ma robe d'aspirer au fauteuil. Et quel | temps prendrois-je pour me présenter? Nous sommes peut-être à la veille de nouvelles catastrophes; nous autres prêtres, nous avons bien autre chose à faire qu'à penser aux honneurs académiques; nous pouvons être encore réservés à de gran des tribulations, et chacun de nous peut se dire avec quelque vraisemblance: Vincula et carceres me manent. D'ailleurs, il est pour moi une considération puissante, et que j'ai fait valoir dans une autre occasion: l'abbé de Boulogne est tout-àfait du bois dont on fait les académiciens; c'est incontestablement le premier orateur actuel de la chaire chrétienne; le fauteuil lui seroit bien certainement donné par le clergé; je sais bien que cela ne fait rien pour l'Académie, mais ce choix d'opinion suffiroit seul pour déterminer ma conduite. » J'aimois M. de Fontanes. Il me seroit agréable de rendre un hommage public à sa mémoire: mais il me seroit aussi fort pénible de lui succéder, la chose fût-elle possible. Fata obstant. » Les conférences de Saint-Sulpice révéloient un grand talent: cette lettre met dans tout son jour quelque chose de bien supérieur au talent, un noble caractère. (La suite à un prochain numéro.) STATION DE 1842. Vainement on chercheroit dans le religions antiques des données d quelque précision sur la foi au sein des nations; cependant, des com munications de tout genre avoien été imaginées entre les hommes et les dieux. La foi n'étoit pas dans ce chaos: on n'y démêle pas, à proprement parler, cette croyance obligée à des dogmes sur l'autorité d'une parole divine. Dans la philosophie orientale, grecque ou romaine, on reconnoît des opinions sans croyances, le rationalisme, et non la foi. Aussi, quand, après de longs siècles, on vient célébrer comme un affran chissement glorieux la transformation des croyances en investigations libres de la raison humaine, ce seroit un souvenir salutaire de penser qu'on revient tout simplement à ce qui fut trop long-temps la triste condition de l'esprit humain. A ce retour du rationalisme nécessaireinent païen, il faut opposer l'idée juste et saine de la foi, l'exposition claire de sa nature et de sa génération intime. La foi en général est la croyance à une autorité; c'est l'assentiment donné à une doctrine, ou à des faits, à cause de l'autorité qui enseigne ou qui atteste. La foi, considérée comme acte théologique, est l'assentiment libre donné aux vérités révélées, à cause de l'autorité même de Dieu qui révèle. La foi, comme vertu, est une habitude surnaturelle, infuse, un don de Dieu qui nous incline à croire. Dans la foi comme acte, il faut considérer son principe, son objet, son motif, son organe ou sa règle extérieure, ses conditions préalables. 1o Le principe de la foi, ce qui la produit dans nos ames, c'est la grâce divine, l'action et l'assistance de Dieu. Il semble bien raisonnable et bien nécessaire de penser que Dieu agit dans l'intelligence et dans la volonté sans altérer la liberté; et cependant l'homme abusé dispute à Dieu le droit de lui porter secours, de l'éclairer et de l'instruire, de le fortifier et de le sauver par la grâce! Il ne veut rien devoir qu'aux forces naturelles de sa raison et de sa volonté. Ce naturalisme insensé, sous un nom ou sous un autre, reparut en divers temps. Tels furent Pëlage et les semi-pelagiens; tels sont encore tous ceux qui célèbrent leur raison affranchie de la foi surnaturelle et divine. Contre tant d'erreurs, l'Eglise catholique a toujours défini que les forces naturelles sans la grâce ne peuvent jamais produire la foi; qu'elle est donnée de Dieu comme une grâce pour élever les facultés de l'homme à la hauteur de sa vocation surhumaine et divine. Cette doctrine d'un état surnaturel, on la dédaigne de bien haut; ce dédain est même le caractère propre de l'irréligion au XIX siècle. Qu'est-ce cependant que ce surnaturel? Ce qui est au-delà, au-dessus de la nature et des forces naturelles de l'homme; ce que Dieu nedevoit pas nécessairement