Images de page
PDF
ePub
[blocks in formation]

Enfin, il

une

siastique. La deuxième partie comprend les auteurs et les ouvrages spéciaux sur les différentes branches compense la liaison historique dont

mème histoire. Ici la méthode

cette partie n'étoit pas susceptible. La simple nomenclature des titres que nous allons transcrire prouvera

à l'auteur :

que rien n'a échappé suite d'i

développe dées où se révèle la vie historique de l'Eglise sous le côté le plus genéral et le plus important.

Le morceau le plus considérable de la partie pratique de l'Introduction est la Bibliothèque choisie, qui renferme les sources de l'histoire ecclésiastique. L'auteur nous en fait ainsi comprendre l'importance et le besoin :

• Sans parler des catalogues dressés par des hérétiques, nous n'avons trouvé, ditil, parmi ceux des catholiques, que des

nomenclatures sèches de noms d'auteurs et de livres où rien ne guide sur un choix d'autant plus nécessaire. qu'on voit indiqués, dans la plupart, des ouvrages suspects, dangereux et même condamnés........

En signalant ces défauts, M. Blanc s'imposoit la loi de chercher à les L'Ami de la Religion. Tome CXII.

[blocks in formation]

• Constitution de l'Eglise... Papes et Ecriture sainte. Règles de foi; tradition; Conciles généraux et particuliers. Discipline; droit canon.

Sacremens; liturgie. Mœurs des chrétiens aux premiers siècles. Persécations; martyrs. - Hérésies et hérétiques; schismes. - Mahométisme (sous forme d'appendice). Pères; anteurs ecclésiastiques. Vies des saints. - Biographies, ou vies particulières. religienx.-Histoire ecclésiastique protestante, et histoire civile (en forme d'ap

pendice). »

Elat

Cette suite nous paroît complète. En ce qui concerne les ouvrages mêmes qui sont rangés et appréciés sous chacun de ces titres, M. Blanc s'est arrêté seulement aux plus remarquables et aux plus utiles, sur chaque question. A-t-il toujours réussi dans ce choix? N'y a-t-il point

4

aussi quelques auteurs plus dignes | a exercée, et qu'il peut exercer ende figurer dans sa Bibliothèque choi- core en France, a cru devoir s'é

sie, que certains autres dont il parle? Voilà ce que nous ne pouvons décider. Nous dirons seulement que la manière consciencieuse avec laquelle il nous paroît avoir exécuté ce travail ne lui aura pas permis peut-être d'étendre son examen à tous les ouvrages qui pouvoient le mériter. Au reste, sur la valeur intrinsèque d'un grand nombre de livres, comme sur beaucoup d'autres choses, les homines compétens peuvent avoir chacun son opinion legitime, et il est moralement impossible que, parmi ceux qui prendront connoissance de la Bibliothèque, les uns ne regrettent l'absence de tel ouvrage, et les autres ne désirent telle autre amélioration. Un travail

de ce genre ne se complète qu'avec le temps, et nous ne doutons pas que M. Blanc ne mette à profit, pour le sien, tous les renseignemens que la critique ou l'amitié lui communi

queront.

1

tendre sur lui, plus que sur aucun autre. Les huit pages qu'il lui consacre sont d'ailleurs marquées au coin d'une modération à laquelle tous les esprits sages ne manqueront pas d'applaudir. On pourra en juger par ces deux phrases qui terminent l'article :

.... En général, sur l'esprit qui a dominé les vues et les intentions de Fleury, nousaimons, dit M. Blanc, àrenvoyer nos lecteurs à la préface deses Nouveaux opus-cules, où le vénérable M. Emery lui rend plus de justice que plusieurs de ses critiques, et une justice plus éclairée que ses admirateurs. Pour nous, nous avons cru

devoir exprimer notre pensée tout en tière sur ce célèbre écrivain que nous ai mons trop à lire pour en condamner la lecture, et dont nous craignons trop la la lecture pour la conseiller sans révéler en même temps ses dangers..

