l'autorité de ses conseils, ni la leçon de | Déodat, et qui a eu pour parrain ses exemples.. Nous ne pouvons mieux terminer cette Notice qu'en rappelant les vers qu'un noble et pieux ami de M. Picot, M. le comte de Marcellus, a consacrés à sa mémoire : Hic, calamo in terris, vitâque et pectore puro (plet Pectus amans, simul et vitam calamumque coro[nat. BON HENRION. NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES. ROME. - On a célébré, le 5 décembre, dans l'église de SainteMarie-de-la-Paix, la fète de saint François-Xavier, l'un des patrons de l'OEuvre de la Propagation de la Foi. Elle a été précédée d'un triduo dans lequel M. Ph. Cossa, professeur au collège de la Propagande et au séminaire romain de Saint-Apollinaire, a fait un discours sur les biens et les avantages que procure cette grande Oeuvre. Les cardinaux Barberini, Polidori et Belli ont, durant les trois jours, donné la bénédiction du saint Sa crement. Le 10 décembre, le cardinal Fransoni, un des visiteurs apostoliques de la pieuse maison des Catéchumènes, a adininistré solennellement le baptême dans l'église de l'Annonciation, près du monastère des religieuses Dominicaines, aux sraélites romains Adam Caviglia, âgé de 8 ans, et sa sœur Judith, âgée de 15 ans : les noms de François Régis et de Marie Régis leur ont été donnés. Ils ont été tenus sur les fonts baptismaux par M. le vicomte et madame la vicomtesse de Gontaut-Biron. Le saint baptème a été ensuite administré au mahométan Cisman Bey, âgé de 23 ans, auquel a été donné le nom de Pierre M. le comte de la Ferronays. Le Diario, d'après lequel nous avons déjà parlé des prédications du P. de Ravignan, lui consacre l'ar ticle suivant: • L'éloquence sacrée, cet art sublime de parler à l'intelligence et d'émouvoir les nobles passions, n'a, dans aucun pays, été cultivée avec tant de succès qu'en France. Bossuet, avec la puissance inimitable de son génie; Bourdaloue et Massillon que l'on appela, l'un le prince des orateurs, l'autre l'orateur des princes; Fénelon, qui ne vouloit commander que par l'amour, et qui proclama sa défaite ainsi que d'autres eussent proclamé leur triomphe; Fléchier, cette voix qui tonnoit sur la tombe des grands, et qui montroit, sans détruire les élans de l'enthousiasme, tout le néant de la gloire, tels sont les admirables maîtres de l'éloquence sacrée en France. Après eux vinrent les Brydaine, les Maury, les Boulogne, les Fournier, et mille autres. De nos jours aussi les orateurs éminens n'ont pas manqué dans la chaire française. Audessus de tous nommons le père de Ravignan, dont la parole puissante tantôt éclatoit en sanglots sur la tombe du pieux archevêque, Mgr de Quelen, tantôt défendoit dans la métropole de Paris, en présence d'un immense auditoire et descience el de la littérature, la sainte cause vant les hommes les plus distingués de la du christianisme et de l'Eglise. L'illustre orateur qui, comme avocat-général, mettoit son talent au service de la justice humaine, et qui, renonçant ensuite aux séduisans attraits d'un brillant avenir, se retira dans la solitude pour se dévouer, comme ministre du sanctuaire, au service de Dieu, est venu, précédé de sa renommée, prêcher l'Avent à Rome dans la belle église de Saint-Louis des Français. La première fois qu'il est inonté en chaire, il s'est vu entouré d'une nombreuse assembléc composée de cardinaux, d'archevêques, d'évêques, de prélats, d'ambassadeurs, de princes, et de l'élite de la jeunesse romaine et étrangère, que le désir d'entendre la parole du salut avoit amenés en foule. L'affluence a augmenté à chaque prédication. L'ascendant irrésistible qu'exerce l'éloquence du père de Ravignan sur ceux qui l'ont entendu une seule fois, les entraîne sans cesse au pied de sa chaire. dans lesquelles l'illustre prédicateur a traité les sujets les plus importans pour notre époque de triste indifférence et d'ignorance religieuse. Nous en avons entendu une où l'orateur a exposé que la société politique ne peut se comprendre sans une société religieuse, et que cette. société religieuse doit nécessairement, posséder une autorité nécessairement infaillible... Or cette société nécessaire, avec son chef nécessaire et infaillible, c'est