- On écrit l'Aix, 15 février: La cour royale vient de prononcer sur le duel qui a coûté la vie an commandant Arrighi, Par arrêt de ce jour. le gón ral Levasseur et les quatre témoins ont été renvoyés devant les assises qui doivent s'ouvrir le 7 du mois prochain. Le général. le capitaine Duviller, et M. Casabianca, principal témoin de M. Arrighi, sont seuls détenus. Aucun mandat de dépôt n'avait été lancé contre les deux autres témoins, qui vont, dit-on, obéir à l'ordonnance de prise de corps décernée contre eux. M. Levasseur et ses deux témoins seront défendus par M. de Latouche, bâtonnier de l'ordre; Me Tassy est chargé de la défense des témoins du commandant Arrighi. On croit que les débats s'ouvriront le 10 mars. » Par un arrêté du 14, M. Maurice Duval, préfet provisoire de la Haute-Garonne, a annulé la délibération prise, le 7, par le conseil municipal de Toulouse, en ce qui concerne le vote de remercîmens à l'administration de MM. Árzac, Gasc et Roaldès. Après un vef débat, le conseil a résolu d'appeler de cet arrèté au chef de l'Etat. Il a émis ensuite le vœu que le gouvernement soit prié de mettre un terme au provisoire de l'autorité extraordinaire dont M. Duval est in vesti. M. Creuzé, ancien député de la Vienne, démissionnaire en 1830 par refus de serment, est mort à Châtellerault le 17 de ce mois, après avoir reçu les consolations de la religion. Ou écrit de Montpellier à la Gazette des Tribunaux, sous la date du 14, que la veuve Lafarge est très-dangereusement malade, et que les médecins dése pèrent de la sauver. Elle vient de recevoir les derniers sacremens. La cour royale d'Agen a confirmé le jugement par lequel le tribunal correctionnel de Villeneuve avoit suspendu de ses fonctions, M. Deller, notaire, accusé d'avoir pris part aux désordres survenus à Sainte-Livrade à l'occasion du recensement, mais qui avoit été acquitté. Dans un procès en diffamation en. tre deux négocians de Bastia (Corse) et l'auteur d'une lettre insérée dans la Sentinelle de la Marine, la cour royale de cette ville a condamné l'auteur; mais atte du que le gérant du journal a pu croire que sa responsabilité étoit garantie par la signature apposée au bas de la lettre par lui publiée, elle a déchargé celui-ci de la plainte. EXTERIEUR. Le ministère anglais a obtenu dans la chambre des communes une majorité plus forte que celle qu'il avoit prévue. L'amendement de lord John Russell contre le principe de la loi présentée par sir Robert Peel n'a réuni que 226 voix, ela été rejeté par 349. La majorité pour le gouvernement a été de 123. La majorité obtenue par sir Robert Peel contre l'amendement de l'opposition ne peut laisser aucun doute que son propre projet de loi ne soit adopté. Dans la séance de la chambre des communes du 18 février, sir Charles Napier a demandé au ministère quelques ren. seignemens sur l'état de la Syrie. Sir Robert Peel a répondu à ces interpellations d'une manière évasive. M. Pechell a demandé ensuite où en étoit l'état des différends qui s'élèvent entre les pêcheurs français et anglais au sujet des limites des pêcheries. Sir Robert Peel a dit que ces contestations seroient arrangées avant le 1er avril; qu'un traité avoit été fait en 1839, et qu'il ne restoit plus à régler qu'un point de peu d'importance, à savoir si les bâtimens des deux nations pourront passer la nuit en dedans des limites réciproquement tracées. -A Hull, on a pendu et bruté sir Robert Peel en effigie sans qu'il en résultat aucun trouble. La musique accompagnoit le cortége. A Northampton, le même spectacle a donné lieu à des scènes de désordres, et il a fallu lire le riot act (loi contre les attroupemens), et même