Nous ajouterons que cette modération, qui doit être le caractère spécial de la critique chrétienne, s'allie partout, dans la Bibliothèque choisie, à la juste sévérité dont la conscience fait un devoir dans l'appréciation des ouvrages condamnés ou dangereux.

Nous avons insisté sur cette partie de l'Introduction, parce qu'elle nous paroît du plus haut intérêt. Néanmoins ce n'étoit pas assez d'avoir indiqué les ouvrages divers qui concernent l'histoire de l'Eglise : il falloit encore une méthode qui dirigeât les moins expérimentés dans l'usage même qu'ils doivent en faire; et M. l'abbé Blanc la donne dans sa sixième section.

Il est un point plus grave et plus délicat, pour un catalogue raisonné tel que celui de M. Blanc, savoir l'appréciation même des ouvrages qui en font partie. C'est aussi celui qui nous paroît avoir fixé davantage l'attention de l'auteur de l'Introduction. Il a voulu porter sur chaque ouvrage un jugement motivé, et développé dans une mesure proportionnée à l'importance du livre. Nous entendons l'importance relative; et nous citerons, pour exeımple, l'article le plus remarquable, celui de Fleury. Cet historien ne tient pas sans doute le premier rang parmi ceux qui ont approfondi les annales de l'Eglise : toutefois, M. Blanc, vu l'influence que Fleury | y correspondent.

Il distingue d'abord trois degrés principaux de l'étude de l'histoire ecclésiastique, et trois méthodes qui

TIME

L'auteur s'arrête peu au premier degré, celui des simples fidèles qui cherchent avant tout, dans les annales de l'Eglise, une lecture édifiante.

Le deuxième degré est une étude proprement dite, une étude sérieuse, quoique non approfondie, de l'histoire de l'Eglise. Il convient spécialement à tous les ecclésiastiques, et même aux plus instruits d'entre les laïques qui voudroient chercher dans cette histoire complément important à leurs études philosophiques et historiques. C'est ici que l'auteur concentre tous ses conseils et toutes les indications qui peuvent conduire à un résultat positif et durable. Il expose successivement les méthodes synthétique et

un

analytique, et celle qu'il appelle la néthode catégorique ou comparée : puis il donne les conseils les plus convenables pour diriger, dans l'application, chacun selon le caractère et l'étendue de ses facultés. L'auteur termine ce qui concerne ce degré, par un calcul assez curieux, duquel il résulte que :

Dans moins de trois ans, on peut acquérir une connoissance à peu près complète et raisonnée de l'histoire de l'Eglise, Mout en se livrant aux fonctions du saint ministère, dans une position ordinaire. Nous croyons, ajoute M. Blanc, que c'est Den pour un tel résultat; et que, de toutes les années de la vie, ce sont celles qu'on estimera, sous le point de vue de la science ecclésiastique, les plus précieuses et les mieux remplies. »

Le troisième degré représente

'étude approfondie de l'histoire ecclésiastique. Ici l'auteur de l'InProduction se récuse en quelque sorte, et se contente d'exposer deux manières d'approfondir l'histoire, dont l'une constitue le genre historique,

et l'autre, le genre philosophique. Il entre à ce sujet dans plusieurs considérations, où il seroit trop long de le suivre. Mais on nous saura gré de citer les pages suivantes, qui sont les dernières sur le troisième degré. Nous voudrions qu'elles fussent lues et méditées par tous ceux qui ont la sainte mission de diriger les jeunes gens dans la carrière des études sérieuses.