à l'essence constituée de l'homme. Et il seroit impossible! Quoi! Dieu ne peut rien ajouter à ses œuvres, rien donner à l'homme au-delà de ce que son être exige essentiellement? La nature de l'homme seroit une barrière dressée des mains de Dieu contre Dieu même! II est de la nature du fini de pouvoir se perfectionner et grandir: or, Phomine est fini. Vous pouvez bien, vous, donner à l'homme ce qu'il n'a pas, si vous l'avez, du savoir et de l'or. Souffrez que Dieu puisse aussi vous donner ce que vous n'auriez pas par vous-même, ici-bas la foi à la révélation, la grâce, dans le ciel la claire et intuitive vue de l'essence divine. Dieu peut révéler, comme vous pouvez parler; il n'y a qu'une question : a-t-il révélé? voilà tout. Le principe de la foi, c'est done la grâce divine et surnaturelle; mais la grâce avec l'homme, mais la grâce que Dieu ne refuse à aucun homme. 2o Quel est l'objet de la foi? En d'autres termes, qu'est-ce que la foi enseigne et propose à croire? Ce qui est révélé, uniquement ce qui est révélé, ce qui est certainement connu comme révélé, voilà l'objet de la foi. Ce n'est donc point la vé rité perçue par l'évidence, ou conquise par la démonstration; mais ce qu'une révélation extérieure et surnaturelle nous impose à croire. Le christianisme commença au berceau du monde, s'accrut et se développa, non par l'action de la raison, mais parunerévélation successive. Achevé par Jésus-Christ, il s'arrête et Dien ne révèle plus; l'objet de la foi est désormais immuable: le roc planté par la main divine est immobile; contre lui l'hérésie du progrès vient se briser. 3o Le motif de la foi, ce qui meut, ce qui porte, ce qui détermine à croire, c'est l'autorité divine, le ténoignage même de Dieu révélant l'objet de la foi. Point de foi, sans un motif d'autorité qui engage et oblige à croire. Je crois, à cause de l'autorité de Dieu qui a révélé: voilà l'acte de foi chrétienne et divine. La raison, l'autorité même de l'Eglise ne sont donc pas le motif direct et formel de croire. Les motifs de cré : dibilité, signes évidemment divins, ❘ me décident de sa croyance, et dondonnent la certitude de la révéla- nèrent une libre carrière à toutes les tion, certitude à acquérir avant de erreurs. Dans l'économie catlıolique, croire, mais ne sont pas non plus l'autorité de l'Eglise est la proposile motif de la foi: je crois à cause ❘tion, la règle vivante, le juge infailli de l'autorité de Dieu qui révèle. Cette autorité de Dieu comprend son infaillibilité pour connoître, sa véracité essentielle pour dire et révéler, son domaine absolu qui s'impose à l'homine en l'obligeant de se soumettre et de croire. ble de la foi, le moyen extérieur, l'organe par lequel l'Esprit saint transmet et conserve intact le dépôt des vérités révélées. Au sein de l'Eglise règne la vérité : Dieu y nourrit l'ame par sa grâce, et la soutient; en dehors se débattent l'erreur et la mort. 5o Quant aux conditions qui rendent la foi raisonnable en mème temps que surnaturelle, l'enseignement catholique se résume dans ces courtes paroles de saint Augustin et de saint Thomas: Nul ne croit, qu'il n'ait auparavant pensé, jugé qu'il devoit croire. La raison ne croiroit pas, si elle ne voyoit pas qu'elle doit croire par l'évidence des signes divins. Voici donc bien simplement ce quec'est que notre foi. Jésus-Christ s'annonce comme Dieu: voilàl'objet de la foi; il le prouve par ses miracles, avérés pour nous comme le fait historique le plus incontestable. 