faire venir la troupe pour rétablir la tranquillité. convois. Or, ces sommes revenoient en grande partie aux habitans du Caboul, dont l'industrie se trouvoit ainsi favorisée. Le mouvement chartiste a triomphe | mises pour qu'ils ne pillassent pas leurs sur tous les points en Portugal. Le duc de Terceire a formé un cabinet dans ce sens, et son premier acte a été de faire rendre un décret qui remet la charte de don Pedro en vigueur. Il ya eu trois jours de réjouissances. Le 10 les cortès ont été convoquées pour le 10 juin. Lisbonne étoit tranquille. On annonce de Saint-Pétersbourg la prochaine publication d'un ukase sur les faillites et banqueroutes. Aux termes de cet ukase, tout failli qui ne pourra point payer 40 p. 100 sera traité comme un banqueroutier frauduleux et envoyé en Sibérie ou incorporé, comme simple soldat, dans un régiment. On a des nouvelles des Etats-Unis du 1" février. Le sénat de Washington venoit de rejeter, par 23 voix contre 22, la proposition de rappeler la loi des banqueroutes, rendue dans la dernière session. Les journaux américains semblent attribuer ce résultat à l'or de l'Angleterre qui auroit corrompu les consciences législatives de l'Union. A Philadelphie, la fameuse maison de banque Girard et la banque de Pensylvanic ont suspendu leurs paiemens. Ce double événement a jeté le pays dans une grande consternation, et a occasionné une sorte d'émeute. Une lettre d'Athènes, 3 février, adressée à la Gazette d'Augsbourg. annonce que le prince Maurocordato est décidément nommé ambassadeur près de la Porte-Ottomane. Par ordre du grand-visir, le prix du pain a été diminué à Constantinople. On assure que le grand-visir a manifesté l'in tention de réduire aussi, mais proportionnellement, le prix de tous les objets de première nécessité. il paroit avéré que la révolte du Caboul a éclaté, non par su te des intrigues de Seman-Shah, le frère du ShahSoojah. mais parce que les habitans ont fait cause commune avec les chefs des tribus, qui ne recevoient plus les sommes que les Anglais leur avoient pro CHAMBRE DES DÉPUTÉS. (Présidence de M. Sauzet.) Séance du 19 février. M. Martin (du Nord), ministre de la justice, présente un projet de loi portant modification du code d'instruction criminelle. M. Charlemagne demande et obtient un congé. L'ordre du jour appelle un rapport de la commission des pétitions. M. DE MONTÉPIN rapporteur.. Le sieur Michel, à Goussaincourt (Meuse), propose des moyens qu'il croit propres à préserver la société des tentatives criminelles des malfaiteurs. » La commission propose le renvoi à M. le ministre de l'intérieur et à M. le ministre de la justice. M. DE TRACY. La pétition demande l'établissement d'une espèce de BotanyBey, en Algérie, pour les condamnés en récidive; je crois qu'une pareille mesure est inadınissible. Je demande donc que la chambre passe à l'ordre du jour. M. DE MONTÉPIN. Mais il y a autre chose dans la pétition, et c'est pour cela que la commission en demande le renvoi. A gauche: Eh bien! dites ce que c'est. M. DE MONTÉPIN. Elle demande l'exécution des lois sur les jours fériés et les dimanches. A gauche: Raison de plus pour passer à l'ordre du jour. L'ordre du jour est mis aux voix et prononcé à la presque unanimité. L'ordre du jour appelle ensuite la discussion du projet de loi sur la banque de Rouen. M. Barbet présente, avant que la discussion commence, un amendement qui tendroit à substituer dans l'art. 2 des statuts. le chiffre de 3 millions à celui de 2 millions 500,000 fr., auquel a été fixé le fonds capital de la banque de Rouen. M. DUFAURE. La chambre n'est pas en nombre en ce moment, la question est extrêmement grave et exige une discussion approfondie. Je crois donc qu'il seroit bon d'ajourner le débat à lundi en huit. (Oui! oui!) La discussion est ajournée à lundi en huit. La chambre ajourne à jeudi en huit la discussion du projet sur le régime péni tentiaire. Gérant, Adrien Le Clere. PARIS. - IMPRIMERIE D'AD. LE CLERE ET CO. rue Cassette, 29. BOURSE DE PARIS DU 21 FÉVRIER. CINQ p. 0/0. 