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tastique, phiole, scrophuleux, les a écrits plus tard par un f flegme, flegmatique, flegmon (on devrait écrire flegmasie et non phlegmasie), fantôme, fantastique, frénésie, frénétique, fiole, scrofuleux, etc., de même qu'elle figure par ƒ les mots d'origine grecque, faisan, fantaisie, fanatique, fantasmagorie, faséole, fenestre, greffier, siffler et soufre du latin sulphur. Il n'est personne assurément qui voudrait voir rétabli le ph dans ces mots. Notre f est une lettre de naturalisation, à laquelle a droit tout mot devenu français. Les ph devraient même être bannis de cette foule de mots scientifiques qui hérissent notre écriture de consonnes inutiles et la défigurent (1).

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(1) Voici d'autres mots grecs, que les Latins ont écrits par un ƒ et non un ph: fagus, qnyó;; fallo, opaliw; fax, de paw; fero, de pép; ferus, de pip ou bhp; fuo, fio, qów; fiscus, de pioxos; fistula, de quoăv; folium, de çúìλov; formi, μoppń; frons, gpovtí; ou óppús; fuga, quyń; fulgeo, phéyw; fucus, çúxo;; fungus, opóyyo;; funus, póvos; fur, qúq; feretrum, φέρετρον; fortar, φόρταξ; frigo, φρύγω ου φρύττω.

(2) Dans les cahiers de l'Académie, on proposait d'écrire Daufin, Daufiné.

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Ces mots où le ph figure sont au nombre de cent quatrevingts à deux cents. Le parti le plus logique serait sans doute d'imiter les Italiens et de substituer partout le ƒ au ph qui, en français, n'a pas et ne peut pas avoir d'autre son que l'f qui reproduit si bien le . Si pourtant l'Académie hésitait à compléter la réforme dont ses prédécesseurs lui ont tracé la voie, au moins pourrait-elle l'étendre à certains mots d'un usage ordinaire: alfabet, ainsi écrit par Volney et autres, apostrofe, atmosfère, atmosférique, blasfème, catastrofe, éléfant, enfase, épitafe, géografie (et ses similaires), hémisfère, métamorfose, néofyte, paragrafe (on écrit agrafe), fénomène, filosofie, frase, profète, sofiste, télégrafe, zoofyte, etc., etc. Blasfème, orfelin, sont même ainsi écrits par Robert Es

tienne.

C'est surtout dans les mots où le th et le ph sont réunis et dans ceux où l'on trouve deux ph ou th: aphthe, apophthegme, diphthongue, ichthyophage, ophthalmie, ichthyolithe, que la réforme serait urgente. On ne saurait imaginer rien de plus barbare en français que ces groupes de quatre consonnes. L'Académie, qui dans ses précédentes éditions écrivait aphte, phtisie, diphtongue, ortographe, serait unanimement approuvée si, n'osant faire plus, elle revenait du moins à cette orthographe plus simple. Phtisie vaut mieux que phthisie; ophtalmie que ophthalmie; aphte que aphthe; mais on devrait faire encore plus.

(1) Pourquoi écrire par ph sylphide et syphilis, et même séraphin? Sans doute ce dernier mot vient de l'hébreu; mais, de même qu'on a supprimé le dernier h au mot alphabeth, on pourrait aussi remplacer le ph par f.

Voici la liste des autres mots dérivés du grec par le latin, ou formés directement du grec, auxquels est appliqué le ph au lieu de f:

Mots avec PH d'un usage exceptionnel.

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(1) Qu'on devrait écrire phénicure, comme phénix.

(2) L'Académie dans sa première édition écrivait diphtongue; Corneille, dans

sa grande édition, l'écrivait de même, ainsi qu'ortographe.

II

DOUBLES LETTRES.

L'usage général, qui, dans la prononciation, tend de plus en plus à atténuer la forte accentuation de certaines syllabes, a fait, en grande partie, disparaître pour l'oreille la double consonne, qui devait retracer à la vue l'étymologie dans les mots calqués sur le latin. Déjà l'Académie, conformément au désir manifesté par Corneille, par les Précieuses et par un grand nombre de bons esprits, a successivement supprimé dans un très-grand nombre de mots l'une des deux consonnes, dont l'emploi d'ailleurs n'avait rien de régulier. Car si, comme dans le latin, la double consonne avait souvent pour but de faire élever la voix sur la syllabe qu'elle termine (1), molle, folle, chatte, sotte, etc., quelquefois, par un effet différent, elle la rendait brève dans flamme, manne, femme; tandis que d'autres fois c'était la consonne simple qui rendait brève la syllabe qui la précédait, matin, dame, etc.

Cette irrégularité manifeste et l'exemple donné par l'Académie offrent donc une grande latitude à l'égard de ce qui reste encore de ces doubles lettres inutiles, qui doivent disparaître partout où leur présence n'indique pas le but auquel elles sont destinées : l'élévation du ton sur la syllabe qu'elles terminent; mais elles doivent être conservées partout où leur présence peut encore se faire sentir à l'oreille, même contrairement à l'orthographe latine, comme dans pomme, homme, personne, et aussi dans lettre, bien que le latin pomum, homo,

(1) Voir, à l'Appendice D, l'analyse de la Grammaire de Regnier des Marais.

persona, litera, exigerait, conformément à l'étymologie, qu'on écrivit pome, home, persone (1). On devra donc dans la série des mots se terminant en lle ou mme ou nne, etc., maintenir la double consonne qui précède l'e muet final, et qui, ainsi que es au pluriel et ent à la troisième personne du pluriel des verbes, constituent la rime féminine. D'après ce principe, il faudrait écrire il s'abonne et un aboné, ils s'abonnent et ils s'aboneront; il couronne et il courona, ils couronnent et ils couroneront, il pardonne et il pardona, comme on écrit il jette et il jetait. C'est ainsi que l'Académie écrit battre et bataille, batailler; combattre et abatage, ficelle et ficeler, et cela conformément au précepte donné par Régnier des Marais «Il est de regle, dit-il, p. 108, et de l'usage fondé par la regle, d'escrire chapelle et chandelle par deux ll et chapelain, chandelier par une seule parceque dans les deux premiers mots chapelle et chandelle l'e qui précède l'l est un e ouvert, et que dans les deux autres, chapelier, chandelier, il est muet. » Et ailleurs, p. 102, il fait la même observation pour d'autres mots terminés en e muet, femme et féminin; donne et donateur; homme et homicide.

Dans quelques mots la double lettre a été remplacée par un accent grave: ainsi on écrit clientèle, fidèle, in fidèle, stratagème, deuxième, diadème, hétérogène, arbalète, achète, secrète, diamètre, etc., mais le nombre de mots figurés ainsi est très-restreint. Boileau écrivait lètre au lieu de lettre, et à son exemple on aurait pu remplacer la double consonne par l'accent grave, en écrivant chandèle, chapèle, ficèle, il apèle, etc.; cependant, pour ne pas changer les habitudes, je crois préférable de conserver, du moins quant à présent, la double consonne précédant l'e muet final ou la syllabe dans laquelle l'e muet constitue la rime féminine (e, es, ent).

(1) Conformément à l'orthographe latine, l'Académie écrit bonhomie, prud'homie, homicide, se rapprochant ausi de notre ancienne orthographe, home, homs, hom, om et enfin on. Le Dictionnaire de l'Académie de 1694, conformément aux instructions des Cahiers, écrit consone.

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