immortelle de Bacchus, l'arrosèrent de nectar, et aussitôt cette plante agréable s'éleva majestueusement sur sa tige épi neuse. (ANACREON.) BELLE ELLE rose Que j'arrose, Tes charmes naissans Sont l'honneur du printemps, Mais son teint plus frais Efface tes attraits. Il faut avant que je te ceuille, Que j'arrose Si c'est ton destin D'approcher de son sein; Aussi te touche Donne-lui pour moi S J Pour Colette que j'adore, Regeis encore ce soupir Pour te hater d'éclore, Que ta jeune fleur En sente l'ardeur Et songe à mon bonheur. T ENDRE fruit des pleurs de l'Aurore, Toi dont Zéphire va jouir, Reine de l'empire de Flore, : Que dis-je, hélas! crains de paraître, Thémire est une fleur nouvelle Quitte cette tige épineuse, } : Vas, meurs sur le sein de Thémire; Suis la main qui va te conduire Mais si quelqu'autre main s'avance, Tu vivras plus d'un jour peut-être Sur l'autel que tu dois parer : Fais lui sentir par mes alarmes (LE GENTIL BERNARD.) EPIGRAMME 14. SI I tu t'énorgueillis de ta beauté, con*sidère avec quel éclat passager la rose fleurit. Elle se fane dans un instant, et soudain elle est confondue avec les choses les plus viles. Les fleurs et la beauté ont la même durée; le temps envieux les flétrit également. (ANTHOLOGIE.) EPIGRAMME 15. Je t'envoie, charmante Rodocle, une couronne de fleurs brillantes que j'ai cueillies moi-même. Elle est composée du mélange agréable de jeunes boutons de roses, de lis, d'anémones fraîches, de tendres narcisses, de douces violettes. Ne sois point orgueilleuse, lorsque tes cheveux seront ornés de cette couronne : car, la beauté, telle qu'une fleur printanière, brille, se fane et se ternit soudain. (ANTHOLOGIE.) LEST Es roses nouvelles Pour paraître belles (DANCHET.) 1 U T flos in septis secretus nascitur hortis, Ignotus pecori, nullo contusus aratro, Quem mulcent auræ, firmat sol, educat imber, Multi illum pueri, multæ optavere puellæ ; Idem quom tenui carptus defloruit ungui, Nulli illum pueri, nullæ optavere puellæ. Sic virgo, dum innupta manet, dum cara suis est, Quom castum amisit polluto corpore florem, Nec pueris jucunda manet, nec cara puellis. (CATULLI Epithal. Manlii et Juniæ.) ! Traduction des vers latins ci-dessus. Une rose solitaire, épanouie à l'écart, ignorée des troupeaux, respectée du soc, caressée du zéphyr, vivifiée par le soleil, abreuvée de rosée, excite les desirs des |