d'une maison fondée à Louvain pour les études théologiques de la Compagnie, lorsqu'au mois de septembre il fut envoyé à Rome comine député de son ordre. C'est en remplissant cette fonction qu'il a succombé à une douloureuse maladie, avec unė patience héroïque, et après avoir donné l'exemple de toutes les vertus religieuses. La Compagnie de Jésus regrette en lui un de ses membres les plus distingués. PARIS. - Nous appelons l'attention de nos lecteurs sur le débat qui a eu lieu mardi, à la chambre des pairs, à l'occasion de la pétition que l'abbé Genson avoit adressée cette chambre, en même temps qu'à celle des députés. M. le comte de Montalenibert a placé M. Villemain sous le coup de ce dilemme : Obéissez à l'article 38 de votre décret constitutif, et prenez la religion catholique pour base première de votre enseignement; ou bien, si vous ne le pouvez pas, si vous ne le croyez pas possible, donnez-nous la liberté promise par la charte, la liberté qui nous perinettra, à nous catholiques, en dehors de l'Université, de prendre pour base cette religion que l'empereur vouloit vous imposer. >>> la chambre des pairs, a pris une revanche peu honorable dans les Débats. L'article a, du moins, cet avantage qu'il nous livre toute la pensée du ministre : on veut un clergé muet, qui laisse passer l'erreur sans réclamations, et qui s'abstienne même de demander qu'on lui reconnoisse le droit, si solennellement écrit dans la charte, d'enseigner la vérité à la jeunesse. Avec un clergé muet, MM. de l'Université seroient assurés, en effet, de jouir long-teinps de leur nonopole, et parfaitement libres d'épaissir encore les ténèbres dont ils enveloppent les intelligencenderal autrement leur mission, ces. Mais l'épiscopat et clergé encomme l'ont prouvé les Mandemens de M. l'archevêque de Toulouse, et de MM. les évêques de Chartres, de Digne, de Verdun, etc. Ni les railleries, ni les menaces de la presse anti - religieuse n'arrêteront leurs réclamations courageuses, et c'est à leur persévérante fermeté que la France catholique sera enfin redevable de la liberté de l'enseignement. Que M. Villemain y songe: les ministres passent, mais les évêques demeurent, et avec eux les chances pour le triomphe, plus ou moins prochain, de la vérité. Une ordonnance du 18 février a autorisé la publication des bulles portant institution canonique de MM. Du Pont et Giraud pour les archevêchés de Bourges et de Cambrai, et de MM. Gignoux et Guibert, pour les évêchés de Beauvais et de Viviers. - Le lendemain même du jour où M. de Montalembert avoit si vi veinent engagé la discussion avec M. Villemain, au sujet du monopole mon universitaire, le Journal des Débats, organe de ce ministre, a publié contre M. l'archevêque de Toulouse un nouvel article qui commence par le persifflage et qui finit par l'insulte; car c'est combler la mesure de l'outrage que de prédire à l'épiscopat, réclamant au non des intérêts les plus sacrés, la triste et lamentable déchéance encourue par M. de La Mennais, apôtre de l'erreur et des mauvaises passions. M. Ville-vre du Petit séminaire a été préch main, fatigué de sa lutte inégale à mercredi, aux Missions-Etrangère A la suite d'une quête qui a eu lieu à Saint-Roch, pour la Société de placement en apprentissage des jeunes orphelins, M. le curé de Thiais, près Paris, a remis aux membres de l'œuvre une somme de 600 fr. de la part d'une personne anonyme. -Un sermon en faveur de l'OEu par M. l'abbé Cœur. On sait com- pas assister à la réunion, sont priées bien cet établissement est devenu de faire parvenir leurs offrandes à prospère sous la direction si éclai- mesdames les quêteuses, ou à rée de M. l'abbé Dupanloup, heu- M. l'abbé Barthélemy, chanoine reusement secondé par des collabo- honoraire de Reims et de Périgueux, rateurs plein de zèle et de talent. A rue Saint-Claude, 20, au Marais. la suite du serinon, M. l'Archevêque -M. Roger, de l'Académie frana adressé des paroles d'encourage-çaise, vient de succomber à une ment aux dames de l'Oeuvre. Le prélat a donné le salut. -Un serinon de charité sera prononcé par M. l'abbé Martin (de Cahors), dans l'église de SaintSulpice, le dimanche 6 mars, à quatre heures, en faveur de la pauvre paroisse catholique de Morges, ville protestante du canton de Vaud en Suisse. Cette paroisse n'a ni église, ni presbytère, ni école, ni fonds. La quète sera faite par mesdames de Moulignon, rue