On peut faire également, avec les feuilles ou pétales de la rose incarnate, le miel rosat, l'onguent rosat, et l'huile rosat. Il y a des auteurs qui, pour les ma ladies des yeux, préfèrent l'eau distilléę des roses blanches; et Muller en fait grand cas dans les fleurs blanches. Les dames de Provence usent avec succès, dans les vapeurs, d'une potion faite avec trois onces d'eau rose, et autant d'eau de fleur d'orange, échauffées sur un feu doux, pour y faire fondre un morceau de sucre. Quelques auteurs, et notamment Dale, regardent cette rose comme une variété des roses musquées, vu son odeur de musc; cependant elle est rose, tandis que les autres sont blanches. 7. Rosa semper virens, No. 11. P ont à-peu-près les mêmes vertus, ou, pour mieux dire, sont également drastiques. Comme on n'en fait que très-peu d'usage en médecine, nous les avons gardées pour en parler en dernier. Cependant, malgré qu'elles purgent avec beaucoup de violence, quelques personnes s'en servent: deux pincées de pétales de roses musquées, infusées dans un bouillon de veau, font autant que la plus forte médecine. Amatus Lusitanus assure qu'une dame Romaine qui se purgea avec ces fleurs, faillit d'en mourir. Deux ou trois pincées de ces roses suffisent au plus vigoureux paysan. Il y en a qui, pour modérer l'action du remède, le font infuser dans le lait. Quelque chose qu'il en soit, nous invitons toujours à être trèscirconspect sur l'usage de ces roses. Remèdes simples et composés dont la Rose est la base. : Eau simple de Roses. (1) L'EAU de roses s'obtient par la distillation des pétales privés de leurs onglets. La distillation est une opération au moyen de laquelle on sépare, à l'aide du calorique, les substances volatiles d'avec les fixes, ou une évaporation que l'on fait dans des vaisseaux appropriés, afin de recueillir et conserver à part les substances que le feu fait évaporer. J (1) Du temps de Philippe Lebel, l'eau rose, dont on fait aujourd'hui si peu de cas, entrait dans les provisions de la cour: elle était regardée comme une eau cordiale, mêlée sans doute à d'autres fleurs, ou à quelques plantes aromatiques. Elle servait, ainsi qu'au temps de Charlemagne et de l'empereur Alexis, pour prévenir les défaillances. (Hist. de la Med. par Frein. Dissertation de M. Cocchi, sur un manuscrit ancien, qui servait de tablettes, ou de journal.) On compte deux manières de distiller, (on en comptait même trois autrefois,) per ascensum, et per descensum. La distillation per ascensum, est celle que l'on fait dans des alambics ordinaires : le feu est placé sous le vaisseau qui contient la matière qu'on soumet à la distillation. La chaleur fait élever au haut du vaisseau les vapeurs; elles se condensent en liqueur dans le chapiteau : cette liqueur coule par un tuyau qu'on a pratiqué à un des côtés du chapiteau. La distillation qu'on nomme per descensum, est lorsqu'on met le feu audessus de la matière qu'on veut distiller: les vapeurs qui se dégagent des corps, ne pouvant s'élever comme dans la distillation ordinaire, sont forcées de se précipiter dans le vaisseau inférieur que l'on a placé à ce dessein. Pour faire l'eau de roses, on se sert généralement de la manière de distiller per ascensum. (1) (1) Les anciens se servaient des roses pour em Conserve de roses. UNE conserve est un remède de consistance de pulpė, ou un électuaire préparé avec les fleurs, les feuilles, les jets, rarement les racines, et encore plus rarement les pulpes des fruits. Les conserves ont été imaginées afin de cónserver la vertu des substances. Il y a deux espèces de conserves : la molle et la solide: cette dernière porte les noms de pastilles, de tablettes, etc. Roses séchées et pulvérisées, • 2 onces. 8 onces. 1 liv.. On met dans un vaisseau convenable la poudre de roses, on la délaye avec l'eau rose, on laisse macérer ce mélange à froid pendant cinq ou six heures; il prend la consistance d'une pulpe : alors on fait cuire le sucre à la plume, on ace 19 baumer les corps. Nous voyons, dans l'Illiade, Vénus embaumer elle-même le corps d'Hector avec un parfum mêlé de rosés. |