéger. Et quand, à la suite du concordat de 1817, le grand-aumônier présenta au roi la liste des évèques à nommer, Louis XVIII s'étonnant que le nom de l'orateur de Saint-Sulpice cût été omis, on dut lui apprendre que M. Frayssinous, ainsi que MM Desjardins et Legris-Duval, avoit sollicité, comine une faveur, de n'être point porté sur la liste des évêques. Sous l'éclat de l'épiscopat, il vit tout ce que ces fonctions avoient de redoutable, et il recula toujours devant la charge d'ames. Le concordat, dont il vient d'être question, étoit l'objet d'une controverse animée. M. Frayssinous, esprit conciliantet sincère, se persuada qu'il pouvoit y intervenir avec fruit, et il publia, au commencement de 1818, les Vrais Principes de l'Eglise gallicane, sur la puissance ecclésiastique, la papauté, les libertés galliçanes, la promotion des évéques, les trois concorL'Ami de la Religior. Tome CXII. dats et les appels comme d'abus, embrassant ainsi toutes les questions qu'on venoit d'examiner sons des points de vue divers. Pour faire bien connoître la pensée intime de l'auteur, nous suffit de transcrare ces paroles : 3 « Au milieu de la diversité et du choc des opinions sur des matières délicates, ne seroit-il pas possible de s'expliquer pour s'entendre, et de s'entendre pour faire cesser des divisions funestes et en prévenir de nouvelles? Distinguer le dogme, qui est invariable. de la discipline qui ne l'est pas; allier la pureté des principes avec de sages tempéramens; rapprocher les esprits, non par de lâches concessions, mais par des explications légitimes; fixer ainsi les idées, et tracer des règles qui puissent diriger les vrais catholiques; tel est le but que nous nous sommes proposé. » M. Frayssinous, en déclarant (1) que cet écrit « fut honoré de trèsillustres et très-doctes suffiages, tels que ceux des cardinaux de La Luzerne et de Bausset, >>> n'a point dissimulé qu'il trouva des contradicteurs. Le saint archevèque de Bordeaux, M. d'Aviau, lui adressa, le 11 avril 1818, des observations à l'occasion des Vrais principes (2). Le 13 mai suivant, mournt le prince de Condé. Louis XVIII pensa que l'orateur, qui se faisoit admiter dans ses conférences par la solidité du raisonnement et la pureté du goût, s'essaieroit avec suc (1) Avertissement de la 3a édition. (2) Nous avons recucilli cette lettre, 1. xiir, p. 109. de l'Histoire générale de lEglise. 22 cès dans le genre de l'oraison funèbre. Ces discours d'apparat sont peut-être ceux qui demandent un style plus travaillé, et plus d'art, de soin et de perfection. C'est-là que Bossuet semble avoir donné l'essor à tout son génie, et que Fléchier a mis tout son talent. Il est vrai que souvent les orateurs sacrés avoient eu le loisir nécessaire pour donner le fini à leurs compositions, l'usage étant qu'ils prononçassent l'oraison funèbre, non pas immédiatement après la mort, mais à un service solennel qui se célébroit au bout de quelque temps. Dans son empresseiment à honorer la mémoire d'un prince illustre par son nom, sa bravoure et ses malheurs, Louis XVIII nomma, le soir même du 13 mai, M. Frayssinous pour prononcer l'opaison funèbre au service qui devoit avoir lieu dix jours après. L'orateur, craignant d'abord de rester au-dessous d'un tel sujet, pria le Roi de le dispenser d'une tache dont sa modestie lui exagéroit encore la difficulté. Mais, le monarque lui ayant fait exprimer, le lendemain, de la manière la plus flatteuse, le désir qu'il se chargeât de cette fonction honorable, M. Frayssinous fit céder ses répugnances à l'envie de montrer son obéissance et son zèle. Il ne laissa pas que de donner sa conférence à Saint-Sulpice, le 17 mai; de sorte qu'il n'eut guère qu'une semaine pour rassembler ses matériaux, dresser son plan, composer son discours, en lier les parties entr'elles, l'écrire, en retoucher lestyle et le graver enfin dans sa mémoire. Le service eut lieu le 26 mai, à Saint-Denis. Comme un ami de M. Frayssinous s'inquiétoit de le voir appelé à traiter un sujet aussi délicat que