les entasser sur un vaisseau, et de noyer | quoi ne s'étonne-t-elle pas de l'influence. dans la mer leurs plaintes et leur misère. » Qnelle barbarie surtout dans les spectacles de l'amphithéâtre! Le plaisir de faire répandre et de voir couler le sang humain ne vouloit être troublé parancune plainte importune; il falloit que les victimes étouffassent tout gémissement, et que, la poitrine entr'ouverte par le fer, elles eussent soin de sourire à leurs maîtres. de tomber avec grâce sur l'arène, et de rendre élégamment le dernier soupir. Mais voilà que le sacerdoce catholique, entrant dans la ville éternelle, y proclame la loi d'humanité, la loi de charité, la loi de fraternité dont les païens n'avoient pas même le nom dans leur langue; et ses accens divins font sortir de l'antique et savante barbarie. cette admirable civilisation où tous les hommes, enfans d'un même Dieu, frères du même Sauveur, ne sont plus que les membres vivans du même corps et les rejetons innombrables de la même fa 2o Pendant que les Barbares du Nord, victorieux sur tous les points, fouilloient les décombres de la civilisation pour y chercher l'or et le fer, les prêtres descendirent avec eux dans ces ruines pour en sauver d'autres trésors: ils arrachèrent aux flammes les manuscrits à demi-con sumés, les chefs-d'œuvre des arts, les savantes productions des sages de l'antiquite, les historiens, les poètes, les orateurs qui nous restent encore. Bientôt ils apprirent aux enfans des barbares à lire, à écrire, et, ouvrant le livre des Evangiles, ils firent marcher de front l'instruc tion qui éclaire l'esprit, et l'éducation qui forme les mœurs. A côté des petites écoles ils fondèrent des colleges, puis ils établirent ces Universités célèbres qui ont jeté grand éclat dans l'Europe régénérée. un si • Et une superbe ignorance s'étonne aujourd'hui, s'écrie l'orateur, de l'influence sacerdotale sur les sociétés humaines pendant tant de siècles! Et pour du soleil sur la nature? Oui, pour le bonheur du monde, le sacerdoce fut tout puissant contre la barbarie. Les sciences et la civilisation sont son ouvrage. Lumière des peuples, guide des rois, il a fait, selon l'expression d'un de ses ennemis, les puissantes monarchies de l'Europe, comme une ruche est faite par les abeilles.. livré à 3o C'est surtout à l'époque de la découverte d'un monde nouveau que parut dans ses plus miraculeux développemens la puissance civilisatrice du clergé catholique. L'histoire seule de la civilisation du Paraguay est un prodige continuel. C'est-là que l'esprit-prétre, lui-même et à ses propres inspirations, créa, par le seul pouvoir de l'Evangile, une république si parfaite, que, dans ses reves les plus brillans, l'imagination ne s'étoit présenté rien de semblable. Il semble que Dieu voulût montrer par une grande et incontestable preuve comment, dans les enseignemens de son sacerdoce, sont renfermées toutes les vérités réellement utiles et toute la félicité dont notre condition nous permet de jouir ici-bas. C'est donc l'esprit-prétre qui a civilisé le monde; c'est aussi le partiprétre qui a pu seul l'appeler à la li berté. Un fait général domine l'histoire des peuples anciens: quand le sacerdoce catholique commença ses hau. tes fonctions, l'esclavage courboit le front de l'homme partout où il il y avoit eu des législateurs et des lois. Les vieilles monarchies de l'Orient l'avoient consacré, non pas seulement pour quelques individus et quelques familles, mais comme le premier droit de la guerre. L'extermination de l'ennemi, jusqu'aux enfans à la mamelle, étant alors avouée comme conséquence de la victoire, les vainqueurs se croyoient humains et généreux en se contentant de réduire les vaincus en servitude. Tel étoit les misérables de leurs propres mains. Ce n'est pas tout encore. Quand, dans la profonde obscurité des dernières classes, l'œil de la religion a démêlé la pratique héroïque, constante, des vertus évangéliques, le chef suprême du sacerdoce catholique proclame la sainteté du simple artisan, de