Aux Carmélites, une fort belle chapelle, appartenant à Mgr. d'Halincourt, et possédant une Nativité de Notre-Seigneur, tableau de Lebrun. La même chapelle avait une statue en bronze, représentant Mgr. d'Halincourt à genoux sur un soubassement de marbre. On lisait dans un pli de son manteau le nom de l'ouvrier, qui s'appelait Jacob Richer; l'ouvrage datait de 1635. Il y avait une autre statue, mais en marbre et aussi à genoux, celle de la femme de Mgr. d'Halincourt. Au portail, on voyait une Descente de Croix, et les armes du maréchal de Villeroy, gouverneur de Lyon, puis des ornements de Bidault. Aux Chartreux, un très-beau cloître, représentant l'histoire de saint Bruno, peinte par Leblanc et Perié; puis dans l'église de saint-Jean-Baptiste, était saint Bruno, par Sarasin, sculpteur du roi. Aux Religieuses de Saint-Benoît, sur le quai de Saint-Vincent, une Communion de saint Benoît, par Blanchet l'aîné. Aux Augustins, sur le quai de Saint-Vincent, deux chapelles: l'une, appartenant à M. Laure, et possédant un trèsbeau tableau de saint Charles; l'autre, dédiée à sainte Marguerite, et possédant un tableau de Perié. Aux Feuillants, un tableau du grand autel, représentant saint Charles Borromée, Notre Dame et saint Bernard; c'était l'œuvre de Leblanc. En outre, deux chapelles, l'une représentant saint Hommebon, peint par le grand Picard; et l'autre, la chapelle des Martyrs de Lyon, et appartenant à M. Scaron, sous l'invocation de saint Irénée. Elles avaient été peintes par Leblanc. Après avoir ainsi passé en revue nos églises et nos monastères, J. de Bombourg indique la plus grande partie des statues ou des figures qui se trouvaient alors dans les rues et sur les places publiques de Lyon. Les monastères sont presque tous ruinés maintenant; religieux, cellules, tableaux, livres et portraits, tout a disparu comme daus une sombre tempête. Nous pouvons encore voir aux coins de certaines rues plusieurs niches qui sont veuves de leurs madones, ou s'il en reste quelqu'une, ces signes extérieurs de la foi de nos pères auront bientôt disparus sous la truelle du maçon. Je vais énumérer à présent les plus curieuses des statues, ou les plus singuliers des emblêmes que mentionne l'historien. La Maison de Ville avait été ornée de figures historiques en relief, par Mimerel et Martin Hendrecy; de diverses peintures, par Panto et Blanchet l'ainé; à la chapelle il y avait une descente de croix par Le Parme. A la Grenette, la maison de M. Arthenet avait un cheval blanc en relief; il existe encore. A la place des Jacobins, il y avait une belle pyramide, où le nom de Dieu était écrit dans toutes les langues. La pensée qui fit élever un pareil monument était aussi grande que pieuse. Ala porte du jardin des Pères Célestins, du côté de Bellecour, il y avait un saint Pierre Célestin, fait par Hendrecy. A la porte de leur église étaient deux figures en relief, l'une de saint Bruno, l'autre de saint Célestin. Au dessus du portail se voyaient les armes du duc de Savoie, fondateur du couvent. Tout cela était l'ouvrage de Mimerel. A la rue du Bœuf, il y avait en relief, à une maison qui faisait le coin de la Place Neuve, un très beau bœuf, par Jean de Boulogne. Si peu importants que soient tous ces détails, ils pourront néammoins avoir quelque jour leur utilité, et cela seul légitimerait la mention honorable accordée ici au pauvre J. de Bombourg, Lyonnais, qui plus est. II. Antoine Bougerol, prêtre de Marcillat, en Bourbonnais, publia, pendant le séjour qu'il fit dans nos murs, un volume intitulé: Le triomphe de la Manne céleste sur les autels de toutes les Eglises de la noble et auguste ville de Lyon; Lyon, Jean Paulhe, impr. 1665, petit in-8°. Ce volume est rare et curieux. Parmi les pièces dont est précédé l'ouvrage, on remarque ce sizain qui porte la signature d'un docteur nommé Hau