nommorai que M. Bunsen, nagnère chargé | chapitre, ainsi que toute la secte hermé d'affaires à Rome, et M. de Bodelschwing, gouverneur des provinces rhénanes. Je ne parlepas de M. de Rochow, toujours ministre, et l'un de ces hommes que notre roi a dû accepter, à ce qu'il paroît, comme un triste legs de feu le roi son père. Ennemi acharné des catholiques, M. de Rochow fera tout ce qu'il pourra pour traîner en longueur cette affaire, espérant que la mort de l'archevêque lui épargnera la honte de rétracter un document dont il a été un des auteurs. Notre roi a personnellement les meilleures intentions. Témoin une lettre gracieuse qu'il a adressée au prélat, il y a quelques semaines, et dans laquelle il dit expressément qu'il a reconnu l'injustice de la mesure prise autrefois contre lui: il écrit encore qu'il ne s'oppose nullement à ce que l'archevêque retourne à Cologne et y réside aussi longtemps qu'il voudra; mais qu'il abandonne à son jugement la question de savoir si une pareille démarche seroit opportune, avant que tout ne fût terminé. Témoin encore une lettre des plus bienveillantes que notre roi a adressée an comte de Westphalen, anteur de la motion en faveur de l'archevêque, faite aux Etats provinciaux de la Westphalie à Munster. A la suite de cette affaire, le comte avoit quitté la Prusse avec l'intention de ne plus y retourner. Notre roi s'est empressé de lui donner connoissance de l'arrangement conclu entre lui et le Saint-Siége, et de l'inviter, par une lettre autographe, â revenir dans ses Etats, l'assurant de la profonde estime qu'il a toujours portée au caractère franc et loyal du comte. Celui-ci, accueillant cette invitation, a déjà donné des ordres pour acheter un hôtel à Munster, afin de s'y fixer. On peut donc espérer que bientôt les conseillers mal intentionnés de la couronne códeront à la volonté du roi, et que ce premier obstaele sera levé. >> L'autre obstacle ne vient nullement du gouvernement, mais du mauvais parti qui s'est élevé parmi le clergé de Cologne. » Les ennemis de l'archevêque dans te sienne, sentent qu'ils trouveront en Mgr Geissel un adversaire aussi énergique que l'étoit Clément-Auguste. Leurs amis parmi les catholiques influens, ainsi que parmi les fonctionnaires protestans, leurs protecteurs, emploient donc tous les moyens pour susciter des difficultés. Ils prennent, en apparence. le parti de l'archevêque, pour se recruter parmi le parti vraiment catholique et inspirer des craintes an gouvernement. Des rapports sont envoyés à Berlin pour annoncer que l'arrangement mécontenteroit tous les partis. Ces menées, qui partent du chapitre et de la faculté de théologie catholique à Bonn, sont appuyées notamment par M. de Rehfues, curateur de l'Université et chef dela police secrète dans les provinces rhénanes. Cet homme, sans moralité et sans religion, auteur de plusieurs romans des plus obscènes, a toujours pris fait et cause pour l'hermésianisme; il a publié un grand nombre de pamphlets anony. mes au sujet de l'affaire de Cologne, et il a contribué à la rédaction de la fameuse brochure intitulée : Personnes et Choses (Personen und Zustænde), dans laquelle l'archevêque, M. Binterim, M. Michelis et d'autres catholiques ont été traînés dans la boue. A toutes les époques, M. de Rehfues a été un des agens les plus actifs du gouvernement, quand il s'est agi de persécuter les catholiques et d'attenter à leurs droits. Le chapitre de Cologne est sous l'influence de trois de ses membres, Munchen, Schwitzer et Filz, assez aveugles pour se persuader qu'ils ont le droit de s'opposer à l'arrangement relatif à la succession de Mgr Geissel au siége de Cologne. Ces messieurs oublient que le pape peut prendre dans chaque cas particulier telle mesure qui lui paroît convenable pour le bien de l'Eglise. Notre vicaire-général, M. Iven. manque de toute énergie vis à-vis de ces hommes déterminés et rusés. Il est dupe de sa bonté et de sa foiblesse de caractère, ainsi que des intrigues qui se trament autour de lui et dont il ne se doute souvent pas. • Voilà les difficultés qui mettent obstacle à l'exécution d'un arrangement conclu depuis long-temps. Prions Dieu pour qu'il vienne bientôt à notre secours, car notre diocèse est dans un triste état, et Thermésianisme fait de grands ravages chez nous. Le croirez-vous, si je vous raconte un exemple pris au hasard, et dont je vous garantis l'exactitude? Dans un décanat, non loin de