119 fr. 20 c. LIBRAIRIE D'ADRIEN LE CLERE ET COMP., RUE CASSETTE, 29. LES PÈRES DE L'ÉGLISE, TRADUITS EN FRANÇAIS, PUBLIÉS PAR M. L'ABBÉ DE GENOUDE, MISE EN VENTE DE SAINT CYPRIEN, tome 5 bis. Les cinq premiers volumes contiennent les Pères des deux premiers siècles : 1o siècle, les ouvrages de SAINT CLÉMENT, pape, et ceux dont les auteurs sont inconnus; 2° siècle, les ouvrages de SAINT IGNACE, SAINT POLYCARPE, SAINT JUSTIN, TATIEN, ATHENAGORE, SAINT THEOPHILE, HERMIAS, SAINT IRÉNÉE, MINUCIUS FÉLIX, SAINT CLÉMENT D'ALEXANDRIE. Le tome 5 bis, et les sixième et septième volumés, qui sont chacun de plus de 800 pages, renferment SAINT CYPRIEN et TERTULLIEN. (3° siècle.) Sous presse, SAINT HIPPOLYTE et ORIGÈNE, Prix: 7 francs chaque volume grand in-8° sur cavalier. Librairie Ecclésiastique et Religieuse de G. MARTIN, 13, rue Pavée-Saint- LE BONHEUR DES MAISONS RELIGIEUSES AVIS PROPRES A DIRIGER LES RELIGIEUSES VOCALES Dans le choix des sujets, la formation des novices et le gouvernement d'une communauté, tirés des meilleurs auteurs et d'un grand nombre de règles et constitutions religieuses. Ouvrage utile à toutes les religieuses, et plus particulièrement aux supérieures, maîtresses de novices et directeurs de communautés. PAR S***, DIRECTEUR DE COMMUNAUTÉ. 1 vol. in-12.. 2 fr. 50 c. NOTICE SUR LA VIE DE M. FRAYSSINOUS. Cinquième article. - Voir les No 3548, 3556, 3557 et 3558. L'élévation des sentimens et des idées de M. Frayssinous, sa rectitude et sa sagesse étoient trop goûtées par le cardinal de Périgord, pour qu'en s'asséyant sur la chaire de saint Denis il ne voulût pas s'as-liaire, si les fonctions de pre surer l'assistance d'un tel conseil. 11 lui donna, dès 1819, des lettres de vicaire-général honoraire; et, reconnoissant des avis qu'il devoit à sa prudence, il lui legua sa croix pectorale, comme dernier temoignage d'estime, ou plutôt comme présage de l'épiscopat. En vain, M. Frayssinous l'avoit refusé: Louis XVIII, à qui le grand-aumonier montra ainsi combien il en étoit digne, devoit l'imposer à sa résistance. : La mort de M. de Périgord, arrivée le 21 octobre 1821, plaça sur le siége de Paris, dans la personne de M. de Quelen, son coadjuteur et son fils adoptif, l'ancien disciple de M. Frayssinous. Le cardinal avoit émis la pensée, accueillie par Louis XVIII, que a charge de grand-aumonier de France réclamoit un nom historique qui répondît à cette dignité par son clat. Le prince de Croï, issu, comme es Périgord, d'une ancienne maison souveraine, et dont la piété rehaussoit l'illustration, recueillit donc Cette part de l'héritage de l'ancien orchevêque de Paris. L'Ami de la Religion. Tome CXII. M. Feutrier, vicaire-général de la Grande-Aumônerie, jouissoit alors d'une haute confiance, à raison de son zèle, de sa capacité, et de ses rapports intimes avec tout ce que le clergé comptoit de plus illustre. Sachant le mérite solide et la portée de M. Frayssinous, il suggéra au duc de Richelieu l'idée que le prince de Croï trouveroit en lui un utile auximier aumônier du roi, vacantes par la mort de M. de Bonnac, ancien évèque d'Agen, lui étoient conférées. Ces fonctions sont ordinairement confiées à un évêque. « Mais il refusera un évêché, » répondit le duc de Richelieu. - Oui, un évêché ayant charge d'ames: ne pourriez-vous pas le faire nommer évêque in partibus? » Un autre obstacle 'sembloit s'opposer à l'accomplissement de ce projet, car l'usage réservoit les places supérieures dans la chapelle royale aux ecclésiastiques des familles nobles et qualifiées. Louis XVIII jugea qu'un beau talent, relevé par le plus noble caractère, donnoit aussi des nier de France. droits aux honneurs de sa maison. 