la découverte de l'Amérique, des instruments, attributs, etc., etc.; dans la partie principale, à droite, la figure de l'Art: à gauche, en pendant, la figure de la Science ; au dessus, en trophées suspendus, les attributs des arts et des sciences; au milieu, l'invention de l'imprimerie, Louis XI recevant les premiers livres imprimés par Conrard, Hanneguin et Pierre Schaffer de Mayence; des personnages historiques, Juvénal des Ursins, le cardinal la Balue assistent à cette réception; au dessous, les armoiries des trois villes qui se disputent l'honneur de l'invention, Strasbourg, Mayence et Venise; à gauche, les fayences de Lucca della Robia, les émaux de Limoges, les verres de Venise; à droite, en pendant, l'invention des nielles et de la gravure; au milieu, la découverte de la peinture à à l'huile; sur les côtés, les châteaux remarquables par leur architecture construits à cette époque, les châteaux de Gaillon, d'Ecouen, etc., etc.; au milieu, en cul de lampe, le génie de l'histoire enregistre toutes ces découvertes. Une partie de la grande fenêtre du portail de l'église d'Eu, une autre fenêtre pour la chapelle de Trianon méritent tout le succès qu'elles ont obtenu. Il est à regretter pourtant que dans le vitrail de l'église d'Eu des bandes de fer très larges qui lient indispensablement les meneaux en pierre dans la partie supérieure des ogives, aient forcé de faire les figures plus courtes qu'il ne l'aurait fallu, afin de placer les têtes au dessous de ces bandes. C'est à M. Robert qu'est due la direction industrielle de ces vitraux, c'est-à-dire le choix des verres blancs et colorés, les plus propres à la peinture, la fabrication de toutes les couleurs que l'on nomme d'apprêts et d'application, et leur cuisson. Dépourvus que nous sommes de la connaissance prati que des choses, c'eut été pour nous une entreprise téméraire d'essayer cet exposé, si notre but avait été autre que d'indiquer, outre l'époque de la naissance, de la prospérité et de la décadence de la peinture sur verre, le mouvement dont l'impulsion s'est fait sentir simultanément partout. Nous avons commencé l'esquisse, nous laissons à de plus habiles le soin de l'achever. JANE DUBUISSON. Ce ne sera pas sortir de notre sujet que de dire deux mots des produits de la verrerie du baron de Klinglin, à Plaine-de-Walch. Plusieurs pièces de gobeletterie, exposées cette année, peintes et cuites avec les couleurs vitrifiables de M. Robert; d'autres d'après le procédé appelé des verres doubles, c'est-à-dire des verres à deux couleurs, l'une blanche, l'autre colorée dans la masse, peuvent rivaliser avec les meilleures productions des verreries d'Allemagne et de Bohême. ÉLOGE HISTORIQUE DE C.-B.-G. MALÉCHARD, CHEF D'ESCADRon d'artillerIE. Que le guerrier d'un grade éminent, investi d'un commandement supérieur, et conduisant de nombreuses légions à la victoire, tombe frappé d'un plomb mortel, le bruit de sa chûte a un rapide et long retentissement, la nouvelle s'en répand au loin, et bientôt toutes les bouches sont unanimes à célébrer l'habileté, la prudence et la valeur du grand capitaine, à redire les regrets que sa perte cause à la patrie. L'église déploie toutes ses pompes dans la cérémonie funèbre qui lui est consacrée ; ses dépouilles mortelles sont transportées en triomphe dans le temple érigé aux grands hommes; et la voûte des Académies répète les accents des orateurs appelés à raconter sa vie, à énumérer ses éclatants services, à perpétuer enfin sa renommée. Mais que le plomb meurtrier enlève à l'armée et au pays des officiers qui, tout en exerçant un commandement spécial, reçoivent des ordres pour les transmettre à leur tour, les bouches de la re En consacrant de courts instants de loisir à raconter la vie du commandant Maléchard, j'ai eu l'intention d'honorer la mémoire d'un Lyonnais recommandable sous tous les rapports. En publiant cet éloge, j'ai voulu faire connaître, dans un écrit historique et littéraire à la fois, quelques faits particuliers et encore peu connus d'une mémorable campagne. En signalant enfin une partie des richesses dont abonde une contrée nouvelle pour nous, mon but a été de donner une idée des avantages sans nombre qu'assureraient aux sciences la possession et l'étude de ce pays. Si la plupart des faits que je mentionne ne se sont point passés sous mes yeux, mon récit n'en mérite pas moins de confiance. Ce que je n'ai pas vu, nommée restent muettes pour eux; leurs hauts faits demeurent ignorés de tous, sauf du petit nombre de braves qui en ont