l'humble servante, du pauvre couvert de haillons, et il les déciare dignes d'être honorés par les plus grands monarques. On voudroit, ô mon Dieu! aussi le droit public de ces fières républiques, si riches en belles phrases sur la dignité de l'homme. Athènes comptoit 6,000 citoyens et 40,000 esclaves. Rome avoit 2,000 propriétaires et 600.000 esclaves. Et chose incroyable! il ne vint à l'idée d'aucun gouvernement de restreindre la servitude, ou de l'adoucir même par des réglemens de circonstance. L'espérance d'un meilleur avenir n'entra dans dans le monde qu'avec les prêtres catholiques. Ils pu-les ennemis de sa véritable grandeur : et blièrent la rédemption du monde le calendrier des saints que nous invosur le Calvaire; et, à la vue de cette prodigieuse multitude d'esclaves, le grand Paul, sentant émouvoir ses entrailles, laissa éclater une voix libératrice et poussa le premier cri d'émancipation : Enfans, prenez loient aux pieds, à se prosterner devant courage; vous serez libres, puisque le Fils de Dieu vous a affranchis! « Et nous serions encore à nous demauder. à quoi servent les prêtres? à quoi sert la prédication des prêtres ? à quoi bon les sacremens administrés par les prêtres? Hommes égarés! la parole qu'ils vous prêchent a affranchi le monde; et les cérémonies saintes de leur religion, ce baptême, cette pénitence, cette Eucha. ristie, cette extrême onction sont les armes sacrées qui, dans leurs mains, ont brisé le despotisme sous lequel vous vivriez encore. Ce ne sont pas les orateurs et les publicistes, les écrivains et les savans, comme on voudroit vous le per suader, qui vous ont appelés à la liberté. Il y a dans cette liberté quelque chose de plus haut et de plus auguste que tout ce que peut y voir une verbeuse philantropie.... » Non content de faire disparoître la servitude, le sacerdoce catholique a rendu les petits honorables et sacrés aux yeux des grands; il a revêtu le pauvre, l'infirme, l'homme délaissé, tout ce qu'il y a de plus méprisé et de plus souffrant dans le peuple même, d'une dignité si vénérable et si sublime, que les riches et les puissans sont venus demander la faveur de servir persuader à ce peuple que nous sommes quons ne renferme presque que des noms de simples ouvriers, de domestiques, et même de malheureux esclaves; et nous avons forcé les conquérans qui le dévoroient, les maîtres superbes qui le fou l'image d'un Pierre qui vivoit de sa pêche, d'un Paul, corroyeur; d'une Blandine, pauvre servante; d'un Joseph, pauvre charpentier, et de mille autres infortunés vivant du travail de leurs mains; à se mettre sous leur protection, et à leur rendre des honneurs incomparables.... » Que veut-il donc de nous ce siècle marchenr, qui met sa gloire à se précipiter? Le sait-il? Eh! n'applaudissonsnous pas à ses progrès dans les sciences, à ses perfectionnemens dans les arts? Notre œil ne contemple-t-il pas avec orgueil l'Océan étonné de ses découvertes? les vents impétueux obligés de venir expirer contre les flancs fragiles des vaisseaux auxquels son génie a donné des ailes? les grandes cités répandues sur la terre, rapprochées comme par enchantement, et se touchant presque les unes les autres par la rapidité de leurs communications? les hommes ne inarchant plus, mais volant d'un lieu à un autre? Le siècle marche, et où? au rétablissement de la religion ou au rétablissement de la servitude? Chemin de l'erreur, chemin de la vérité, il ne peut suivre que l'un ou l'autre. Dans le premier, malgré les sciences et les arts, marchèrent l'idolâtrie et la barbarie; la religion catholique traça le se Diocèse d'Orléans. - On écrit de Pithiviers: « Le prosélytisme protestant s'exerce, en ce moment. dans la paroisse d'Escrennes. Des deux protestans domiciliés sur cette commune, l'un est absent de. puis six mois, l'autre vient de mourir. Pour les funérailles de ce dernier, un ministre d'Orléans se rendit à Escrennes dont les habitans lui parurent, sans doute, bons à exploiter. En effet, après l'enterrement de son coréligionnaire, le