l'éloge du chef de l'armée de Condé devant un auditoire composé en grande partie d'anciens généraux ou fonctionnaires de l'Empire: «Tranquillisez-vous, dit-il, je suis tout résigné. Si cela ne va pas bien, je vais coucher à la Bastille. » Mais cela devoit aller bien, et une approbation unanime sanctionna ces habiles et éloquentes paroles de l'orateur sur les conflits armés de la révolution : « Je ne viens pas fatiguer vos ames par de lamentables récits; je me contente de dire que je n'aperçois ici ma patrie qu'à travers les orages sanglans d'une démocratie turbulente et cruelle: tout, même les tombeaux, a disparu au milieu des tempêtes. • C'en étoit fait de la gloire du nom français, si elle n'eût été réfugiée dans les camps; et à ce sujet je puis parler avec une franchise qui ne déplaira à aucun des hommes généreux qui m'entendent. • D'un côté, dans quelques-unes de nos provinces, des guerriers, combattant sous les bannières de la croix et des lis contre de nouveaux ennemis du nom chrétien et de l'ordre social, sembloient renouveler les exploits héroïques des Godefroi et des Tancrède: de l'autre, l'éclat de nos triomphes rapides et de nos conquêtes faisoit l'étonnement de l'Europe; tandis qu'en même temps d'autres légions de Français, dévoués à la cause royale, fixoient les regards et l'admiration, par une vaillance digne de leurs aïeux. Ainsi, pour notre commune patrie, le bonheur n'étoit nulle part; la gloire étoit partout. » Ces derniers mots frappèrent singulièrement Louis XVIII. Parlant, plus tard, d'un discours prononcé, le 17 septembre 1822, dans l'église de Vallery, par M. Béraud, curé de Dian, près Montereau, au diocèse de Sens, pour la translation des restes des princes de la mai son de Condé, le Roi dit en souriant à M. Frayssinous: « Il a du mérite; înais on n'y lit pas : « La gloire étoit partout, le bonheur nulle part. >>> M. Frayssinous n'avoit pas destiné son discours à l'impression : cependant, il dut consentir à une publicité réclamée par l'usage et par le désir de laisser des traces durables de l'hommage rendu à un prince du sang, qu'illustroient son courage et son dévoûment aux intérêts de la monarchie. Le 14 juin 1818, l'apôtre de SaintSulpice alla y clore les conférences, qu'il ne devoit reprendre que quelques mois après, et il engagea ses auditeurs à lire, dans l'intervalle, le premier volume de l'Essai sur l'indifférence en matière de religion: recommandation qu'il importe de constater, afin de montrer de quelles dispositions il étoit animé à l'égard d'un écrivain qui depuis lui prodigua l'outrage. Mais cette circon stance nous amène à citer deux traits bien propres à faire ressortir la profonde et sincère humilité de M. Frayssinous, à l'époque même où ses conférences jetoient le plus vif éclat. L'Essai sur l'indifférence en matière de religion venoit de paroître, lorsqu'un ecclésiastique, rencontrant le célèbre orateur sur la place SaintSulpice, lui demanda ce qu'il pensoit de ce premier volume. Il répondit par ces belles paroles du Précurseur: Illum opportet crescere, me autem minui. En répétant ce texte de saint Jean, M. Frayssinous ne pensoit pas qu'il réalisoit autre oracle de Notre-Seigneur luimême : Qui se exaltaverit humiliabitur, et qui se humiliaverit exalta un bitur; paroles tellement applicables à MM. de La Mennais et Frayssinous, qu'en indiquant le nobile de leur conduite elles résument leur histoire. Une autre fois qu'au sortir d'une des conférences de Saint-Sulpice on demandoit à M. Frayssinous comment il pouvoit se défendre d'un sentiment de vanité, en voyant le nombreux concours d'auditeurs qui entouroient sa chaire, il répondit qu'il attribuoit le succès de sa parole bien moins à ses efforts, qu'à la prière de quelque bonne ame inconnue, et retirée peut-être dans un coin de l'église. En 1819, il sembla que la foule se portoit encore avec plus d'empressement que par le passé à ces conférences si attachantes et si solides, un des plus puissans moyens que Dieu eût réservés à la ville, qui est le