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distingue le saint Siége de la cour de Rome, et qu'il proteste de sa vénération pour le Pontife dans le même temps qu'il l'accable de reproches. Mais ces distinctions vaines et subtiles ne trompent plus personne, depuis que les jansénistes, les constitutionnels et tant d'autres les ont rebattues dans leurs pamphlets injurieux. Ces gens si ardens à poursuivre et à flétrir la cour de Rome, ont assez fait connoître quelle étoit leur déférence pour le saint Siége; et c'est un singulier moyen de rattacher les fidèles au centre nécessaire de l'unité, que de se récrier à tout propos contre la politique, l'astuce, l'ambition et les usurpations du souverain Pontife.

Au surplus, cet écrit seroit plus dangereux s'il ne portoit pas tous les caractères de l'humeur. M. D. en veut à tout le monde, aux anciens comme aux nouveaux évêques, au Concordat de 1817 comme à celui de 1801, au Pape comme aux auteurs de la négociation. C'est évidemment un homme piqué. Il n'est pas impossible néanmoins, à ce qu'on suppose, de le réconcilier avec les nouveaux arrangemens, et peutêtre ne dépendroit-il que du prélat chargé de la feuille des bénéfices de faire convenir les gens les plus récalcitrans que le nouveau Concordat n'est pas aussi mauvais qu'ils affectent de le croire. Ils avoueront du moins que ce Concordat a produit un bien. Depuis qu'on a commencé à en parler, il s'est fait des métamorphoses édifiantes. Quelques abbés qui, pendant la révolution, avoient mis de côté l'habit de leur état, ont poussé le zèle jusqu'à le reprendre; on en a vu même essayer de réformer leur langage et leurs habitudes, parler de religion presque comme les Pères de l'Eglise, et affecter un rigorisme désespérant. Ils

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faisoient valoir, comme un titre d'honneur, qu'ils n'avoient pris part à rien de ce qui s'est passé depuis vingt-cinq ans dans l'ordre religieux; et en effet, par excès de scrupule, ils ne paroissoient ni dans nos oratoires, ni dans nos églises. Ils avoient espéré, dit-on, que cette délicatesse de conscience leur ouvriroit d'emblée la porte des honneurs ecclésiastiques, et voilà qu'on la ferme devant eux, comme si l'épiscopat n'étoit pas leur patrimoine. Il y a, dans un tel procédé, une sévérité et une injustice que nous laissons à apprécier à ceux qui se persuadent, avec saint Paul, qu'il est bon qu'un évêque ne soit point un nouveau converti. Non neophitum.

Nous venons de recevoir quatre ou cinq nouveaux écrits sur le Concordat; nous en rendrons compte in globo dans le numéro prochain.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. Le samedi 15 novembre, sa Sainteté a tenu, au palais Quirinal, un consistoire public et secret. Les cardinaux Gravina et Gardoqui, ayant prêté le serment ordinaire, furent conduits, par le sacré collége, dans la salle du consistoire, au trône de S. S., et là, s'étant mis à genoux, ils baisèrent les pieds et la main du saint Père, qui les embrassa ensuite. Les deux cardinaux embrassèrent également leurs collègues, prirent possession de leurs stalles, et se couvrirent de la barrette. Les avocats consistoriaux parlèrent dans une cause de béatification; après quoi les deux cardinaux retouraèrent au trône du souverain Pontife, et reçurent de lui le chapeau. Ils remercièrent S. S., et l'on chanta le Te Deum; puis S. S. s'étant transportée dans une pièce de ses-appartemens, y tint un consistoire secret, et prononça une

allocution, dans laquelle elle annonça le Concordat ecclésiastique qui vient d'être conclu entre le saint Siége et la cour de Bavière. Elle pourvut aux siéges archiépiscopaux de Tarragone et d'Héraclée, le premier pour l'évêque d'Antequerra, le second pour M. Christophe Bencomo, confesseur de S. M. catholique. Elle ferma et ouvrit la bouche à quatre cardinaux, et leur assigna des titres.

Le 12 novembre, M. Pierre-Alexandre de SainteMarguerite, évêque de Tivoli, général de l'ordre des Carmes-Déchaussés, mourut à l'âge de 78 ans. On a appris aussi de Bari la mort de M. Ignace Palmidezza, évêque de Tine, arrivée au mois d'août dernier. Il étoit de l'ordre de saint Dominique, et avoit été vicaire apostolique de Zante et Céphalonie.

-M. Zen, archevêque de Chalcédoine, nommé nonce de S. S. près la cour de France, a officié, le 2 novembre, dans l'église des Ursulines françoises de la maison de Saint-Denis. Il a visité le couvent, et s'est informé de tout ce qui pouvoit intéresser sous le rapport de l'ordre, de l'instruction et de la discipline.

PARIS. M. l'abbé Abeil, ancien curé des MissionsEtrangères, est nommé chefcier de la maison royale des Quinze-Vingts, en remplacement de M. l'abbé Mercier. On assure qu'il a refusé persévéramment une des premières cures de la capitale.

