1774 * Pie VI. 1800 Voy. I'Histoire ecclésiastique de Fleury. PAPE (GUY), célébre jurisconsulte du 15o siècle, natif de Grenoble, fut avocat, puis conseiller au parlement de cette ville, où il mourut en 1487. Son ouvrage le plus estimé est son Recueil des décisions des plus belles questions de droit, 1630, in-fol. Chorier l'a donné en français, Lyon, 1692, in-4°. PAPEBROCH (DANIEL), célèbre jésuite, natif d'Anvers, fut associé par Bollandus et par Henschenius pour travailler à la collection des Acta Sanctorum, et devint le chef de cette louable entreprise après la mort d'Henschenius, avec lequel il avait donné les trois vol. de mars, les trois vol. d'avril, et les trois premiers vol. de mai; il donna ensuite les quatre volumes suivans: tous ces volumes auxquels Papebroch a travaillé sont très-estimés. Il cut de grands démêlés avec les carmes pour avoir attaqué l'antiquité de leur ordre, et composa plusieurs vol. in-40 d'Apologies, où il y a des choses très-curieuses. Il mouruten 1714, à 86 ans. Il a inséré dans ses Acta Sanctorum une bonne Dissertation sur la manière de discerner les fausses pièces d'avec les véritables dans les Cartulaires. Voy. BOLLANDUS. PAPHNUCE, disciple de saint Antoine, puis évêque dans la haute Thébaïde, confessa généreusement la foi de Jésus-Christ durant la persécution de Galère et de Maximin. Il eut le jarret gauche coupé, l'œil droit arraché, et fut condamné aux mines. Il assista dans la suite au concile de Nicée en 325, et il y reçut de grands honneurs à cause dans les ordres sacrés, Paphnuce s'y opposa en disant qu'il ne fallait point imposer aux clercs un joug si pesant: on croit que c'est sans fondement que Baronius et quelques autres auteurs ont voulu contester la vérité de cette bistoire, puisque la loi du célibat des clercs n'a jamais été établie universellement en Orient. Paphnuce soutint avec zèle la cause de saint Athanase au concile de Tyr, et engagea Maxime, évêque de Jérusalem, à prendre sa défense. PAPIAS, évêque d'Hiéraple, ville de Phrygie, fut disciple de saint Jean l'évangéliste avec saint Polycarpe comme le rapporte saint Irénée, et non point de Jean l'ancien, comme le disent quelques autres auteurs. Il composa un ouvrage en cinq livres, qu'il intitula Explications des discours du Seigneur: il ne nous reste que des fragmens de cet ouvrage, dans lequel Papias faisait paraître, au jugement d'Eusèbe, beaucoup de crédulité et de simplicité, et peu de science. C'est lui qui fut auteur de l'erreur des millenaires, qui prétendent que Jésus-Christ viendra régner corporellement sur la terre, mille ans avant le jugement, pour assembler les élus après la résurrection dans la ville de Jérusalem. PAPIAS, grammairien qui a publié én 1053 un Vocabularium latinum, Mediolani, 1476, in-fol., qui est rare de cette édition. Il a été réimprimé plusieurs fois depuis. PAPILLON (ALMAQUE OU TÉLÉMAQUE), poète français, né à Dijon en 1487, était valet de chambre de François Ier, qu'il suivit en Espagne, et vivait encore en 1559. On a de lui le Nouvel amour, poëme qui se trouve parmi des Opuscules sur l'amour, Lyon, 1547, in-8o. PAPILLON (THOMAS), avocat au parlement de Paris, mort au commencement du 17e siècle, était de la même famille. Parmi ses ouvrages on distingue De Jure accrescendi, 1613, in-80, et imprimé plusieurs fois depuis; De directis hæredum substitutionibus, 1616, in-8°, etc. PAPILLON (JEAN-MICHEL), célèbre graveur en bois, né à Paris le 2 juin 1698, paroisse Saint-Severin, mort dans la même ville le 14 mai 1776, paroisse Saint-Etienne-du-Mont, est auteur d'un Traité historique et pratique de la gravure en bois, in-80, 2 vol, 1766. II a déposé dans le cabinet des estampes de la bibliothèque du roi, son OEuvre, qui forme 2 vol. in-fol. PAPILLON (PHILIBERT), savant chanoine de la Chapelle-au-Riche de Dijon, naquit en cette ville le 1er mai 1666 de Philippe Papillon, avocat au parlement. Il se rendit très-habile dans la critique et dans la littérature, et fournit au père Le Long de l'Oratoire, au père Desmolets, au père Niceron et à plusieurs autres savans un grand nombre de Mémoires importans. Il mourut à Dijon le 23 février 1738, à 72 ans. Son principal ouvrage est la Bibliothèque des auteurs de Bourgogne, imprimée à Dijon en 1742, in-fol., par les soins de M. Joly, chanoine de la Chapelle-au-Riche, son ami. PAPILLON (JEAN), né à SaintQuentin en 1661, d'un d'u graveur en bois, surpassa son père dans ce talent. En 1684 il vint à Paris où il se mit en réputation par des dessins de modes; mais rien ne lui a fait plus d'honneur que la gravure en bois, qu'il a fait revivre. Il est mort en 1744. Son fils a continué cet art dans la même perfection, et a donné une Histoire de la gravure en bois, 1766, 2 vol, in-80. PAPIN (ISAAC), né à Blois le 27 mars 1657, prit la défense deM. Pajon, son oncle maternel, contre le ministre Jurieu, au sujet de la grâce efficace, ce qui lui attira de facheuses affaires parmi ceux de son parti. Pour éviter leurs poursuites il passa en Angleterre en 1686, et y reçut le diaconat et la prétrise de l'évêque d'Eli. Papin alla ensuite en Allemagne. 