de la Bourgonnière et réfute un certain nombre d'erreurs auxquelles avait donné lieu l'interprétation des sculpteurs et des peintures qui ornent ce monument. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à neuf heures et demie. Le Secrétaire général, Ch. URSEAU. SÉANCE DU 10 JUIN 1912 La séance s'ouvre à huit heures, sous la présidence de M. L. de FARCY, vice-président. M. le Secrétaire général donne lecture du procès-verbal de la réunion du 13 mai, qui est adopté sans observations. M. le Président excuse MM. Bodinier, de Grandmaison, Joûbert et chanoine Marchand, qui ont exprimé le regret de ne pouvoir assister à la séance. MM. Brichet, Uzureau et Urseau présentent comme membre titulaire M. l'abbé Guéry, professeur à Mongazon. M. L. DE FARCY prend la parole et raconte la visite que fit, le 30 avril dernier, à Notre-Dame de Chartres, la Société des Amis des cathédrales, récemment fondée et qui se propose comme but << de faire connaître, admirer et défendre la cathédrale ». Après avoir résumé cette « journée superbe d'émotion mystique, de foi religieuse et d'enthousiasme artistique », M. de Farcy, exprime le souhait de voir notre Compagnie sortir enfin de l'inamovibilité à laquelle elle semble condamnée. Pourquoi, en effet, ne suivrait-elle pas l'exemple des Sociétés voisines? Si une excursion annuelle lui paraît un effort trop considérable, ne pourrait-elle pas, au moins, organiser, tous les deux ans, un voyage d'une journée? L'assistance s'associe à ce vœu. Sous ce titre Les Fédérés angevins, M. l'abbé UZUREAU Communique à la Société un certain nombre de documents qui complètent l'étude que notre érudit collègue a publiée, en 1904, dans nos Mémoires sur le procès des fédéralistes angevins. Au nombre de ces documents figure, d'après Le Moniteur, le compte rendu des débats que souleva à la Convention, le 6 juin 1793, la lecture de l'adresse de nos compatriotes. M. le chanoine URSEAU fournit quelques renseignements sur l'atelier angevin de peinture du milieu du xve siècle, d'après la récente communication de M. le comte Durrieu à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Il signale ensuite à l'attention des bibliophiles deux vieux livres angevins. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à neuf heures et demie. Le Secrétaire général, Ch. URSEAU. SÉANCE DU 8 JUILLET 1912 La séance s'ouvre à huit heures, sous la présidence de M. BODINIER, président. M. le Secrétaire général donne lecture du procès-verbal de la séance du 10 juin. A propos du vœu que la Société a exprimé d'organiser un voyage d'une journée, au moins tous les deux ans, M. le Président, qui n'assistait pas à la dernière séance, déclare qu'il est partisan d'une excursion annuelle. M. le Secrétaire général, au nom de M. l'abbé Louis CALENDINI, lit une notice pleine d'intérêt, dans laquelle notre distingué correspondant nous fait connaître qu'un prêtre vendéen, l'abbé Gabriel Guérif, vicaire de la paroisse Saint-Jacques d'Angers au moment de la Révolution, a été assassiné, en 1793, à Chassillé (Sarthe) et enterré à 1.500 mètres du bourg et de la route du Mans à Laval, près de la ferme des Plantes. Son corps, qui fut déposé dans le coin d'un champ, n'a pas encore été exhumé. Notre aimable et dévoué collègue M. PLANCHENAULT, qui a été amené, par ses devoirs professionnels de conseiller municipal, à étudier de près la question de la dénomination des rues, fait l'historique de cette question et en expose les différentes théories. C'est à Paris surtout, que l'on s'est préoccupé de poser des règles pour la dénomination des rues et de les mettre en pratique. A Angers, on n'a presque rien fait dans ce sens. M. Planchenault termine sa très intéressante communication en passant une revue rapide des rues