indocile. Le sabellianisme reparut avec | il n'y auroit contradiction qu'en disant à la réforme qui devoit réveiller tant d'er- la fois trinité de nature et unité de na- mour. II. L'arianisme. L'arianisme a perdu pour nous de son grand intérêt; parce que nous sommes maintenant au-delà, puisqu'on a déplacé toutes les bornes et toutes les bases. L'arianisme ne fut pas d'abord, directement et dans sa conception première, la négation de la divinité de Jésus-Christ. Arins prétendit bien admettre la divinité du Verbe et nier la consubstantialité ou l'unité de substance avec le Père. Alexandre lui fut préféré pour le siége épiscopal: la philosophie vint en aide à son ambition trompée, ce qui arrive quelquefois; il contesta la théo logie de son évêque, prétendit que te Verbe n'étoit pas consubstantiel au Père; mais qu'il avoit été seulement créé avant toute antre créature pour être d'instrument du Père dans la création: c'est le Démiurge de la philosophie platonicienne. Pour échapper au sabellianisme déjà con damné, il se jetá dans l'excès opposé. distinguant les natures au lieu de distinguer seulement les personnes. Il joignit la poésie à la philosophie pour propager son erreur; Phérésie affectionna toujours ce mode de propagande; la chanson. Ce que le génie put inventer de subtilités, de mensonges, de stibterfuges, de jeux de mots, et ce qui est plus redoutable encore, le crédit des femmes, tout futmisenœuvre par l'arianisme, qui séduisit tout ce qui pouvoit être séduit. L'inconséquence étoit cependant au fond de son système impie. Comment, en effet. admettre que le Verbe est vraiment Dieu, égal à son Père, et que cependant toin de lui être coéternel et consubstantiel, il fut créé par lui? L'erreur est donc aveugle. La philosophie platonicienue vouloit aussi un Aoyos créé et Dieu tout à la fois, et on ne s'apercevoit pas que c'étoit retomber dans le polythé. isme. La grande figure d'Athanase, si cruellement persécuté, nous apparoît comme le plus anguste représentant de la di'e se rhodoxe contre Arius. L'Eglise, assemblée à Nice en 325, anathématisa Verreur et proclama pour toujours la foi transmise et crne dans tous les temps: la consubstantialité et la divinité du Verbe. La réforme fit renaître Parianisme de ses cendres sous mille formes contradictoires. Aujourd'hui ce n'est plus Parianisme, mais plutôt du sabellianisme. Plus de trinité, mais un simple déisme, ou un obscur panthéisme; le Christ, un pur 'homme, s'il n'est même un mythe et un symbole, Chose bien étrange! on ne vent pas de la trinité enseignée par le catho lieistne, et on la trouve avec éloge par tout, dans l'Inde, en Egypte, en Grèce. On l'accepteroit volontiers découverte et démontrée par la raison; un philosophe du progrès admet aujourd'hui la trinité : le progrès ce n'est donc que le retour. Attendez quelque temps encore. Un autre philosophe humanitaire démontrera l'incarnation. Pourquoi pas? chacun de nos mystères reparoîtra à son tour par l'effet du progrès. Que ne les acceptez-vous quand nous les proposons? Ce seroit plus facile et plus sûr. Les rêves de quelques esprits malades valent-ils nos palpables démonstrations? Leurs théories crenses valent-elles nos faits attestés et divins? Mais on procède ainsi: La vérité qui viendroit de l'Eglise, il faut l'exclure; celle que la raison semble inventer, quand elle ne seroit qu'un plagiat grossier, il faut Padmettre et l'encenser avec honneur. Quant à nous, nous pensons qu'il vant mieux avoir foi à une tradition tellement évidente, que Gibbon, qui certes n'est pas suspect, a été forcé de dire dans ses mémoires, tom. 1, ch. 1.: «UN HOMME INSTRUIT NE SAUROIT RÉSISTER AU POIDS DE L'ÉVIDENCE HISTORIQUE QUI ÉTABLIT QUE DANS TOUTE LA PÉRIODE DES QUATRE PREMIERS SIÈCLES DE L'ÉGLISE, LES POINTS