mioistre reparut le jour même de la vente mobilière. L'assemblée étoit nombreuse: il distribua une quantité de Traités religieux. Satisfait de ce qu'il voulut bien appeler des succès, il revint un samedi accompagné d'un prédicant, dont l'éloquence, disoit-on, ne pouvoit manquer de produire la plus vive impres ion. Ces Messieurs commencèrent par faire visite au maire, sans lui rien dire, toutefois, du but de leur voyage; puis ils se permirent de visiter l'école communale, d'in terroger l'instituteur et d'examiner ses élèves, quoiqu'il n'y ait à l'école aucun enfant protestant. Ils se donnoient pour ministres protestans, et, comme tels, faisant partie du comité supérieur d'instruction primaire, investis légalement du droit de visiter les écoles. Tout ce fracas n'avoit pour but que d'apprendre aux ha. bitans d'Escrennes leur arrivée. et de provoquer, pour le lendemain dimanche, une réunion en leur honneur. Effectivement, à l'heure de la grand messe, plusieurs individus, de ceux qu'on ne voit jamais à l'église, d'autres attirés par la curiosité et suivis d'un grand nombre d'enfans, se rendirent à la salle de danse du principal cabaret. Là, le ministre se mit à pérorer. Après force diatribes contre l'Eglise, les prètres. l'eucharistie, la confession, le célibat ecclésiastique, les prières pour les morts, etc., les missionnaires distribuèrent des Traités religieux, vendirent ou prêtèrent des Bibles; puis ils donnèrent des poignées de main, ct promirent de revenir visiter les habitans et d'instruire gratuitement les enfans de dre qui est en Hollande, et une province particulière va ètre érigée en Belgique, comme l'annonce une lettre de S. E. le cardinal Lanbruschini, en date du 26 janvier. tous ceux qui se déclareroient pour eux. | diction du provincial du même orC'est ainsi que, pour multiplier les écoles protestantes, pour augmenter le nombre des ministres et grever d'autant plus le budget de l'Etat, on ne craint pas de troubler la paix d'une commune. On viendra ensuite parler à la tribune des besoins du culte protestant; besoins imaginaires mis sans cesse en avant par le radicalisme, qui trouve ainsi le moyen d'envoyer partout et de cacher les émissaires les plus dangereux.. Diocèse de Poitiers. Le service de quarantaine pour le repos de l'ame de feu Mgr de Bouillé, a été célébré avec pompe dans la cathédrale de cette ville. M. l'évêque de Luçon, venu à Poitiers pour faire l'ordination, a officié. Un grand nombre de prètres du diocèse assistoient à cette cérémonie, et les fidèles se pressoient en foule autour de la chaire du haut de laquelle M. Jeanner, l'un des vicaires-généraux capitulaires, a prononcé Poraison funèbre de Mgr de Bouillé. BELGIQUE. C'est sur l'invita tion du Saint-Siége que les évêques ont retiré la pétition qui avoit pour objet de faire déclarer personne civile, par une loi, l'Université catholique de Louvain. En voyant les difficultés de tout genre suscitées par l'esprit de secte et de parti, à l'occasion de cette pétition, le Pontife romain a jugé ne pouvoir pas rester spectateur inactif et neutre d'un tel embarras. Il a donné aux évèques le conseil de céder aux circonstances, et de subordonner l'exercice de leurs droits et les intérêts matériels de l'Université à un besoin de paix et de tranquillité généralement reconnu. -On distribue à Bruxelles des milliers d'exemplaires d'un petit feuillet intitulé : Quarantaine de prières et de bonnes œuvres pour le bien-être de l'Eglise d'Espagne. On y engage les fidèles, 1o à offrir à Dieu pendant la quarantaine la sainte communion, au moins une fois; 2o à entendre la messe trois fois, ou à en faire dire une à cette intention; 3° à dire tous les jours au moins une dizaine du chapelet; 4o à faire une aumône, si l'on peut; 5o à dire tous les jours une prière dont on donne la formule. Nous souhaitons que les fidèles prennent partout part à cette bonne œuvre, et il seroit digne de 11 piété des catholiques de France de la propager parmi nous. Nous la leur recommandons avec