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Ecrivains anglois terminent l'hiftoire de tous les anciens peuples connus depuis leur première origine jufqu'au tems où ils commencèrent à fe confondre avec de nouveaux peuples, ce qui les conduit naturellement à l'hiftoire moderne. Nous avons fait, difent-ils, tous »nos efforts pour bien remplir no»tre plan, & nous croyons n'avoir » commis que des fautes que tout »Lecteur équitable fera porté à ex» cufer, s'il réfléchit fur toutes les » difficultés qui accompagnent une »entreprise de cette nature. » Ils viennene de publier quelques volu mes de Supplément à cette première Partie; nous en rendrons compte inceflamment.

[Extrait de M. de Guignes. ]

RETOUR de Provence, à l'Auteur de l'Hymne au Soleil.

C

E petit Poëme eft un digne & jufte hommage rendu à M. l'Abbé de Reyrac par un homme fait pour fentir le prix de fes Ouvrages, & fait pour fentir comme lui les charmes de la Nature. Si le ciel de la Provence l'emporte fur le nôtre, il n'en eft pas de même de fon fol, & le parallèle que le Poëte fait de cette Province avec la Touraine ou avec les environs de Paris n'eft pas à l'avantage de la première quoique celle-ci fost la patrie de l'Auteur.

O mon pays, pardon! Tes rochers calcinés, à la cime grisâtre, Attriftoient mes regards, effrayoient ma raifon.

Tes monts font des volcans antiques, formidables,

Solitaires deferts, dont les échos muets

A la voix des troupeaux ne répondent ja-
mais.

Ces abîmes noircis, sombres, inhabitables
Tous cesrocsentassés, monumensdu chaos,
Furent en proie aux feux ou creusés par les
flots.

J'y vois de l'Océan les empreintes durables,
Et les conques des mers parmi tous les mé-

taux:

Mais l'œil y cherche en vain d'utiles végé

taux.

Là, sur l'aride sein d'une terre durcie,

Est éteint pour jamais le germe de la vie;

Là, des buissons fans féve, & de foibles

ameaux

Sont les fruits malheureux d'un sol sans énergie

.....

Aux flots dévastateurs, qui grondent vers
ces plages,

A ces immenfes mers, empire des orages....
Je préfère....

..

Nos lacs profonds & clairs, où sur l'azur des Cieux

Se peignentrenversés les mobiles ombrages,

1

:

:

· Et le Pêcheur tranquille, affis fur nos`ri

vages,

Aux habitans des eaux tendant un piége heureux,

Et nos troupeuux, cachés dans de gras pâturages,

Et nos bleds ondoyans, & nos hameaux nombreux

J'ai revu fans plaifir le fiileux olivier, Qui prête fi peu d'ombre à la Bergère aimée,

Le luxe infructueux des palmes d'Idumée, Et les jets odorans du ftérile laurier.

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L'amour de la Campagne s'allie naturellement avec l'amour des Lectres & des Vertus.

Je détefte, en pleurant, la démence des guerres,,

Ces grands affaffinats des peuples en fureur, Long & tragique deuil pour les deux hémifphères;

Et je m'écrie: heureux qui jouit, loin des camps.

De soi-même, des arts, & des plaisirs tou

chans,

Des célestes plaisirs, fruits de la bienfai

fance

......

Mes amis, avec moi, cultivent les talens;

Leurs succès sont les miens, & les seuls où j'aspire

......

Ah! loin des froids pédans, artisans de cenfures,

Dont l'effet est d'aigrir, & le but d'offenser, Heureux l'Auteur, qui joint dans ses doctes peintures,

Au don de bien sentir, au grand art de penser,

Le goût des voluptés délicates & pures,

Et le talent exquis de nous les retracer!...

Il arrive à la gloire en chantant ses plai

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Comme il touche nos cœurs lorsqu'il répand le fien!

L'amour de la vertu devient son éloquence.

S'il raconte les jeux de fon heureuse enfance,

J'en jouis avec lui, son bonheur est le mieng

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