Neuve-SaintRoch; de Monchy, rue du PetitBourbon, 2; la comtesse de La Touche, rue Servandoni, 10; Emmanuel Boulanger, rue du Vieux Colombier, 5; Le Grand, rue Cas sette, 39. Les personnes qui ne pourront assister au serinon, sont priées d'adresser leurs aumônes à mesdaines les quèteuses, et chez inadame Noël, rue Cassette, 39. - Une réunion de charité, en faveur des pauvres assistés par la Conférence de Saint-Vincent-dePaul de Saint-Denis du Saint-Sacrement, quartier du Marais, aura lieu dans l'église Saint-Jean-Saint-François, le lundi 7 mars, à midi et demi très-précis.. Le sermon sera prêché par M. l'abbé Lefebvre; le salut et la bénédiction du Saint-Sacrement seront donnés par Mgr l'archevêque de Chalcédoine. douloureuse maladie. Nous ne rappelons ici ni son esprit, ni ses titres littéraires: en présence de son cercueil, nous ne devons parler que de sa foi. Elle étoit vive et profonde. Il avoit eu déjà le bonheur de communier, lorsqu'il voulut se préparer encore, par la réception des sacremens, à l'opération de la pierre. Au milieu des plus cruelles souffrances, il conservoit une sérénité calme, et on peut dire qu'il a été un modèle de patience, de résignation chrétienne et de confiance en Dieu. - Nous avons eu sous les yeux le journal anglais The Missionary Register du mois de décembre der nier: il contient, entre autres inatières, un compte rendu des recettes faites en Angleterre, dans le courant de l'année, par la société biblique pour l'entretien des missionnaires protestans, et l'indication des Bibles et autres livres de religion qui ont été publiés. La somme totale des recettes a été de 1,058,515 livres sterlings, équivalant à environ 27 millions de francs. Le nombre des Bibles et autres imprimés religieux a été de 3,937,944. Les recettes, dans les Etats-Unis du nord de l'Amérique seulement, ont été de 944,648 dollars, formant environ cinq millions de francs; les recettes dans les Etats du sud, qui ne doivent pas être moins considé La quête sera faite par mesdames la baronne Le Prieur de Blainvil-rables, ne sont pas mentionnées liers, rue Saint-Anastase, 1; de Lescale, rue Saint-Louis, 44; Victor Hugo, place Royale, 6; Anaïs Ségalas, rue de Crussol, 11. dans le journal. Si on ajoute à ces recettes celles qui sont faites dans les pays protestans et mixtes de l'Europe, et dans Les personnes qui ne pourroient | les immenses possessions d'outre 1 mer soumises au domaine de l'Angle- | sont si rares, que la correspondance terre dans les cinq parties du monde, de nos missionnaires, répandus en nous croyons ètre beaucoup au-dessous de la réalité, en portant la somme totale des collectes, pour l'entretien des missions protestantes, à 50 millions par an. Le nombre des Bibles et autres livres de religion imprimés durant l'année aux Etats-Unis seulement, a été de 254,710 volumes, contenant 95,958,500 pages; et, depuis la fondation de la Société des bons livres, elle a publié 59,383,771 ouvrages, contenant 1,120,252,841 pages, renfermées dans 1,598,150 volumes. A la vue de ces résultats produits sans exciter la moindre plainte, le moindre murmure dans les pays où ils sont obtenus, les personnes jalouses devroient cesser de porter envie à la recette, comparativement si médiocre, d'environ lions et demi de francs, résultat des aumônes d'un sou par semaine, perçues, dans tout le monde catholique, par l'OEuvre sainte de l'Association de la Propagation de la Foi, pour le soutien de nos missions qui ebrassent les cing parties du globe, et qui sont infiniment plus éten testantes réunies. dues, plus florissantes et plus prospères que toutes les missions proD'un autre côté, nos humbles missionnaires, en remplissant leur sainte vocation, n'embouchent pas la trompette pour publier avec emphase, dans tout l'univers, le résultat de leurs pieux travaux, par des millions de brochures, sous toutes lés formes et dans toutes les langues. Sachant que l'œuvre de Dieu doit s'opérer en silence, et que, dans l'exercice de leur saint ministère, ils ne sont que des instrumens dont Dieu se sert pour arriver à ses fins, ils font à peme parler d'eux. Si quelquefois ils rompent le silence, c'est pour nous edifier par un récit simple et naïf de leurs travaux; et ces récits si grand nombre dans le monde, forine à peine un volume de cing à six cents pages par an. Comparez cela avec les millions et les milliards de pages publiées par les missions