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détails, digne de la sagesse et de la | dire, je n'en ai jamais recueilli que des mesure, du talent et du caractère témoignages de gratitude, parce qu'elle a d'un prélat si cher à la religion et à bien senti que je lui parlois un langage plein d'affection comme de franchise.

la saine littérature.

Vous avez su, monsieur, dit le comte de Préameneu, mettre en usage une sorte de genre mixte, dans lequel le même discours présente successivement la dialectique propre aux conférences et le style le plus élevé. Lorsque d'abord les faits sont discutés, lorsque les objections et les réponses sont développées, c'est avec simplicité, avec clarté, avec méthode; les faits sont approfondis, les principes dé montrés. Mais, quand il ne peut plus y avoir de doute sur la conviction, quand l'orateur reconnoît que ceux qui l'écoutent, cédant à leur conscience, rendent hommage à la vérité, il s'empresse de leur montrer cette vérité sainte avec sist ornemens; il en célèbre le triomphe

tous les charmes de l'éloquence, et l'auditeur, qui n'étoit venu que pour juger froidement le mérite d'une discussion

reçoit toutes les impressions par lesquelles le cœur est ému, entraîné, rempli d'un amour, désormais inviolable, pour des vérités et des devoirs jusqu'alors mécon

nus. .

,

La manière vive et animée dont l'évêque d'Herinopolis prononça son discours charma l'auditoire et lui attira des applaudissemens multipliés. Louis XVIII en fut informé, et témoigua à M. Frayssinous le désir qu'il auroit eu d'etre présent à la séance. Je sais bien, reprit-il, qu'on me dira: Vous pourrez le lire; mais on pourroit ajouter: Que seroit-ce, si vous l'eussiez entendu? » Placé à la tête de l'instruction publique, l'évêque d'Hermopolis ne craignit pas de dire dans la première solennité littéraire qu'il présida :

• Je suis trop l'ami de la jeunesse pour en être le flatteur. Depuis vingt ans je lui ai fait entendre des vérités utiles, quelquefois sévères; et toutefois, je puis le

» Ce que j'ai été, je le serai toujours. D'autres, plus adroits que moi, pourront bien essayer de caresser, dans vos jeunes

cœurs, l'amour si vif de l'indépendance. Moi, j'aurai le courage de vous parler de 2 vos devoirs, pour vous rendrecapables d'exercer un jour des drojianians danger A pour vous, comme pour vos semblables.»

Des préventions avoient accueilli la nominasis un évêque en qualité domaître de l'Université, et opposoit que M. Frayssinous n'pentroit que pour la détruire. Un recteur se permit mème de lui prire une lettre injurieuse, qui fut endue publique. M. Frayssinous le destitua, en disant aux membres du conseil royal de l'Instruction publique : « Messieurs, je ne serai pas éternel; mais, tant que je resterai à la tête du corps enseignant, je ne souffrirai pas qu'on méconnoisse mon autorité. » Comme les membres du conseil partageoient ces préventions, il s'attacha à les désabuser et à leur faire comprendre que son plan n'étoit pas de renverser, mais au contraire d'utiliser, pour le bien de la religion et de l'Etat, l'institution dont il étoit le chef. «M. de La Mennais dit beaucoup de mal de l'Universite; il ne connoît même pas tout, fit observer un jour M. Frayssinous. Mais comment remplacer cette institution qu'il voudroit détruire? Que faire de cent mille enfans? » Convaincus de la loyauté du prélat, les membres du conseil royal vécurent en bonne harmonie avec lui, et M. Cuvier, le plus distingué d'entre eax, lui donna les plus sincères témoignages de respect et de considéra

tion. Il n'y eut guère que les préoc- | de la ville et des environs, M. Frays

cupations jansénistes de M. de Sacy et d'un de ses collègues qui contrariassent parfois les vues de M. l'évêque d'Hermopolis.

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tres, organes audacieux de l'erreur, sous une molle administration, se tûrent sous-une main plus ferme, **tes bons, sûrs d'ètre avoués, parPierent d'un ton moins timide. Ainsi

sinous ordonna, le 6 janvier 1821, une réorganisation générale de l'établissement, dont le propriétaire, M. Ferlus, dut se faire remplacer Il s'attacha à faire régner, dans dans la direction par un vice-gérant. les établissemens universitaires Il rétablit les exercices religieux aucette religion qui, par ses croyances trefois pratiquées avec tant de fruit et la 'e autorité de ses préceptes, dans les maisons d'éducation, et puissant à l'intempéM. l'abbé de Scorbiac, par exemple, rance des esprits, et qui, en consaayant été choisi pour donner des crant toutes les obligations domes- retraites dans plusieurs colléges tiques et civiles, Pratola garantie royaux, qu'il visita avec l'agrément la plus serine de la paix enilles, des évêques diocésains, obtint. les comme de la sécurité et du heur plus consolans résultats. Les maîdes nations. Pour réaliser la remme de l'Université, le grand-maître songea à mettre, le plus souv possible, des ecclésiastiques à la tê des académies en qualité de recteurs, ou des colléges en qualité de proviseurs, de principaux et de censeurs. Il exigea des professeurs des conditions de moralité non moins que de capacité. Il s'appliqua surtout (et c'est le bien qui a le plus survécu, dans l'Université, à l'administration de M. d'Hermopolis), il s'appliqua, d'accord avec les évêques diocésains, à placer dans les colléges royaux des aumôniers pieux, zélés et de talent. Il chargea les inspecteursgénéraux de faire des enquêtes sé- vères: et, M. Laurentie ayant constaté, à la fin de l'année 1823, que l'éducation n'étoit pas dirigée à Sorrèze dans des principes religieux et monarchiques; que la presque totalité des maîtres vivoient dans une