4o L'organe, ou la règle extérieure de la foi. L'ange dans l'état de voie et d'épreuve, le premier homme, les patriarches, les Hébreux fidèles, les apôtres même et les disciples de Jésus-Christ eurent, avec la grâce, la foi véritable. La proposition infaillible de l'Eglise n'est donc pas proprement essentielle à la foi. La nature de la foi peut à la rigueur être complète avec son principe, son objet, son motif, sans y comprendre la définition de l'Eglise. Oui: mais, dans l'économie du christianisme, dans l'ordre le plus approprié à la nature et aux besoins de l'homme fait pour la société, la proposition Ce fait historique, l'Eglise nous le de l'Eglise est nécessaire pour transmet en nous prouvant son inamener l'acte de foi; elle est néces-stitution divine et nous demandant saire pour conserver l'unité et la perpétuité de la foi, pour interpréter les Ecritures en les arrachant à l'arbitraire du sens privé, pour juger les controverses avec une autorité souveraine. L'Eglise est la règle extérieure, infaillible et indispensable de la foi. L'hérésie funeste de la réforme consistoit surtout à admettre pour règle et raison unique de la foi l'autorité privée; les sociniens et les rationalistes conclurent rigoureusement de ce principe erroné que la raison seule, le jugement seul de l'hom de croire à Jésus-Christ Dieuhomme: voilà les motifs de crédibilité, la proposition extérieure et infaillible, les préliminaires indispensables de la foi. La volonté, mue par la grâce, détermine l'entendement, éclairé lui-même d'une lumière divine, à se soumettre à cause de l'antorité révélatrice de Dieu à croire raisonnablement, puisque la révélation divine est certaine; à croire librement, puisque l'ame peut refuser son assentiment même à la vérité révélée: voilà l'acte de foi surnaturelle et divine. Nous citerons ces touchantes pa- | que peu convenable. Les journaux roles de la péroraison : • Quand on la connoît bien. cette foi, elle est si simple, si belle, si raisonnable, qu'elle apporte à l'ame fidèle le bonheur le plus intime et le plus vrai, qu'on la regrette malgré soi quand elle n'est plus, parce qu'en s'éloignant elle a laissé dans l'ame un vide immense. Dans le silence de la solitude, il est bien peu d'abris pour une erreur tranquille. Il suffiroit presque de haïr le trouble pour revenir à l'acte de foi naïve, et redire encore: 0 mon Dieu, je crois fermement tout ce que vous avez révélé, parce que vous êles la vérité même. Que je serois heureux, si quelque ame agitée répétoit avec moi ce langage élémentaire, et se prenoit à l'ai mer encore! » qui l'emploient oublient que l'allocation portée au budget au profit du clergé n'est que l'acquit d'une dette sacrée, reconnue par le gouvernement dans l'article 14 du Coucordat, et que l'obligation contractée par l'Etat d'assurer un traitement au clergé est corrélative à la stipulation de l'article 13 de cette Convention, où Pie VII déclare la propriété des biens ecclésiastiques aliénés incommutable entre les mains des acquéreurs. L'article 13 est la condition de l'article 14, et c'est ôter au traitement que perçoit le clergé son caractère véritable que de lui donner le nom de salaire. M. de Montépin, rapporteur, avoit demandé le renvoi au ministre Ce qui nous a surtout frappé dans de l'Intérieur d'une pétition où l'on cette conférence, c'est l'admirable lucidité avec laquelle M. de Raviguan expose les plus hautes considérations de la théologie aux intelligences les moins habituées à ces études; c'est la netteté et la précision qui, dans un sujet si abstrait, jettent un jour tellement vif qu'il est impossible de ne pas saisir et parfaitement comprendre toute la pensée de l'orateur. De la part d'un apologiste, d'ailleurs si éloquent, ce mérite est bien supérieur encore à celui de l'éloquence. Nous ne saurions mieux dépeindre l'attention et le recueillement de Pimmense auditoire, qu'en disant qu'il étoit suspendu à la parole de M. de Ravignan. appeloit l'attention du gouvernement sur l'observation du dimanche et des jours fériés. Contrairement aux conclusions du rapporteur, qui avoit invoqué l'intérêt des classes ouvrières, la chambre des députés a passé à l'ordre du jour. Ainsi le respect dû aux fètes religieuses est foulé aux pieds dans un pays catholique, tandis que des pays protestans lui donnent des exemples contraires! C'est là un triste sujet de médita tion. - Appelée à décider la question de savoir si un prêtre peut adopter, la Cour royale de Paris a esquivé cette question de