l'Eglise... L'orateur a été profond, • En annonçant pour la première fois la parole divine dans la capitale du monde catholique, dans cette ville qui est le centre et le sanctuaire de la soi, l'orateur a dit qu'il ne voyoit pas de sujet plus ma-dogmatique, élévé, éloquent comme le gnifique que de démontrer quel bienfait demandoit un sujet aussi sublime. » immense c'étoit pour l'homme que de croire. Et alors, présentant d'abord l'homme, tombé avec Adam. livré à une lutte continuelle avec ses passions et ses besoins, avec son ignorance et ses passions; lancé au milieu des tempêtes de la vie, sans guide et sans secours, comme un vaisseau en pleine mer sans pilote et sans gouvernail, il le dépeignit ensuite à l'ombre de la foi, où tout est calme, où tout se tait, où le bien et le mal sont connus, où l'on sait ce qu'il faut faire et ce qu'il faut fuir. L'éloquence supérieure que le P. de Ravignan avoit déployée dans ce discours se reproduisit dans les suivans. Ainsi il fut admirable quand il suivit la trace et la conservation providentielle de la foi à travers la dégradation générale, foi sainte dont une étincelle brille dans tous les cultes de l'idolâtrie, qui se perpétua vive, intacte, et se transmit, par une chaîne indissoluble, des patriarches à Moïse, de la théocratie mosaïque aux prophètes, jusqu'à ce que Jésus-Christ assurât son triomphe en mourant sur la croix. Ces vérités importantes furent dessinées à grands traits, à la manière de Bossuet, et en touchant seulement les cimes les plus élevées, pour montrer la main toute-puissante de Dieu. • Nous ne parlerons pas ici du panégyrique de la très-sainte Vierge, prononcé en l'honneur de l'Immaculée Conception de la Mère de Dieu; nous ne parlerons pas de l'éloge de saint François-Xavier; nous voulons nous borner aux conférences PARIS. I Le 3 janvier, M. l'Archevêque a reçu, à l'occasion du renouvellement de l'année, le clergé de Paris et de la banlieue. M. Frasey, curé de Saint-Nicolas-des-Clamps, a harangué le prélat, en qualité de doyen. « En ce jour, véritable fête de famille, a-t-il dit, en ce jour plein de joie et d'avenir, je suis heureux de vous donner l'assurance nouvelle que nos dispositions sont invariables. Couronne du premier pasteur, honneur de l'Eglise, telle est notre inaliénable devise. » Grâces à Dieu pour son don ineffable! Il vous avoit réservé, monseigneur, l'établissement, si profondément sage et si éminemment sacerdotal, des conférences ecclésiastiques. » C'est là qu'en ravivant le feu sacré de la science divine, qu'en méditant tous ensemble aux sources mémes du Sauveur, nous nous trouvons dans l'heureuse nécessité de nous édifier, de nous aimer; nous nous sentons retrempés pour les combats du Seigneur. • Elle fut toute pastorale la pensée de nous appeler auprès de vous, monseigneur. Avec quel aimable abandon vous nous parlez comme un ami parle à son ami! Quel doux encouragement donné à tous d'exposer nos sentimens, d'exprimer nos vieux dans l'intérêt de tous! » Grâces, il faut le redire, grâces donc soient rendues à Dieu pour son don inef fable! » Le prélat a particulièrement remercie M. le doyen de ce qu'il venoit de dire sur les conférences ec clésiastiques et sur les conférences centrales de l'archevèché, si propres en effet à resserre: les liens qui unissent le clergé à son chef. M. l'Archeveque a organisé la maîtrise de Notre-Dame sur de nouvelles bases. On pourra désormais admettre dans cet établissement un certain nombre d'enfans qui, moyennant une pension modérée, recevront une éducation musicale complète, et seront particulièrement formés à l'art de toucher l'orgue et par consequent le piano, ainsi qu'à la science de la composition. A ces avantages se joignent les bienfaits d'une instruction solide, d'une éducation religieuse, dirigée par des prètres ètres respectables. Des maîtres habiles sont chargés de l'enseignement du piano, de l'orgue, de la composition, du solfège et du chant, etc. Ceue institution est fondée dans le but de former des organistes, des profes seurs, des maîtres de chapelle pour la province, et avant tout des ar tistes chrétiens. ou Les études musicales sont placées sous la direction de M. Danjou, or ganiste de la