PRINCIPAUX DES DOCTRINES PAPISTES ÉTOIENT DÉJA ADMIS EN THÉORIE ET EN PRATIQUE.. Deux hérésies capitales ont donc allaqué le mystère de l'adorable Trinité : le sabellianisme et l'arianisme. L'une confondoit les trois personnes divines en une; l'autre devoit logiquement diviser la substance divine en trois. L'Eglise a cru dans tous les temps la distinction des personnes et l'unité de substance. C'est un mystère, profond, impénétrable; j'en conviens. Mais Dieu la révélé, je crois. Vous le rejetez en vous appuyant de la science et de la raison. Et vous ne voyez pas que le progrès de votre science est réellement de multiplier les mystères. L'eau dans la nature étoit une inconnue, na mystère mais un soul. Lavoisier la décomposeLAS deux élémens: que sont ces substances nouvelles? L'une bru'e, et l'antre fait brûler. Bien, ce sont des propriétés exté rieures; mais ces substances que sont-elles en elles-mêmes? Vous ne le savez pas. Ce sont deux mystères an lieu d'un. Un second génie les décomposera peutêtre en deux autres substances; on célébrera à grands cris le progrès qu'aurez-vous alors? Quatre inconnus au lieu de deux, c'est-à-dire quatre mystères impénétra. bles. Car vous ne connoissez et vous ne connoîtrez aucune substance en ellemême. Aucune. Et vous ne voulez pas de mystères dans la substance divine! Vraiment, je ne sais comment qualifier cette déraison. La science enfle et égare; elte a donc besoin d'une autorité commandant la foi, imposant le mystère. Même, plus un siècle est savant, plus il a besoin d'au torité. Pourquoi? Parce que l'esprit humain n'a qu'une certaine somme de force vive: s'il la dépense tout entière sur un objet, il l'épuise bientôt, il n'est plus capable d'autre science. L'anatomiste, livré tout entier à la dissection des cadavres, ne croit plus qu'à son scalpel; le mathématicien, noyé dans ses formules, ne croit plus qu'à ses équations; le chimiste n'a de confiance qu'en ses réactifs. Pour ces savaus, la certi tude métaphysique est comme étrangère. Sur tout autre point que leur science propre et favorite, ce sont des enfans, moins même quelquefois que des enfans, car il arrive au savant trop absorbé de n'avoir plus de raison pour le reste! Que faut-il donc aux savans, que faut-il à tous comme garantie, comme barrière et comme guide? L'autorité, l'Eglise enseignant et fixant pour tous les mystères, le mystère entr'autres de l'adorable Trinité dans l'unité divine. O qu'elle vous ✓ donne d'employer toute l'énergie de vo■ tre être à la connoître et à l'aimer! Vos cœurs alors seront pleins des affections les plus pures et des plus douces joies. NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES. ROME. Le 3o dimanche de Carême, S. S., a assisté, dans la cha pe'le Sixtine, à la messe solennella celebrće lebrće par Mgr Asquins, archevé que de Tarse. - S. E. le cardinal Massimo a pris, dimanche 20 février, poss sion solennelle de son titre en l'église de Sainte-Marie in Domnica, appartenant aux PP. Basiliens grecs-melchites de Saint-JeanBaptiste. - Le 24 février, jour du glorieux apôtre saint Mathias, S. E. le caidinal Pedicini s'est rendu à l'église de Saint-Laurent in Damaso, etyasacré S. E. le cardinal Belli, évêqueelu de Jesi. Le prélat consecrateur étoit assisté de Mgr Asquini, archevêque de Tarse, et de Mgr Scerra, eveque d'Orope. S. S. a daigné nommer chevalier de l'ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, M. Audin, auteur de l'Histoire de Luther et de Calvin. Ce savant, qui se trouve actuellement à Rome, y réunit des matériaux pour une Histoire du siècle de Léon X et pour celle de Henri VIII. PARIS. MM. les évêques-nommés d'Angers, de Poitiers et de Rodez sont arrivés à Paris, et M. l'internonce apostolique procède à leurs informations. Trois grandes