bibliques! On sait que les missions protestantes des deux mondes, et surtout celles qu'ont fondées les missionnaires presbyteriens et épiscopaliens d'Amérique, sont desservies nou - seulement par des missionnaires hommes, mais aussi par des missionnaires femmes (female mis sionaries). Ce sont ordinairement ces dernières qui sont le plus actives dans la carrière du prosélytisine; aussi dans quelques stations forment-elles la majorité des missionnaires en activité. Nous lisons dans le journal précité (The Mis sionary Register), ,p 549, qu'a une des stations dirigées par les presleytériens en Afrique, il y missionnaires hommes et dis-huit a quatre missionnaires femunes; dans une autue, huit missionnaires hommes et vingt female missionaries. ANGLETERRE. On transmet au Nouvelliste des Flandres, la letre suivante, qui contient des détails intéressans sur les affaires de l'Université d'Oxford. • Londres. le 21 février 1842. » Mon cher ami, »Je me suis empressé de prendre des informations sur les merveilles qu'on a racontées relativement à l'Université protestante d'Oxford. Les personnes avec lesquelles je me suis mis en rapport me permettent de vous garantir l'exactitude de tout ce que je vous transmets. L'Eglise catholique peut fonder sur l'Université les plus belles espérances : les signes avant-coureurs d'an éclatant retour des troupeaux égarés dans le sein de l'unité s'y manifestent, l'œuvre s'y prépare, le doigt de Dieu est là pour disposer dou cement les esprits et conduire à bonne fin | Ses traits, amaigris par l'étude et peut-être cet événement inaltendu. Aucune force humaine ne saura arrêter le mouvement. ► Les journaux ont annoncé que les évêques anglicans jugeoient nécessaire de prendre des mesures contre la doctrine des Puséistes. C'est parfaitement vrai. Ces chefs de l'Eglise établie tremblent devant le progrès de cette doctrine qui, de rapprochemens en rapprochement, ira s'absorber dans le catholicisme. Ils ont voulu lui opposer une digue, mais ils n'ont pu. L'autorité est brisée dans leurs mains: impossible qu'ils puissent s'accorder sur quelque chose. Les recteurs des colléges y ont mis en quelque sorte à l'index tous les in folio de la bibliothèque; défense générale a été intimée aux élèves d'en prendre aucun extrait. Hé bien ! à quoi aboutit cette mesure de rigucur? Parmi les petits formats laissés à la disposition de cette jeuniesse, se trouve un Bellarmin: Heureusement, disent les étudians, Bellarmin ne noús est pas ravi! Il circule cependant dans le public des détails dont il faut se méfier. C'est ainsi qu'on a parlé beaucoup d'une supplique adressée au pape par 100 élèves d'Oxford. Je n'ai pu remonter à la source de cette nouvelle: mais s'il existoit, cet appel à l'unité produiroit une grande sensation dans l'Université; or, je puis vous assurer que, dans l'Université même, on n'en parle pas (1). » Le docteur Newman paroît destiné à devenir l'instrument dans la main de Dieu pour opérer le retour en masse. l'Angleterre a les yeux fixés sur ce savant et forme les vœux les plus ardens pour sa conversion. Je vous ferai connoître particulièrement cet homme qui tient dans sa main le cœur de plus de 600 étudians. Il est âgé de 40 ans, d'une taille moyenne. (1) La source où la nouvelle a été puisée est trop grave, pour que nous puissions la révoquer en doute sur cette ob(N. du R.) servation... - Non de par les austérités, portent l'empreinte de la modestie, de la réflexion, et inspirent de la vénération. Il prononce un discours (lecture) par semaine dans son église. J'oubliois de vous dire que les 600 étudians d'Oxford, qui le suivent, se déclarent publiquement ses partisans. Son mot favori sur la réforme est : buit fieri, sed factum valet. » (Elle n'étoit pas nécessaire, mais une fois en vigueur elle est bonne.) M. Newman a un caractère énergique, que les menaces et les tentatives des évêques anglicans n'ébranlent, ni n'intimident. Cependant il est depuis quelques jours extrêmement pensif. Un de ses élèves converti à la foi catholique est allé le remercier: il l'a trouvé dans sa petite maison de campagne, assis dans une chambre dégarnie, sans tapis, sans feu, n'ayant pour tout ameublement qu'une table, deux chaises et quelques livres; l'habitant de cette cellule a gardé un silence absolu. Son élève s'est pris à pleurer devant lui: toujours même silence! Ce n'a été qu'au moment où le jeune