M. LE CONTE DE MONTALEMBELT. J'ai | prouver qu'on n'a pas porté dans le đó dit le contraire. M. LE MINISTRE. Je répondois à la pensée de M. le comte de Montalembert et à la préférence qu'il avoit exprimée; et. sans m'arrêter à l'objection personnelle, je voulois me borner à dire que s'il existe. ce qu'on ne peut nier, une instruction publique en France; que si la pensée très-politique et très nationale d'avoir une grande institution qui représente l'action et l'intérêt de l'Etat appliqués à P'enseignement. a été réalisée depuis trente aus, elle ne l'a pas été seulement lorsque M. d'Hermopo'is dirigeoit l'Université, mais à l'époque où des hommes distin gues dans diverses carrières ont rempli diguement cette même mission. Le bien qui s'est fait par eux sous une influence laique, peut donc se faire encore. Au reste, dans les exemples qu'il a cités à l'appui du principe de liberté qu'il reclame. T'honorable orateur a fait une erreur grave. S'arinant d'un document publie dans une intention qu'il devroit apprécier, il a dit, en effet: L'instruction primaire est libre; toute corporation religieuse est autorisée à tenir des écoles élem ntaires. Pourquoi la même faculté ne s'appliqueroit-elle pas à l'enseignement secondaire ? Non, messieurs, toute corporation religieuse n'est pas autorisće à tenir des écoles primaires; mais les membres de ees corporations, comme tous les autres citoyens, peuvent, en remplissant certaines conditions, en obtenant certains diplômes, donner l'instruction primaire. tis se soumettent à la loi du 28 jain 1835, et jouissent des droits qu'elle confère au prix les obligations qu'elle prescrit. Cela et, par ce motif, est parfaitement juste; bat une entière absence de toute préoc cupation. J'ajouterai quelques mots de réponse sur un autre point, en remerciant M. le comte de Montalembert de l'assentiment qu'il veut bien donner à la durée du corps enseignant. Ce corps si laborieux, si dévoué, si recommandable à tant de titres. n'a pas besoin d'être spécialement défendu par moi. Il compte dans cette chambre des hommes qui en son tiennent l'honneur; il a formé, dans toutes les professions sociales, des hom mes qui attestent que l'instruction publi que donnée en France n'a pas été, comme on vient de le dire, étrangère an sentiment religieux, et aux grands principes de toute éducation morale. C'est du milieu decette instruction, tant développée depuis trenle ans, qu'est sortie la société actuellesel, quoi qu'on en dise, l'affoiblissement des croyances et de toute gravité morale, n'est pas le caractère de cette société. On remarqueroit plutôt une tendance contraire; et ce progrès. apparemment, n'a pu se faire sans que l'état de l'instruction pu blique n'y ait contribué en le précédant. Dans les opinions mêmes si vivement soutenues par l'honorable préopinant, on peut reconnoître le progrès dont il con teste l'origine. Je crois done, tout en respectant le zèle de l'honorable préopinant, qu'il a manqué parfois d'équité et de modération envers des hommes dont il devroit re connoître les services. Que si, dans un corps très-nombreux, parmi tant d'host mes qui parlent et qui écrivent, on an la levé parfois des erreurs d'opinions, c n'est pas sur quelques faits, souvent peutêtre reproduits avec exagération, ou da naturés, que se juge l'esprit d'une insti tution: ce qui importe, c'est que, dans direction générale, dans la grande ma jorité de ceux qui concourent à l'enseignement, il y ait sincère amour du bien. et dévouement au devoir. C'est dans le caractère même de l'institution que réside cette garantie; et, par ce motif, M. de