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Le discours de M. Portalis, premier | que chacun puisse y trouver une place honorable, sans se laisser entraîner à ces prétentions désordonnées, à ces rêves ambitieux, toujours dangereux pour ceux qu'ils égarent, et funestes à la société.

président de la cour de cassation, a été tout politique. Il a parlé des factions qui, réduites à l'impuissance, finiront par su bir le joug des lois qu'elles outragent, de l'ordre qu'elles troublent, de la liberté qu'elles mettent en péril.

Dans sa réponse, Louis-Philippe s'est enorgueilli d'avoir contribué à préserver la France des dangers qui la menaçoient, et a loué les magistrats d'avoir, par la sagesse et l'équité de leurs décisions, ainsi que par la fermeté de leur caractère, concouru courageusement à rassurer la société.

M. Barthe, au nom de la cour des comptes, dont il est le premier président, s'est abandonné à la joie que lui causoit le triomphe de la loi sur le désordre.

Louis-Philippe a répondu que la publicité ne permettant plus désormais le doute et la dénégation à ceux qui refusoient d'ajouter foi à d'odieuses machinations, pour se dispenser peut-être de préter lear coucours à la répression, il espéroit que tout le monde se réuniroit pour combattre le danger commun et en préserver la société.

M. Villemain, en présentant le conseil d'instruction publique, a dit :

• Nulle part, l'influence de votre règne n'a été plus sensible que dans le progrès de l'instruction publique; nulle part ne s'est mieux marquée votre pensée généreuse et vraiment populaire...

• Vous nous avez ordonné d'achever et de faire pénétrer partout, d'étendre, de proportionner à tous les esprits cette instruction qui, sous la garde de la religion et de la morale, contribue si puissamment au bien-être et à la dignité des nations. Ce vœu du roi est celui de la France... »

Le chef de l'Etat s'est uni, dans sa réponse, aux vœux qu'il venoit d'entendre « pour que la jeunesse sache mettre une limite à ces ambitions déréglées qui ont égaré tant d'esprits. »

• Assez de carrières, a-t-il ajouté, sont ouvertes au talent et à l'intelligence, pour

• Inspirer aux jeunes gens les sentimens d'une saine morale, leur faire apprécier les avantages d'une conduite honorable, les prémunir contre les dangers de la présomption, est le plus sûr moyen de leur assurer un heureux avenir. Tel est aussi votre but et celui de l'Université; j'ai la confiance que nous l'atteindrons. »

M. Séguier, premier président de la cour royale de Paris. a parlé de la main invisible qui a fait asseoir Louis-Philippe sur le trône, et qui depuis n'a cessé de le couvrir. Puis il s'est écrié que le cœur n'a qu'un langage, qui, comme celui de la vérité, ne s'use pas.

A quoi Louis-Philippe a répondu, entre autres choses :

« C'est par l'entière exécution des lois, c'est par la confiance qu'elle inspire et par la force qu'elle doit donner à l'autorité, que nous parviendrons à triompher de ces sectes perverses qui travaillent à saper la société jusque dans ses fondemens. »

M. de Barante, au nom de l'Institut, s'est étendu, comme M. de Broglie, sur l'union de la liberté avec l'ordre dans l'établissement d'un nouvel édifice social.

Louis-Philippe a répondu qu'il n'avoit jamais ambitionné que la part de pouvoir nécessaire à la protection des libertés publiques et des droits de tous.

Parlant au nom de la ville de Paris, M. de Rambuteau, préfet de la Seine, a résumé ce qu'il appelle les bienfaits de la révolution; Louis-Philippe a répliqué : « Je suis monté sur le trône pour défendre la liberté. »

M. Debelleyme, président du tribunal de 1 instance, a dit que la Providence avoit couronné onze années de sagesse, de sacrifices et de clémence en détournant les coups des régicides, et que les factions reculeront devant les principes conservateurs qui font la force et la pros

périté des Etats. Le prince a accepté l'augure, et il a exprimé l'espoir d'une année heureuse, où, libres de pénibles souvenirs, nous n'aurons plus, a-t-il dit. qu'à jouir de tous les avantages que nous aurons recueillis. »

Dans sa réponse à M. Cunin Gridaine. ministre du commerce, qui lui présentoit les conseils-généraux de l'agriculture, du commerce et des manufactures, Louis-Philippe a protesté de sa sollicitude pour les grands intérêts dont ils s'occupent, et il a exprimé la confiance que lems travaux répondront dignement à ses vœux et à l'attente du pays.

