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LYON ANCIEN ET MODERNE, histoire des Monuments, par les collaborateurs de la Revue du Lyonnais, sous la direction de L. Boitel, avec des vignettes sur bois et des gavures à l'eau forte par H. Leymarie (1).

Les quatre premières livraisons de cet ouvrage sont en vente. La Revue du Lyonnais ne peut, dans sa position, que mentionner les articles qui ouvrent ce volume.

Dans une introduction rapide et colorée, M. H. Leymarie, tout en exposant le plan du livre, venge notre ville de tous les dédains et de toutes les attaques dont elle a été l'objet de la part des tourristes de la capitale.

L'abbaye et l'église d'Ainay, par M. Fleury La Serve, nous initie à l'histoire des premiers siècles de notre ville, et nous amène jusqu'à nos jours par une chaîne non interrompue de vicissitudes et de prospérités. Au paganisme succède le christianisme. Le temple d'Auguste et de Rome fait place à la crypte de sainte Blandine. La victime triomphe sur l'autel du sacrificateur idolâtre. Le sanctuaire modeste et obseur d'abord, remplace la crypte; le sanctuaire s'agrandit peu à peu, l'église élève son clocher et l'abbaye étale aux alentours son fastueux claustral. L'église et le monastère se relèvent toujours plus riches et plus splendides après chacune des dévastations faites par les barbares.

89 disperse les abbés, renverse le cloître, et des jours de calme et de paix nous rendent l'église paroissiale, mutilée par les hommes plus encore que par le temps. M. Leymarie a complété le travail historique de M. Fleury La Serve, en jetant un coup-d'œil d'artiste sur les différents âges de ce monument. Mile Dubuisson a rempli cette double tâche pour l'abbaye StPierre. La vię intérieure du cloître et les faits les plus remar

(1) En vente chez L. Boitel, et chez les principaux libraires. Prix: 1 fr. la livraison. Chaque livraison se compose de deux feuilles de texte avec dessins sur bois ou sur cuivre.

Il y aura vingt-cinq exemplaires de choix sur papier vélin collé, avec gravures sur papier de chine. Prix: 2 fr.

quables qui y ont pris naissance ont été fidèlement reproduits. L'Antiquaille a trouvé, pour sa partie historique, un narrateur dans M. Pommet. M. L. Boitel, après avoir dit la fondation de l'ancien et du nouveau pont d'Ainay, déroule rapidement les tableaux du panorama varié que présente la cité vue de ce point.

Tels sont les matériaux de ces premiers cahiers. Cinq gravures à l'eau forte accompagnent le texte, dans lequel se trouvent plusieurs dessins sur bois, lettres ornées, têtes de pages, culs-de-lampes. L'histoire des monuments formera 24 à 50 livraisons (2 volumes),

La de livraison paraîtra le 10 novembre.

COMPOSITION DE LA FACULTÉ DES LETTRES A LYON.

Voici, d'après un arrêté de M. le Ministre de l'Instruction publique, en date du 18 septembre 1838, la composition de la Faculté des Lettres de l'Académie de Lyon.

M. Noirot, professeur de philosophie au collège royal de Lyon, est chargé des fonctions de professeur de philosophie à la faculté. - M. Demons, docteur ès-lettres, professeur de rhétorique au collège royal de Grenoble, est nommé professeur de littérature ancienne. M. Reynaud, professeur de rhétorique au collége royal de Marseille, occupera la chaire de littérature française. - M. François, professeur d'histoire au collége royal de Strasbourg, enseignera l'histoire de France. - M. Edgar-Quinet professera la littérature étrangère.

Par arrêté, en date du même jour, M. Reynaud, chargé du cours de littérature française est, en même temps, chargé des fonctions de doyen en la dite faculté.

Une note, égarée à l'imprimerie, annonçait que l'analyse d'un manuscrit de l'abbé Pernetti, qui se trouve dans notre dernier cahier, est emprunté aux Archives du Rhône, t. VI, p. 210. Le travail est de M. Breghot du Lut. Nous lui devons encore l'article sur Bougerol qui paraîtra, avec quelques changements très légers, dans l'une des prochaines livraisons de la Revue.

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Je ne crois point ton art, vile Bohémienne,

« Mon fils ne mourra point comme tu l'as prédit;

« Je veille sur ses jours, sa mort serait la mienne....

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« Mon fils ne verrait point une autre année éclore!...

« Celle-ci va finir, mais un jour reste encore;

« Ah! malgré ma raison je cède à mon effroi!

« Tout me rassure en vain, la crainte est la plus forte;

" Pendant ce jour fatal, il ne faut pas qu'il sorte;

« Henri, mon cher Henri, demeure près de moi !

« Au milieu des forêts la chasse en vain l'appelle;

« Ses amis sont partis... le ciel est orageux !

« Il apaise, en restant, ma crainte maternelle...

« La chasse a des périls que n'ont pas d'autres jeux.

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C'est une pauvre femme... O ciel ! qu'on la renvoie,

C'est la Bohémienne, ah! ne l'appelez pas!

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Ses oracles menteurs troubleraient votre joie,

" Loin de vous, mes enfants, qu'elle porte ses pas !

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Le jour touche à sa fin; quel jeu peut vous distraire ?

" A de vaines frayeurs je voudrais me soustraire,

« Et, malgré ma raison, je cède à mon effroi...

« La main chaude est le jeu qui leur plaît davantage,

« Henri, sur mes genoux viens cacher ton visage

« Ainsi placé, mon fils sera plus près de moi !

Plus d'une jeune fille effleure avec malice
La main que lui présente un pauvre pénitent;
Pour la seconde fois un heureux artifice
Le force à retourner au poste qui l'attend;
Souriant aux éclats d'une gaîté folâtre,
Heureuse de presser le fils qu'elle idolâtre,
La mère voit enfin se calmer son effroi.
Elle aime de son fils la feinte maladresse,
Et dit quand de nouveau devant elle il se baisse :
« Ainsi placé, mon fils est bien plus près de moi.

Mais des chasseurs joyeux la joie se fait entendre....
Du bout de son fusil, l'un d'eux touche, en entrant,
La main que, sans le voir, Henri semblait lui tendre...
Sa mère, à cet aspect, pousse un cri déchirant!

Le coup part, et Henri, sous l'arme meurtrière

Ne s'est point relevé pour rassurer sa mère...
Ah! pour elle, il n'est plus de douleur ni d'effroi !
Car elle presse encore sa main... sa main sanglante,
Et répète ces mots d'une voix expirante :

« Ainsi placé, mon fils sera plus près de moi! »

Florimond LEVOL.

La

GRANDE CHARTREUSE.

AM. ET мте в.

O du Grésivaudan riche et molle vallée !
Grottes de Sassenage, aux murmures si doux !
Alpes au front neigeux, lacs à face étoilée,
Votre chaste beauté s'est en vain dévoilée,
Je ne puis plus penser à vous.

C'est un pauvre désert que désormais j'admire,
Où tout n'est que tristesse et désolation;

Où tout bruit vient s'éteindre, où tout regret expire,
Où de graves chrétiens au céleste délire

Recommencent la Passion.

Au lieu de douze, là se trouvent cent apôtres,

Cent martyrs, jour et nuit, traînant leur lourde croix,
A leurs grandes douleurs, joignant encor les nôtres,
Sans cesse s'oubliant à prier pour vous autres,
Grands et petits, peuples et rois.

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