Cologne, les curés, dans une de leurs réunions, ont décidé qu'il seroit permis à ceux qui ne pourroient pas sans incommodité jeûner usqu'à une certaine heure, de prendre une tasse de café avec du pain avant de célébrer la grand'messe à dix heures!!! Et ce clergé se dit catholique! Et cela se ait pour ainsi dire sous les yeux du viCaire général, qui gémit et se tait. Nous avons besoin d'une main énergique pour quérir les plaies dont souffre notre dio cèse.. POLITIQUE, MÉLANGES, ETC. Il paroît que dans ce moment la plus grande affaire de notre diplomatie est 'étude la civilité puérile et honnéte. On 'entend parler cu effet que de choses qui ont rapport à la politesse. Les routes de Paris à Berlin, à Saint-Pétersbourg et à Madrid sont couvertes d'agens et de courmiers diplomatiques qui sont chargés d'aler veiller au maintien des règles de la ivilité puérile, et de tenir la main à ce u'elles soient rigoureusement observées, Est-ce l'empereur de Russie ou M. Camir Périer qui les observe le mieux à aint-Pétersbourg? Se rendent-ils exactement les prévenances et les coups de Chapeau qu'ils se doivent? Est ce sur de aux certificats de médecins que M. Kisseeff se trouve indisposé à Paris, pour se Hispenser de souhaiter la bonne année au oi Louis-Philippe? Ou bien est-ce M. Caimir Périer qui se fait méchamment geer les oreilles à Saint-Pétersbourg, pour e dispenser de souhaiter la bonne fête à empereur Nicolas? Voilà ce que la diplomatie n'a pas encore bien éclairci; et En attendant, on ne sait de quel côté l'étude de la civilité puérile fait le plus de progrès. A Madrid, les règles de la politesse ne, se fixent pas vite non plus. Il est fâcheux que M. de Salvandy n'ait pas emmené avec lui un maître de philosophie, comme celui du Bourgeois-Gentilhomme, qui lui auroit appris en quelques leçons si c'est à Espartero, ou à la jeune Isabelle II, qu'il doit sa première visite. Cela lui eût épargné bien des ennuis, et à nous bien des frais d'ambassade. Mais enfin nous en sommes toujours au même point là-dessus. depuis cinq semaines, sans savoir en faveur de qui la civilité puérile décidera l'affaire. Quant au roi de Prusse. notre diplomatie est aussi très-occupée avec lui d'une politesse, et bien en peine de savoir s'il la lui rendra. Il s'agit de le décider à faire une petite visite d'amitié à la révolution de juillet. C'est une avance qui doit peu l'embarrasser. S'il n'y répond pas, le voilà en arrière de notre savoir-vivre; et s'il y répond, ses sujets ne manqueront pas de voir là un commencement de chartevérité, qui pourroit le mener plus loin qu'il ne veut aller. Mais n'importe, le gouvernement de juillet aura toujours fait voir qu'il connoît sa civilité puérile. L'affaire du National et de la Ga zette de France a été appelée hier en cour d'assises. M. Delaroche ayant produit un certificat constatant l'impossibilité où il est de se présenter à l'audience. M. de Thorigny, avocat-général, a requis la disjonction des deux causes, et demandé qu'il fût passé outre au jugement de la Gazette. Mo de Privezac s'y est opposé, attendu la connexité des deux affaires, et une légère indisposition de Me Berryer, qui doit plaider pour la Cazette. La cour ayant ordonné qu'il seroit passé outre, M. Aubry-Foucault, gérant de la Gazette de France, s'est retiré. La cour, statuant par défaut, a condamné M. Aubry-Foucault à un an de prison, 4,000 f. d'amende et aux frais. Le gérant du Charivari a comparu avant-hier devant un juge d'instruction. Il est accusé de diffamation envers M. le procureur-général Hébert. Auguste-Marie Prioul, un des accusés acquittés par l'arrêt de la cour des pairs dans l'affaire de l'attentat Quenis sel, a été écroué à la prison de SaintePélagie comme débiteur d'une somme de plus de 20,000 fr., au paiement de laquelle il a été solidairement condamné à la suite des événemens du 12 mai 1838. - La femme de Boucheron, condamné pour complicité dans l'attentat du 13 septembre, étoit accusée de vol devant la 8o chambre. La nommée Martin, veuve Livet, chez laquelle cette femme a demeuré, est venue affirmer que la femme Boucheron lui avoit soustrait une robe et des mouchoirs, qu'elle avoit engagés au Mont-de-Piété. Malgré les dénégations de la femme Boucheron, le tribunal l'a déclarée coupable de vol, et l'a condamnée à huit mois d'emprisonnement. Des lettres d'Alger, du 2 janvier, confirment que tout étoit tranquille aux environs de cette place, et