Eglises sont done sur le point de voir cesser leur viduité. Mais le pieux et savant prélat, qui avoit été désigné pour la métropole de Tours, paroît ne pas pouvoir se résoudre à quitter le diocèse du Mans: il vent consacrer an troupeau qu'il a gouverné jusqu'ici, tout son zèle et toute sa sollicitude. Le refus d'un archevêché ne sauroit étonner de la part de Mgr Bouvier, dont l'humilité égale la science: il répond, d'ailleurs, victorieusement à ces reprocres d'ambition et de cupidité, que la presse anti-religieuse ose encore élever contre le clerge. Si Mgr Bouvier persiste dans son refus, il y aura lien de pourroir à la vacance de deux métropoles, aujourd'hui fait et cause pour Tours et Avignon. Pendant que M. Villemain laisse MM. Philarète Chasles, Michel Chevalier et Edgar Quinet, professeurs au collège de France, émettre, soit dans leurs chaires, soit dans leurs écrits, les idées les plus hostiles à la religion de la majorité, M. Martin (du Nord) enjoint au ministère public de provoquer la répression des attaques que les écrivains pourroient se permettre, contre la religion et les mœurs, dans leurs ouvrages. C'est ainsi que les sieurs Luchet et de Bonnal viennent d'ètre traduits devant la cour d'as MM. Chasles et Chevalier, dans un long article: cela ne nous étonne pas, puisque ces professeurs appartiennent à la rédaction des Débats. Cette fois encore, le Journal nous apprend que ses rédacteurs ne sont pas des Pères de l'Eglise : : est-ce qu'un écrivain, à moins d'etre un Père de l'Eglise, ne peut respecter la religion dans ses ouvrages? Le but évident de l'article est d'intimider M. Villemain, en lui montrant le rédacteur des Débats derrière le professeur au collége de France: pour nous, nous sommes aussi peu intimidé par l'un qu'édi sises de Paris, qui leur a fait expier fié par l'autre, et nous ne cesserons par une condamnation l'audace de leurs écrits. N'est-il pas singulier que le titre de professeur soit, pour MM. Chasles, Chevalier et Quinet, une sorte de bouclier contre les réquisitoires du ministère public, et que ces messieurs, précisément parce qu'ils sont chargés d'une inanière plus spéciale de l'enseignement de la jeunesse, puissent fausser ses idées avec plus de sécurité ? Nous engageons MM. Martin et Villemain à se mettre d'accord; ou plutôt nous invitons le ministre de Instruction publique à imiter la louable sollicitude du garde des sceaux. De telles contradictions dans la conduite de deux ministres sont monstrueuses, et il nous semble que le contraste de la coupable mollesse de M. Villemain avec la fermeté de M. Martin est l'un des meilleurs argumens que l'on puisse produire à l'appui des pétitions en faveur de la liberté de l'enseigne ment. Comme nous voulons être impartial, nous ferons cependant honneur à M. Villemain d'une bonne nomination, celle de M. Michelle, proviseur à Strasbourg, qui est nominé recteur de cette Académie. - Le Journal des Débats prend de réclamer contre l'enseignement scandaleux imposé à la jeunesse. M. de Lamartine a prononcé, dans une récente réunion de la société pour l'abolition de l'esclavage, un discours où la Gazette de France a signa'é des tendances panthéistes. Au reproche du journal, l'orateur répond par cette réclamation; « Je ne suis pas panthéiste. Je n'ai jamais compris le panthéisme. Comment le Créateur dont émanent tous les êtres et toutes les individualités, ne posséderoit-il pas lui même la suprême et souveraine individualité? L'effet auroit donc ce que la cause n'auroit pas! • Quand j'ai parlé hier d'unité divine, à propos de la confraternité des peuples, j'ai voulu dire l'unité selon Dicu; l'expression manquoit de justesse, je le reconnois; je m'en fais un reproche avec vous, mais ne m'en faites pas un dogme.. Comment M. de