d'Angers, dont il explique les noms avec une érudition aussi sure que précise. Notre nouveau collègue M. l'abbé CLÉMOт, qui a eu la bonne fortune de retrouver le texte de l'oraison funèbre du Régent, prononcée par Poncet de la Rivière, évêque d'Angers, étudie cette curieuse page d'éloquence, dans un travail très littéraire, que l'assistance a chaleureusement applaudi. M. Bodinier est heureux d'annoncer que M. Pierre de la Gorce, membre de l'Institut, veut bien faire à la Société l'honneur de présider la séance solennelle où seront distribués les prix fondés par le poète angevin Julien Daillière. A la fin de la séance, M. l'abbé Guéry, professeur à Mongazon, présenté par MM. Brichet, Uzureau et Urseau, est admis en qualité de membre titulaire. La séance est levée à dix heures. Le Secrétaire général, Ch. URSEAU. SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1912 La séance s'ouvre à huit heures, sous la présidence de M. BODINIER, président. Le procès-verbal de la séance du mois de juillet est lu et adopté. Après avoir excusé MM. André Meauzé, Dufour et de Grandmaison, qui ont exprimé le regret de ne pouvoir assister à la réunion, M. le Président annonce à la Société la perte qu'elle vient de faire en la personne de M. Eusèbe Pavie, ancien magistrat, secrétaire de notre Compagnie. Il s'exprime en ces termes : << MESSIEURS, « J'ai le regret de vous annoncer la mort de notre excellent collègue, M. Eusèbe Pavie. << Depuis quelques mois sa santé préoccupait ceux qui l'approchaient. «Eusèbe Pavie s'est éteint la nuit dernière : il est mort en parfait chrétien, comme il avait toujours vécu. « Il était l'un des doyens de notre Compagnie; il fréquentait assidûment nos séances mensuelles et il avait pour notre Société la sympathie que lui avait jadis témoignée son père, Victor, le poète et l'écrivain romantique. «Eusèbe Pavie s'était surtout consacré aux études historiques et aux monographies. Il était depuis de longues années vice-secrétaire de notre Académie angevine. «Eusèbe Pavie laissera parmi nous le souvenir d'un collègue aimable et dévoué et je suis certain, Messieurs, d'être votre interprète en adressant à ses fils et à sa famille l'hommage de nos condoléances attristées. >> M. le Président donne ensuite lecture : D'une circulaire de M. le Ministre de l'Instruction publique, qui annonce que le cinquante et unième Congrès des Sociétés savantes de Paris et des départements s'ouvrira à Grenoble, le mardi 13 mai 1913; D'une lettre de M. l'abbé Guéry, professeur à l'Institution Urbain-Mongazon, qui remercie la Société de l'avoir admis au nombre des membres titulaires; D'une lettre de M. le Secrétaire de la Société des Antiquaires de l'Ouest, qui est heureux de nous faire connaître qu'en vertu d'une décision du Comité de cette Société nous recevrons désormais les Mémoires qu'elle publie annuellement. D'une lettre de M. le Bibliothécaire de la Bibliothèque d'art et d'archéologie de Paris, qui remercie notre Compagnie de lui avoir envoyé le tome XIV de nos Mémoires et demande à quel prix il pourrait se procurer les autres volumes. M. Planchenault est autorisé à mettre gracieusement à sa disposition la dernière série de nos Mémoires et un certain nombre de volumes de la série précédente. Par une lettre en date du 24 août dernier, M. le Préfet de Maineet-Loire avait fait parvenir à la Société le projet du Code de la route, en demandant que notre Compagnie lui fit connaître ses observations, avant le 15 novembre. M. le Président communique à la Société les remarques que lui a suggérées la lecture de ce projet de règlement et il est décidé, à l'unanimité, que son rapport sera adressé à M. le Préfet de Maine-et-Loire. M. le Secrétaire général résume brièvement et dépose sur le bureau un ouvrage, que