chaussepied, chaussetrape, choufleur, contrecoup, coupegorge, couvrefeu, crèvecœur, curedent, damejeanne, entracte, entrecôte, entreligne, essuimain, gagnepain, gardechasse, gardecôte, gardemagasin, gardemanger, gardemine, garderobe, gátemétier, gorgechaude, haussecol, haubois, hautecontre, messirejean, millepied, mouillebouche, ouidire, passedebout, passedroit, passepartout, passepasse, perceneige, portemontre, portecrosse, reineclaude, reinemarguerite, réveillematin, saufconduit, serrefile, serrepapier, serretéte, tailledouce, terreplein, tirebotte, trouble fête, vatout, viceroi, et enfin un vanupied, etc. (Voir Appendice F.) On place entre deux tirets la lettre euphonique t, et c'est avec raison qu'on écrit : y a-t-il, ira-t-il; mais pourquoi ne pas en faire autant pour l's qui a le même emploi ? On ne devrait pas écrire, comme on le fait, donnes-en, poses-y, cueilles-en, donnes-y, manges-en, ce qui donne lieu à l'erreur fréquente que l'on commet en s'imaginant que, dans toutes les conjugaisons, la seconde personne de l'impératif doit avoir une s. Il faut donc de toute nécessité écrire donne-s-en, porte-s-y, va-s-en chercher, va-s-y, cueille-s-en, mange-s-en; ou mieux en mettant un z euphonique à la place de l's, puisque l'Académie écrit maintenant quatre-z-yeux qu'elle écrivait auparavant quatrezyeux. Doit-on, pour la division des mots au bout des lignes, se conformer à l'étymologie ou bien à l'épellation, qui favorise mieux la lecture à haute voix? L'Académie, dans son Dictionnaire, n'a adopté aucune règle fixe à cet égard : il conviendrait de faire cesser cette incertitude qui embarrasse les correcteurs d'imprimerie. Ainsi, dans la même page, on trouve écrit : sou-scrire conformément à l'étymologie, et sous-crire, conformément à l'épellation. Il en est de même pour sou-scripteur et sous-cripteur, atmo-sphère et atmos-phère, hémi-sphère et horos-cope, cata-strophe et cho-révêque, mono-ptère et coléop tère. L'Académie ayant admis la division i-nadmissibilité, i-négalité, su-ranné, pros-terner, pros-tituer, semblerait autoriser cette division conforme à l'épellation pour des-truction, destitution, dés-union, pres-cription; cependant elle écrit aussi in-specter, in-spirer, ob-struction, pro-scrire, conformément à l'étymologie. Cette question, futile en apparence, a une application incessante dans la pratique. Peut-être doit-on préférer la division adoptée pour les langues grecque et latine, où l'on sépare, en fin de ligne, les mots par un tiret d'après leurs racines. IV DE L'ORTHOGRAPHE ET DE LA PRONONCIATION DES MOTS TERMINÉS EN ANT OU ENT. ADJECTIFS ET SUBSTANTIFS VERBAUX PROVENANT DU PARTICIPE PRÉSENT. Selon les grammaires, nous avons d'abord dans la catégorie des mots en ANT : 1° Tous les participes présents, terminés sans aucune exception en ANT, et invariables quand ils expriment une action. Quand ils expriment un état, ils peuvent se transformer en adjectifs verbaux et s'accorder en genre et en nombre avec leur sujet. L'adjectif verbal, extension d'emploi du participe présent, conserve au singulier masculin la forme ant du participe présent dont il dérive. Il devient même quelquefois un substantif, que j'appellerai alors substantif verbal; tels sont : les étudiants, les complaisants, les opposants, les gérants, les correspondants, etc. 2o Sont aussi terminés en ANT les adjectifs et les substantifs des verbes formés sur la première conjugaison latine, tels que amant, chantant, mendiant, suppliant, dont le nombre est considérable. Tous, sans exception, sont, comme le participe présent et le gérondif, terminés en ant. 3o Sont terminés aussi en ANT tous les adjectifs et substantifs de ce genre provenant d'une autre source que le latin. Tels sont ces mots français formés d'un verbe ne provenant Ainsi donc, je le répète, les mots terminés en ant comprennent: 1° tous les participes présents, sans aucune exception; 2o tous les adjectifs et substantifs verbaux dérivés de verbes français formés sur la première conjugaison latine et qui sont en si grand nombre; 3° tous les substantifs et adjectifs verbaux qui ne viennent pas du latin. Pour ces trois classes de mots, il n'y a pas d'embarras, pas de changements à proposer. Mais il n'en est pas de même des adjectifs et des substantifs formés sur les trois autres conjugaisons latines: sans aucun motif apparent, les uns sont terminés en ant, les autres en ent. Il en résulte donc une grande incertitude orthographique, car la prononciation ne peut servir de guide, puisque les uns comme les autres, soit qu'ils s'écrivent par ant, soit par ent, se prononcent également par notre an nasal, en sorte que l'étymologie nous induirait en erreur, tous possédant un primitif latin en ENS. On doit faire remarquer que, même dans cette catégorie, la forme ant est beaucoup plus nombreuse que la forme ent. Voici le tableau des mots français terminés en ant et celui des mots terminés en ent, provenant les uns et les autres d'une |