1. Rosa centifolia, No. 18. La rose à cent feuilles, ou de Hollande, est plus astringente que la rose de Damas et la glauque; elle est bonne pour le cours de ventre. Elle fortifie l'estomac, empêche le vomissement, appaise la toux en prévenant la fluxion du rhume; on l'emploie sur-tout avec utilité dans la consomption, les fleurs-blanches, et dans les diarrhées pour cause de relâchement. Les sommets des étamines, que l'on appelle anthères, ont une vertu cordiale. Ses préparations sont : L'eau simple de roses. Le sirop de roses sèches. Diepnosophistes, que l'odeur des roses était un puissant remède coutre les pesanteurs de la tête; que les buveurs s'en servaient pour empêcher les fumées du vin d'offusquer leur raison. Le miel rosat. L'huile de roses. L'onguent rosat. La teinture de roses. La species aromaticum rosatum. Mill. On emploie ces roses, dit Dale, dans les cours de ventre et les fièvres, pour appaiser la soif, et faire renaître l'appétit. Appliquées extérieurement, elles sont utiles pour le vomissement, le mal de tête, l'insomnie, les douleurs d'oreille, des gencives, et du fondement; pour les ulcères de la bouche, de la gorge, et des yeux. On met les anthères desséchés dans les dentifrices pour resserrer les gencives. L'eau que l'on tire des roses par 'distillation contient une huile qui la rend extrêmement amie de la nature, et d'une efficacité admirable pour appaisser les douleurs et les inflammations dans toutes les maladies chaudes. La conserve de roses possède une vertu cordiale et astrin gente, fort salutaire aux phthisiques et aux hectiques. (Hoff. de praest. remed. domest.) 2. Rosa canina, N°, 22. Les fleurs du rosier sauvage passent pour plus astringentes que celles du rosier des jardins; elles sont aussi purgatives. On s'en sert communément dans les cours de ventre, pour modérer l'ardeur de la bile, pour adoucir l'âcreté de l'urine, contre les faiblesses d'estomac, les indigestions, dans la dyssurie et la strangurie, le crachement de sang, le scorbut, le flux immodéré des règles. La conserve de cynorrhodon, est aussi très-utile dans le flux hépatique: on la donne depuis deux gros, jusqu'à demionce. Les semences séparées de la chair du fruit dont on fait la conserve, sont plus apéritives; elles passent pour merveilleuses dans la gravelle et la pierre, prise en émulsion à la dose de deux gros sur une chopine de liqueur appropriée, ou à un gros, en poudre, dans un verre de vin blanc. Ehrenfridus hagendornius a écrit un traité entier sur cette plante, imprimé à Gênes en 1679, sous le nom de Cynes-Batologia; et il assure avoir guéri deux hydropiques désespérés, par un long usage d'une tisanne faite avec les fruits entiers du rosier sauvage. On vante la racine du rosier canin, comme un remède spécifique contre l'hydrophobie, maladie occasionnée par la morsure d'un chien enragé. C'est l'avis de Tragus, de Cesalpin et de Pline. Il est certain qu'elle entre dans le fameux remède contre la rage, du chevalier Digby. Nous en donnerons plus bas la recette. Quelques auteurs attribuent cette vertu à l'écorce moyenne de cet arbrisseau, et M. Lister, à l'éponge, ou tubercule appelée bédégar. Cette éponge est plus detersive en décoction qu'astringente, et l'on peut l'employer en gargarisme pour les ulcères de la gorge. Le bédégar, selon Surnest, est bon pour calmer les douleurs de tête. Quelques auteurs prétendent que cette éponge a une vertu somnifere; Tragus, Simon Paoli, Schwenfeld et Surnest nous l'assurent; Offman prétend qu'elle est utile pour calmer la frénésie. La cendre de cette éponge, mêlée avec celle de l'espèce commune, est, disent plusieurs, très-propre pour résoudre les écrouelles. Cette même éponge en poudre, infusée dans un verre de vin, du soir au matin, passée ensuite et prise à jeun, est regardée comme un bon remède dans la dyssenterie. On purge le lendemain avec la rhubarbe. Zwelser et Sérapion, dans leur pratique, assurent que les petits vers qu'on trouve, pendant l'automne et dans l'hiver, dans le bédégar, sont un remède très-bon contre l'épilepsie. La seule préparation officinale que l'on tire de ce rosier, est la conserve de roses sèches, dont nous avons |