Montalembert ne doit pas s'inquié ter de la fragilité des ministres de l'instruction publique. L'empereur avoit pen sé avec raison que de si grands intérêts ne devoient pas être confiés à une seule main; et c'est pour cela qu'il créoit un Il suttitoit de ce rapprochement pour | conseil inamovible, et toute une organi ion, que l'honorable préopinant voubit détruire, pour transférer ailleurs le Dit exclusif dont il se plaint. Pour nous, messieurs, nous pensons. e les membres du clergé peuvent apter, dans la direction de la jeunesse, e grande et salutaire influence, mais e, dans l'enseignement secondaire ou périeur, comme dans l'enseignement | figure, dis-je, que mon procès seroit bien réduisoit notre différend à cette question, savoir, que tous ceux qui trouvent satisfaisant et consolant l'état actuel de notre société doivent vouloir conserver le mopopole universitaire, et qu'au contraire, tous ceux à qui l'état social de notre pays inspire des inquiétudes, peuvent seuls vouloir détruire ce même monopole; je me imaire, cette influence doit être apyée sur les conditions exigées pour us, et se produire par le droit commun, protége tout le monde et n'humilie rsonne. vite gagné, mème dans cette enceinte. PUBLIQUE. Je ne voudrois pas prolonger ce dialogue avec l'honorable préopinant; j'y trouverois trop de désavantage. Mais. à ses vives censures, je répondrai toujours que le zèle qui le rend si sévère s'est for M. LE MINISTRE DE L'INSTRUCTION M. LE COMTE DE MONTALEMBERT. C'est ons, ce droit commun qui nous est re- publique. sur laquelle il jette un blâme L'ordre du jour est mis aux, voix el adopté. M. Humann donne lecture du projet de loi relatif au réglement définitif des comptes de l'exercice 1839, déjà adopté par la chambre des députés. La chambre s'ajourne à lundi. que la société a beaucoup plus besoin d'être éclairée que d'être flattée; je me figure que si mon éloquent adversaire Le Gérant, Adrien Le Clere. BOURSE DE PARIS DU 2 MARS. CINQ p. 0/0. 119 fr. 15 c. Rente d'Espagne, 5 p. 0/0.25 fr. 0/0. PARIS. - IMPRIMERIE D'AD. LE CLERE ET C', rue Cassette, 29. LIBRAIRIE D'ADRIEN LE CLERE ET COMP., RUE CASSETTE, 29. NOTICE SUR LA VIE ET LA MORT DE M. JEAN-GABRIEL PERBOYRE, Prêtre de la Congrégation de la Mission de Saint-Lazare, martyrisé en Chine le 11 septembre 1840; - par un Prêtre de la même Congrégation. -1 vol. in-8° de 300 pages, orné du portrait du Martyr. Prix: 2 fr. 50 c., et 3 fr. 50 c. franc de port. Nous rendrons compte sous peu de jours, de cet ouvrage, qui ne peut manquer d'intéresser nos lecteurs. PORTRAIT DE M. JEAN-GABRIEL PERBOYRE, in-fo, sur grand-raisin, 1 fr. 1 fr. 50 c. LIBRAIRIE ECCLÉSIASTIQUE ANCIENNE ET MODERNE DE MÉQUIGNON-JUNIOR, Libraire de la Faculté de Théologie de Paris, rue des Grands-Augustins, 9. EN VENTE : HISTOIRE ABRÉGÉE DE LA PHILOSOPHIE A L'USAGE DES ÉLÈVES DES SÉMINAIRES ET DES COLLÉGES; Par Mgr J. B. BOUVIER, évêque du Mans. - 2 vol. in-So, 12 fr. THEOLOGIA CENOMANENSIS SEU INSTITUTIONES THEOLOGICE, AD USUM SEMINARIORUM. QUARTA EDITIO ACCURATE EMENDATA. - 6 volumes in-12, 16 francs. Mgr l'évêque du Mans nous fait connoître que les améliorations qu'il a faites à la quatrième édition de sa Théologie, sont réparties à peu près dans tous les volumes; qu'elles consistent dans quelques décisions modifiées et dans plusieurs rectifications indiquées par des professeurs de Théologie, ou des supérieurs de séminaires. Sa Grandeur nous autorise à annoncer qu'elle accueillera toujours les observations qu'on jugera à propos de lui transmettre, son unique désir étant de rendre ses ouvrages le plus