- Le jeudi 27 novembre, M. le coadjuteur d'Edimbourg, qui se trouve depuis quelque temps à Paris, a donné le sacrement de confirmation, dans la chapelle des Ecossois, à quatre nouveaux catholiques, savoir: un juif, un luthérien, un méthodiste et un calviniste, instruits par M. l'abbé Labouderie. Le dernier avoit fait abjuration dans la matinée; les autres l'avoient faite depuis quelques mois. Une semblable cérémonie a eu lieu, le 25 novembre, à Aire en Artois. M. le curé de la ville a instruit deux soldats de la légion de l'Indre, élevés dans le Juthérianisme, et qui sont rentrés dans le sein de l'Eglise. NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Mst., duc d'Angoulême a fait parvenir au préfet de Rouen des fonds pour les personnes qui ont sollicité des secours de S. A. R. lors de son passage par cette ville.

- La Société de Charité Maternelle de Strasbourg a reçu de MADAME un nouveau don de 625 fr.

d'Etat.

M. le maréchal duc de Raguse a été nommé ministre - M. Dargainaratz, secrétaire du Roi à la conduite des ambassadeurs, a demandé sa retraite, et est remplacé par M. Delespine.

Les obsèques du père Elysée ont eu lieu, le 28 au soir, à Saint-Germain-l'Auxerrois. Le Rou a voulu en faire les frais. Le père Elysée a demandé et reçu les secours de la religion. Il s'est confessé à M. l'abbé Rocher. Le nom de famille du père Elysée étoit Marie-Vincent Tolochon; il étoit né à Lagny, en 1753, étoit entré chez les Frères de la Charité, et avoit exercé la chirurgie dans plusieurs villes du royaume.

- Il vient de s'opérer, dans le personnel du ministère de la guerre, une nouvelle réduction. Une centaine d'employés ⚫en ont reçu l'avis avec l'indemnité d'un mois de traitement.

- Le tableau général des pensions qui a été distribué aux chambres contient 196,205 pensionnaires, et le total des pensions est de 63,595,003 fr. Les pensionnaires civils sont au nombre de 7781, et forment un total de 2,294,682 fr. Les pensions de militaires forment un total de 48,340,484 fr., répartis entre 132,918 individus; et les pensions ecclésiastiques s'élèvent à 12,959,837 fr. distribués entre 55,506 têtes.

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Le conseil d'administration de la 2o. légion de la garde nationale a donné 2000 fr. pour les pauvres de cet arrondissement, et versera tous les mois 1000 fr. pour le même objet pendant toute la durée de la mauvaise saison.

- D'après les derniers récensemens, la population actuelle de la France est de 29,045,099 habitans.

- Un imprimeur anglois, nommé Jacques Williams, demeurant à Portsea, dans le comté de Southamton, a été traduit devant la cour du banc du roi, comme éditeur de deux pamphlets impies et blasphématoires copiés sur les parodies du Credo, et des litanies originairement publiées par Houe. Il a été condamné, pour le premier écrit, à huit mois de prison et 100 liv. sterl. d'amende, et pour le second, à quatre mois de prison et 500 liv. sterl. de caution de sa bonne conduite.

L'empereur et l'impératrice d'Autriche sont arrivés à Vienne, le 19 novembre, après une absence de cinq mois, pendant laquelle ils ont visité plusieurs provinces.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Le samedi 29 novembre, il y a eu réunion dans les bureaux pour la discussion du projet de loi sur le Concordat. Le cinquième bureau a seul terminé la discussion, et a nommé membre de la commission, M. Despatys. A trois heures, il y a eu séance publique. M. le ministre de la guerre a apporté un projet de loi sur le recrutement. Il a exposé les motifs du projet. Cette loi, a-t-il dit, n'a été dictée par aucun sentiment de crainte et d'inquiétude; elle n'a pour but que de pourvoir au service des garnisons, et de compléter les cadres actuels. La paix règne à des conditions dures sans doute, mais qui cesseront par les seules armes de la paix, c'est-à-dire, par des négociations que le Roi fonde avec confiance sur la justice, la sagesse et l'amitié des souverains. Après avoir développé les différentes parties du projet, on en lit le texte, ainsi qu'il

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Nous avons ordonné et ordonnons que le projet de loi dont la teneur suit, soit présenté à la chambre des députés par nos ministres secrétaires d'Etat aux départemens des affaires étrangères de la guerre, et par le chevalier Allent, conseiller sous-secrétaire d'Etat de la guerre, et le baron de Barante, conseiller d'État, que nous chargeons d'en soutenir la discussion.

Titre Ier. Des engagemens volontaires.

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Art. rer. La garde royale, la cavalerie et les troupes d'artillerie et de génie, se recrutent par des engagemens volontaires. Les légions départementales seront recrutées par de semblables engagemens, et, en cas

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