indifférence publique et marquée sur les pratiques les plus indispensables de la religion; qu'un très-petit nombre d'elèves remplissoient, et en secret, le devoir le plus important du chrétien; qu'enfin le mauvais es prit de cette école influoit sur celui

commença le travail d'une véritable régénération, secondée par des ordonnances et des réglemens dont le but étoit de rendre les études plus fortes, de débarasser les professions savantes des sujets foibles, et de prémunir ainsi la société contre les dangers d'une instruction insuffisante. Mais, triste condition de l'autorité! les uns ne virent dans la justice de M. Frayssinous que de la rigueur; quelques autres qualifierent de foiblesse tout ce qui n'étoit pas violence.

(La suite à un prochain numéro.)

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. - Le 5 février, S. S. a visité la basilique de Saint-Laurent, la basilique patriarcale de Lade la Pénitence. Le 7, Elle s'est rendue à l'église du Jésus, à la basilique libérienne, et au monastère des Canaldules. Le 8, Elle a visité la basilique du Vatican.

tran et le monastère de Sainte-Croix

Le mercredi des Cendres, il y

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PARIS. On nous annonce comme certaines plusieurs nominations bien propres à consoler les Eglises auxquelles les nouveaux évêques sont destinés. C'est avec joie qu'elles ac

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- Nous consacrerons, samedi, un supplément à l'analyse des Mandemens publiés à l'occasion du Caréme, et dont l'abondance des matières nous a empèché de parler jusqu'ici.

- M. Ferrari, sur lequel les journaux anti-religieux ont le bon goût de se taire, a désavoué les doctrines dont l'exposition avoit péniblement froissé un grand nombre de ses auditeurs à Strasbourg.

A son tour, M. Gatien-Arnoult écrit à l'Emancipation pour désavouer les doctrines qu'il a professées à Toulouse dans ses leçons orales et dans ses écrits. Nous l'en féliciterions, si son désaveu étoit complet,

cueilleront une si heureuse nou-et surtout si l'amour-propre de velle.

Mgr Bouvier, nommé le 22 noveinbre 1833 au siége du Mans, et sacré le 16 mars 1834, est nommé archevèque de Tours. La science, la sagesse et la piété de ce prélat le désignoient au choix du gouvernement, qui s'honore par une telle noimination.

M. l'abbé Angebault, vicaire-genéral et chanoine de Nantes, ecclésiastique pieux et habile, dont le mérite étoit depuis long-temps apprécié, est nommé évêque d'An

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M. Gatien-Arnoult ne lui avoit conseillé de sauver les apparences, en donnant à sa demi-rétractation la forme d'une dénégation outrageante pour le vénérable et savant prélat qui a dû frapper ses erreurs d'une condamnation méritée.

Le Journal des Débats, placé sous le coup du Mandement de M. l'évêque de Chartres, soutenoit que Mgr Clausel de Montals n'avoit pas lu les articles qu'il censuroit: M. GatienArnoult suppose que Mgr d'Astros n'a point composé le Mandement qui le condamne; et, s'assurant, par cette injurieuse supposition, une plus grande liberté d'action contre l'auteur de la censure, il lui adresse, en termes que nous devons taire, le double reproche d'ignorance et de méchanceté!!! Nous verrons com. ment M. Villemain prendra ces fa

çons d'agir d'un professeur à l'é- | suite à une pareille prétention, le gard d'un illustre et saint arche-conseil d'Etat auroit le bon sens de

véque.

reconnoîtie qu'il n'y a d'abus que dans les paroles du professeur, et dans l'incroyable tolérance du ministre de l'Instruction publique.

Que M. Gatien-Arnoult nie avoir dit ou écrit les paroles qu'il a, en effet, prononcées ou publices; ou bien qu'il cherche à leur donner un sens différent de celui qu'elles présentent, il suit en cela la marche de tous les hérétiques. Le Journal des Débats, qui, dans un article court, mais perfide, prend aujourd'hui fait et cause pour le professeur de Toulouse, et qui, mieux que tout autre, doit connoître l'histoire du jansenisme, n'ignore pas que les jansé-gique; et qu'à côté de l'enseigne

nistes se prétendoient excellens catholiques. Après tout, nous accordons volontiers à M. Gatien-Arnoult qu'il est aussi orthodoxe que les Débats: cela ne le met point, à coup sûr, à l'abri des censures de son archevêque.