que le général Bugeaud ne quittera pas, même momentanément, l'Algérie, où sa présence devient de plus en plus nécessaire. Orient la sollicitude de la France, ont | ces vos fils ont si souvent bravé la mort, atteint leur terme. Votre Majesté a signé la convention qui consacre la commune intention des puissances de maintenir la paix de l'Europe. Nous aimons à espérer, comme vous l'espérez, sire, que cette convention contribuera à la consolidation du repos de l'empire ottoman. » Votre Majesté a ordonné d'importantes diminutions dans les charges publiques. Néanmoins, ces diminutions n'ont pas suffi pour établir, entre les recettes et les dépenses de l'Etat, cet équilibre aussi nécessaire qu'universellement désiré. Cet équilibre, nous nous efforcerons de l'obtenir, sans réduire nos forces militaires au-dessous de ce qu'exigent la sûreté et la dignité de la France, et sans ajourner les travaux que le pays réclame. • Nous examinerons avec intérêt le projet de loi que Votre Majesté nous annonce pour l'établissement d'un grand système de chemins de fer. La chambre des pairs sait que la facilité et la promptitude des rapports entre les diverses parties du royaume sont des moyens de force et de richesse. Elle accueillera toujours avec empressement tous les projets que Votre Majesté lui fera présenter pour multiplier et perfectionner les voies de communication de toute nature, autant que le permettront les ressources financières du pays. • L'extension des relations commerciales de la France est l'objet de la sollicitude de Votre Majesté. Des négociations sont suivies par ses ordres. Votre haute sagesse ne perd pas de vue la nécessité de maintenir la protection assurée au travail national par une législation qui, en garantissant la sécurité de nos intérêts agricoles et de nos intérêts industriels, a si puissamment contribué à la richesse et à la prospérité de la France. • Nous nous plaisons à entendre de la bouche de Votre Majesté l'expression de sa confiance dans la durée de la paix. La France, qui seroit prête à tous les sacrifices pour soutenir sa dignité, regarde une paix honorable comme le plus grand de tous les biens. » L'affermissement de la puissance française en Algérie doit être à la fois l'œuvre du temps, de la persévérance et du conrage. Cette terre que la valeur de nos soldats a conquise et défendue, et où lesprin et donné l'exemple de toutes les vertus militaires, nous appartient par la victoire el nous appartiendra par les bienfaits de la civilisation; Votre Majesté l'a dit: L'Algérie restera désormais et pour toujours française. >La chambre des pairs examinera attentivement les projets de loi qui lui seront soumis au nom de Votre Majesté. » Sire, il n'est que trop vrai, de criminelles menées, des attentats audacieux, toujours déconcertés par la providence. mais toujours renaissans, entravent encore l'essor de la France et sa puissante activité; ils retardent les bienfaits de celle liberté conquise au prix de tant de travanx et de périls. Cependant l'action len te mais certaine de la justice, la stricte exécution des lois, le concours et l'union des grands pouvoirs de l'Etat, le zèle de tous les bons citoyens maintiendront intact le dépôt sacré de l'ordre et des libertés publiques. Le bonheur et le repos de la France sont l'objet des vœux les plus chers de Votre Majesté; l'avenir recueillera le fruit de vos efforts et de vos sacrifices; la postérité en conservera à jamais le souvenir. » M. le prince de la Moskowa attaque le projet d'adresse, surtout en ce qui a rapport aux affaires d'Orient; il examine les clauses du traité du 15 juillet, et déclare que c'est là un acte politique déplorable, et après lequel il n'est presque plus permis de dire: «Tout est perdu, fors l'honneur.. L'orateur termine en volant contre l'adresse, parce qu'il rougiroit de notre rentrée dans le concert européen, puisqu'elle nous oblige à obéir à nos alliés. , M. le marquis de Boissy se prononce en faveur du projet d'adresse. Il examine la question extérieure notamment la question espagnole, et exhorte le ministère à se conduire de manière à décourager les tentatives révolutionnaires dans la léninsule. L'orateur attaque vivement les actes du régent, qu'il traite de bourreau. Entrant ensuite dans des considérations sur les partis en France et sur leur influence dans les élections prochaines: Le parti légitimiste, dit-il, possède les cinq huitièmes