" DIRECTEUR DE "L'ÉDUCATIONAL INSTITUTE DE LONDRES; CHEVALIER DE LA SEVENTH EDITION. LIBRAIRIE HACHETTE ET Cie LONDON: 18, KING WILLIAM STREET, CHARING CROSS, W.C. LES FEMMES SAVANTES. INTRODUCTION. MOLIÈRE avait porté un coup terrible au langage affecté dans les Précieuses ridicules. A ce travers en succéda un autre, non moins digne de sa verve comique. Le jargon de roman fit place au jargon scientifique. Depuis les travaux de Descartes, de Gassendi et de Pascal, qui avaient mis les sciences à la mode, les femmes ne rêvèrent que mathématiques, astronomie, spéculations philosophiques. Elles traitaient de bas et d'ignoble tout ce qui était naturel et simple, et négligeaient le soin de leur maison, "Où l'on voyait aller tout sens dessus dessous." Cette prétention au savoir était bien peu propre à exciter le rire pendant cinq actes. Molière tira un parti merveilleux de ce fonds stérile, et il en fit une des comédies les plus amusantes et les plus parfaites qu'il y ait sur aucun théâtre. Il mit en scène trois pédantes d'un caractère différent. Armande, bel esprit solennel, ne conçoit pas qu'une femme puisse tolérer l'erreur si commune qu'on appelle mariage; elle ne saurait en entendre prononcer le nom sans un mal de cœur; elle détourne sa sœur de ce vulgaire dessein, qui lui paraît une pauvreté horrible. Bélise, folle romanesque, s'imagine que sa vue fait tourner la tête à tous les hommes; elle veut bien souffrir les hommages muets de tous ses prétendus adorateurs ; "Mais si la bouche vient à s'en vouloir mêler, |