comme je le lis dans l'article dont il est l'objet, que Duviquet n'ait à cette époque « montré aucune modération; " que sa conduite ait toujours été en harmonie avec ses " redoutables fonctions? „ Voici un fait que je puis certifier: ayant rencontré, dans Lyon, l'ancien recteur de l'Université, Dumouchel, que les shires révolutionnaires traînaient en prison, Duviquet se hâta de faire toutes les démarches possibles pour obtenir la liberté de cet homme inoffensif, et quelque résistance que lui opposassent les féroces proconsuls, il finit par y réussir. Il est à regretter que M. Durozoir, dans son article sur Duviquet, et M. Picot, dans celui de feu Dumouchel, n'aient pas consigné cette anecdote. La première de ces notices, au surplus, est pleine de faits intéressants. L'auteur, M. Durozoir, qui travaille avec le plus grand zèle au supplément de la Biographie universelle, est un historien très-instruit et très-impartial. ETUDES SUR LES HISTORIENS DU LYONNAIS. XXII. J. DE BOMBOURG. - A. BOUGEROL. I. Ces deux pauvres inconnus, J. de Bombourg et Ant. Bougerol, n'étaient guère appelés à figurer parmi nos historiens du Lyonnais, si nous ne pensions qu'il peut être utile de placer dans notre galerie les médiocrités les plus humbles à côté même des portraits qui ont quelque valeur. Ceux-ci font passer les autres, et leur prêtent une fraternelle assistance. Du reste, il n'y a pas si triste bouquin en ce bas-monde qui n'ait, comme tout pauvre hère, son bon endroit, et par cet endroit même son excellence spéciale. Nous voulions seulement dire ici que nous demandons grâce pour nos deux médiocrités, et qu'une sorte d'utilité relative nous force à les enregistrer. J. de Bombourg est auteur d'un opuscule intitulé: Recherche curieuse sur la vie de Raphael Sansio d'Urbin, etc., avec un petit Recueil des plus beaux tableaux, tant antiques que modernes, architectures, sculptures et figures qui se voient dans plusieurs églises, rues et places publiques de Lyon, le tout recueilli par I. de Bombourg, Lyonnois; à Lyon, chez André Olyer, en rue Tupin, à la Providence, 1675, petit in-12. La Recherche des tableaux est la seule chose qui offre quelque intérêt dans cet opuscule; encore l'auteur se borne-t-il à une sèche nomenclature, pauvrement faite, de quelques singularités, dont nous prendrons les principales. J. de Bombourg nous dit que l'horloge de Saint-Jean fut faite en 1598, par Nicolas Lippieux, de Bâle, et restaurée depuis par Guillaume Nourrisson, maître horloger, Auvergnat de nation, lequel y corrigea et y mit plusieurs figures. Le cadran oval, qui est à côté, marquant les minutes par une aiguille qui avance et recule, puis le carillon qui chante l'hymne de Saint-Jean à toutes les heures, sont, dit-il, l'ouvrage de noble M. de Servière. A Saint-Pierre-le-Vieux, près de Saint-Jean, il y avait une chapelle de la confrérie de Saint-Roch, dans laquelle se trouve un tableau représentant saint Roch, Notre-Dame et saint Sébastien; c'était l'œuvre de Joachim Liquevet, allemand. Aux Minimes, dans la chapelle de Pianello, un saint François de Paule, par Guillaume Perié; une très-belle sacristie peinte, où est représentée l'histoire de l'ancien et du nouveau Testament; le tout de la main du même Perié. Ou Aux Antiquailles, au grand autel, un très-beau tableau représentant la Visitation de Marie à sainte Elisabeth. vrage du Lyonnais Stella. Aux Carmes déchaussés, quatre chapelles, dans la troisième desquelles se trouvait l'histoire de sainte Térèse, par le Guarchein, et dans la quatrième, une sainte Geneviève de Vignon. A Saint-Paul, de fort belles tapisseries, sur le dessin du petit Bernard, et données par Claude Buyatis, chamarier de ladite église; puis la Chapelle du Crucifix, appartenant à M. Pequoy, et où il y avait un Christ par Adrien