de la propriété foncière. (Mouvement.) Il me semble, ajoute l'orateur, qu'il n'y a pas d'offense à dire que telles familles sont plus riches que telles autres. M. LE PRÉSIDENT. Je ferai remarquer à l'orateur qu'il ne peut signaler comme ennemie di gouvernement une certaine portion du pays. M. DE BOISSY, continuant. Je dis que le parti légitimiste. par son influence de fortune, pest, en s'alliant à l'un ou à l'autre parti, faire pencher la balance dans les élections prochaines. (Agitation.) M. GUIZOT. Il n'est pas possible de laisser passer de telles choses. On ne peut pas attribuer une influence à un parti qui est en dehors de la constitution et de l'organisation du pays. rens et qu lquefois si hostiles à l'égard da soul remède efficace au désordre qui nous ronge. Ne peut-on pas s'étonner, en effet. quand on voit dans un tel pays un ministre de l'intérieur (qui n'est pas celui qui siége devant moi) faire une, circulaire contre l'observation légale du dimanche, alors que cette observation est prescrite par la cour suprême? Ne pent on pas s'étonner que dans ce palais même, perdant tout le cours des travaux qui y ont été faits, cette loi du dimanche, loi primitive de toutes les communious chrétiennes, soit scandaleusement violée comme elle l'a été? Ne pent-on pas s'étonner de voir un ministre de l'instruc M. TESTE. Il est surtout inconvenant ❘tion publique défendre avec acharnement de mettre les destinées du pays dans les mains de ce parti. M. DE BOISSY. Je ne dis rien que tout le monde ne sache. Je dis que les élections prochaines sont aux mains des légitimistes, car ils sont les plus riches. M. GUIZOT. Je pense que l'orateur doit consentir à retirer plusieurs expressions de son discours. D'abord celles dont il s'est servi en parlant d'un homme qui est dépositaire du pouvoir royal dans un pays voisin et avec lequel nous sommes en pleine paix. M. DE BOISSY. Si mes expressions ont 'été inconvenantes, je les retire; mais qu'on m'explique ce qu'elles ont d'incon venant. M. GUIZOT. En parlant du général Espartero, vous vous êtes servi de l'expression de bourreau. (Bruit.) M. de Boissy déclateretirercette expres sion, et terminine en votantpour t'adresse. M. DE MONTALEMBERT. Permettezmoi d'entrer dans un ordre d'idées qui me préoccupe toujours, mais qui n'est peut-être point placé au même rang dans vos sympathies. Comment pent-on respecter quelque chose dans un pays où l'on respecte si peu Dieu? Oui, quand je vois que la France, le royaume et le pays de l'Europe qui fut toujours à la tête de la chrétienté, en est venue à ce point d'être le pays de l'Europe où la religion chrétienne est le moins respectée et le moins pratiquée, je ne puis plus m'étonner de rien. (Légère rumeur.) Je me trompe cependant, car je m'étonne encore, et c'est de voir les homines. dépositaires passagers du pouvoir, si indiffé le monopole de l'université, contre l'intervention féconde et bienfaisante de la religion dans l'éducation, alors pent-être qu'il n'y a pas de question plus vitale et plus importante à examiner que celle de savoir si l'université, qui est depuis près de quarante ans exclusivementinvestie du soin de former l'intelligence des jeunes Français, si cette université n'a point été, je ne dis pas la cause unique. mais si elle n'a pas contribué à former dans le pays des dispositions au désordre et à l'absence de ce respect que nous déplorons? N'eston pas fondé à dire que les hommes qui gouvernent ce pays ont encore plus peur dú remède que du mal? Et cependant, croyez-le bien, en rele vant chez eux de telles anomalies. je les trouve plus à plaindre qu'à blâmer, carje ne conçois que trop la difficulté qu'il y a à faire le bien dans un pays où, lorsque le ministère a eu l'idée salutaire et généreuse de rétablir le siége immortalisé par Fénelon et d'attribuer à cet objet une misérable augmentation de 5,000 fr., il s'est élevé d'un bout à l'autre de la France une clameur universelle dans la presse soi-disant patriote et libérale. Je sais bien que de grands politiques. comme ceux dont je parlois tout à l'heure, traitent tout cela de minuties et de minuties de sacristie; mais pour moi, messieurs, je ne pourrai jamais m'habituer à ne pas donner le premier rang à tout ce qui touche aux croyances religieuses chez un peuple qui depuis quatorze siècles a marché en tête de la chrétienté. M. VILLEMAIN (ministre de l'instruction publique). Puisque l'honorable préo |