droit, pour juger en fait. Voici son arrêt, d'où il est perinis d'induire qu'en principe la cour seroit contraire plutôt que favorable à l'adoption par un prêtre; car, si elle y étoit favorable, elle auroit franchement abordé et résolu la question de droit, qu'elle a pris à tâche d'écarter et de laisser dans l'ombre. « Considérant qu'il résulte de tous les faits de la cause que Charles Houel, peu de temps après avoir été ordonné prêtre, a cessé l'exercice du sacerdoce dès 1794 par suite des événemens politiques, et est chanté par ces enfans qui exécuque, depuis cette époque jusqu'à sa mort, tent plusieurs morceaux en musiil n'en a jamais repris les fonctions; que. » Qu'il a rempli successivement, avant et après le concordat, divers emplois civils, pour lesquels il a reçu un traitement et une pension de retraite; • Considérant que Charles Houel étoit dans cette position lorsqu'en 1828 il a adopté Gabriel Gagnier, fils d'une de ses sœurs; Que ni dans sa demande, ni dans les autres actes de procédure, ni dans les jugement et arrêt qui ont admis l'adoption, sa qualité de prêtre n'a été énoncée, et qu'il y a paru comme ancien chef de bu reau au ministère de la guerre; » Considérant que, l'adoption ayant été conférée et consommée dans ces circon ses Nous avons assisté à un de ces saluts solennels. M. Dessane père, professeur de mélophone au Conservatoire de musique, et quatre de fils, accompagnoient le chant avec ce nouvel instrument, dont M. Dessane est, sinon l'inventeur, du moins le propagateur le plus efficace, car il a composé, pour l'enseignement du mélophone, une méthode adoptée par le Conservatoire et approuvée par l'Académie des sciences. Il est impossible de rendre l'effet qu'ont produit les divers morceaux exécutés par ces artistes. Décidément, les accords du mélophone appartiennent encore plus à la musique d'église stances, il n'y a pas lieu d'en prononcer qu'à toute autre spécialité. Aussi la nullité, >> La cour confirme.. M. l'archevêque de Cambrai a quitté Paris pour se rendre à Amiens. Le 22, il arrivera à Arras; et le len- plus encourageans suffrages. Nous deinain S. E. le cardinalde La Tourd'Auvergne, en vertu d'une délégation spéciale du souverain pontife, lui confèrera le pallium dans sa cathédrale. M. l'archevêque fera, comme nous l'avons dit, le 24 février, son entrée à Cambrai. -Tous les quinze jours, les diverses écoles qui dépendent de l'établissement des Frères des Ecoles chrétiennes, situé rue de Fleurus, y envoient ceux des enfans qui ont fait leur première communion. Ils sont au nombre de 160, et 40 sont déjà en apprentissage. Livrés à eux-mêmes, exposés dans des ateliers peu chrétiens à étouffer les précieux germes de vertu qu'on s'est efforcé de développer dans leurs jeunes cœurs, ils auroient bientôt perdu tout sentiment religieux, si les bons avis qu'ils reçoivent dans ces réunions, et les vérités de la religion qu'ils y entendent rappeler avec onction, ne les retenoient sur le bord du précipice. A la suite de l'instruction, le salut est-ce vers l'Italie et vers Rome que M. Dessane et ses fils devroient diriger leurs pas. Là les attendent les. aimons à leur prédire qu'après avoir parcouru le pays de la mélodie, ils n'auront plus que des succès à cueillir dans le resté de l'Europe. re Diocèse de Clermont. - Depuis long-temps, les habitans d'Ambert désiroient y généraliser le bienfait d'une instruction solide et chrétienne, en appelant ces instituteurs zélés qui, dans presque toutes les villes du royaume, ont fait faire de si grands progrès à l'enseignement primaire. Encouragé par le vote favorable du conseil municipal, et soutenu par le concours du maire, M. le curé s'est imposé de grands sacrifices, auxquels ses paroissiens se sont généreusement associés. Des fonds suffisans ayant été réunis, les Frères des Ecoles chrétiennes ont pu être installés, le 19 janvier, dans un vaste local. - Sept ecclésiastiques de ce diocèse partiront bientôt pour une mission dans l'Océanie, pour y fonder |