viser de juger si elles étoient bonnes ou mauvaises. Je parlerai de leurs armes & de différens ordres de bataille qu'ils obfervoient. Cet Auteur remarque que depuis les Han jusqu'aux Ming, c'est-à-dire depuis environ l'Ere chrétienne jufqu'au 16. fiècle de J. C., il n'y a guère de Militaires qui entendissent bien l'usage des armes à feu. Il ne cite que Tchou ko-leang, autrement Kong-ming, qui s'en est servi avec fuccès. Cer Officier vivoit vers l'an 200 de l'Ere chrétienne. Vers lan 1600 de J. C. on employa des canons dans une guerre contre les Japonois, & peu après on adopta la manière des Européens, & l'on fit de gros & de petits canons. Le Père Amiot dit à cette occasion que les armes à feu étoient connues très certainement des Chinois dès le commencement de l'Ere chrétienne; que Tchou-ko-leang seulement s'en fervit mieux que les autres; que les Chinois employoient le salpêtre, le foufre & le charbon; d'où il réfulte, dit-il, qu'ils savoient faire la poudre à tirer bien des siècles avant même qu'on se doutât en Europe que cette invention existoit. Pour qu'on ne le croie pas sur sa parole, il va rapporter fidèlement ce que l'Auteur en dit dans son Traité fur l'Art militaire, comme nous le verrons plus bas. L'Ecrivain chinois parcourt en peu de mots les tems anciens & même ceux que nous devons regarder comme fabuleux; qu'il nous soit permis de le dire, quoique le P. Amiot foit d'un autre avis. Dans cet exposé l'Auteur ne dit rien sur les armes à feu; il n'en parle qu'enfuite; & à l'occasion du même Tchou-ko-leang que nous venons de citer, on prétend que ce Général avoit pris cet usage dans les Ecrits des anciens Guerriers; ce qui, fuivant le P. Amiot, est une preuve fans réplique que les Chinois connoiffoient la poudre, & s'en fervoient long-tems avant les Européens mais nous croyons que, pour décider cette queftion, il faudroit avoir fous les yeux les paffages mêmes des anciens Auteurs dépouillés de tous les commentaires des Modernes, parce que les Anciens fe font fervi de flêches enflammées & d'autres armes femblables que l'on a pu appeller armes à feu. Le P. Amiot s'étend fur les différentes cfpèces de poudre employée par les Chinois; il donne la manière dont ils la font; mais ces procédés font-ils tirés d'anciens Auteurs qui vivoient avant que la poudre fût connue parmi nous ? Après ces recherches, qui méritent la plus grande attention, le Miffionnaire parle des armées navales des Chinois. Il obferve que ces peuples n'ont guères combattu que fur le grand fleuve Kiang: anfi leurs évolutions, la forme de leurs navires & toutes leurs manœuvres, ne doivent être envisagées que fous ce L point de vue. D'après toutes les Içavantes recherches du P. Amiot, rassemblées dans ces deux volumes, on peut se former une idée aflez juste de la Tactique chinoise tant ancienne que moderne; c'est ce qu'il s'est proposé de faire. Il a joint à co morceau trente planches qui repréfentent les différentes évolutions militaires des chinois, leurs machines de guerre, leurs armes, leurs différens navires, la difpofition de leurs armées nava es; enforte que ce morceau réuni au tome VII devient un Ouvrage complet fur cette matière dont nous n'avions aucune connoislance avant le P. Amiot. II seroit à defirer que les autres Millionnaites nous donnaffent ainsi des Traités particuliers fur les différens arts & fur les sciences des Chinois; qu'ils en suivissent le progrès depuis leur origine jusqu'à présent, mais qu'ils se dépouillasseut en mêmetems de tout préjugé pour ou contre les Chinois. Ces peuples se sont ap. propriés quelquefois des connoif sances qu'ils tenoient des étrangers avec lesquels ils ont été en commerce; & pour s'en faire honneur, ils en ont fait remonter l'origine à des tems fort anciens; c'est ce qu'il est nécessaire de bien diftinguer. [Extrait de M. de Guignes.] MÉMOIRE qui a remporté le prix de la Société Royale des Scien cos de Montpellier, en 1780, fur cette question : Déterminer par un moyen fixe, fimple & à portée de tout Cultivateur, le mo. ment auquel le vin en fermentation dans la cuve, aura acquis toute la force & toute la qualité dont il eft Susceptible. A Montpellier, de l'Imprimerie de Jean Martel l'aîné, Imprimeur ordinaire du Roi, des Etats de la Province de Languedoc & de la Société Royale des Sciences. 288 pages in-4°. 'ACADÉMIE de Montpellier, Lindependent des de Mémoires qu'ell a déjà commencé de publier, donne chaque année les |