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Usse. Sourcil, et surtout cil: « Faire les usses, froncer

les sourcils. >>

On lit dans ROQUEFORT: Eusse de l'œil,

l'œil. Usses et ussies,

orbiculata (1453).

orbite de

huisseries, portes. D. C.) Pars oculi

« Ces poux espagnols... avoyent pris un domicile évident dans les usses et le rond des cheveux. » (AGR. D'AUBIGNÉ. CONFESSION DE SANCY, II, 226.)

Verménier, Varménier. Nom collectif sous lequel on désigne toute la vermine.

<< Lors le Lyon ses deux grands yeux vestit

Et vers le rat les tourna ung petit

En luy disant O povre vermynière...

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(CL. MAROT.)

Vimaire. Masse d'eau tourbillonnante dans une inondation. Sens spécial. Proprement force majeure, vim majorem. »

« Vimaires est quand l'en peut voir cinq arbres chaeiz (chus) tout d'une veüe. »> (D. C. à Vimarium.)

Vioge. Plein de vitalité, bien portant.

-« Hommes joyeux, contents, gais, vioges. » (DESPERRIERS, CONTES.)

Dans un vieux NOEL ANGEVIN, des bergers se demandent ce qu'ils diront quand ils seront devant l'enfant nouveau-né, et l'un d'eux chante :

« Le veux-tu dir' d'in' aut' façon? Y dirai Banjour, bia poupon,

Avez-vous déjuné?

Etes-vous vioge Y venons
Voër si v'z êtes né. »

Ces citations, que j'aurais pu décupler, suffiront, je l'espère, pour prouver ce que j'avançais au début : « LE

FOND DU PATOIS ANGEVIN EST FORMÉ DE VIEUX MOTS FRANÇAIS AUJOURD'HUI DÉSUETS. »

A.-J. VERRIER.

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HOTEL DE CAMPAGNOLLE

(Actuellement Couvent des Sœurs de l'Espérance)

Cliché Verchaly.

L'Hôtel de Campagnolle à Angers

Quand on étudie l'histoire de la Terreur en Anjou, on voit souvent mentionné l'hôtel de Campagnolle. C'est là que logeaient, quand ils résidaient à Angers, les membres de cette terrible Commission militaire qui envoya plus de 3.000 victimes à la mort, là que décédèrent mystérieusement deux de ces misérables; c'est dans une maison voisine qu'était caché le curé Gruget, assez près pour entendre leurs conversations et surprendre parfois leurs criminels projets. Ayant eu l'occasion d'étudier cette trop intéressante époque, nous nous sommes maintes fois demandé où se trouvait la maison qui abrita ces scélérats et s'il en reste quelques vestiges. A force de chercher, nous avons trouvé : c'est le résultat de nos investigations que nous donnons ici.

Nous dirons d'abord un mot de la famille de Campagnolle, à laquelle cet hôtel doit son nom.

Nous déterminerons ensuite l'emplacement de cette maison.

Nous verrons alors à quoi elle fut affectée pendant la Révolution et quels souvenirs s'y rattachent; enfin qui l'a occupée depuis la fin du XVIIIe siècle.

I. LA FAMILLE DE CAMPAGNOLLE

Le nom patronymique de cette famille était celui de Roger; mais depuis longtemps elle y joignait le nom de Campagnolle, qui était sans doute celui d'un de ses do

maines. Elle remontait au moins au XIVe siècle; car, au rapport d'Audouys, un « Rogier de Champagnolle » fut taxé d'un écu pour la rançon du roi Jean » (1). Elle portait pour blason d'argent, à trois léopards de sable, au chef aussi de sable, chargé de trois roses rangées d'argent (2). Quand vint-elle s'établir dans notre région, il est difficile de le préciser.

Elle ne figure pas dans la liste de la noblesse de l'Anjou dressée, en 1666, par l'intendant de la généralité de Tours (3).

Cependant Audouys, que nous citions tout à l'heure, met Rogier de Champagnolle au nombre des nobles de Chasteauceaux, nom sous lequel les anciens documents désignaient le bourg de Champtoceaux, aux confins de notre province (4).

En tout cas, l'hôtel occupé par les Campagnolle à Angers, et probablement bâti par eux, porte la date de

1679.

Un Roger acquiert sur Brissarthe, en 1698, le manoir de la Réauté.

Un Louis Roger de Campagnolle est porté, en 1747, sur l'Almanach de l'Anjou, comme membre de l'Académie de notre ville et habitant le tertre Saint-Laurent; mais sa femme est inhumée, en 1776, dans la paroisse de SaintDenis, près de l'hôtel de la famille.

En 1761, Louis-François-Armand Roger de Campagnolle épouse Mélanie-Charlotte-Marie Poisson de Montaigu, qui lui apporte en dot les terres du Grand et du

:

(1) J. Denais Armorial général de l'Anjou, t. III, p. 140-141. (2) Audouys. Mss. 994, f. 148.

(3) Cf. Anjou Historique, II, p. 296-298.

(4) Chasteaureaulx, lequel l'on appelle maintenant, en langage corrompu, Chantoceaulx. » Bourdigné, 1529. Cité par C. Port. Dictionnaire, au mot Chantoceaux.

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