le délai de huit jours, à compter de la publication de la présente ordonnance, ils ne viennent faire leur soumission entre les mains de nos gouverneurs, commandans de divisions militaires, géné raux ou administrations civiles. 3. Seront pareillement poursuivis et punis comme fauteurs et complices de rébellion et d'attentats tendant à changer la forme du gouvernement et provoquer la guerre civile, tous administrateurs civils et militaires, chefs et employés dans lesdites administrations payeurs et receveurs de deniers publics, même les simples citoyens qui prêteraient directement ou indirectement aide et assistance à Bonaparte. , 4. Seront punis des mêmes peines, conformément à l'article 102 du Code pénal, ceux qui, par des discours tenus dans des lieux ou réunions publiques, par des placards affichés ou par des écrits imprimés auraient pris part ou engagé les citoyens à prendre part à la révolte, ou à s'abstenir de le repousser. , 5. Notre chancelier nos ministres secrétairesd'état et notre directeur - général de la police, chacun en ce qui le concerne, sont chargés de l'exécution de la présente ordonnance qui sera insérée au Bulletin des lois, adressée à tous les gouverneurs de divisions militaires, généraux, commandans, préfets, sous-préfets et maires de notre Royaume, avec ordre de la faire imprimer et afficher, tant à Paris qu'ailleurs, et par-tout où besoin sera. 1 Donné au château des Tuileries, le 6 mars 1815, et de notre règne le vingtième. Par le Roi, Signé, LOUIS. Le chancelier de France, signė DAMBRAY. MONSIEUR est parti ce matin pour se rendre Lyon. Numéro du 8 mars. Paris, le 7 mars. Nous avons retardé jusqu'à ce jour à donner des nouvelles du débarquement de Bonaparte sur les côtes de la Provence, parce que les dépêches télégraphiques qui l'ont d'abord fait connaître, ne donnaient encore aucuns détails. Bonaparte est sorti de Porto - Ferrajo le 26 février, à neuf heures du soir, par un tems extrêmement calme, et qui s'est soutenu jusqu'au 1er mars. Il montait un brick, et était suivi de quatre autres bâtimens, tels que pinques et felouques, portant de mille à onze cents hommes au plus, composés d'une petite partie de français, le reste de polonais, corses, napolitains, et d'hommes de l'Isle d'Elbe. Les bâtimens sont venus mouiller dans la rade du golfe de Juan, près Cannes, le 1er mars; les troupes mirent pied à terre. Cinquante hommes se portèrent le même jour à Cannes, où ils pressèrent 1 le maire d'aller prendre les ordres de celui qu'ils nommaient le général en chef, au golfe Juan. Mais le maire s'y refusa absolument; il reçut de suite l'ordre de préparer trois mille rations pour le soir même. Le même jour, 15 hommes de l'expédition s'étaient présentés devant Antibes, demandant à y entrer comme déserteurs de l'Isle d'Elbe. Le général baron Corsin, militaire distingué et couvert d'honorables blessures, qui commande cette place, les reçut en les faisant désarmer. Peu de tems après, un officier vint sommer la place, au nom de Bonaparte; il fut arrêté et mis en prison. Enfin, un troisième émissaire se présenta au commandant pour réclamer les quinze hommes retenus, et l'inviter au nom du général Drouot, à se rendre au golfe Juan avec les autorités civiles; cet émissaire pour toute réponse a été arrêté. , Le lendemain, les hommes débarqués se mirent en route pour Grasse; mais ils évitèrent de passer par la ville, et ils suivirent la route de Digne où l'on assure que leur troupe a bivouaqué le 4. Le 2, le général Morangier, qui commande dans le département du Var, avait réuni à Fréjus la garnison de Draguignan, et les gardes nationales des communes environnantes. Toutes les routes qui auraient pu permettre aux hommes débarqués des communications avec la mer, ou la possibilité de retourner sur leurs pas, sont bien gardées, et entièrement interceptées. Une dépêche du maréchal prince d'Essling, annonce qu'il a dirigé sur Aix un corps sous les ordres du général Miollis, pour couper la route que l'expédition a suivie. Le général Marchand a réuni à Grenoble des forces imposantes avec lesquelles il pourra agir suivant les circonstances. Les premières nouvelles de ces événemens sont arrivées à Paris dans la journée du 5, et MONSIEUR est parti la nuit suivante pour Lyon, où S. A. R. doit arriver ce soir. Le corps municipal de la ville de Paris, assemblé extraordinairement, a arrêté à l'unanmité l'adresse suivante au Roi : « SIRE, >> Depuis le retour de Votre Majesté, la France commençait à respirer; la liberté publique et particulière assurée par une charte solennelle, le crédit renaissant, nos ports r'ouverts au commerce, les bras rendus à l'agriculture, l'harmonie établie entre tous les corps de l'Etat, la certitude de la paix donnée à l'Europe, tout garantissait à notre pays le bonheur qu'il n'a connu que sous vos an cêtres. >> Et c'est là le moment que choisit cet étranger pour souiller notre sol de son odieuse présence! >> Que veut-il de nous ? » Quels droits peut-il prétendre, lui dont la tyrannie nous aurait affranchis de tous devoirs, et qui, par son abdication aurait relevé les plus scrupuleux de leurs sermens ? : >> Que vient-il chercher dans notre France, qu'il désola si long-tems? >> En vain, depuis un an, Sire, vous vous consumez d'efforts généreux pour réparer tant de maux. Ces maux pèsent encore sur nous, et pourtant il ose paraître à nos regards! Il desire donc encore que, pour réparer nos pertes, l'élite de notre jeunesse, victime de son gigantesque orgueil, aille périr sur ses pas, ou dans les neiges de la Russie, ou dans les montagnes arides de l'Espagne. >> Faut-il donc incendier une seconde fois l'Univers pour appeler une seconde fois l'Univers sur la France! Couvert déjà de tant de sang, c'est du sang encore qu'il demande; c'est la guerre civile qu'il veut apporter aux enfans de la France! Il croit donc qu'il ne pourra jamais fatiguer ni la clémence du Ciel, ni la longanimité d'une nation qui consentait à l'oublier! >> Graces à la Providence, nous respirons enfin sous un régime paternel, sous l'autorité tutėlaire et légitime de l'antique race de nos rois. Chaque moment de votre règne, Sire, est marqué par un bon sentiment pour vos Français, par un acte de -garantie du bonheur et de la liberté publique; il n'est pas une de vos paroles qu'on ne répéte avec ⚫ attendrissement, pas une de vos actions où ne soient empreints votre amour pour vos sujets, et votre ardent desir d'étouffer toute dissention civile. Aussi n'est-il pas un de nous, Sire, qui ne soit prêt à périr aux pieds du trône pour défendre son Roi, aux pieds de Louis-le-Desiré, pour défendre son père. |