Voici la singulière explication que donne le Moniteur Parisien sur l'absence de M. de Kisseleff dans la députation du corps diplomatique :

M. de Pahlen, ambassadeur de Russie en France, fut rap elé, dans le courant de novembre, par son gouvernement, et le motif non contesté de ce rappel, c'est que l'empereur de Russie voulut éviter que M. de Pahlen, doyen du corps diplomatique, eût, en cette qualité, à haranguer le roi le 1er janvier.

Le 18 décembre, jour de la fête de l'empereur de Russie. M. Périer et les autres personnes attachées à l'ambassade française à Saint-Pétersbourg, se trouvèrent indisposées, et ne se présentèrent pas au palais impérial.

» M. de Kisseleff s'est également trouvé indisposé le 1er janvier, et ne s'est point présenté aux Tuileries. »

La commission d'instruction de l'attentat du 13 septembre dernier s'est assemblée hier au Luxembourg, et a demandé que quatre des condamnés envoyés à la prison du Mont-Saint-Michel soient immédiatement ramenés à Paris.

- La commission de l'adresse en réponse au discours d'ouverture s'est assembiée hier au Luxembourg sous la présidence de M. le comte Roy. Elle a entendu M. le président du conseil, ministre de la guerre, MM. les ministres des affaires étrangères et des finances, et a nommé pour son rapporteur M. Mérilhou.

La commission des pétitions nom mée par les bureaux de la chambre de députés, se compose de MM. de Bussières Delespaul, Tesnières, de Montepin. d Loynes, Duprat, Meynard, de Marcilla et Harlé.

Celle de comptabilité est formée d MM. P. Lacaze. Hallez, Emm. de Las cases, Enouf, Pouillet. Meynadier, Din trans. de Chassiron et Rihouet.

On lit dans le Constitutionnel:

« Il paroît certain que, durant le der nier trimestre de l'année qui vient d finir, M. le ministre de l'intérieur adressé aux préfets une circulaire conf dentielle, pour leur enjoindre de ne por ter sur la liste générale du jury de 184 que des hommes notoirement connu par leur dévoûment, ou du moins ja leur adhésion, au système politique de cabinet du ag octobre.

» On parle beaucoup aussi d'une autre circulaire adressée par le même ministre

aux mêmes fonctionnaires. On leur de

mande des renseignemens certains su les opinions qu'on connoît ou qu'on suppose à toutes les personnes portées sur la seconde liste du jury, relativement à la politique du cabinet actuel. On veu s'assurer si leur adjonction à la liste électorale seroit de nature à apporter le moindre changement à la majorité qu appuie le ministère avec tant de dévou

ment. »

- On annonce comme prochaine la réunion du conseil supérieur du commerce. Il seroit appelé à donner, comme le fait maintenant le conseil gén éral du commerce, son avis sur la question des

sucres.

M. le comte Portalis a été nomme vice-président de l'Académie des Sciences morales et politiques pour l'anuée 1842. au premier tour de scrutin. MM. Blanqui et Villermé ont été réélus membre de la commission administrative de l'Institut, pour représenter l'Académie.

-Avant-hier à minuit, le thermomètre torité municipale.

centigrade de l'ingénieur Chevallier mar- | ment qui seroit fait en l'absence de l'auquoit 2 degrés 5110 au-dessous de o; hier à 4 heures du matin, 4 degrés; à 7 heures, 4 degrés 2110**; à midi, 4 degrés 3110.

Aujourd'hui la température s'est maintenue à peu près au même point.

Les presses parisiennes ont imprimé pendant le conrs de l'année 1841, savoir: Ouvrages écrits en toutes langues mortes et vivantes. 6,300; estampes, gravures, lithographies, 1,165; plans et cartes, 145; musique, 428. Total, 8,036

ouvrages.

n000

NOUVELLES DES PROVINCES.

A l'occasion du nouvel an, dit une lettre de Bourges, la famille royale d'Espagne a reçu les hommages d'un grand nombre de royalistes de distinction.

A son audience du 29 décembre, le tribunal correctionnel de Marmande (Lotet Garonne), a acquitté dix jeunes gens de Ste-Livrade prévenus d'avoir pris part

aux troubles dont cette commune a été le

théâtre à l'époque du recensement.

-

MM. Arzac, Gasc et Roaldès se sont

pourvus en cassation contre l'arrêt de la cour royale de Pau, qui confirme le jugement rendu contre eux par le tribunal de police correctionnelle.