tosserre. Beze, Luther, comme Calvin, C'est, comme on le voit, une contrefaçon ou plutôt un plagiat de cette espèce de triolet que nous croyons plus ancien : Luther, Viret, Beze et Calvin On sait qu'il existe en notre langue un grand nombre de petits poèmes d'une forme semblable. Il y en a un notamment sur Quélus, Saint-Mégrin et Maugiron, trois favoris d'Henri III, et Voltaire s'est servi du même cadre dans une épigramme coutre Saint-Didier, Nadal et Danchet. Les deux vers retournés, rétrogades, réciproques ou analycliques qu'on va lire, et qui roulent sur le sujet du livre, figurent aussi à la tête de notre volume: Signifer, arua sero, me, mores aura refingis. Ce distique paraît être de l'auteur lui-même. Il faut lui savoir gré d'une grande difficulté vaincue; car on ne connaît qu'un très petit nombre de vers composés dans ce genre puéril, qui a cependanl beaucoup occupé les moines et les clercs du moyen âge, et que les anciens n'ont point ignoré. On ne cite guère que ceux-ci en latin : Roma tibi subito motibus ibit amor. Ces deux vers nous ont été conservés par Sidoine, Epist. Signa te signa temere me tangis et angis. Le pentamètre qu'on vient de lire fut communiqué par Honoré d'Vrfé à Pasquier qui le rapporte avec quelques autres dans ses Recherches de la France, L. VII, с. 13. En giro torte sol cyclos, et rotor igne: On lisait ce vers sur le pavé de l'église de Saint Jean à Florence. Sum mus ore, sed is sum mus, si des ero summus (1); et ce vers grec qu'on lit sur les bénitiers dans un très grand nombre d'églises : Νίψον ἀνομήματα, μὴ μόναν ὄψιν, et ce vers français dû à un nommé Favreau, d'Angoulême : L'ame des vns iamais n'vse de mal. On peut ajouter cet exemple en Espagnol : A los solos, sola Roma, Amor a los solos sola. Du reste, rien de plus insignifiant que ces bagatelles diffici (1) Pasquier, loc. cit. les. La façon y passe l'étoffe, comme dit Pasquier, et l'on nous reprochera peut-être de nous y être trop arrêté et d'avoir fait trop d'étalage d'une petite et facile érudition. N'espinochons donc plus sur ces pointilles, pour parler, si nons l'osons, comme l'auteur que nous venons de citer, et hâtons-nous d'en venir à l'ouvrage du bon M. Bougerol. Cet ouvrage, dédié à Camille de Neufville, archevêque de Lyon, est un recueil de vers en l'honneur des églises de cette ville, précédés de textes tirés de l'écriture sainte. L'auteur divise ces églises en quatre chapitres ou empires, savoir S. Jean, sous l'élément du feu, avec neuf conduites; S. Just, avec onze, sous l'élément de l'air; S. Paul, avec treize, sous l'élément de l'eau, et S. Nizier, avec cinquante trois, sous l'élément de la terre. Ces conduites sont les églises inférieures et les chapelles qui sont comme autant de dépendances des quatre églises principales. En voici le tableau qui, appartenant à l'ancienne statistique de Lyon, ne sera point déplacé ici : L'EGLISE DE S. JEAN. - de S. Etienne. - de Sainte-Croix. -le sanctuaire de l'archevêché. - l'église de S. Pierre le vieil. - de S. George. - de S. Romain. - de S. Alban. - des petits Jésuites. - la chapelle de Roanne. L'EGLISE DE S. JusT. - de la Magdeleine. de Ste. Vrsule. - des RR. du Verbe incarné. des RR. PP. Trinitaires. la chapelle de Laurette. - l'église des RR. PP. Minimes. de Ste. Marie de l'Antiquaille. - de N. D. de Fourvière. - la chapelle de S. Laurent. - de S. Roch. - l'église de S. Irenée. L'EGLISE DE S. PAUL. - de S. Laurent. - des RR. du Chazaulx. - des RR. PP. Recollets. - la chapelle de S. Barthelémi. - l'église des RR. de Ste. Vrsule à S. Barthelémi. - des RR. PP. Capucins. - des RR. PP. Carmes déchaussés. la chapelle de S. Martin. de S. Epipoi. - du fort de Pierredes RR. de Scise. - l'église des RR. PP. de l'Observance. Ste. Elisabeth. de S. Pierre de Vaize. L'EGLISE DE S. NIZIER. de S. Jacques. - de S. Come et |