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OBSERVATIONS.

manger du fruit de l'arbre de vie, et la forination de la femme d'une des côtes d'Adam.

Le troisieme nous raconte la séductiond Eve par un serpent, qu'elle n'est pointsurprised'entendre parler, et celle d'Adam par Eve pour manger du fruit défen

du: les malédictions prononcées sur eux, à cause de leur péché, et en conséquence leur sortie du paradis ter

restre.

Ce n'est qu'au quatrieme chap., v. 1,2, où nous voyons naître les deux premiers hommes;

Caïn et Abel.

Si la bible est dictée par Dieu même , pour nous instruire et nous préserver de l'erreur, comme on nous l'insinue; Dieu se proportionnant à notre foiblesse, doit l'avoir rendue claire, à notre portée,

TEXTE.

lui avoit offert; c'est pourquoi Caïn en fut

fort abatu. V. 5.

Et, le Seigneur dit à Caïn: Pourquoi êtesvous en colere, et pourquoi votre visage est-il

abalu? V.6.

Si vous faites le bien, n'en serez-vous pas récompensé; et si vous ne faites pas le bien, le

péché ne sera-t-il pas

aussi-tot comme un monstre couché à votre

porte pour vous dévorer? Mais c'est à vous de réprimer ses desirs et de le dominer. V. 7.

Or, Caïn dit à son frere Abel : Sortons dans les champs; et lorsqu'ils furent dans les champs, Caïn se jetta sur son frere Abel,

tua. V. 8.

Le Seigneur dit ensuite à Caïn: Où est votre frere Abel? Il répondit : Je ne sais; suis-je le gardien de mon frere? V. 9.

Le Seigneur lui repartit: Qu'as-tu fait? La voix du sang de ton frere cre de la terre

jusqu'à moi. V. 10.

Maintenant donc, tu OBSERVATIONS.

vraie en toutes ses circonstances, exempte de toute ombre de contra

dictions et d'impossibilités.

Nous

ne

pouvons sans offenser sa sagesse, sa bonté et sa toute puissance, penser qu'un livre qu'il a fait luimême, pour nous, qu'il destine à fonder à jamais nos idées et notre culte envers lui se trouve actuellement assez mal écrit, soit par vice d'origine, soit par altération, pour donner occasion aux hommes d'aucun siècle de former le moindre doute à son

,

sujet, ou de faire le moindre changement à son texte. Ainsi nous

devons croire pieusement, comme la Genése nous l'expose, qu'Adam et Eve sont les deux premiers époux de l'uni. vers; que lors du meurtre d'Abel, la famille d'Adam, la seule qui

TEXTE.

seras maudit, et en horreur à la terre qui a ouvert sa bouche, et qui a reçu le sang de ton frere lorsque tu l'as répandu. V. 11.

Quand tu l'auras cultivée, elle ne te rendra plus son fruit: tu seras fugitif et vagabond sur la terre. V. 12.

Caïn répondit au Seigneur: Mon iniquité est

trop grande pour en obtenir le pardon. V. 13.

Vous me chassez aujourd'hui de cette terre, devant votre face. Je et j'irai me cacher de serai fugitif et vagabond

sur la terre. Ce qui arrivera, c'est que quiconque me trouvera, me tuera. V. 14.

Le Seigneur, lui ré-, pondit: Non, cela ne

sera pas. Quiconque tuera Caïn, sera puni jusqu'à sept fois. Et le Seigneur mit un signe

sur Caïn, afin que ceux qui le trouveroient, ne le tuassent point. V. 15.

Caïn s'étant retiré de devant la face du Sei

gneur, habita dans le pays de Nod, vers l'orient d'Eden. V. 16.

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Caïn après le meurtre d'Abel, en s'éloignant de ses pere et mere, s'éloignoit donc de tout le genre humain : Caïn bâtissant une ville au pays de Nod, l'a donc bâtie seul, sans autre secours que sa femme et son fils nouvellement né. Voilà d'une part ce que l'exposé de la bible nous oblige à

croire.

D'un autre côté ; quand nous voyons Caïn meurtrier, s'expatrier tout tremblant, tout agité de la crainte que quiconque le trouvera ne le tue; Dieu mettre un signe sur lui, afin que ceux qui le rencontreront ne le tuent point; nous somines induits à croire, pour fonder cette crainte, qu'il y avoit au tems dú meurtre d'Abel d'autres hommes qu'Adam et Eve, dont Caïn avoit raison d'avoir peur d'être tué, chez quelques-uns desquels il se retire au pays de Nod, où il se marie, et à l'aide desquels il bâtit la ville d'Hénoch. Ainsi nous sommes ici engagés à croire, et à ne pas croire les mêmes choses. L'objet proposé à notre foi, emporte donc obscure exposition, contradiction, impossibilité physique.

trouvera

Comment un livre écrit pour nous, par une sagesse sans bornes, par une lumiere infinie, peut-il nous raconter des choses mal expliquées, obscures, contradictoires, contre l'ordre de la nature? Si l'on dit que le texte en est altéré, comment croire possible l'altération d'un titre dont Dieu même est auteur, et qu'il s'est déterminé à faire exprès pour être la base immuable d'une religion contre laquelle toutes les puissances de l'enfer ne peuvent jamais préyaloir ?

Tom. IV.

T

1

Si nous considérons la bible comme une

histoire purement humaine, les mêmes téné. bres, les mêmes contrariétés, les mêmes impossibilités subsisteront avec une égale force. Un texte original, sans être appuyé sur l'autorité de la révélation divine, doit être néanmoins assez respectable aux yeux de la raison, pour nous obliger à nous en tenir à ce qu'il nous expose. Nous n'avons droit ni d'ôterni d'ajouter, que quand nous trouvons, soit en lui-même, soit dans quelque texte aussi ancien et aussi respectablė que ce texte même, une autorité capable de balancer ou détruire la sienne. Moyse n'offre, dans aucun endroit des livres qu'on lui attribue, rien qui détruise, balance ou éclaircisse l'histoire de Caïn. Nous ne lui connoissons non plus aucun auteur contemporain qui le contredise ou qui l'éclaircisse: ainsi de deux choses l'une; ou nous devons rejetter totalement ce qu'il nous raconte, ou le croire tel qu'il nous l'expose.

Ce n'est pas assez pour concilier Moyse avec lui-même, que de supposer, ou qu'il y avoit au tems du meurtre d'Abel et de la

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