Ce qu'il y a de curieux, c'est qu'après s'être longuement défendu, dans son libelle, d'être tombé dans les erreurs que Mgr d'Astros a signalées, M. Gatien-Arnoult finit par convenir naïvement qu'il professe P'hérésie du progrès, dont M. l'abbé de Ravignan a fait si bien justice sa première conférence de cette année.

dans

Nous l'avouons, ou plutôt nous le proclainons avec reconnoissance : le gouvernement fait, en ce moment, sur la proposition de M. Martin (du Nord), d'heureux choix d'évêques; mais en revanche, M. Villemain maintient dans leurs chaires des maîtres bien dangereux. Il seroit temps qu'on se montrât plus lo

ment des juges de la foi, on cessat de tolérer celui d'incrédules ou de rêveurs qui prennent à tâche de la détruire dans l'esprit de leurs disciples. Quand M. Villemain nous donnera-t-il la liberté de l'enseignement? Et, s'il se refuse à nous l'accorder spontanément, M. de Carné ne se rappellera-t-il pas qu'il a pris l'engagement solennel de porter la question à la tribune de la chambre des députés

?

-L'association des Jeunes-Econo

mes, établie pour procurer aux jeunes filles appartenant à des familles pauvres et nombreuses une éducation chrétienne et des moyens de travail, célébrera le dix-neuvième anniversaire de sa fondation par une assemblée de charité, qui aura lieu le vendredi 25 février 1842, en l'église Saint-Germain-des-Prés.

La messe d'actions de grâces sera dite à midi et demi précis.

A une heure, sermon par M. l'abbé Lefebvre. Ensuite salut solennel du Saint-Sacrement.

Cela ne doit pas étonner, du reste, de la part d'un homine qui a imprimé, dans sa Doctrine philosophique, qu'on entreprend en vain de ranimer au fond des cœurs la croyance aux anciennes doctrines, et de faire renaître le vieux temple de ses ruines dispersées; attendu, dit-il, que Dieu n'a pas voulu que l'humanité fút semblable à l'animal impur qui se nourrit une seconde fois de ce qu'il a vomi : << Sicut canis qui redit ad vomitum. » Non content du factum injurieux qu'il a publié dans l'Emancipation, M. Gatien - Arnoult prétend faire déclarer par le conseil d'Etat, qu'il y a abus dans le Mandement de son archevêque. Si on pouvoit donner | Tournelles, no 1; Guillemette de la

selon

Les jeunes filles soutenues par l'Oeuvre seront présentes, l'usage.

La quête sera faite par mesdemoiselles d'Anglade, rue de Lille, no 54; de Bonneuil, rue Saint-Guillaume, n° 29; Danloux-Dumesnil, rue des Tour-du-Pin, rue Basse-dn-Rein- | surera que le malade agit en pleine liberté... part, no 12; d'Osmond, rue Bassedu-Rempart, hôtel d'Osmond.

Les personnes qui ne pourroient venir à l'Assemblée sont priées d'envoyer leur offrande chez Mesdemoiselles les quêteuses.

-Le conseil-général des hôpitaux et hospices civils de Parista publié pour les directeurs de ces établissemens et les ministres des différens cultes qui y exercent leurs fonctions, un réglement empreint de la plus complète indifférence en matière religieuse.

• Le conseil n'a pas besoin, dit l'Instruction, de rappeler que, d'après les lois fondamentales de l'Etat, tous les cultes reconnus doivent jouir dans les établissemens charitables d'une égale protection; que les croyances individuelles doivent y ⚫ être pleinement respectées. On ne sauroit donc veiller avec trop de soin à ce que des tentatives de prosélytisme, quelles qu'en soient la source et la direction, ne viennent pas, au sein de ces établissemens, troubler les consciences, altérer la paix et le bon ordre, qu'il est si essentiel de maintenir dans les asiles de l'infortune... MM. les directeurs des hospices et hôpitaux comprendront avec quelle sagesse et quelle prudence cette vigilance doit être exercée. Les aumôniers, pour le culte catholique, institués par l'autorité diocé

saine et nommés par le conseil général, sont seuls accrédités pour la prédication et l'enseignement religieux vis-à-vis les fidèles qui suivent ce culte. Les ministres

des autres cultes, légalement reconnus, sont également seuls autorisés... Les uns et les autres sont exclusivement appelés

* à remplir leur ministère vis-à-vis des individus qui appartiennent à leur propre culte, et ne doivent point sortir de ces limites. Toutefois, dans le cas où un malade, à quelque communion qu'il appartienne, désireroit communiquer avec un ministre d'un autre culte que le sien, le ministre appelé devra préalablement prévenir le directeur de l'établissement, qui s'as

» Les méines règles guideront relativevement aux livres de religion et de piété... Les lois n'accordent aucune juridiction, aucun droit de surveillance, de contrôle, aucune autorité civile sur les maisons hospitalières, sur leur administration, sur leur régime, au ministère ecclésiastique d'aucun culte, quel qu'il soit..

Le texte de cette Instruction est si clair, que nous sommes dispensé de toute reflexion.

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