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le marché) tout en admettant comme vitesɛɛ de propagation de la gravitation la vitesse de la lumière.

M. MOCH. La lettre c désigne, dans les formules, « la vitesse maximum absolue ou provisoirement, à « son défaut, la plus grande de toutes les vitesses dé« terminées par l'expérience et satisfaisant à la condi«<tion d'isotropie, c'est-à-dire actuellement, celle de << la lumière dans le vide galiléen ou dans les faibles champs de gravitation, soit 300.000 kilomètres par << seconde.

<< S'il arrive que l'on constate l'existence d'une << vitesse plus grande, sa valeur devra être introduite « dans les calculs à la place de la précédente. »>

Réponse. Non, pas dans les formules de Lorentz, car ces formules n'ont qu'une valeur locale : ainsi il est certain que sur la terre, où le « champ de gravitation » est faible, aucune vitesse (même celle de la gravitation) ne dépasse la vitesse de 300.000 kilomètres à la seconde; et près du soleil (pourtant beaucoup plus << massif » que la terre), c'est encore à très peu près la même chose. En tout cas il faut retenir ceci : le fait qu'il existe, près de Sirius par exemple, une vitesse de la lumière qui nous semble différente de celle que l'on mesure dans nos laboratoires, ne change pas la valeur qu'il faut attribuer à la lettre c dans lės formules, si on veut appliquer ces formules à des phénomènes voisins de nous: le fait expérimental de l'isotropie de la propagation de la lumière suffit pour cela.

A l'inverse de ce que dit M. Moch. la lettre c désigne

dans les formules, d'une façon certaine, la vitesse satisfaisant à la condition d'isotropie, c'est-à-dire celle de la lumière. Du reste il ne peut pas y avoir plusieurs vitesses satisfaisant à la condition d'isotropie, dans une même région suffisamment petite: ce seraii contradictoire.

Ici, M. Moch n'a pas compris que l'isotropie de propagation de la lumière dans tous les systèmes de Galilée suffisait pour imposer la valeur de la vitesse de la lumière comme valeur limite que nulle particule matérielle ne peut atteindre et que nul signal ne peut dépasser, et ceci dans chaque domaine (suffisamment petit) où l'on opère. Et quand je dis « domaine suffisamment petit » j'entends quelque chose comme la terre entière... (1)

(1) Ce n'est rigoureux qu'en considérant un domaine « infiniment petit ». Mais pratiquement dans les mesures les plus précises, l'écart est toujours négligeable dans le système terrestre, et presque toujours dans l'ensemble du système solaire.

G. MOCH. « La Relativité des phénomènes » (1)

Cet ouvrage, antérieur à celui dont il vient d'être question, parle de la théorie d'Einstein, mais de bien d'autres choses encore: il y a un chapitre Contre la Métaphysique, un autre sur L'Homme dans la nature.. Mais si l'on se borne à analyser ce qui est dit sur la théorie de la relativité proprement dite, on y trouve à peu près les mêmes assertions que dans le petit livre de la librairie Larousse.

Toutefois la démonstration (fausse) de la relativité des longueurs ne s'y trouve pas. De même l'objection contre la solution relativiste du problème du « voyageur de Langevin » qui est remplacée par une réfutation de la même objection, page 312 (2).

Mais les considérations de l'auteur sur l'Univers courbe et fini s'y retrouvent, aggravées par cette conclusion: « La réalité de la courbure du monde est le type du problème insoluble, du pseudo-problème qui ne vaut pas qu'on s'y arrête. »

Et surtout on y retrouve l'erreur sur la vitesse-limite, énoncée d'ailleurs exactement dans les mêmes termes. M. Moch tient beaucoup à ce que l'on remplace, dans

(1) Collection Gustave Le Bon. Flammarion, éditeur, Paris. (2) Il est vrai qu'il y a, p. 295, une autre objection au problème : mais c'est une objection d'ordre physiologique : « Rien ne nous autorise à supposer que de semblables conditions extérieures L'affecteraient pas les conditions de la physiologie... » Evidement, il y a un choc difficile à amortir, au moment du demi-tour; mais là n'est pas la question.

les formules, la valeur actuelle de c (300.000 kilomètres à le seconde) par une valeur beaucoup plus grande. C'est pourtant impossible: il suffit de prendre les formules de Lorentz et de mettre à la place de c un autre nombre, on s'aperçoit alors que la propagation de la lumière ne peut alors être isotrope que dans un seul système de référence... ce qui est contraire au témoignage de l'expérience.

D. BERTHELOT. « La Physique et la Métaphysique

des théories d'Einstein » (1)

M. Daniel Berthelot a écrit sur ce sujet une petite plaquette de 47 pages, autour de laquelle l'éditeur a fait mettre une bande réclame tout à fait suggestive:

<< PAGES LUMINEUSES OU UN MAITRE DE LA SCIENCE EXPOSE EN UN LANGAGE A LA PORTÉE DE TOUS LES BASES PHYSIQUES DES NOUVELLES HYPOTHÈSES SUR L'ESPACE ET LE TEMPS, ET LES CONSÉQUENCES PHILOSOPHIQUES PAR QUOI ELLES REJOIGNENT L'ALCHIMIE ET LE SPIRITISME. »

Sérieusement, qu'est-ce que l'alchimie et le spiri tisme ont à voir avec les théories d'Einstein ???

Et puis, peut-on vraiment, en 47 petites pages, exposer les bases physiques de la Relativité ? Il faudrait pour cela un langage bien concis, sans aucune digression...

Or, à la page 10 nous en sommes encore à apprendre qu'Einstein fait partie de « cette race juive, si or<< gueilleusement regardée par ses fils, comme la race « élue de Dieu, si passionnément vilipendée par ses adversaires; race attirante et decevante à la fois; << race troublante et troublée... etc, etc... »

Pages 14 et 15, M. Berthelot nous apprend que la Relativité est renouvelée des Grecs, et il nous expose... le problème d'Achille et de la Tortue.

En réalité c'est pour nous amener au problème de

1) Payot, éditeur, Paris.

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