centre et la dominatrice des intelligences, pour connoître et embrasser la vérité catholique, alors en butte à tant d'attaques. Le dernier discours, prononcé le dimanche de la Passion, fut surtout remarquable par l'à-propos; car il paroissoit fait exprès pour confondre, par des preuves éclatantes, les peintures fausses, les dérisions amères, les reproches injurieux qu'une génération dédaigneuse et ingrate se permettoit tous les jours contre le ministère sacerdotal. Alors M. de La Mennais, équitable encore à l'égard de M. Frayssinous, écrivit dans le Conservateur (1): « Un orateur semble être suscité par la Providence pour confondre l'incrédulité, en lui ôtant tout moyen de se refuser à l'évidence des preuves de la religion; grave, précis, nerveux, il excelle dans le (1) Tome 1. 4.45. gonre qu'il a créé. L'erreur se débat vainement dans les liens dont l'enchaîne sa puissante logique. On peut, après l'avoir entendu, n'être pas persuadé, il est presqu'impossible qu'on ne soit pas convaincu; et, à l'impression qu'il produit, on diroit qu'il montre à ses auditeurs la vérité toute vivante. » Le 8 mai de chaque année ramène la commémoration solennelle de la délivrance d'Orléans par Jeanne d'Arc. Cette fète reçut, en 1819, un nouvel intérêt de la présence de M. Frayssinous, qui, frappé de la beauté d'un tel sujet, célébra, avec autant de chaleur que de talent, la gloire et les humilia tions de la nouvelle Judith: ré paration éclatante des infamies poétiques dont Voltaire a essayé de couvrir tant de services, de vertus et de glorieux exploits. « Je ne suis point assez barbare dans les lettres, s'écria M. Frayssinous, pour ne pas reconnoître l'art et le goût qui distinguent plusieurs des productions de cet écrivain: mais, avant tout, je suis chrétien et Français; je sens que je tiens par le fond de mes entrailles à ma religion et à mon pays; et, à ce double titre, tout mon cœur s'indigne de l'injure faite à l'une et à l'autre. Non, il n'avoit pas le cœur français celui qui a pu traîner ainsi dans la boue la libératrice de sa nation! >>> aux pauvres les distributions d'usage. De toute part s'élevoient au ciel des vœux ardens pour la conservation de cet excellent et glorieux Pontife. Une députation de PoggioMirteto est venue remercier Sa Sainteté de l'érection dans cette ville d'un siège épiscopal, en faveur duquel S. E. le cardinal Lambruschini, évêque de Sabine, s'est démis, avec une pieuse générosité, du titre abbatial de Saint-SauveurMajeur. Le 31 janvier, au service anniversaire célébré, dans l'église de la Sapience, en mémoire de Leon XII, M. Capogrossi a prononcé un éloge latin de ce pape, avec lequel il a mis en parallèle Sa Sainteté Grégoire XVI, protecteur des sciences et des arts. Sa Sainteté a reçu d'un membre de l'Université d'Oxford une lettre on il exprime, au nom de plus de cent de ses collègues, l'ardeur avec laquelle on soupire en Angleterre après ce retour à l'unité que tout nous fait présager. - Sa Sainteté a élevé à l'épiscopat MM. Dubbelden, administrateur apostolique du vicariat de Bois-le-Duc; J. Van Hooydonk, administrateur apostolique à Hoeven; J. Zwysen, curé à Tilbourg, en Hollande. PARIS. - Le gouvernement français vient d'acheter à Méhémet-Ali un vaste terrain pour construire un édifice dans lequel des missionnaires Lazaristes et des Sœurs de Charité donneront l'instruction à des enfans (La suite à un prochain numéro.) NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES. ROME. - Le 6 février, anniversaire du couronnement de Sa Sain- | des deux sexes. Il a affecté 350,000 fr. à l'agrandissement de la cathédrale d'Alger, alloné les fonds que réclame la construction de dix nouvelles églises dans l'Algérie, et reconnu légale teté, elle a assisté sur son trône, dans la chapelle Sixtine, à la messe célébrée par S. E. le cardinal Ostini Elle a reçu ensuite les félicitations de S. E. le cardinal Pacza, doyen du sacré-college. Mgr Te-ment le grand et le petit séminaire voli, aumônier de Sa Sainteté, a fait de ce diocèse. |