d'Assié. A l'Observance, une très-belle chapelle, appartenant aux Lucquois, et où se trouvait un tableau qui représentait saint François et Notre-Dame; ce tableau de Vanius avait été donné par le cardinal Bonvise, en 1599. Il y avait une autre chapelle peinte à l'antique par Lucas. Aux Religieuses de Sainte-Marie de Bellecour, le grand autel avait une Visitation peinte par Charles Lagou, Angevin. Dans cette même église, reposait le cœur de saint François de Sales, mort à Lyon, en 1622. On voyait à côté de l'église la chambre où ce saint fut malade et où il décéda. La petitesse du lieu et le peu de commodité qu'il y avait là faisaient bien connaître toute la modestie et l'humilité de cet incomparable pontife. Il y avait, en outre, à un très-beau retable, un beau tableau de Stella, représentant Notre-Dame, SaintFrançois, saint Jean l'évangéliste et sainte Elisabeth. A l'Hôtel-Dieu, au grand autel, un beau tableau de la Purification, par Lebrun; au-dessus du portail, et en relief, Notre-Dame de Pitié, Jean l'évangéliste et la Magdeleine, par George Lorrain. Aux Jacobins, le grand autel, tout construit en marbre, avait un tableau représentant le baptême de Notre-Seigneur; c'était l'œuvre de Le Juste, peintre du grand duc de Florence. L'église des Jacobins avait trois belles chapelles; la première et la plus ancienne appartenait à la maison de Gadaigne; on y remarquait, entre autres choses, l'apparition de Jésus-Christ à saint Thomas; c'était l'ouvrage de Salviati. La seconde chapelle appartenait aux batteurs et aux tireurs d'or; la troisième aux ouvriers en drap d'or, d'argent et de soie; elle avait un très-beau tableau de l'Assomption, par Blanchet l'aîné. Aux Célestins, à côté du grand autel, une Descente de Croix, par Stella le père. A Saint-Antoine, six belles chapelles, peintes par Madin. Aux Cordeliers, une Adoration des Mages, par Guillaume Perié; au cloître et au jardin, de beaux tableaux en perspective et architecture, peints par le P. Jean-François, religieux du même ordre. Dans la chapelle royale des pénitents blancs de Notre-Dame du Confalon, Jésus-Christ au jardin des Olives, la Cène, la Flagellation et la Résurrection, tableaux de Blanchet l'aîné. Au grand Collège des Jésuites; l'église avait été peinte par les PP. Labbé et Viriès; le P. Labbé se tua, en remuant l'échafaudage. La cour avait été ornée d'emblêmes historiques par le P. Menestrier. nes, A Saint-Nizier, une chapelle appartenant à M. Voisin, et dans cette chapelle, une Flagellation de Le Parme. Au-dessus des sièges des prêtres, se trouvaient : une Bénédiction des cinq Pains et des Poissons, l'Aveugle-né, la Parabole du petit Enfant, la Femme adultère, tableaux de Blanchet; - le Serviteur du Centenier, le Paralytique, le Possédé, les Vendeurs du temple, ouvrages de Spire. Dans la chapelle des Chanoiun Baptême de Jésus-Christ, par Adrien d'Assié. Au monastère royal de Saint-Pierre-les-Nonains, un très-beau retable de marbre et de stuc, par Bidault, Champenois. Dans la chapelle des enfants du Plâtre, une Trinité, par Blanchet le cadet. Dans la chapelle des maîtres futeniers, une Nativité de la Vierge, par Albert Durer; la seconde, appartenant à M. Dupuy, toute peinte par Perié, et possédant une Descente de Croix; la troisième, appartenant aux maîtres mouliniers de soie, et possédant une Assomption, par Adrien d'Assié. Aux Carmes sur les Terreaux, une chaire sculptée, par Benoît Amequin. Aux Pénitents de la Miséricorde, une Décollation, par le Lyonnais Sarlin. Aux Capucins du Petit-Forest, le grand autel avait un tableau fait par Le Blanc, et qui représentait un Crucifix, Notre-Dame, saint Jean, saint André et saint François. A la Déserte, une Bénédiction des cinq Pains et des deux Poissons, saint Benoît et sainte Scholastique, tableau d'Adrien d'Assié. |