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me jetter dans la chaloupe, & de prendre terre à l'isle de Luçon, d'où je me rendis en trois jours à Manille.

Cette ville, située dans l'isle de Luçon, est bâtie au fond d'une Baye, qui a plus de dix-huit lieues de circuit : c'est la Capitale de toutes les Ifles qu'on appelle Philippines: elle est environnée d'une bonne muraille, & a un Château bien fortifié. Le Roi d'Espagne y entretient une garnison de 500 hommes. Elle a un Gouverneur, une Cour de Justice, un Archevêque, un Chapitre, & plufieurs maisons Religieuses: Toutes les Eglifes y font belles, & richement ornées. On compte dans ces Ifles près de 800 Paroisses, qui font partagées pour la conduite entre les Prêtres féculiers & réguliers. Cette nombreuse Chrétienté est cultivée avec beaucoup de soin, & est parfaitement instruite de nos Myf

teres.

Une maladie violente dont je fus attaqué à Manille, me réduisit à l'extrémité. On désespéroit absolument de ma guérison, lorsque j'eus recours au grand Apôtre des Indes, saint François Xavier. Ma priere ne fut pas plutôt achevée, que je me sentis beaucoup mieux, & deuxjours après, je fus en état de célébrer le faint Sacrifice de la Messe. Ceux qui après m'avoir vu au lit deux jours auparavant, me voyoient à l'Autel, ne douterent pas qu'une guérison si soudaine, ne fût l'effet de la puissante protection du Saint que j'avois invoqué.

Je partis de Manille le 15 de Février de l'année 1714, fur la Sainte-Anne, vaisseau Arménien, qui alloit à la côte de Coromandel. Une furieuse tempête qui nous furprit entre l'isle de la Paragua & le Paracel, nous mit plusieurs jours dans un danger continuel de faire naufrage; nos mâts, nos voiles, & le gouvernail furent emportés; ce fut par une espece de miracle que nous abordâmes à Malaca, où je trouvai un vaisseau Danois prêt à faire voile pour Trinquimbar; c'est une place située sur la côte de Coromandel qui appartient aux Danois. La Sainte-Anne étant hors d'état de se met tre en mer, je demandai passage au Capitaine Danois, qui me l'accorda avec beaucoup de politesse.

La saison qui étoit déja avancée, nous retint près de trois mois dans une traversée, qu'on fait au temps de la mouf son en moins de trois semaines, La maladie se mit dans l'équipage: nous perdîmes le Capitaine qui mourut entre mes bras avec de grands fentimens de piété. Enfin, après bien des fatigues, nous arrivâmes à Trinquimbar. Je passai de - là à Madras, d'où je me rendis aisément à Pondichery, qui étoit le lieu de ma Mif fion, & le terme de mon voyage.

Fin du huitieme volume.

TABLE

421

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Des Lettres contenues dans ce volume.

LETTRE du Pere Fauque, de la Com-

pagnie de Jefus, au Pere Allart, de
la même Compagnie.

Page

Et dans l'ancienne édition, Lettres édifian-
tes, tom. 28, pag. 118.
LETTRE du Pere Ferreira, Missionnaire
Apoftolique à Connani, à Monfieur ***.

30

Elle n'avoit point encore été imprimée.
LETTRE du Pere Padilla, Missionnaire
Apoftolique à Connany, à Meffieurs ***.

36

Et dans l'ancienne édition, Lettres édi-

MÉMOIRE touchant l'état des Missious

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