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TRADUCTION

D'UN

ABRÉGÉ DE LA THÉORIE DE LA MUSIQUE BYZANTINE

DE

CHRYSANTHE DE MADYTOS.

PREMIÈRE PARTIE.

DES CARACTÈRES.

Les caractères qui servent à écrire les intervalles de la mélodie sont au nombre de dix.

Il y en a de trois espèces: des caractères ascendants, des caractères descendants et un caractère neutre.

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(1) Le zéro exprime l'immobilité de la voix. Les lettres indiquent que la voix franchit d'un bond un ou plusieurs degrés de l'échelle. Les chiffres expriment une série de sons qui se suivent par degrés conjoints.

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Aucun de ces caractères, pris isolément, ne représente un son déterminé. Chacun n'exprime, par lui-même, que l'intervalle qui sépare le son qui précède de celui qui suit. Il est donc nécessaire, pour déterminer le son exprimé par chaque caractère, de se rapporter à une note initiale connue; ce qui suit va le démontrer.

L'ison indique que le son ne change ni en montant ni en descendant, mais qu'il reste le même. C'est ce qu'indique le zéro placé à côté. Quand lison se trouve placé au commencement d'un morceau, il produit le son initial (1).

L'oligon, la pétaste, les kentimata veulent que la voix s'élève d'un degré. C'est ce qu'indique la lettre a.

L'apostrophe veut que la voix descende un degré; c'est ce qu'indique encore la lettre a.

L'hyporrhoé veut que la voix descende deux degrés en faisant entendre le son intermédiaire. C'est ce qu'indique le chiffre 2 placé à côté.

Le kentima veut que la voix franchisse d'un bond deux degrés en montant, c'est-à-dire monte d'une tierce. C'est ce qu'indique la lettre β. L'élaphron veut que la voix franchisse d'un bond deux degrés en descendant, c'est-à-dire descende d'une tierce. C'est ce qu'indique la lettre β.

L'hypsile veut que la voix franchisse d'un bond quatre degrés en montant, c'est-à-dire monte d'une quinte. C'est ce qu'indique le δ.

(1) Le signe qui indique quel est le son initial s'appelle martyrie. La martyrie ne se chante pas, elle fixe le point de départ; et l'on chante sur l'ison le son initial déterminé par la martyrie.

La chamile veut que la voix descende d'une quinte. C'est ce qu'indi

que le d.

Donc, pour écrire une mélodie :

On se sert de l'ison, lorsque le son ne change pas;

Lorsqu'on a une série de sons qui se suivent par degrés conjoints, en montant, on emploie l'oligon, la pétaste et les kentimata;

Quand on veut exprimer une série de sons qui se suivent en descendant par degrés conjoints, on se sert de l'apostrophe et de l'hyporrhoé. Dans les cas où la voix doit franchir d'un bond plusieurs degrés en montant, on a recours à des combinaisons de caractères. En effet, ni le kentima ni l'hypsile ne peuvent s'employer seuls. L'élaphron et la chamile, au contraire, jouissent de cette propriété.

De la combinaison des caractères.

La combinaison des caractères consiste dans l'art de les associer entre eux suivant certaines règles, de manière à représenter tous les intervalles qui peuvent se produire d'un son à un autre.

Des dix caractères musicaux, quelques-uns peuvent s'employer seuls. Ce sont: l'ison, l'oligon, la pétaste, l'apostrophe, la chamile et l'élaphron.

Les autres ne peuvent s'employer isolément, mais ils servent à augmenter la valeur des caractères auxquels ils sont associés, dans une certaine mesure, suivant la place qu'ils occupent.

Ainsi le kentima, s'il est placé en avant de l'oligon ou au-dessous, indique que la voix doit franchir un intervalle de tierce; et, s'il est placé au-dessus de l'oligon, un intervalle de quarte.

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(1) Dans notre traduction en notation européenne, nous représentons l'unité de temps par la noire. (Voir p. 105.)

Dans la traduction de tous les exemples où la présence d'une martyrie n'indique pas quel

L'oligon et la pétaste se subordonnent à tous les caractères, excepté les kentimata (1).

Dans ce cas, le caractère inférieur perd sa valeur et l'on compte seulement celle du caractère supérieur. Ainsi, quand l'hypsile est placée sur l'oligon, la quantité de l'oligon se perd, et l'on compte seulement la valeur de l'hypsile.

,

Quand l'apostrophe et l'élaphron sont associés de cette façon JƆ cela indique que la voix, au lieu de franchir un intervalle de tierce, doit émettre deux sons se succédant par degrés conjoints; le premier de ces deux sons est censé affecté d'un gorgon (2).

L'oligon et la pétaste se subordonnent au kentima et à l'hypsile de cette manière:

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Dans ce cas, on le voit, leur propre valeur disparaît. Ils se subordonnent aussi à l'ison et aux caractères descendants. Dans ce cas, également, le caractère placé en dessous ne compte pas.

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est le son initial, nous avons supposé qu'il correspond à un , et nous l'avons représenté par une note dont la queue est tournée dans un autre sens que celle des autres noires. Avec un seul caractère, les Byzantins expriment un intervalle, mais cet intervalle est abstrait; il n'exprimera des sons déterminés que s'il est précédé d'une martyrie. Il faut deux notes européennes pour figurer un intervalle; mais elles ont l'avantage d'exprimer par elles-mêmes des sons déterminés.

(1) Cela veut dire, comme la suite le montre, non pas que l'oligon et la pétaste ne peuvent se placer sous les kentimata, mais que, lorsqu'ils le font, ils ne perdent pas pour cela leur valeur.

(2) Voir plus loin au chap. des hypostases.

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