métropole. - L'affluence des fidèles qui, accourus de tous les points de la capitale et de la banlieue, gravissent la Montagne-Sainte-Geneviève pour apporter le tribut de leurs prières, à Saint-Etienne-du-Mont, au pied de l'autel et devant le tombeau de la patronne de Paris; ce concours si nombreux, cet empressement si vif, malgré la rigneur de la saison et l'activité des travaux, donne lieu à une réflexion bien consolante. Evidemment, des populations qui manifestent de tels sentimens ne sont pas mortes à la foi, et la parole de Dieu, tombant au sein de ces ames, ne peut manquer de les ramener à la pratique, assidue des devoirs du chrétien. M. l'abbé Poncelet, préfet apostolique de l'île Bourbon, qui étoit allé à Rome dans l'intérêt de sa mission, vient de revenir à Paris. Sa Sainteté a voulu lui temorsatisfaction, en l'agrégeant à la famille pontificale, avec le titre de prélat. Les pères de famille qui destinent leurs enfans à la profession de maître de pano gner sa organiste, les membres du clergé qui veulent concourir à la restauration du chant ecclésiastique et de la science de l'orgue, encourageront cette œuvre en adressant des sujets à la maîtrise. Il seroit superflu d'ajouter que, sous le rapport purement matériel, les enfans sont l'objet des plus grands soins : mais les soins des maîtres pour conserver l'innocence des enfans et les former à la piété surpassent tous les autres. Les personnes qui désireroient placer des enfans à la maîtrise de Paris, peuvent écrire, par lettre af Diocèse de Bordeaux. - Mgr Donnet a voulu prêcher la retraite annuelle au college de Bazas, afin de donner à cette ville, ainsi qu'aux maîtres et aux élèves de l'établissement, le plus sûr témoignage de sa sollicitude. Habitué à traiter les plus sublimes vérités du salut devant un auditoire qui peat se placer à la hauteur des considérations les plus élevées, le prélatsait pourtant les abaisserauniAprès avoir ainsi jeté la semence dans le cœur de ses chers enfans, le père de famille en a recueilli les fruits avec abondance dans une fete qui a couronné les exercices de cette edifiante retraite. Une jeunesse profondément recueillie pendant la solenité de la messe pontificale, accourant avec amour et foi au banquet sacré, puis prosternée sous les mains de l'archevêque, qui faisoit descendre sur elle la plénitude de Esprit saint, quel spectacle pouvoit donner au cœur de plus douces émotions, de plus consolantes espérances!... veau des plus jeunes intelligences. Il | ration se seroit étendue seulement à les a rendues abordables à l'esprit de quelques figures d'apôtres dégradées lajeunesse et de l'enfance, tantot par autour de l'abside. un raisonnement simple et facile, tantôt par une image aussi frappante de vérité que pleine d'intéret, tantôt par le récit de faits aussi attachaus que les vérités qu'ils appuyoient. Dans l'allocution qui a accompagné l'administration du sacrement de confirmation, le pontife a fait apprécier aux jeunes élèves l'avantage d'une éducation religieuse, telle qu'on la reçoit dans l'institu La centralisation a jugé, de Paris, que la restauration devoit être plus étendue, et une decision ministérielle, amèrement critiquée à Toulouse, charge un peintre, qui n'a jamais rien fait dans le genre de la fresque, de refaire, c'est-à-dire de détruire les plus belles peintures de ce genre que le Midi possède encore. Les amis de la religion et des arts veulent s'opposer, par tous les moyens, à ce vandalisme. ESPAGNE. Le Catholique a été condamné pour avoir inséré dans ses colonnes l'Exposition de doctrine, présentée au régent par M. l'évèque de Calaliorra et de la Cal zada. Peų satisfait de cette condamnation, qui frappoit uniquement le journal catholique, le pouvoir a voulu se venger du prélat luimême : la Déclaration a été en con séquence déférée au tribunal supreme, et l'évêque mis en état d'arrestation. C'est en vain que le fiscal, chargé de l'accusation, déclare qu'il ne trouve point lieu à procéder: de nouvelles instances sont faites près du tribunal supreme; toutes les déclarations émanées du prélat y sont portées, et l'évèque, mandé devant le tribunal, doit repousser les charges qui s'élèvent contre lui. « J'obeis, répond-il