été les témoins, leur corps est abandonné, presque sans sépulture, sur la terre étrangère, qu'ils ont arrosée de leur sang; et les regrets qu'excite leur glorieux trépas sortent à peine de la famille par qui leur perte est déplorée!... Loin de moi, dans ce rapprochement, la pensée de déverser aucun blâme sur les légitimes hommages rendus, à tant de titres, au génie et au courage de ces hommes qui doivent leur haute position à l'élévation de la naissance, comme à celle du mérite et du savoir! à ces illustres généraux dont s'enorgueillit la France, et à la mémoire desquels elle ne saurait donner trop de larmes! Mais lorsque ces héros sont moissonnés sur le champ de bataille par le fer et le feu, ou dans les camps par les épidémies, peut-être encore plus meurtrières, me sera-t-il permis de regretter que leur souvenir soit si cruellement délaissé. Ils sont tombés comme les feuilles au premier vent d'automne, et comme elles, leur chûte n'a été accompagnée d'aucun bruit!.. Eux aussi pourtant ont payé la victoire de leur vie, et d'une vie d'autant plus précieuse, que la nature semblait la leur promettre plus longue; eux aussi pourtant ont bien mérité de la patrie! Ce sang qu'ils ont versé pour elle, c'était le plus pur de son sang; cet avenir qui s'ouvrait devant eux riche et brillant était son espérance et peut-être sa gloire!... et qu'obtiennent leurs mânes pour prix de tant de sacrifices?... la douleur de quelques amis, le désespoir d'une famille, d'une mère, qui n'avait peut-être que son fils pour protec. teur et pour soutien, et qui n'a pas même la triste consolation de pouvoir pleurer sur son tombeau !... mais de reconnaissance publique et de récompense nationale.... aucune! la loi même, qui charge l'Etat de pourvoir aux besoins des enfants dont le père est mort dans les combats, ne lui impose aucune obligation lorsque c'est le fils qui est ravi ainsi à sa malheureuse mère!..... et devant cette fatale contradiction de la loi, vient échouer le bon vouloir paralysé des je l'ai puisé à des sources certaines : les lettres de Maléchard, les documents officiels et les renseignements verbaux ou écrits qu'out bien voulu me procurer des officiers, des généraux même, témoins de tout ce qui s'est passé sur cette terre d'Afrique. De semblables témoignages sont des autorités, et méritent une foi entière. hommes du pouvoir, qui, s'ils font quelque bien en pareille occurrence, ne le font, pour ainsi dire, qu'en secret, dans la crainte d'établir des précédents onéreux au trésor. Parmi les officiers dont, après l'action, on se borne à constater froidement la perte, afin de procéder plus froidement encore à leur remplacement; car, véritable pépinière de héros, la France en enfante toujours plus que la mort ne peut en décimer; parmi eux, disje, il en est qui ont déjà révélé toutes les qualités de l'homme de guerre, et qui se sont trouvés, par le hasard des circonstances, dans la position d'exercer une grande influence sur le sort des batailles. Tel fut, entre autres, Charles-Bernardin-Gabriel Maléchard, que, dans le mémorable siége de Constantine, son mérite avait placé fort au-dessus de son grade, et dont la destinée n'eut pas tardé à devenir des plus brillantes, si, quand sa quarante-cinquième année venait à peine de s'accomplir, une mort aussi cruelle que prématurée ne fût venue l'enlever à sa mère, à ses amis et à la France. PREMIÈRE PARTIE. Né à Sainte-Foy-lès-Lyon, le 24 octobre 1792; issu d'une famille consulaire qui tenait un rang honorable, mais que la fortune a long-temps traitée avec rigueur, doué par la nature des plus favorables dispositions, et élevé par les soins de son oncle, M. DervilleMaléchard, préfet distingué sous l'Empire, le jeune Charles dut le premier développement de ses heureuses qualités aux bons exemples qui l'entourèrent durant cette éducation primitive, sur laquelle se fonde toute une vie. Sensible et bon, vif et prompt dans ses réparties, ferme et résolu dans ses petits projets, et cependant réfléchi, il se préparait aux études de collége, tout en se livrant en liberté aux jeux habituels de l'enfance dans une de ces campagnes (à Souzy) dont les sites pittoresques font du Lyonnais l'un des plus agréables pays de France. C'est ainsi que son intelligence se développait en même temps que son corps, sous un ciel pur, au milieu des joies et des exercices du jeune âge et sous les yeux de ses parents, charmés de découvrir en lui le germe de ces qualités solides et précieuses par lesquelles il devait plus tard se distinguer. |