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Jérusalém renaît, plus charmante et plus belle !... (1)
D'où lui viennent, de tous côtés,

Ces enfans qu'en son sein elle n'a point portés ?... (2)
Leve, Jérusalem, leve ta tête alticre!
Regarde tous ces Rois de ta gloire étonnés !
Les Rois des nations, devant toi prosternés,
De tes pieds baisent la poussiere !

Les peuples, à l'envi, marchent à ta lumiere!...i
Heureux qui pour Sion d'une sainte ferveur
Sentira son ame embrasée !....

Cieux répandez votre rosée,
Et que la terre enfante son Sauveur!

JO SABET.

Hélas! d'où nous viendra cette insigne faveur,
Si les Rois de qui doit descendre ce Sauveur !....

JOAD, l'interrompant.

Préparez, Josabet, le riche diadême

Que sur son front sacré David porta lui-même.... (Aux Lévites. )

Et vous, pour vous armer, suivez-moi dans ces lieux
Où se garde caché, loin des profanes yeux,
Ce formidable amas de lances et d'épées,

Qui du sang Philistin jadis furent trempées,

Et que David vainqueur, d'ans et d'honneurs chargé, Fit consacrer au Dieu qui l'avoit protégé.

(1) L'Église.
(2) Les Gentils.

Peut-on les employer pour un plus noble usage!
Venez; je veux moi même en faire le partage.
(Il sort, avec Josabet, Azarias et les Lévites.)

SCENE I X.

SALOMITH,

LE

SALOMITH.

CHUK.

QUE

UE de crainte, mes sœurs, que de troubles mor-
tels!....

Dieu tout-puissant! sont-ce là les prémices,
Les parfums et les sacrifices,

Qu'on devoit en ce jour offiir sur tes Autels?
UNE DES FILLES DU CHEUR.
Quel spectacle à nos yeux timides?
Qui l'eût cru qu'on dût voir jamais
Les glaives meurtriers, les lances homicides
Briller dans la maison de paix?

UNE AUTRE.

D'où vient que pour son Dieu, pleine d'indifférence,
Jérusalem se taît en ce pressant danger?

D'où vient, mes sœurs, que pour nous protéger, Le brave Abner, au moins, ne rompt pas le silence? SALOMI T H.

Hélas! dans une Cour où l'on n'a d'autres loix

Que la force et la violence,

Où les honneurs et les emplois

D

Sont le prix d'une aveugle et basse obéissance,
Ma sœur, pour la triste innocence,
Qui voudroit élever sa voix ?

UNE AUTRE.

Dans ce péril, dans ce désordre extrême, Pour qui prépare-t-on le sacré diadême ?

SALOMITH.

Le Seigneur a daigné parler.
Mais ce qu'à son Prophête il vient de révéler
Qui pourra nous le faire entendre?

S'arme-t-il pour nous défendre?
S'arme-t-il pour nous accabler?

TOUT LE CHEUR.

O promesse! ô menace! ô ténébreux mystere !
Que de maux, que de biens sont prédits, tour-à-tour
Comment peut-on avec tant de colere
Accorder tant d'amour?

UNE VOIX.

Sion ne sera plus. Une flamme cruelle

Détruira tous ses ornemens !

UNE AUTRE VOIX.

Dieu! protége Sion. Elle a pour fondemens
Sa parole éternelle !

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Je vois tout son éclat disparoître à mes yeux!

LA SECONDE.

Je vois de toutes parts sa clarté répandue!

LA PREMIERE.

Dans un gouffre profond Sion est descendue !

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UNE

SECONDE.

Que de chants de victoire ! TROISIEME.

Cessons de nous troubler. Notre Dieu, quelque jour,

Dévoilera ce grand mystere.

TOUTES TROIS,

ENSEMBLE.

Révérons sa colere....

Espérons-cn son amour!

UNE AUTRE.

D'un cœur qui t'aime,

Mon Dieu! qui peut troubler la paix?
Il cherche en tout ta volonté suprême,
Et ne se cherche jamais.

Sur la terre, dans le Ciel même,
Est-il d'autre bonheur que la tranquille paix
D'un cœur qui t'aime ?

Fin du troisieme Acte.

ACTE I V.

SCENE

D'u

PREMIERE.

SALOMITH,

LE CHŒUR.

SALOMITH.

'UN pas majestueux à côté de ma mere

Le jeune Éliacin s'avance avec mon frere.

Dans ces voiles, mes sœurs, que portent-ils tous deux? Quel est ce glaive enfin qui marche devant eux ?

SCENE I I.

JOAS, JOSABET, ZACHARIE, UN LÉVITE, SA

MON

LOMITH, LE CHŒUR.

JO SABET, à Zacharie.

ON fils, avec respect posez sur cette table De notre sainte loi le livre redoutable....

(A Joas.)

Et vous aussi, posez, aimable Éliacin,

Cet auguste bandeau près du livre divin....

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