ports de la salubrité, de la fertilité, et de l'existence des usines, et qu'elle obligerait l'état à une juste, mais effrayante indemnité envers les propriétaires. Enfin M. de Nolhac, dans un mémoire fort de pensées et de style, a demandé que l'Académie prit l'initiative pour ériger un monument, dans l'église de Saint-Paul, à la mémoire de Gerson, mort sur cette paroisse, où il avait autrefois son tom. beau dans l'église de Saint-Laurent, annexe de Saint-Paul (1); et que la compagnie réunit dans la salle de ses séances, les divers portraits ou bustes de ses membres décédés qu'elle possède ou qu'il lui est possible de se procurer. Cette double proposition a été adoptée. Mais comme M. Nolhac, jusqu'à la venue de preuves péremptoires, avait dit en passant que Gerson n'était point l'auteur de l'Imitation de Jésus-Christ, que quelques personnes lui attribuent, M. Monfalcon a dans la séance suivante, combattu cette opinion, et il est parvenu à ramener, sinon la certitude, du moins le doute dans les esprits. M. Monfalcon avait déjà traité cette intéressante question, et, avec M. Onésime Leroy, il l'avait résolue affirmativement dans les prolégomènes qu'il a mis en tête de sa traduction de ce beau livre. Notre ville doit tenir à honneur à voir de cette controverse jaillir la vérité, si la vérité lui est aussi favorable que le pense M. le docteur Monfalcon. L'Académie a entendu un rapport de M. Achard-James sur Emany, roman de l'un de nos compatriotes qui vient de nous donner la Robe rouge. Les différents tours de scrutin, auxquels on est allé, pour le choix d'un nouveau membre, n'ont amené aucun résultat. Les candidats étaient nombreux. M. Pointe et M. Bineau ont (1) M. Benoit, l'architecte, auquel nous devons la restauration actuelle de Saint-Paul, doit faire enlever la pierre tumulaire de Gerson, encore enfouie dans le sol de la place Saint-Laurent, et en enrichir l'église où Gerson faisait le cathéchisme aux petits enfants. réuni le plus de voix, mais comme la majorité n'a été acquise ni à l'un ni à l'autre, l'élection est renvoyée à six mois. A voir comment les choses se passent, il faut convenir qu'à l'Académie, comme ailleurs, on s'arrête moins aux titres des candidats qu'aux considérations de personne et de position. Qu'est-ce donc que ces engagements pris à l'avance, que ces paroles données, que ces concessions mutuelles que l'on se fait de part et d'autre pour assurer l'élection de ses protégés. Où il y a de semblables intrigues, il y a absence de titres véritables, et ce n'est plus alors que de la camaraderie. NÉCROLOGIE. MONSIEUR LE DOCTEUR PARAT. La ville de Lyon vient de faire une perte qu'elle sentira vivement. M. Parat, doyen de la médecine lyonnaise, est mort le 13 décembre, emportant des regrets unanimes, avec l'estime de tous ceux qui l'ont connu durant sa longue et belle carrière. Quoique arrivé à un âge avancé, le docteur Parat avait conservé l'entier usage de ses facultés intellectuelles; c'était toujours ce même savoir, ce jugement sûr et cette vigueur d'intelligence qui l'avaient sans cesse distingué. M. Paral, né à Lyon, d'une famille de commerçants, se livra à l'étude de la médecine, qu'il exerça bientôt avec autant de succès que de talent, dans laquelle il se fit remarquer par toutes les qualités qui distinguent le praticien habile et éclairé, et où il acquit une célébrité justement méritée, et qui n'a jamais souffert la plus légère atteinte. Il ne se borna pas à briller dans la pratique de l'art médical; il a voulu, en publiant ses observations, les rendre profitables à la théorie de cet art difficile; il fut, après la révolution, l'un des fondateurs de la Société de Médecine de Lyon; il prit part, avec les docteurs Petit, Martin, Pitt et plusieurs autres, dont il était le collègue et l'ami, à la publication du recueil des actes de cette Société, depuis l'an ler jusqu'à l'an V de la république; il concourut encore, avec les mêmes, sous l'administration de M. le Préfet Verninac, au rétablissement, sous le nom d'Athénée, de l'académie des sciences, belles-lettres et arts de cette ville, dont il était le membre le plus ancien ; il laisse sur, plusieurs importantes questions médicales, des mémoires qu'une main amie sera sans doute empressée de mettre au jour, dans l'intérêt de la science comme pour la gloire de l'auteur. Veuf depuis longues années, le docteur Parat n'avait eu qu'un seul enfant, une fille, mariée à M. de Pommero!, exconseiller à la cour royale de Lyon, et qu'il laisse héritière d'une fortune acquise de la manière la plus honorable. S'il était besoin de témoignages pour prouver l'universalité des regrets excités par la mort du docteur Parat, on les trouverait dans l'immense concours de citoyens de toutes les classes qui se sont fait un devoir d'assister à ses funérailles. Jamais, à notre connaissance, cortège plus nombreux et plus digne n'avait accompagné jusqu'à sa dernière demeure la dépouille mortelle d'un homme dont la mémoire méritât mieux d'être honorée. Ce cortège se composait de la presque totalité des membres de l'académie de Lyon et de la société de médecine, de l'administration et du corps entier d'élèves de l'école royale vétérinaire, dont le défunt avait été le médecin pendant 30 ans ; de la majeure partie des médecins de la ville, et d'un grand nombre d'amis et de clients de celui auquel on rendait les derniers devoirs. Au moment où le corps a été descendu dans la fosse, M. Polinière, au nom de la société de médecine, M. Dupasquier, au nom de l'Académie, et M. Martin, président du comité médical du Dispensaire, ont prononcé sur la tombe des discours qui ont vivement ému les assistantsr |