Nous terminons, dit M. Blanc, par un conseil que nous nous permettons de donner en faveur des jeunes ecclésiastiques que leur goût et peut-être les intentions de leurs supérieurs engageroient dans la carrière de l'histoire; conseil qui convient également, et peut-être plus encore, aux jeunes catholiques entraînés dans la même direction, et dont voici

l'objet. Le plan d'études historiques des

uns et des autres doit embrasser quelques romaine: autrement ils n'auroient point ouvrages hétérodoxes ou hostiles à l'Eglise par eux-mêmes une idée exacte des systèmes de nos adversaires. Or, c'est précisément dans ces sortes de lectures que les jeunes théologiens, ou plutôt les jeunes prêtres et les jeunes laïques, ont besoin d'une direction sage et éclairée. D'abord, avant de s'y engager, ils feront des auteurs exacts pour la doctrine, et d'une critique savante et modérée, une étude sérieuse. C'est de telles mains qu'ils doivent recevoir les faits entourés de leurs

véritables preuves historiques, et présentés sous les points de vue les plus dégagés de l'esprit de parti. Ils parviendront ainsi à se former un corps d'histoire ecclésiasti

que bien arrêté en même temps et bien pur, qui viendra prendre possession de leur esprit. Alors seulement ils pourront

aborder, sans trop de témérité, les livres

où cette même histoire, altérée dans les faits, se trouve și mal appréciée. Le faire avant d'être ainsi prémuni, ce seroit s'exqu'il le paroîtroit moins. En vain les jeuposer à un danger d'autant plus grand nes esprits auxquels nous nous adressons

spécialement ici se rassureront-ils sur la | la pureté de sa foi et de sa pensée, de m pureté de leurs vues et la fermeté de leurs s'adresser aux ouvrages dont nous redou

principes: ces belles dispositions seront insuffisantes contre l'influence funeste de ces écrivains anti-catholiques. Tous leur en imposeront, les protestans allemands par leur érudition historique, les philosophes déistes par le spécieux de leur système, et l'école naturaliste par les formes de modération et d'impartialité qui parent son langage. Il est vrai que, connoissant le côté faux et séduisant de ces livres et de ces systèmes, on s'en défiera, on espérera, et de bonne foi, ne s'y laisser pas prendre: mais, si c'est là une garantie contre quelques pages, elle est trop foible contre un volume, contre plusieurs, contre un ensemble, une suite de lectures de ce genre. Ce n'est pas que nous craignions beaucoup de voir de jeunes catholiques éclairés et sincères adopter des propositions anti-chrétiennes ou formellement hétérodoxes. Non, ils les repousseroient avec une religieuse horreur. Ce que nous redoutons sérieusement pour eux, c'est une foule d'opinions et de systèmes déliés dont ils n'apercevront pas l'intime affinité

avec les erreurs manifestes et condam. nées. Les ouvrages dangereux dont nous parlons renferment des vérités et des faits incontestables: que de moyens un esprit habile et exercé n'a-t-il pas d'y mêler d'abord des opinions accessoires, hasardées; puis des erreurs réprouvées, mais délayéesen quelque sorte dans cet ensemble où le vrai et le faux s'unissent et se confondent dans une couleur commune! Cette combinaison est d'autant plus subtile, qu'élaborée avec le temps par l'action insensible des préjugés d'éducation ou de secte, elle sort quelquefois spontanément

de la tête des auteursabusés. Comment un

Lecteur sans expérience encore. et trop foiblement pourvu de connoissances positives sur la matière, démêlera-t-il le vrai de tout ce que le préjugé ou la haine de la religion y aura semé d'erreurs, d'opinions téméraires et de tendances dangereuses? Il est donc de la plus haute importance pour tout catholique jaloux de

tons ici l'influence, qu'après les étude sérieuses que nous avons indiquées. Alon les erreurs même les plus subtilisée iront se briser contre une convictio éclairée, qu'elles affermiront dès lon qu'elles n'auront pu l'ébranler.