simplement et avec modestie, en tout ce qui est temporel au pouvoir civil auquel je n'ai jamais eu l'intention de manquer de respect le moins du monde; quant à ce qui est spirituel et dans l'ordre des matières ecclésiastiques, comme évêque et comme catholique, je ne puis que m'incliner devant les lois de l'Eglise et les reconnoître. » Un emprisonnement préventif est décerné contre lui; seulement, on lui épargne la prison maison, à ses frais et au prix de trente-deux réaux par jour. Diocèse de Toulouse. La ville de Toulouse avoit demandé que la coupole du clocher de Saint-Saturnin et les voûtes des Cryptes fussent repeintes, d'après les précieux dessins, encore conservés, de cette coupole et de ces voûtes. Cette restau- | publique : il est gardé à vue dans sa Mgr Abella (tel est le nom de cet évêque confesseur de la foi) a été le dernier coadjuteur de Madrid. Son nouveau diocèse, situé à l'extrémité de la Vieille-Castille, confine à la Navarre et aux plaines de l'A sur ce lava. Si nous jetons les yeux pays si souvent désolé dans les dernières années, nous trouvons, non loin de l'Ebre, Calahorra, ville antique et illustre, qui vit les chrétiens de l'Espagne remporter sur les Maures une célèbre victoire; plus loin, dans la plaine connue sous le nom de la Rioja, est situé l'autre chef-lieu de ce diocèse, la Calzada de San-Domingo, ancienne pères de famille élèvent leur mains recon noissantes vers le trône; tant ils sont charmés de la manière dont tout marche dans les voies de l'ordre et de la sagesse. Cela étant ainsi, voilà toutes les dissicultés levées par rapport à la liberté de l'enseignement, et il n'y a plus inoyen de voir le moindre inconvénient à la proclamer. Puisque les pères de famille élèvent leurs mains reconnoissantes vers le trône, et que leurs vœux se trouvent comblés, M. Villemain n'a pas à craindre qu'on le quitte pour porter ailleurs ses prédilec tions et sa confiance. Inutile de chercher davantage, comme vous voyez. Aussi quel triomphe pour M. le ministre de l'instruction publique, et quelle magnifique réponse à faire aux détracteurs de son ville épiscopale. Ces deux Eglises enseignement primaire, que de leur passèrent sous la houlette de Mgr Abella, au moment même où Ferdinand VII, en mourant, léguoit à la monarchie espagnole, et surtout à ces provinces, de nombreuses années de guerre et de désolation. MEXIQUE. - Santa-Fé, capitale du Nouveau-Mexique, contient six églises richement décorées, et sa population, composée de 8,000 ames, est exclusivement catholique. Il n'y a qu'un seul officier de justice, et encore n'a-t-il absolument rien à faire. Cela prouve bien que la religion, lorsqu'elle dirige la conduite d'un peuple, est sa ineilleure et sa plus puissante sauvegarde. POLITIQUE, MÉLANGES, ETC. Dans la harangue du jour de l'an adressée à Louis-Philippe par M. le ministre de l'instruction publique, tout va le mieux du monde pour la jeune génération qui a le bonheur de profiter du système d'instruction primaire émané du régime de 1830; et il ne reste plus qu'à monter au capitole pour remercier le génie protecteur de l'heureuse France de juillet. Les montrer les mains reconnoissantes des pères de famille élevées vers le trône, pour le bénir d'avoir donné la dernière perfection à cette œuvre, et mis la génération de juillet sur le pied brillant où elle se trouve. Pour notre part, nous souhaitons fort que M. Villemain confonde ainsi les malveillans qui le mettent au défi d'ac corder à la France la liberté d'enseignement. S'il est vrai, comme il l'affirme. que les pères de famille élèvent leurs mains reconnoissantes vers le trône, nous verrons bien. Ils refuseront alors d'user de la permission qu'ils auront obtenue de faire élever leurs enfans autrement qu'ils ne le sont; et dans ce cas, nous consentons d'avance à passer pour des rêveurs ou des mal intentionnés qui aurions voulu, sans raison, chagriner et troubler dans leur béatitude les promoteurs du régime universitaire qui ne voient que des mains reconnoissantes élevées vers le trône de juillet. PARIS, 5 JANVIER. Nous continuons à donner l'analyse des discours prononcés aux Tuileries, à l'occasion du jour de l'an, et des réponses qui y ont été faites. |