La Gazette du Centre donne la nouvelle suivante :

<< La seconde affaire du Progressif a été plaidée dans les audiences des 29 et 30 décembre. Malgré l'offre faite par la défense de prouver les faits énoncés dans P'article de cette feuille, la cour évoquant le fond, a condamné le gérant du Progressif à 8,000 fr. de dommages-intérêts au profit de M. Bourdeau, ainsi qu'aux

moment la plupart des églises du dépar- frais du procès, qui s'élèveront à près de

Une bande de voleurs pille en ce tement de l'Eure. Plusieurs de ces malfaiteurs sont entre les mains de la justice.

Pendant la messe de minuit, des voleurs se sont introduits, avec effraction et escalade, au domicile de M. Pelletier, desservant de la commune d'Aubigny (Vendée); ils ont brisé tous les meubles, ont jeté de toutes parts dans les appartemens le linge et les effets qui sont tombés entre leurs mains, et n'ont pu trouver qu'une somme de 14 à 15 fr. qu'ils ont emportée.

-Un incendie a éclaté le 20 décembre au soir dans la sacristie de l'église de Dun (Meuse). Presque tous les ornemens sont brûlés, de riches vases sacrés sont ternis par les flammes, qui cependant ne les ont point mis en fusion. On évalue à 3.000 f. la perte occasionnée parcet incendie dont on ignore la cause.

2,000 fr..

EXTERIEUR.

Les journaux anglais publient les pièces les plus importantes de la correspondance échangée entre lord Aberdeen, ministre des affaires étrangi res de la Grande-Bretagne, et M. Stevenson, envoyé extraordinaire des Etats-Unis, au sujet de plusieurs visites exercées par les croiseurs anglais de la côte d'Afrique sur des bâtimens américains. Voici la cause

de ce différend, dont la gravité n'a pas été dissimulée dans le Message annuel du président John Tyler, et qui semble être le principal motif de l'envoi de lord Ashburton aux Etats-Unis.

Après avoir conclu avec la plupart des nations chrétiennes des traités qui accordent aux puissances contractantes un droit réciproque de visite sur tous ceux de leurs bâtimens qui fréquentent la côte d'Afrique, l'Angleterre prétend avoir

A Douai (Nord), le recensement est provisoirement suspendu l'adjoint du maire et deux conseillers municipaux ayant refusé d'admettre les prétentions aussi le droit, non pas de visiter les bâtidu contrôleur. En seretirant, ces person-mens neutres, c'est-à-dire appartenant à nages ont protesté contre tout recense- des puissances qui ont refusé de prendre ment du projet de constitution.

L'assemblée du 3 mars s'est dissoute.

ancun engagement collectif pour la ré-❘ que intérieur. Elle s'occupe en ce mo pression de la traite, mais bien de forcer ces bâtimens à justifier de leur nationalité par l'exhibition de leurs papiers de bord. Si ce droit n'est pas accordé, dit l'Angleterre, tous les efforts pour abolir

la traite des noirs seront inutiles.

D'après plusieurs journaux, l'ab sence du roi de Prusse, dont nou avons annoncé le prochain voyage à Lon dres, seroit de trois semaines. Le roi, er retournant à Berlin, passeroit par Paris

- Les deux jeunes fils de don Cario sont arrivés le 15 décembre à Naples, οἱ leurs logemens étoient préparés.

A cela les Etats-Unis répondent: Nous ne nions pas qu'il ne soit plus commode aux puissances contractantes, pour atteindre le but qu'elles se sont proposé, de pouvoir arrêter indistinctement tous les bâtimens que leurs croiseurs rencontreroient sur les côtes d'Afrique; mais ce a donné solennellement l'investiture ac qui est ici en cause, ce n'est pas l'oppor-coutumée des fiefs de Menton, Rocca

On lit dans la Gazette Piémontaise

que le 27 décembre, le roi de Sardaign

tunité de la chose, c'est le droit. Or, ce
droit vous ne l'avez pas, et vous le recon-
noissez vous-mêmes, puisque vous avez
dû pour l'établir en faire l'objet de traités
particuliers. Nous qui avons refusé de
consentir à ces traités, nous ne pouvons
vous fournir les moyens de les exécuter.
Nous avons le droit pour nous, et nous
voulons y tenir; car non-seulement nous | CINQ p. 0/0. 117 fr. 30 c.
protestons pour l'avenir contre la doc-
trine que vous voulez établir, mais même
nous demandons dès aujourd'hui des in-
demnités et des réparations pour le tort
que vous nous avez déjà fait en arrêtant
plusieurs de nos bâtimens.

bruna et dépendances, au prince de Mo
naco, Tancrède - Florestan - Roger-Loui
Grimaldi, héritier de feu son frère le
prince Honoré V.

