Images de page
PDF
ePub

<< De leurs crottes (mais qu'il ne vous déplaise) les médecins de nos pays guérissent soixante et dix-huit sortes de maladies. » (RAB.)

Malager. Ètre malade; orageux ou variable, en parlant du temps.

« Pleuroient de compassion de son enfermité et malage. » (CHRISTINE DE PISAN, CHARLES V, part. 2, chap. xv.) Infuté de malage (N. C. G., t. II, p. 864.) « Décédez à mesme heure, l'un auprès de l'autre, en se disant adieu, René Grolleau et Mathurine Becquet, sa femme, qui malagèrent chascun huict jours. » (1626. Inv. ARCH., S. E., III, 385, 2, h.)

Mal hairé. Mal portant, indisposé.

« Car castéés est cose avere

Enfrume et fière od malehere. » (D. C.)

Manable. Habitable. Maison manable, par opposition. à maison à usage de grange ou d'écurie.

<< Aperceurent autour d'eulx... grans murs et maisons manables, haultes et eslevées. » (PERCEFOREST, IV, 33.)

Mànis. Fumier, engrais.

« A l'égard des manix et engrais extant en nature, l'homme congédié est tenu de les laisser sur le lieu recevant la moitié du prix auquel ils sont estimez par experts. » (N. C. G., IV, 415.)

Marpeau. Terme qui équivaut à toutes sortes d'injures. En particulier, nom que les indigènes, au bord de la Loire, donnent à ceux qui sont nés, ou qui habitent au midi de ce fleuve.

[ocr errors]

« Un lourdaud, sale, vilain, vicieux et laid marpaud, qui n'a Jamais hanté que les estables. »> (NUITS DE STRAPAROLE, II, 277.)

Mérienne, Marienne. La méridienne, ou repos de midi. On dit faire mérienne.

Dans la règle de l'ordre de Saint-Victor, on lit que les freres qui font la meriene « doivent bien se garder de faire entendre << strepitum ». (D. C.)

Meshui,-huit,-huy. Aujourd'hui; de meshuit, désor

mais.

- « Achevez le discours de ce conseiller et meshui ne vous interromprai.» (B. DE VERVILLE, III, 58.)

(MONT., III, 58.) LANCELOT Du Lac,

Migraigne. Migraine.

[ocr errors]

Meshuy, c'est fait. »>

<< Comme s'il eust fievre migraigne

Ou quotidiane ou quartaine. »

(FABLES. MANUSCRITS DE SAINT-GERMAIN. L. C.)

Molu. Moulu, broyé.

« Lors hanstes fraites et lor espiez molus. »

(GIRARD DE VIANE, V. 3139, L. C.)

« Saouf et réservé franc molu audit molin.» (Droit de mou. ture. CART. 21 DE CORBIE, f. 312, an 1380,)

Moucle. Moule.

« Puis luy offrent lamproyes, moucles, homars....» (RAB., P., IV, 60.)

Mouée. Grand nombre. Contract. de Mouvée.

<< Depuis certaines éclipses, s'en est revolé une grande mouée par vertu des constellations célestes. » (RAB., P., V, 5.)

Mucer,-sser. Cacher. Passer, en se baissant ou à plat ventre, par un passage étroit et bas.

« Céans, où que soit le muçons. » (Cachons-le ici, en quelque endroit que ce soit.

p. 16, v. 148.) Exemples innombrables.

- CASTOIEMENT,

Mutuel. Mitoyen. (Que nos gens prononcent: moitoyen

et expliquent par : qui est aussi ben à moi qu'à toi.)

On lit dans nos ARCHIVES (1770, G. 108, 1.) « Transaction

avec M. de Contades pour l'ouverture d'une croisée dans un mur mutuel à la maison de la Chantrerie. »

Naveau,-iau. Navet.

<< Pria Quelot aprester les naveaulx A leur souper, pour faire chère lie. »>

(RAB., P., IV, 44, 431.)

L'exclamation: Des navets ! est vieille : « Ouy dà, des naveaulx. »

(DESPERRIERS. CYMB. MUNDI, p. 96.)

Nayer, Neyer. Noyer.

[ocr errors]

« Ad torrentem necați sunt. » (SULPICE SÉVERE.)

<< Tuit sunt neiez par merveilleux ahan. »>

(ROLAND, 176.)

<< Zalas, mes amis, mes frères, je naye; » (RAB., Panurge, dans la tempête.)

Niée. Nichée.

[ocr errors]

«Est nommé Tiercelet, car ils naissent trois en une nyée. (FOUILLOUX. FAUC. 59.)

Non-par. Impair, dépareillé.

« J'eusse bien mis par escript les receptes des anciens, lesquels mettoient le poil des chiens nom per (en nombre impair) dedans un fresne ou cornier: mais de telles choses abusent les hommes. » (FOUILLOUX, VENERIE, f. 84.)