utiles possible. (Note de l'Éditeur.) EN VENTE, LE 15 MARS : Prælectionum theologicarum Compendium ad usum theologiæ alumnorum. DE MATRIMONIO, Operâ et studio Jos. CARRIÈRE, seminarii Sancti Sulpitii Presbyteri, etc. Editio SECUNDA, accuratè emendata, faciliorique ordine disposita. Parisiis 1842. Un vol. in-12, br., 2 fr. 50 с. Cette édition, conforme, pour le papier et le caractère, au Compendium de justitia du même auteur, a reçu d'importantes améliorations. Les accens ont été marqués sur tous les mots où il pouvoit y avoir quelque amphibologie; la marche du traité a (té simplifiée, par le retranchement d'un grand nombre de divisions et sous-divisions; le texte, revu avec soin, a été réduit de près d'un quart, et nous avons imprimé en plus petit caractère les parties qu'on peut passer comme moins nécessaires, lorsqu'on est pressé par le temps. (Note de l'Editeur.) 1 :: Histoire de saint François d'Assise | Godescard et Marie. Loin de parta (1182-1226), par M. Chavin, ancien professeur d'histoire au collége de Juilly. - 1 vol. in-8o. Dans l'Introduction de cet ouvrage, l'auteur énonce une proposition dont la forme nous paroît trop absolue : « De toutes les parties de la science historique, dit-il, l'Ha giographie (les Vies des Saints) est assurément celle qui nous a été transmise plus outragée et plus mé connoissable. » Puis il insiste sur la nécessité de faire table rase de tous les hagiographes en sous-œuvre des deux derniers siècles. Nous livrons volontiers à M. Chavin quelques-uns des auteurs auxquels il fait allusion, et, par exemple, les Vies des Saints de Baillet, qui poussa si loin la guerre aux légendes, que les Bollandistes l'appelèrent critique outré (hypercriticus), et dont le livre, écrit d'un style inégal, diffus et incorrect, déplut aux savans autant qu'il mécontenta les hommes pieux. Mais nous n'irons pas jusqu'à nous plaindre de ce que, dans le clergé de France, règnent encore de malheureuses hagiographies écrites sous l'influence glaciale de l'Angleterre. M. Chavin a dit qu'il respectoit trop son sujet pour mettre les noms de leurs auteurs dans son récit. Il n'est pas difficile de suppléer à son silence, et nous ne doutons pas qu'il n'ait eu en vue les Vies des Pères, des martyrs et des principaux saints, composées en anglais, par Alban Butler, et traduites librement en français, par les abbés L'Ami de la Religion. Tome CXII. ger l'opinion de M. Chavin, nous croyons qu'Alban Butler a rendu un véritable service, en composant cette collection, et que les traducteurs se sont heureusement associés à sa gloire. Une critique saine, en rejetant ce qu'une crédulité trop grande a fait adopter quelquefois, au lieu d'ébranler la foi des fidèles, la confirine dans ce qu'ils sont obliés de croire. << Nous avons pourtant de grandes ressources, ajoute M. Chavin: c'est nous qui possédons les plus riches arsenaux de l'érudition chrétienne; c'est dans le doux jardin de la France que s'épanouissoit, il y a quelques jours, cette fleur de sainte Elisabeth de Hongrie; c'est dans notre langue qu'un Pêcheur incomparable a raconté la vie intime de saint Dominique, et qu'un enfant, sorti des camps d'Israël, a chanté la merveilleuse épopée de saint Bernard. >> Cet enthousiasme si vif pour les contemporains ne devroit-il pas s'accommoder de la justice envers les morts? Mais abrégeons ces préliminaires pour nous occuper du sujet principal traité par M. Chavin. Voici comment l'auteur précise son but. « C'est un des plus beaux spectacles que l'homme puisse contempler ici-bas, que celui de l'Eglise de Jésus-Christ, renouvelant sa jeunesse