Du reste, je ne peux rien donner de certain sur ce rosier ni sur la manière de le cultiver; les plus grands botanistes se taisent sur son compte, et ce qu'en disent l'auteur du dictionnaire des plantes, et Leméry, dans sa pharmacopée, n'est rien moins que très-clair. No. 38. Le rosier à feuilles de couleur glauque mérite d'être recherché des curieux: sa fleur est simple et petite, mais la -caractéristique de ses feuilles doit lui conserver une place dans les bosquets d'agrément. Il ne demande presque aucune culture, et l'on pourrait le planter avec profusion sur quelques routes agrestes qui conduiraient à un temple consacré à une divinité maritime. No. 39. Le rosier à tige en zig-zag, d'une forme extrêmement singulière et bizarre, sans être d'un port très-agréable, serait fort bien placé à l'entrée d'une allée tortueuse, ou même dans un laby rinthe: il donnerait d'avance une idée des détours sinueux où l'on va s'engager. Manière de greffer les Rosiers à œil poussant, ou à œil dormant. GREFFER, REFFER, c'est insérer une partie d'une plante dans une autre. Les anciens appellaient troculation la manière de greffer en écusson, ou a œil dormant, et ils l'exprimaint par ces deux mots: inserere oculos. La greffe en écusson, aussi appelée en langue, sert à greffer les sujets faibles comme les rosiers; c'est même celle que les jardiniers employent le plus généralement pour les arbres dont la tige est encore peu forte. La greffe à œil poussant est la même que celle à œil dormant, la seule différence reçue, c'est que la première se fait au mois de prairial, et qu'on coupe la tige du sauvageon à quatre doigts au-dessus de la greffe, aussitôt que l'on a posé l'écusson; tandis que la seconde se fait aux mois de messidor, thermidor et fructidor, et qu'il faut attendre germinal de l'année suivante, pour couper la tige à quatre doigts pareillement audessus de la greffe. Pour greffer un rosier en écusson, il faut couper sur le rosier que l'on veut multiplier, un jet de l'année dernière, où il se trouve des bourgeons: on en ôte toutes les feuilles; l'on n'a besoin que d'un œil à chaque greffe, ce qui donne la facilité d'en prendre plusieurs sur une même branche; ensuite on donne avec le greffoir, dans l'écorce qui environne l'œil, trois coups de couteau en forme de triangle, dans le milieu duquel est ménagé l'œil. Cet écusson doit avoir la figure d'un V. étant détaché de sa branche avec le germe, et le dedans étant bien net et luisant, on le portera à la bouche après l'on fera avec le greffoir une incision en travers dans un endroit assez uni du rosier commun, et une autre en longueur, d'environ un pouce, ce qui fera la figure d'un T. Il faut que la main du jardinier soit adroite, afin qu'en faisant cette incision, il ne coupe que la seule écorce du sujet sur lequel on ente, sans enfoncer dans le bois; car si le bois était un peu égratigné, il courrerait le risque de ne pas répondre. Ces deux incisions étant faites, on ouvrira avec le coin du manche du greffoir et on levera peu-à-peu l'écorce de part et d'autre, au - dessous de la ligne transversante du T: ensuite on prendra, avec la main gauche, l'écusson qu'on tient à la bouche; et, de la main droite, on introduira, avec le coin du manche du greffoir, l'écusson entre le bois et l'écorce, jusqu'à ce que la tête de l'écusson joigne la ligne qui traverse le haut du T'; l'écusson posé, on le liera avec de la filasse. Nous croyons devoir observer que, malgré que ce soit l'usage de détacher le bois qui reste fixé au bouton, après qu'on l'a enlevé de la branche, cependant dans plusieurs espèces d'arbres délicats, comme le rosier, il est bon d'en laisser un peu, sans quoi la greffe est exposée à ne pas réussir. Nota. On doit savoir qu'en le greffant, le même rosier peut porter cinq ou six sortes de roses d'espèces différentes, comme des roses simples, des doubles, des cramoisies, des blanches, des panachées, des jaunes, etc. (Pluche, Spect. de la nat. Le livre de cultura florum, d'Orbessan.) SECRETS concernant la culture des rosiers, extrait de divers auteurs. Le sang des animaux, si l'on excepte celui du bouc, est excellent pour faciliter la fécondité des rosiers. Si à ce sang on mêle sur - tout des cendres des autres plantes, et du nitre, on aura des roses |