Nuble. Nuageux; trouble, qui n'est pas clair.

« Le temps est nuble. » (B. DE VERVILLE, 265.)
Si le ciel était nuble ou s'il estoit cerain. »>

0. Avec. Prends donc çà ô les mains.

(JAMIN, 186.)

« Si tu en vels o moi venir. >>

(RENARD, 2688.)

« Mettre son nom, ne le veulx, ne le doy, Mais ung chascun le monstroit o le doy. »

(CH. BOURDIGNÉ. P. FAIFEU, p. 28.)

Orine. Origine, descendance, filiation, engeance. « Va falloir que vous m'oriniez (au sens de donner) d'une

chiasse (rejeton) de votre glycérine (glycine).

On disait autrefois : péché orinal, pour : originel.

«Heuc trouvai dame Hermeline

Qui moult par est de franche orine. »

« Et envie est tele racine

Où tous li max prennent orine. » (RENART, 187.)

[blocks in formation]

Ouche. Clos attenant à la maison. Se trouve dans nos Archives sous la forme latine olchia (1150). Hoscha, Oschia, olchiam (1140); franç. ouche (1296), ousche (1302, etc.)

Les tenans et aboutissans de leur ouche. » (D'AUBIGNÉ. FENESTE, III, 4.)

Ovec. Avec.

« Puis bien vous dire et aconter

Que oncques mese ne sautier

Ne chanta point de bon entent
Ne par si bon entendement

Comme il fit ovec Ysegrin. » (RENART, 7519.)

Pain-perdu. Pain passé à la poële avec du beurre. Il date de loin:

il

[ocr errors]

« 1384. Panis perditus. Lequel exposant leur respondi que ne leur avoit que donner, fors un pain blanc et du burre...; et lors entrerent oudit hostel, disans que ilz en feroient du painperdu. » (L. C.)

Pain-querre. S'emploie dans la locut. Etre à painquerre; littéralement; être réduit à chercher son pain. Mais la vraie signification est tellement perdue de vue qu'on fait souvent de cette locution une sorte d'adjectif auquel on donne un complément quelconque. On dit : Etre à pain-querre de bois, de sucre, etc.

[merged small][ocr errors]

(ALARD. Comtesse d'Anjou, GOD. Vo Donée.)

Parsonnier. Le bœuf qui est attelé habituellement avec un autre. « Ceté boeuf-là ne veut pas manger depuis qu'il a perdu son parsonnier. » — Fermier associé avec un autre pour l'exploitation d'une ferme.

Se rappeler les vers de VIRGILE (Géorg., III, 517) :

... It tristis arator

Mærentem abjungens fraterna morte juvencum.

« Je te jure par la foi que je doi... dame Hersant, ma femme et mes douze enfanz que j'ai de lui touz vis, que je te serai bon parsonniers. » (MÉNESTREL DE REIMS, § 406. L. C.)

Patouil. Boue, bourbe, fange.

« Icelle femme tomba de visage à dens en ung petit patouil qui estoit en la rue... et là en l'eau dudit patoueil estouffa. » (J. J., 1473. L. C.)

Pau, Pôt, Post. Pieu.

Voir dans

« Messieurs les cardinaux, depeschez leurs bulles, à chacun un coup de pau sur les reins. » (RAB., P., II, 30, 194.) le Glossaire, l'article, très curieux, consacré à ce mot.

Paufourche. Fourche faite entièrement en bois et dont l'une des branches, la plus longue, est en ligne droite avec le manche.

<< Guillavme Bourgeois yssi hors de la maison, tenant en sa main une pauforche. » (1415. L. C.)

Peule. Qui se divise facilement, en parlant de la terre, sans consistance, meuble, friable. Une terre peule, est donc une terre que la herse, la charrue ont ameublie au point de la réduire en poussière propre à recevoir les graines fourragères, graines très ténues, qui ne germeraient pas dans une terre très forte. Du tal. pabulum.

La ville de Mons-en-Puelle devrait s'appeler Mons-en-Peule, c'est-à-dire Mons en pâture, Mons in pabula. (De même le Château de la Muette est mal dit, pour de la Meute. Le son eu était représenté, et cela dès les origines de la langue, par les lettres ue.) L'auteur inconnu de BAUDOIN DE SEBOUR (partie inédite) promet d'amener son récit :

[ocr errors]

Jusqu'au biau roi Philippe, qui tant ot de renom,

Qui dessous Mons en Peule tendit son pavillon.

Pinpernaux. Sorte de petites anguilles.

-

<«< Icellui Jaquiet prist cent et demi d'anguilles et quatre ou cinq cents piperneaux ou environ, lesquelles anguilles ou pinperneaux pouvoient valoir en tout quinze francs. >> (1398.)

« PrécédentContinuer »