comme celle de l'aigle. Eternel comme Dien même, le christianisme est la voie, la vérité et la vie il conserve et répand parmi les hommes, comme un héritage sacré, ces nobles et impérissables croyances, qui, 2.9 même à ne les considérer que rationnellement, sont le principe générateur de tout bien. C'est l'histoire d'un des renou vellemens de la jeunesse éternelle de l'Eglise que je présente aujourd'hui à mes frères, pour les consoler et les encoura ont arrosé la terre de l'Eglise universelle par leur doctrine, leurs vertus et leurs mérites, et la rendent chaque jour plus fertile; ce sont les deux séraphins qui, élevés sur les ailes d'une contemplation sublime et d'un angélique amour au ger. Voilà le but social que doit se pro-dessus de toutes les choses de la terre, poser tout écrivain catholique. » M. Chavin s'est demandé d'abord: Quelle a été la mission de saint François dans l'Eglise? Comment les contemporains ont-ils jugé cette mission? A la première question, il répond: Ramener les esprits à la par le chant assidu des louanges divines, par la manifestation des bienfaits immenses que Dieu, ouvrier suprême, a con férés au genre humain, rapportent sans cesse dans les greniers de la sainte Eglise les gerbes abondantes de la pure mois son des ames rachetées par le précieux la sang de Jésus-Christ. Ce sont les deux simplicité de la foi par la folie de prédication, et les cœurs au détachement des biens de la terre par la glorification de la pauvreté, telle a été la mission spéciale du généreux patriarche. A la seconde question, il laisse répondre Guittone d'Arezzo: «O François! le monde étoit aveugle, et tu lui as rendu la lumière; il étoit lépreux, tu l'as purifié; il étoit mort, tu l'as ressuscité; il étoit descenda au fond de l'abîme, et tu l'as élevé dans le ciel, ô François ! » Il cite encore ces remarquables paroles de saint Antonin: «François et Doininique sont les deux oliviers et les deux chandeliers qui sont en la présence du Seigneur. >>> La Providence miséricordieuse suscita, en effet, dans le même temps, ces deux patriarches, dont le zèle se partagea le monde à régénérer et à sauver. François et son ordre, embrasés de l'ardeur des sé raphins, y répandirent l'amour à grands flots; saint Dominique et ses enfans, revêtus de la splendeur des chérubins, y propagèrent et y défendirent la vérité. Aussi, après deux siècles, Sixte IV s'écrioit dans son admiration: « Ces deux ordres, comme les deux premiers fleuves du paradis des délices, trompettes dont se sert le Seigneur Dieu pour appeler les peuples au banquet de son saint Evangile., Le fondateur de l'ordre des pauvres de Jésus-Christ naquit l'an 1182, dans la cité d'Assise. Nous ne pouvons entrer dans le détail de sa vie, si pleine de merveilles. Un jour que, prosterné dans la vieille église de Saint-Damian, il regardoit le crucifix, Dieu lui dit : « François, va, répare ina maison, que tu vois tomber tout en ruine. » Il prit d'abord ces mots dans le sens matériel, et répara, outre l'église de Saint-Damian, celle de SaintPierre, hors d'Assise, et la petite chapelle de la Porziuncula. Ces trois temples matériels étoient la figure des trois édifices-spirituels qu'il devoit bâtir: savoir, l'institut des Frères-Mineurs, celuides Clarisses, et le Tiers-Ordre. François habita d'abord nne petite cabane déserte, dans la plaine de Rivo-Torto, et il y puisa, dans la prière et la pénitence, le courage de l'apôtre et la sagesse du législateur. Les temps héroïques de RivoTorto, dit M. Charin, ont un attrait irrésistible pour l'historien et pour l'aime chrétienne qui considè |