(1) L'ex. no 3 nous a été donné, traduit en notation européenne, par M. Aphtonidis. Il en est de même de l'ex. no 2. Ce dernier est un Alleluia et appartient à la catégorie des chants lents. Dans cette espèce de chants, les syllabes des paroles, se succédant à de longs intervalles, se trouvent, pour ainsi dire, noyées dans la mélopée. Dans le manuscrit qui nous a été communiqué, les paroles sont incomplètes; aussi nous sommes-nous abstenu de les donner ici. Ne détourne pas ton visage de ton enfant, car je suis affligé, écoute-moi vite; regarde mon ame et rachète-la! RÉDUCTION DES MODES BYZANTINS AUX MODES DIATONIQUES ANTIQUES. On retrouve dans la musique byzantine, malgré les intervalles de cinq quarts ou de trois quarts de ton qui les altèrent, des vestiges irrécusables des sept modes diatoniques proprement dits, usités dans l'antiquité. Ne serait-il pas utile d'appliquer aux gammes byzantines la classification antique si lumineuse et si simple? Les altérations qui empêchent les gammes byzantines de ressembler identiquement aux gammes diatoniques antiques ne sont pas dans toutes ces gammes des éléments constitutifs; souvent elles résultent des caprices de la loi d'attraction. Dans le cas même où elles sont fixes, on peut les considérer comme des moyens de colorer la simplicité primitive et l'essence naturelle des gammes diatoniques. Il y a là certainement, comme nous l'avons vu, un reflet lointain des χροαί dont nous parlent les théoriciens de l'ancienne Grèce. Quoi qu'il en soit, que l'on considère ces altérations comme inhérentes à l'essence même des gammes byzantines, ou comme de simples colorations du genre diatonique, on ne pourra nous savoir mauvais gré de tenter un effort de classification, en présence du pêle-mêle et de la confusion de genres et de modes que présente la musique ecclésiastique. Il y avait dans l'antiquité trois harmonics principales: la lydienne, la phrygienne, la dorienne. Chacune de ces harmonies fournissait deux gammes ou modes: l'un, basé sur la dominante, l'autre, sur la tonique (1). Le mode basé sur la tonique portait le même nom que le mode basé (1) Voir l'introduction de notre recueil de Mélodies populaires de Grèce et d'Orient. sur la dominante, seulement on faisait précéder ce nom de la préposition hypo. D'après l'opinion de M. Gevaert, déjà citée par nous, il faudrait ranger parmi les harmonies phrygiennes la septième gamme appartenant au mode mixolydien et considérer sa finale si comme une médiante. Cette dernière gamme était la plus grave de toutes les gammés antiques. Si nous disposons ces sept gammes par ordre diatonique en partant du grave, nous obtiendrons le tableau qui suit : (1) D'après le théoricien Gaudens, la coupe de la gamme dorienne doit se faire, non pas de mi la en la mi, mais de mi si en si mi. S'il en était ainsi, la gamme dorienne devrait être considérée comme basée, non sur une dominante, mais sur une tonique. On verra dans la 2a partie de l'Appendice que la théorie byzantine, en désaccord avec la doctrine de Gaudens, rejette la gamme de mi divisée en quinte et quarte, c'est-à-dire basée sur la tonique. Mixolydien. Lydien. Phrygien. Dorien. Hypolydien. Hypophrygien. Hypodorien. Nous avons dit que l'on retrouvait dans les gammes byzantines les sept octaves diatoniques de l'antiquité. En effet, le troisième mode plagal, avec si pour base ou mode grave, n'est autre chose que le mirolydien antique, non altéré, (au moins dans son ambitus strict) : Au point de vue de la composition des intervalles, le quatrième plagal est semblable au lydien antique, sauf l'intervalle de cinq quarts de ton qui existe entre le premier et le second degré de son échelle. Mais nous devons faire cette restriction que, d'après les exemples que nous avons cités, il en diffère au point de vue de la coupe de l'octave. |