instance. ESPAGNE. - M. Alonso, ministre de grâce et de justice, recule devant l'opinion publique. Modifiant par une circulaire nouvelle celle du 14 décembre, il a autorisé les évêques à s'entendre avec les chefs politiques pour ne point suspendre de l'exercice de leur ninistère, les ecclésiastiques dont les antécédens leur inspireront assez de confiance, et qui ne pourront pas satisfaire à la demande d'adhésion au gouvernement, dans le délai fixé par la première circulaire. - Le chargé d'affaire d'Autriche paroît avoir mission d'intervenir auprès d'Espartero dans l'intérêt de l'Eglise si cruellement persécutée. HOLLANDE. - Par arrêté du 25 février, le roi a reconnu en qua - Sur la demande des évêques Lelges, les Frères-Mineurs, dits Ré-lité: collets, qui se trouvent dans ce 1o D'évêque d'Emnaus, in part. royaume, sont exemptés de la juri- inf., M. Henri den Dubbelden, ad ministrateur apostolique du vicariat-general à Bois-le-Duc; 2o D'evèque de Dardanie, in part. inf., M. Jean van Hooydonk, administrateur apostolique du vicariat de Breda; 3o D'évêque de Gerra, in part. inf., M. Jean Zwysen, cure à Tilbourg, qui a été reconnu en même temps par S. M. en qualité de coadjuteur, avec future succession, de l'administrateur du vicariat-général de Bois-le-Duc, M. Henri den Dubbelden. SUISSE. Les gouvernemens d'Unterwalden, de Schwyz et de Zurich protestent également contre la liquidation des biens appartenant aux couvens d'Argovie. Ce dernier Etat proteste contre la vente de l'hôtel de la Couronne à Dietikon, canton de Zurich, qui appartient à l'abbaye de Wettingen. POLITIQUE, MÉLANGES, ETC. Quand on fait attention à tout le mouvement que la philantropie se donne depuis quelque temps en faveur de la race. noire, on ne peut s'empêcher de craindre que la race blanche n'ait à en souffrir, et que la mauvaise part ne lui soit réservée. Le moins qui puisse lui en arriver, ce sera de se voir extrêmement négligée par les amis de l'humanité; car il paroît bien difficile qu'il leur reste des soins et des sollicitudes pour elle, après tout ce qu'ils en dépensent dans ce moment pour les nègres de la côte d'Afrique. En effet, rien ne leur coûte quand il s'agit de leurs frères de la Guinée et du Congo. Pourvu que ceux-là soient bien, et qu'on n'attente point à leurs droits imprescriptibles, tout est dit pour la philantropie. Elle auroit le courage de sacrifier à ce besoin de son cœur les plus précieux intérêts, les plus légitimes libertés de la race blanche. Vous le voyez par le traité du droit de visite, celle-ci se trouve réduite à envier la condition des nègres, et à faire les frais de tous les petits soius dont ils sont l'objet. La voilà condamnée, par égard pour eux, à une oppression inouie jusqu'à présent; mise en surveillance et assujétie aux visites domiciliaires bles sur toute l'étendue des mers. La voilà les plus rigoureuses et les plus intoléralivrée dans sa fortune, dans son commerce et dans la personne de tous les marins de l'Europe, au caprice et à l'arbitraire des douze ou quinze mille Argus que l'Angleterre va tenir apostés, à elle seule, sur toutes les routes de l'Océan. Oui, quand on songe à cet immense appareil d'oppression et de servitude déployé contre l'espèce blanche en faveur de l'espèce noire, il est impossible de ne pas demeurer convaincu que le temps des pauvres blancs est passé, et que les nègres sont désormais les Benjamins de la philantropie. Et comme si le traité du droit de visite ne suffisoit pas aux amis de l'humanité, pour les rassurer sur le sort de leurs frères de la côte d'Afrique, voilà qu'on an nonce de leur part une sorte de récrudescence d'amour et de sollicitude pour leurs heureux protégés. Au moment où nous parlons, ils sont en route de toutes les parties du monde pour venir à Paris, sous la présidence de M. de Broglie, mettre la dernière main à l'abolition de la traite. Sur ce que cette convocation se trouve contrariée, à ce qu'on dit, par M. Guizot, ce n'est qu'un cri et une plainte dans le monde philantropique. • |