DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE, PAR RABAUT-SAINT-ÉTIENNE ET LACRETELLE; NOUVELLE ÉDITION PRÉCÉDÉE D'UNE NOTICE HISTORIQUE SUR RABAUT, BRUXELLES, AUG. WAHLEN, IMPRIMEUR-LIBRAIRE, MDCCCXVIII. E 648 SUR RABAUT-SAINT-ÉTIENNE.(*) 1 1. RABAUT-St-ÉTIENNE (JEAN-PAUL), député à la convention nationale, né en 1744, à Nîmes, province de Languedoc, descendait d'une des familles protestantes les plus justement considérées de ce pays. Il était avocat et ministre de la religion réformée à Nîmes, lorsqu'en 1789, il fut élu, par l'assemblée du tiers-état de la sénéchaussée de cette ville, député aux états-généraux. Les événemens qui ne tardèrent pas à éclater, ayant fait luire un jour nouveau sur la France, permettaient aux amis d'une sage liberté, de concevoir les plus heureuses espérances. Rabaut, en qui des études et des réflexions qui eurent toujours pour but le bonheur des hommes et que confirmait la morale de la religion qu'il professait, avaient développé depuis long-temps les principes d'une douce philosophie, se livra avec le plus sincère enthousiasme aux illusions du plus séduisant avenir, et dévoua ses pensées et ses travaux au succès de la noble cause pour le triomphe de laquelle l'Europe toute entière formait alors d'unanimes vœux. Rabaut était, avec toute la modération de son caractère, profondément pénétré de l'idée que la religion catholique était essentiellement ennemie de la liberté; il porta cette opinion dans les débats de l'assemblée constituante, et c'est d'après elle que doit être jugée toute sa conduite politique, qui fut toujours celle d'un homme de bien, et sur laquelle l'esprit de faction n'exerça jamais d'influence. Au milieu des résistances qu'offrirent à la vérification commune des pouvoirs, dès les premières séances des états-généraux, les ordres du clergé et de la noblesse, Rabaut fit entendre un vœu de paix dans la séance du lundi, 18 mai, 1789, (*) Extrait de la Galerie historique des Contemporains, 8 vol. in-8. |