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immortelle de Bacchus, l'arrosèrent de

nectar, et aussitôt cette plante agréable s'éleva majestueusement sur sa tige épi

neuse.

(ANACREON.)

BELLE

ELLE rose

Que j'arrose,

Tes charmes naissans

Sont l'honneur du printemps,
Tu vas plaire
A ma bergère;

Mais son teint plus frais

Efface tes attraits.

Il faut avant que je te ceuille,
Que je t'anime d'un baiser,
Directement sur cette feuille
Mes lèvres vont le déposer.
Belle rose

Que j'arrose

Si c'est ton destin

D'approcher de son sein;
Si sa bouche

Aussi te touche

Donne-lui pour moi
Ce gage de ma foi.

S

J

Pour Colette que j'adore,
Joli bouton tu vas t'ouvrir;

Regeis encore ce soupir

Pour te hater d'éclore,
Mais conserves-en la flamme.

Que ta jeune fleur
Se penche sur son cœur,
Que Colette au fond de l'ame

En sente l'ardeur

Et songe à mon bonheur.

T

ENDRE fruit des pleurs de l'Aurore,

Toi dont Zéphire va jouir,

Reine de l'empire de Flore,
Hâte-toi de t'épanouir.

:

Que dis-je, hélas! crains de paraître,
Diffère un moment de t'ouvrir:
L'instant qui doit te faire naître
Est celui qui doit te flétrir.

Thémire est une fleur nouvelle
Qui subira la même loi:
Rose tu dois briller comme elle;
Elle doit passer comme toi.

Quitte cette tige épineuse,
Prête-lui tes vives couleurs;
Tu dois être la plus heureuse
Comme la plus belle des fleurs.

}

:

Vas, meurs sur le sein de Thémire;
Qu'il soit ton trône et ton tombeau:
Jaloux de ton sort, je n'aspire
Qu'au bonheur d'un trépas si beau.

Suis la main qui va te conduire
Du còté que tu dois pencher:
Éclate a nos yeux sans leur nuire,
Pare son sein sans le cacher.

Mais si quelqu'autre main s'avance,
Si quelqu'amant est mon égal,
Emporte avec toi ma vengeance,
Garde une épine à mon rival.

Tu vivras plus d'un jour peut-être

Sur l'autel que tu dois parer :
Un soupir t'y fera renaître
Si Thémire peut soupirer.

Fais lui sentir par mes alarmes
Le prix du plus grand de ses biens;
En voyant expirer tes charmes
Qu'elle apprenne à jouir des siens.

(LE GENTIL BERNARD.)

EPIGRAMME 14.

SI I tu t'énorgueillis de ta beauté, con*sidère avec quel éclat passager la rose

fleurit. Elle se fane dans un instant, et soudain elle est confondue avec les choses les plus viles. Les fleurs et la beauté ont la même durée; le temps envieux les flétrit également.

(ANTHOLOGIE.)

EPIGRAMME 15.

Je t'envoie, charmante Rodocle, une couronne de fleurs brillantes que j'ai cueillies moi-même. Elle est composée du mélange agréable de jeunes boutons de roses, de lis, d'anémones fraîches, de tendres narcisses, de douces violettes. Ne sois point orgueilleuse, lorsque tes cheveux seront ornés de cette couronne : car, la beauté, telle qu'une fleur printanière, brille, se fane et se ternit soudain.

(ANTHOLOGIE.)

LEST

Es roses nouvelles

Pour paraître belles
N'ont dans leur printemps
Que quelques instants :
Pour plaire comme elles
L'amour n'a qu'un temps.

(DANCHET.)

1

U

T flos in septis secretus nascitur hortis, Ignotus pecori, nullo contusus aratro, Quem mulcent auræ, firmat sol, educat imber, Multi illum pueri, multæ optavere puellæ ; Idem quom tenui carptus defloruit ungui, Nulli illum pueri, nullæ optavere puellæ. Sic virgo, dum innupta manet, dum cara suis est, Quom castum amisit polluto corpore florem, Nec pueris jucunda manet, nec cara puellis.

(CATULLI Epithal. Manlii et Juniæ.)

!

Traduction des vers latins ci-dessus.

Une rose solitaire, épanouie à l'écart, ignorée des troupeaux, respectée du soc, caressée du zéphyr, vivifiée par le soleil, abreuvée de rosée, excite les desirs des

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