Images de page
PDF
ePub

CHAPITRE PREMIER.

De la Rose, de ses espèces, de ses variétés ; rapprochement de sa synonimie.

DE LA ROSE.

TOURNEFORT, place la rose dans la huitième section de la vingt-unième classe des arbres et arbrisseaux à fleurs en rose, dont le calice devient un fruit à pepin, et il l'appèle rosa. Linné conserve la même dénomination, et la classe dans l'icosandrie polyginie, c'est-à

dire parmi les fleurs dont les étamines nombreuses sont adhérentes au calice, et qui ont également un grand nombre de pistils.

Il est bon de savoir que, dans le systême sexuel de Linné, les étamines sont les portées mâles, et les pistils les portées femelles; que l'on appèle hermaphrodites les fleurs qui réunissent les deux sexes , comme la rose. Je dois dire également qu'en botanique on ne connaît que les fleurs simples, parce que les fleurs doubles n'étant que le résultat de la culture, y sont appelées des monstres, (1) mais ces monstres-là

(1) Ces fleurs doubles qu'on admire dans les parterres, sont des monstres dépourvus de la qualité de produire leurs semblables, dont la nature a doué tous les êtres organisés.

(J. J. ROUSSEAU, Elém. de Botanique.) (Vide etiam Linn. Amænitates Acad. t. 1 p. 379-380.)

Si quando apparet in hortis

Luxurie petalorum, et odoro insignis amictu,

sont si jolis que nous en ferons plusieurs espèces, à l'imitation des Miller et des Rozier.

Le calice de la rose est formé par une feuille divisée au sommet en cinq parties, mais le bas est charnu, globuleux et en forme de cloche : les segmens sont en forme de lame; deux ont alternativement des appendices sur leurs côtés, deux autres sont nus aussi alternativement, et le cinquième a aussi souvent une appendice dont il est pourtant quelquefois dépourvu. (1) La corolle est composée de cinq pétales ovales en forme de cœur, et insérés

Quemneque fæmineismaribusque,nec hermaphroditis
Annumerare queas florem, de gente spadonum est,
Vel monstrum infelix, naturae devius error,
Malvarum sæpè est, sæpè est fortuna rosarum;
Nam dùm omnes rapiunt petala insidiantia succos,
Stamina degenerant formas oblita priores.

(Connubia florum.)

(1) Quinque sumus fratres, unus barbatus et alter, Imberbesque duo, sum semi-barbis ego.

1 d

dans le calice: le pétr'e qui est la partie colorée de la fleur, se divise en lame qui est l'épanouissement de sa partie supérieure, et en onglet, nom que porte sa partie inférieure et celle par laquelle il tient au calice. Cette fleur a un grand nombre d'étamines courtes, capillaires, insérées dans le cou du calice, et terminées par un'anthères à trois angles; elle a plusieurs germes placés au fond du calice, dont chacun soutient un style court, velu et fixé à *côté du germe, et couronnés tous par des stigmates obtus. La base charnue du calice est changée par la suite en un fruit coloré, persistant en forme de toupie, couronné, et dans lequel sont contenues des semences oblongues, velues et fixées à chaque côté du calice. Les tiges sont ordinairement garnies d'aiguillons, et les feuilles sont ailées avec une foliole impaire.

DES

:

« PrécédentContinuer »