M. Laurain, archiviste de la Mayenne, vient de faire paraître sur Le Chartrier de Goué et les Croisés de Mayenne et qu'il veut bien offrir à la Société. Des remerciements seront adressés à M. Laurain pour l'envoi de cette très curieuse publication. L'ordre du jour appelle ensuite la lecture d'une communication de M. l'abbé UzUREAU sur La suppression de la gabelle en Anjou (1789). Après avoir rappelé combien l'impôt sur le sel était impopulaire avant la Révolution, notre érudit collègue nous apprend quel mécontentement produisit, à Angers, la décision de l'Assemblée Constituante, qui, pensant qu'elle ne pourrait détruire la gabelle avant la fin de l'année 1790, en ordonna la continuation pendant un an. Le Comité permanent de la Milice nationale, installé au château, invita toutes les paroisses de l'Anjou à envoyer des députés à une assemblée générale de la province, qui devait se tenir à Angers et « prendre une délibération sur le remplacement de l'impôt du sel par une simple prestation en argent ». L'assemblée se réunit le 6 octobre 1789, dans l'église des prêtres de l'Oratoire. Elle choisit deux députés, Joseph Delaunay et de Houlières, qui furent chargés de porter à Paris la résolution à laquelle elle s'était arrêtée. La Constituante ordonna d'abord, dans sa séance, du 28 octobre, que le projet de remplacement de la gabelle, présenté par les Angevins, serait remis au Comité des Finances; puis, dans sa séance du 26 novembre, elle ajourna la solution de l'affaire jusqu'au moment où un nouveau plan de finances serait nettement arrêté. La suppression définitive de la gabelle ne fut décrétée que le 14 mars 1790. A son tour, dans un travail qui ne fut pas accueilli avec moins d'attention que celui de M. l'abbé Uzureau, M. le .chanoine RONDEAU nous parle de L'hôtel de Campagnolle (souvenir de la Terreur à Angers). Après avoir dit quelques mots sur la famille de Campagnolle, notre distingué collègue nous raconte comment il a pu déterminer avec certitude l'emplacement de l'hôtel qu'elle habitait, à Angers, et l'identifier avec le couvent actuel des Sœurs de l'Espérance. Il expose ensuite ce que devint cette maison, pendant la Révolution. Confisquée comme bien d'émigré, elle fut affectée au logement des membres de la Commission militaire Félix, qui envoya à la mort plus de 3.000 victimes. Là, décédèrent, au mois de ventôse an II, deux des membres de cette Commission, Loizillon et Rousset. Près de là, s'était caché le vénérable curé Gruget, qui, tant de fois donna l'absolution aux condamnés. En germinal an III, la Ville laissa l'hôtel à la disposition de l'État-Major, pour y loger le général. Mais en brumaire an V, elle le mit en vente. Mile de Chasle, adjudicataire, le revendit, en 1803, à Mme de la Bénardais, dont les enfants le cédèrent, en 1834, à Miles Deniau, maîtresses de pension. Celles-ci, à leur tour, en 1853, s'en dessaisirent en faveur des Sœurs de l'Espérance, dont la vie de prière et de charité expie les crimes des Terroristes, qui l'avaient jadis habité. Au nom de M. l'abbé BOURDEAUT, M. le Secrétaire général donne lecture d'une lettre de rémission, obtenue par René du Bellay de Liré, au sujet du meurtre de Boisgency, serviteur de Julien de Malestroit, à Ancenis, le 26 mai 1532. Ces quelques pages serviront d'appendice aux études que notre infatigable correspondant vient de consacrer à la jeunesse de Joachim du Bellay. M. le Président rappelle que, dans la prochaine séance, la Société décernera, pour la cinquième fois, les prix de vertu et de poésie fondés par Julien Daillière. Cette séance, qui sera présidée par M. Pierre de la Gorce, membre de l'Institut, sera fixée probablement entre le 16 et le 24 décembre. A cette occasion, M. le Président demande à la Société d'ouvrir, |