Lamartine, qui se défend d'être panthéiste, n'at-il pas saisi cette occasion de déclarer franchement s'il est encore chrétien, car ses derniers ouvrages ne nous ont que trop autorisé à en douter? Au lieu de repousser le reproche d'une erreur, il eût mieux fait, ce semble, de nous donner une profession de foi explicité et posi tive, qui eût consolé la religion et ranimé notre admiration pour le poète d'autrefois. - Nous croyons faire plaisir aux admirateurs de M. l'évêque d'Hermopolis, en les prévenant qu'il, pourront se procurer le buste en platre du pienx prélat au secrétariat de l'Archevêché de Paris, on M. Gayrard en a déposé plusieurs, Tout le monde sait avec quelle perfection et quelle ressemblance cet artiste habite a reproduit M. Frayssinous, et on n'ignore pas qu'il a généreusement offert au Musée de Rolez le buste en marbre blanc qu'il a exécuté. Une pieuse cérémonie a eu lieu, vendredi, au cimetière du Mont-Valérien. MM. les chanoines de Troves, ayant appris que ce cimetière alloit recevoir une autre destination, et que cette mesure nécessiteroit le déplacement des monumens funèbres, ont pensé qu'il convenoit de profiter de cette circonstance pour reclaimer l'exhumation et la transJation des restes précieux de M. de Boulogne, ancien évêque de Troyes, déposés en 1825 dans l'enceinte du Mont-Valérien, réservée aux évèques et anx prêtres. Leur déliberation, motivée de la manière la plus touchante, porte que le dépôt de ces restes dans la cathédrale de Troyes contribuera à raviver et à perpétuer parmi son ancien troupeau la méuroire d'un pontife aussi illustre par ses talens que par ses vertus. Elle ajoute que le cœur du digne prélat repose déjà, près de la sépulture de M. de La Tour Du Pin, dans une chapelle de la cathédrale, dédiée sous le vocable de saint Pie et de saint Apollinaire; et qu'en réunissant au cœur les restes de M. de Boulogne on réalisera le vœu qu'il avoit formé dès le jour de son installation et qu'il avoit exprimé dans les terines suivans: • Nous sommes à l'Eglise de Troyes comme à notre épouse. ne désirant rien de plus en ce monde que d'être enterré aux pieds de notre saint prédécesseur, et de jouir ainsi après notre mort des sou. venirs et des prières du clergé et des fidèles de notre diocèse, comme pendant notre vie nous espérons jouir de leur estime, de leur affection et de leur confiance.. M. l'abbé Lejeune, chanoine supérieur du petit séminaire, auquel M. de Boulogne avoit témoigné une bienveillance toute particalière, a été député à Paris par le chapitre pour présider à l'exhuma-. tion et à la translation du corps M. Milliaire, membre du conseil de fabrique de la cathédrale, a secondé par son activité le zèle de cet estiinable ecclésiastique, et tous deux ont parfaitement répondu à la confiance de M. l'évèque et du vénérable chapitre. L'exhumation a eu lieu vendredi, et le corps, accompagné de MM. Lejeune et Milliaire, est arrivé le lundi 16 à Troyes, où M. l'évêque de Châlons, qui étoit venudans cette ville pour l'ordination de samedi, a été prié de présider la cérémonie. Elle a dû avoir lieu avec la plusgran de pompe. Le clergé de la ville, invité à serendre à l'église de Saint-Martin, et les deux séminaires, ont formé le convoi, qui a été conduit par M. le premier vicaire-général jusqu'à la cathédrale, et toutes les cloches se sont fait entendre à l'entrée du corps dans la cité épiscopale. Après les vepres des morts, les restes de M. de Boulogne ont été déposés dans une chapelle ardente, car le caveau, destiné à les recevoir, n'est pas encore préparé. Le jour où l'on fera le service et l'inhumation dans la chapelle, qui possède déjà le cœur de l'illustre prélat, M. Roizard, membre du chapitre, prononcera l'oraison funèbre. L'Ami de la Religion devoit s'asso |