24 la charge d'aumônier ordinaire. On du clergé pendant la révolution. A insista, et à son tour il renouvela ce refus. La lutte de son bumilité contre une bienveillance intelligente eût duré long-temps, si un ordre exprès du Roi ne l'eût termince tout à coup. Arrachant le cet endroit du discours, presque tous les regards se portèrent, avec quelque malice, sur le prince de Talleyrand qui, malgré son à-plomb ordinaire, se remua beaucoup sur sa chaise. Il nous seroit difficile d'opter mérite modeste à sa paisible re-entre les diverses parties de ce traite, pour le décorer d'un titre éminent, Louis XVIII nomma, le 10 novembre, M. Frayssinous son premier aumônier: choix heureux, dans lequel le clergé vit un gage de protection et un sujet d'espoir pour les destinées futures de l'Eglise de France. Une autre ordonnance du 11 novembre adjoignit le premier aumônier du Roi au grand-auinonier de France pour toutes ses attributions. Aussitôt après sa nomination, M. Frayssinous alla faire ses remercîmens au Roi; et, entre autres choses, il lui dit : « Ce que je trouve de plus extraordinaire dans cette place, c'est de m'y voir. Allusion qui plut beaucoup à Louis XVIII. M. Frayssinous exerçoit déjà ces fonctions, lorsqu'il prononça, le 29 novembre, l'oraison funèbre du cardinal de Périgord, à NotreDame, et qu'il la fit entendre, de nouveau, le 5 décembre, aux QuinzeVingts. magnifique Eloge, si la mission que M. Frayssinous remplit à la fin de sa vie auprès d'un prince auguste, et dont il sembloit avoir le pressentiment, ne nous déterminoit à citer de préférence cette allusion au baptême de Henri de France: « Déjà, depuis plus d'une année, il se livroit dans cette capitale à tous les soins du ministère pastoral, lorsque le ciel vint réjouir la France par un de ces événemens où la Providence semble se montrer à découvert. O merveille si désirée et si opportune! un rejeton est sorti de la tige des lis, un nouvel Henri nous est né, et l'on peut bien dire que le berceau qui le reçoit renferme la fortune de la France. Quelle mère! quelle naissance! Et qui ne fut pas tenté de s'écrier: Que pensez-vous que sera un jour cet enfant : Quis putas puer iste erit? Le moment est venu de le porter dans cette basilique même, pour le consacrer à son Dieu: vous savez quelle fut la pompe et la magnificence de ce jour si heureux pour tous, mais en particulier pour le Pontife, qui, de ses mains vénérables et pures, offrit à celui par qui règnent les rois, l'Enfant miraculeux devenu le signe de la réconciliation du ciel avec la France. C'est bien après cette auguste cérémonie qu'il M. de Quelen, objet d'une prédilection si paternelle de la part de son prédécesseur, présidoit la cérémonie, qui eut lieu dans la basi-put dire, comme le vieillard de l'Evan lique de Notre-Dame, et M. Frayssinous choisit admirablement son texte: Mortuus est in senectute bond, plenus dierum et divitiis, et gloria, et regnavit Salomon filius ejus pro eo. L'orateur se trouva naturellement amené à parler de la conduite salut gile: Maintenant, ô mon Dieu! laissez aller en paix votre serviteur; mes vœux sont accomplis; j'ai vu de mes yeux le de la France, et la paix du monde.. La sensation produite par cet Eloge fat profonde. Le cardinal de Bausset, auteur d'une Notice sur la |