» Tout ceci nous le disons sans préjudic des permissions nécessaires pour la lec ture des livres condamnés, et indépen damment des conseils de direction, qu sont les premiers dans l'ordre de la Pro vidence. Nous avons dû insister sur c point en voyant les anciennes et si sage règles de l'Eglise tomber de fait en désué tude, et la malheureuse facilité avec la quelle tous, même les plus jeunes, se permettent ces sortes de lectures san réflexion, sans conseil, sans autre guide le plus souvent qu'un caractère et de penchans qui rendent le poison de l'erreur plus mortel: abus déplorable auquel tant de jeunes gens doivent leur perte, el notre siècle une partie de ses égaremens.

Après la méthode et ses degrés, viennent les dispositions qui doivent animer ceux qui s'appliquent à l'étude de l'histoire ecclésiastique. M. Blanc fait d'abord comprendre l'importance trop per sentie de ees dispositions qu'il ramène anx trois suivantes: La piété fitiate envers l'Eglise, la gravité de la pensée et l'amour de la vérité. Nous voudrions pouvoir reproduire ici les détails que ces trois titres lui ont inspirés; nous aimerions surtout à citer quelques passa ges touchant la piété filiale et l'amour de la vérité: mais l'espace nous inanque, et nous devons nous contenter d'eu conseiller la lecture réfléchie, à certains catholiques surtout qui oublient trop souvent, dans leurs études historiques, ce qu'ils doivent à l'Eglise leur Mère, et combien l'esprit de système est incompatible avec l'amour sincère de la vérité.

Nous ne nous arrêterons point à le mot d'affermissement. Enfin, la la section quatrième consacrée à troisième période, qui commence plusieurs considérations générales sur la géographie et sur la chironologie. D'ailleurs l'auteur y insiste peu lui-même, en renvoyant ses lecteurs au volume de géographie qu'il doit publier à part, et simultanément avec son Cours. Mais nous regrettons viventent de ne pou-nes, et ce mot sert à caractériser

voir donner ici à la section septième toute l'attention qu'elle mé

rite.

Cette section, qui termine l'Introduction, renferine, avec une analyse rapide des dix-huit siècles de l'Eglise, des points de vue, dont l'ensemble, combiné avec les faits, forme le plun même du Cours de M. Blanc. Trois périodes, chacune de six siècles, présentent la division générale de toute l'histoire ecclésiastique. Chaque période a son caractère propre, résumé tout entier dans un seul mot. La première période nous montre toutes choses, dans les six premiers siècles de l'Eglise, allant à leur développement naturel, sous la loi des Transitions: cette période se résume dans le mot d'établissement. L'homme chrétien été formé et développé sous le double rapport de l'esprit et du cœur. L'Eplise se met ensuite à la tête du mouvement social, ce qui caractérise le commencement de la deuxième période au vin siècle. Il y a décomposition en quelque sorte de l'homme: le moyen âge s'empare du cœur ou du sentiment, et, laissant trop la raison, il ne semble connoître que l'action. Cette action énergique est le moyen naturel qui va de lui-même à affermir les institations ecclésiastiques; et toute la période se renferme, en ce sens, sous

avec le XIIIe siècle, voit la raison reprendre ses droits et trop souvent les dépasser. Cette réaction prélude par la scholastique, refoule le sentiment, et explique les temps modernes. C'est le développement proprement dit des idées chrétien

cette dernière période. Ainsi, pour M. Blanc, l'histoire ecclésiastique se résume en trois mots qui en expriment le mouvement régulier, savoir: Etablissement, affermissement et développement.

L'auteur ne s'en tient point aux temps écoulés: il a essayé des conjectures sur la période que nous commençons. Le moyen âge a développé le sentiment au détriment de la raison; dans l'âge moderne, nous voyons la raison réagir et tuer le sentiment. Si ce mouvement continue, la société doit périr par cet excès même. Si au contraire nous savous, au XIXe siècle, réunir dans l'harmonie du Milieu les deux extrèmes si largement développés aux deux périodes précédentes, le sentiment et la raison, la charité et la science, nous aurons la civilisation complète et catholique, le Milieu ou la vie sociale élevée à sa plus haute puissance dans l'Eglise et par l'Eglise.

[ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small]
« PrécédentContinuer »