converti s'est levé pour prendre congé de lui, que M. Newman lui a serré vivement la main en disant: Que Dicu vous bénisse! » Puisse la bénédiction de Dieu descendre également dans l'ame de ce docteur et y développer ce germe de la foi une et vraie qu'il a semé dans les jeunes cœurs qui prennent le devant sur lui pour rentrer dans le giron de l'Eglise! » D. W.. - Mgr Baines, vicaire apostolique en Angleterre, a entrepris et continue avec un très-grand succès des conférences théologiques dans la chapelle catholique de Bath. Ces conférences ont lieu tous les dimanches au soir, et sont suivies par beaucoup de protestans. BAVIÈRE. - Le roi vient de noummer à l'archevêché de Bamberg M. le prévôt du chapitre GaspardBoniface d'Urban, évêque de Teo. Daria, conseiller ecclésiastique ar 1 chiépiscopal, membre honoraire du France commet une mauvaise action. Je chapitre inétropolitain de Munich-ie dis tout haut pour qu'on le sache; Freisingen, et chevalier de l'ordre c'est un acte irréligieux. Je plains l'admidu mérite de la couronne de Bavière. nistration qui souffre un pareil scan ESPAGNE. - On a vu arriver à Mahon les évêques de Siguenza et de Calahorra, le premier condamné à quatre ans de déportation et le second à six ans, et en outre au paiement de la somme exorbitante exigée pour les frais du procès. Pour le paiement de cette somine, la justice a fait vendre, à la criée, la soutane, le manteau et les livres des prélats, et tous les objets de quelque valeur qu'ils possédoient. ETATS SARDES. Un horrible coup de vent a dévasté, dans la nuit du 30 janvier, Masso dans la rivière du Levant. Au premier avis du curé, S. E. le cardinal Tadini, archevêque de Gènes, s'est empressé de pourvoir aux besoins les plus urgens des malheureux privés d'asile. POLITIQUE, MÉLANGES, ETC. Voilà plusieurs fois en peu de temps qu'il échappe à M. le premier président Séguier des paroles graves et chagrines à l'occasion des faits d'irréligion et d'immoralité qui viennent attrister sa pensée dans l'exercice de ses fonctions. Dernièrement c'étoit un plaideur auquel il s'étoit vu forcé de faire gagner sa cause devant les lois, mais qu'il renvoyoit devant son confesseur et au tribunal de sa conscience, pour y faire rectifier ce que son tribunal, à lui, n'avoit pu redresser comme il l'auroit désiré. Aujourd'hui, c'est un nouveau regret et une nouvelle surprise qu'il exprime en apprenant par les explications d'un avoué, que le jour fixé pour la vente d'un mobilier qui doit être mis aux enchères sur la place publique, est un jour de dimanche. Et comme on lui fait observer que c'est une chose qui se pratique dans toute la France: Eh bien, s'écrie-t-il, toute la dale... On peut présumer que ces petits faits ne sont point isolés dans l'esprit de M. Séguier, et que ce ne sont pas précisément ceux-là qui l'affligent le plus. Senlement, ils lui servent de texte, et c'est à propos d'eux, quand les occasions s'en présentent, qu'il laisse échapper les préoccupations et les soucis que lui cause l'état actuel de la société. On imagine assez que les lumières et les données effrayantes ne doivent pas manquer là-dessus au pre mier magistrat d'une cour royale à laquelle aboutissent toutes les corruptions que l'irréligion peut enfanter. C'est probablement à cette source qu'il a puisé le genre de connoissance et d'inquiétude qui lui revient si souvent à l'esprit. Mieux que personue il sait par où l'ordre social s'écroule et s'en va; et lorsqu'on l'entend pousser ainsi à tout propos des cris de détresse vers la religion, on peut s'en rapporter aux considérations qui lui font invoquer ce secours. M. Séguier, d'ailleurs, n'est pas un censeur passionné du régime de juillet. Pour qu'il en vienne à dire de l'administration actuelle qu'il la plaint de souffrir les scandales dont il se montre si vivement affecté, il faut qu'il croie avoir de fortes raisons pour cela. Seulement, au lieu d'adresser ses doléances contre l'irréligion à des avoués et à des plaideurs qui n'y peuvent rien, il feroit peut-être mieux de les adresser à M. Villemain, son collègue à la chambre des pairs, qui se trouve en position d'y pouvoir quelque chose comme ministre de l'instruction publique et grand-maître de l'Université. PARIS, 2 MARS. La chambre des députés a continué hier et aujourd'hui la discussion sur le le projet de loi relatif à la prorogation jusqu'en 1863 du privilége de la banque |