Provinces du Kiam - fi, de Canton, & du Quam fi. Les deux premieres furent achevées au mois de Novembre de Pannée 1714. En même temps le P. Bonjour le P. Fridėli furent envoyez dans les Provinces du Su-chuen, de Yunnan, de Kouei-tcheou, & du Hou-quang, pour en dreffer les cartes, qui ont dû eftre faites dans le cours de l'année 1715. On ne peut difconvenir que cet ouvrage ne doive eftre d'une grande utilité pour la perfection des fciences, & fur tout de la Géographie. Mais on en retire ra encore un autre avantage: on: pourra avoir avec le temps une hiftoire naturelle de la Chine très - complette & trés- curieufe. Il y a eu un ordre de l'Empereur de communiquer aux Mif fionnaires occupez à dreffer les cartes des Provinces, certains livres particuliers qui fe confervent dans chaque Ville, & qui font entre les mains des feuls Mandarins Ils s'impriment dans leur Imprimerie fecrette, & ils ne fe trouvent point chez les Im primeurs publics. Ces livres font trés- anciens, réimprime lorfqu'on les ce qui arrive de temps en temps, on y ajoûte tout ce qui eft capable de les perfectionner. Ils contiennent d'abord une Topographie du territoire de ·la Ville qui n'eft pas fort exacte. On y trouve en fecond lieu ce que l'hiftoire naturelle du payis a de plus rare & de plus remarquable: cette partie y eft traittée avec une grande exactitude & avec beaucoup de fidelité. Enfin, on y a inferé certains exemples beroiques de vertu morale, par lefquels les Mandarins ou d'au tres habitans du lieu fe font fi gnalez en divers temps, & ont rendu leur nom recommandable à la pofterité. Si l'on a le loisir de travailler à cet ouvrage qui demande du temps de l'applica tion, on fera part au public de se qu'on y trouvera qui mérite que le plus fon attention. Ce qu'il y a eu de confolant pour les Miffionnaires dans une occu pation auffi pénible que celle de parcourir toutes les Provinces d'un fi vafte Empire, c'est quoutre la protection de l'Empereur leur travail procuroit aux Prédicateurs de l'Evangile, ils ont efté en eftat de rendre par eux-mêmes de grands fervices à la Religion. Comme ils eftoient reveftus du caractere d'Envoyez, de l'Empereur, ils eftoient bien reçus par tout, & favorablement écoutez des Mandarins. Il n'y a aujourd'hui aucune Ville ni aucun lieu tant foit peu confiderable de la Chine, où ils n'ayent pénétré. En plufieurs endroits ils ont fait reftituer aux Missionnaires des Eglifes qui avoient efté ufurpées par les Infideles, & confacrées à des ufages prophanes. Ils ont ménagé à d'autres de l'appui & de la protection pour faire leurs fonctions avec plus de liberté. Ils ont confolé, in ftruit, animé un grand nombre de Chreftiens abandonnez depuis ·long-temps, & deftituez de Par fteurs. Par tout ils ont fait rendre à la Religion & à fes Miniftres ·la réputation & le crédit qu'on avoit perdu dans ces malheureux temps de divifion & de trouble. L'Empereur tout occupé qu'il eft du gouvernement de fes vaftes |