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dans les Hien ou petites Villes de Quei yven, de Fou-Kiang, de Si-ho, co de Li, qui font de la dépendance de Lin-tchao, & de Kong- tchang fou, toutes les murailles furent renverfees. A Yong-ning-tchin les montagnes du Nord furent jettées au midi, bien qu'il y eut entre deux une étendue de plus de deux lieuës : ce gros Bourg fut tout a fait englouti, fans qu'il y foit refté aucun veftige de maisons, d'hommes, & d'animaux. Au Nord de la Ville de Tong-ouei, la terre s'ouvrit, les montagnes tomberent, & en tombant roulerent dans la Ville par le cofté du Nord & pafferent

de

vers le midi, de forte qu'en un clin d'ail laVille fut engloutie:la plaine s'enfla & s'éleva à la hauteur de plus de fix toifes les maisons les greniers publics, l'argent dù trefor, les prifons & les prifonniers tout fut enfeveli fous terre dix perfonnes à peine s'en put il fauver deux ou trois : de toute la famille du Gouverneur nommé Hoang, il échapa feul avec un de fes fils & un valet. A Thing ning tchin depuis trois beures du matin jufqu'à onze, la terre trembla, les édifices publics & les murs du cofté du Midi furent abbatus : le mont Outai tomba plus qu'à moitié vers Le midi, il y eut une infinité

d'hommes & d'animaux tuez ou blessez. Dans la fuite il y a toûjours eu quelques legers tremblemens qui ont continué jusqu'au neuvième de Juillet, où l'on efSuya une violente fecouffe qui renverfa les murs & les maifons de la Ville de Hoei-ning. Il est impoffible de compter nombre des morts & des bleffez. Enfin il n'y a prefque aucun endroit de cette Province qui n'ait reffenti les effets de ce furieux tremblement, & qui n'en ait efté. ébranlé.

le

Un autre événement vous touchera davantage, mes RR. PP. car il intereffe la Religion. Un Mandarin avoit entrepris.

de l'exterminer de la Chine: il prefenta pour cela une Requeste à l'Empereur pleine d'invectives de calomnies contre la loi fainte & contre ceux qui la prêchent. Il coloroit ce que la paffion lui faifoit inventer de plus atroce, du fpécieux prétexte de veiller à latranquillité de l'Empire, qui étoit fur le point, difoit-il, d'eftre attaqué au dedans &au dehors ; au dedans par les Miffionnaires & leurs difciples; Gaudehorspar les Européans qui font leur commerce à la Chine. On fut confterné quand on apprit que cette Requeste avoit efté prefentée à l'Empereur, queS.M. l'avoit donnée à examiner aux premiers Tribunaux peu affec

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tionnez au Chriftianisme. Comme elle fut en même-temps inferée dans l'a Gazete publique, par confequent répandue dans toutes les Provinces on avoit lieu de craindre une perfecution prefque générale.. C'est ce qui engagea les Miffionnaires à faire & à publier une Apologie dans laquelle on réfute les calomnies avancées dans la Requefte : c'eftoit l'unique moyen qu'on avoit de prévenir les mauvaises impreffions qu'elle eftoit capable de faire fur Pefprit des Mandarins des Provinces. Vous trouverez l'une & L'autre Piece dans la feconde lettre de ce Recueil.

On a appris depuis par des

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