Le Gérant, Adrien Le Clere.

BOURSE DE PARIS DU 5 JANVIER.

M. Gaspary, consul anglais à Tunis, a été révoqué de ses fonctions, pour avoir pris part au commerce des es. claves.

-L'assemblée constituante de Genève, après plusieurs jours de débats, a définitivement adopté son réglement organi

Quatre 1/2 p. 0/0. 106 fr. 75 c.
QUATRE p. 0/0. 101 fr. 50 c.
TROIS p. 0/0. 78 fr. 45 c.
Emprunt 1841. 78 fr. 95 c.
Act. de la Banque. 3330 fr. 00 c.
Oblig. de la Ville de Paris. 1276 fr. 25 c.
Caisse hypothécaire. 750 fr. 00 с.
Quatre canaux. 1240 fr. 00 с.
Emprunt belge. 103 fr. 0/0.
Rentes de Naples. 106 fr. 75 c.
Emprunt romain. 103 fr. 1/2.
Emprunt d'Haïti. 635 fr. 00 с.
Rente d'Espagne, 5 p. 0/0.25 fr. 3/4.

PARIS. - IMPRIMERIE D'AD. LE CLERE ET C',
rue Cassette, 29.

LIBRAIRIE D'ADRIEN LE CLERE ET COMP., RUE CASSETTE, 29.

ESSAI HISTORIQUE

SUR L'INFLUENCE

DE LA RELIGION EN FRANCE

PENDANT LE DIX-SEPTIÈME SIÈCLE,

ou Tableau des établissemens formés à cette époque, et des exemples de piété, de zèle et de charité, qui ont brillé dans le même intervalle; paг М. Рісот. 2 volumes in-8°. - Prix: 10 franes.

L'AMI DE LA RELIGION paroit les Mardi, Jeudi el Samedi.

On peut s'abonner des

N° 3539.

1" et 15 de chaque mois. SAMEDI 8 JANVIER 1842.

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la section vf.

Mais d'abord, pourquoi une philosophie de l'histoire? Pourquoi un système philosophique dans un ouvrage dont une des principales destinations est de servir de base et de texte à l'enseignement de l'histoire ecclésiastique dans nos séminaires? L'auteur, qui a prévu l'objection, y répond dans sa préface.

Il distingue d'abord une philosophie toute théologique, qui s'applique à rétablir dans leur vérité bistorique les saintes annales de l'Eglise, défigurées de tant de façons par l'ignorance et les préjugés, et à faire ressortir, avec les grands desseins de la Providence, les précieuses conséquences de l'histoire de l'Eglise pour toutes les branches de la science ecclésiastique. Les considérations qui se rattachent à ce point de vue tout fondamental sont de tous les temps: elles méritent, dit M. Blanc, la première et la plus grande attention; et il ne négligera rien, ajoute-t-il, pour leur L'Ami de la Religion. Tome CXII.

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donner, parmi les réflexions placées à la suite des leçons, dans les trois volumes historiques du Cours, tous les développemens propres à les mettre dans le plus grand jour. Cette partie critique et théologique ne devoit point empêcher l'auteur de l'Introduction de s'occuper, au moins d'une manière secondaire, de la philosophie proprement dite. Les besoins de l'époque, tant de systèmes erronés et anti-chrétiens sur l'histoire, lui en imposoient le devoir; et c'est en effet ce qu'il a entrepris de réaliser dans sa section ve.

Malgré l'importance que sa conviction personnelle y attache, il renferine, toutefois, sa théorie dans une seule section du premier volume du Cours; volume d'ailleurs peu classique par sa nature, en ce sens qu'il ne peut servir de texte même aux leçons d'un cours d'histoire ecclésiastique. Cette théorie, ainsi restreinte et isolée, ne sauroit donc être l'objet d'aucune objection tirée de la nature inême de l'ouvrage; et nous devons en savoir gré à l'auteur. Il met de cette manière, et sans inconvénient, à la disposition du lecteur, le fruit de ses méditations.

Nous aimons encore la modération avec laquelle M. l'abbé Blanc apprécie la valeur intrinsèque de son système de philosophie historique. Ce système, qui ne peut dépasser les bornes de la probabilité, est destiné surtout à contrebalancer l'impression mal4

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