JUGE DE JEAN-JACQUES. ru? SECOND DIALOGUE. Le Français. He bien! monsieur, vous l'avez Rousseau. Hé bien! monsieur, vous l'avez lu? Le Fr. Allons par ordre, je vous prie, et permettez que nous commençions par vous, qui fûtes le plus pressé. Je vous ai laissé tout le bien étudier notre homme. Je sais que vous l'avez temps de u par vous-même, et tout à votre aise, Ainsi Vous êtes maintenant en état de le juger, ou vous ny serez jamais. Dites-moi donc enfin ce qu'il faut penser de cet étrange personnage. Rouss. Non; dire ce qu'il en faut penser n'est pas de ma compétence; mais vous dire, quant à aoi, ce que j'en pense, c'est ce que je ferai volon fiers, si cela vous suffit. Le Fr. Je ne vous en demande pas davantage. Novons donc. FOULS Rouss. Pour vous parler selon ma croyance, je us dirai donc tout franchement que, selon moi, 'est pas un homme vertueux. Le Fr. Ah! vous voilà donc enfin pensan comme tout le monde! Rouss. Pas tout-à-fait, peut-être : car, toujour selon moi, c'est beaucoup moins encore un détes table scélérat. Le Fr. Mais enfin qu'est-ce donc? Car vous êtes désolant avec vos éternelles énigmes. Rouss. Il n'y a point là d'énigme que celle qua vous y mettez vous-mêine. C'est un homme san malice plutôt que bon, une âme saine, mais fai ble, qui adore la vertu sans la pratiquer, qui aim ardemment le bien et qui n'en fait guère. Pour l crime, je suis persuadé, comme de mon existence. qu'il n'approcha jamais de son cœur, non plus qu la haine. Voilà le sommaire de mes observation sur son caractère moral. Le reste ne peut se dir en abrégé; car cet homme ne ressemble à nu autre que je connaisse; il demande une analys à part et faite uniquement pour lui. Le Fr. Oh! faites-la-moi donc cette uniqu analyse, et montrez-nous comment vous vous êtes pris pour trouver cet homme sans malice, c être si nouveau pour tout le reste du monde, que personne avant vous n'a su voir en lui. Rouss. Vous vous trompez; c'est au "ontrair votre Jean-Jacques qui est cet homme nouveau Le mien est l'ancien, celui que je m'étais figur' avant que vous m'eussiez parlé de lui, celui qu tout le monde voyait en lui avant qu'il eût fa des livres, c'est-à-dire, jusqu'à l'âge de quarant ns. Jusque-là tous ceux qui l'ont connu, sans en car, toujours pler vos messieurs eux-mêmes, l'ont vu tel ore un détes-je le vois maintena t. C'est, si vous voulez, homme que je ressuscite, mais que je ne crée mc? Car vous homme sans surément pas. Le Fr. Craignez de vous abuser encore en a pu, comme je vous ine, mais far deja dit, tromper long-temps ceux c quer, qui aime sur les l'ont apparences; et la preuve qu'il les guere. Pourpat, est qu eux-mêmes, quand on leur a fait mon existence, , non plus que es observations ne peut se dire ssemble à nul He une analys i. it vous vous sans malice, du monde, ir en lui. est au contra mme nouvea connaître, ont abjuré leur ancienne erreur. revenant sur ce qu'ils avaient vu jadis, ils en out jugé tout différemment. Rouss. Ce changement d'opinion me parait très-naturel, sans fournir la preuve que vous en tires. Ils le voyaient alors par leurs propres yeux, is l'ont vu depuis par ceux des autres. Vous penc cette uniq se trompaient autrefois; moi je crois que cest aujourd'hui qu'ils se trompent. Je ne vois point à votre opinion de raison solide, et j'en Fois à la mienne une d'un très-grand poids; c'est alors il n'y avait point de ligue, et qu'il en existe une aujourd'hui; c'est qu'alors personne avait intérêt à déguiser la vérité, et à voir ce n'était pas; qu'aujourd'hui quiconque oserait re hautement de Jean-Jacques le bien qu'il en t qu'i eût fait savoir serait un homme perdu; que, pour ire sa cour et parvenir, il n'y a point de moyen Plus sûr et plus prompt que de renchérir sur les e m'étais figu e lui, celui q ge de quaran |