11 prêcha à Hambourg et à Dantzick, puis, étant venu à Paris, il embrassa la religion catholique, et fit son abjuration entre les mains de M. Bossuet le 15 janvier 1690. Il mourut en cette ville le 19 juin 1709, à 52 ans, et fut enterré à SaintBenoit, où l'on voit son épitaphe. Ona de lui un excellent Traité contre le tolérantisme en matière de religion, et d'autres bons ouvrages, dont la meilleure édition est de Paris, en 3 vol. n-12, 1723, par les soins de sa veuve, morte en 1725, et du père Pajon de l'Oratoire, cousin de l'auteur. Nicolas Papin son oncle, et Denis Papin son cousin-germain, tous deux habiles médecins et calvinistes, sont aussi auteurs de divers ouvrages; le premier d'un Traité sur la salure, le flux et reflux de la mer, et l'Origine des fontaines, in-12; le second, d'une Machine propre à amollir les os, et en faire du bouillon, en français, Paris, 1682, in-12, et dans Fasciculus dissertationum de quibusdam machinis physicis, Marpurgi, 1695, in-12, fig. PAPINIEN, célèbre jurisconsulte du 13o siècle, fut avocat du fisc, puis préfet du prétoire, sous l'empereur Sévère. Ce prince eut pour lui une estime particulière, et lui recommanda en mourant ses fils Caracalla et Géta; le premier, ayant fait mourir son frère, voulut obliger Papinien à composer un discours pour excuser ce meurtre devant le sénat ou devant le peuple; mais ce grand jurisconsulte lui répondit « qu'il était plus facile de commettre un parricide que de l'excuser; et que c'est un second parricide d'accuser un innocent après lui avoir ôté la vie. >>> Caracalla, indigné de cette réponse, lui fit trancher la tête. Des inscriptions sur une urne qu'on soupconnait contenir ses os, et qui lui donnaient à sa mort l'âge de 36 ans, ont induit en erreur sur son âge. Papinien fut consécutivement assesseur du préfet du prétoire, maitre des requêtes de l'empereur Sévère, avocat du fisc, et enfin préfet du prétoire. Il n'est guère possible qu'il ait passé par toutes ces charges avant l'âge de 36 ans; mais Spartien, dans la Vie de Sévère, nous apprend que Papinien avait un fils qui était questeur, et qui avait donné des jeux magnifiques depuis trois jours, lorsque Caracalla, après avoir fait mourir le père, fit aussi mourir le fils: ce dernier pouvait avoir 36 ans. Gennaro, jurisconsulte napolitain, croit que le père a vécu plus de 70 ans. PAPIRE MASSON (JEAN), né à Saint-Germain-Laval en Forez le 6 mai 1544, se fit jésuite à Rome, enseigna ensuite à Naples, à Tournon et à Paris; puis, étant sorti des jésuites, il se fit recevoir avocat au parlement de Paris, et mourut le 9 janvier 1611, à 67 ans. On a de lui des Annales de France, > bon ouvrage, dont la meilleure édition est de 1598, in-40; des Eloges des hommes illustres, 1656, in-80; la Description de la France par les rivières, 685, in-8°, et la Notice des évêchés de France, in-80: ces deux ouvrages ne sont point estimés; De episcopis Urbis, in-4°, qui est une Histoire des papes, et divers autres ouvrages pleins d'esprit et d'érudition. On lui attribue encore Vita Joannis Calvini, in-4°, qui est bien écrite, et que d'autres donnent à Jacques Gillot. Tous les ouvrages précédens sont en latin. M. de Thou son ami a écrit sa vie; elle se trouve à la tête de ses Eloges. PAPIRIUS-CURSOR (LUCIUS), célèbre dictateur romain, et le plus grand capitaine de son temps, triompha des Samnites, et prit la ville de Lucéries. Il vivait 320 ans avant J.-C. Sa famille était illustre à Rome entre les patriciennes, et donna plusieurs grands hommes à la république, entre autres Papirius, surnommé Prætextatus, parce que, portant encore la robe nommée prætexta, son père le mena un jour au sénat, où l'on traitait les affaires les plus importantes: à son retour, sa mère voulant absolument savoir ce qui s'était passé au sénat, le jeune Papirius lui fit accroire que l'on avait agité la question s'il serait plus avantageux à la république de donner deux femmes à un mari que de donner deux maris à une femme. Cette réponse ingénieuse intrigua les dames romaines; et, croyant que telle avait été en effet la délibération du sénat, elles s'y présentèrent le lendemain, et demandèrent que l'on ordonnât plutôt le mariage d'une femme avec deux hommes que celui d'un homme avec deux femmes. Les sénateurs ne comprenant rien à cette demande, le jeune Papirius les tira de peine en leur déclarant la réponse qu'il avait faite à sa mère pour se débarrasser de son importunité sans révéler ce qui s'était passé au sénat. Il fut extrêmement loué de sa prudence; mais on ordonna qu'à l'avenir aucun jeune homme n'aurait l'entrée du sénat, à la réserve de Papirius. C'est ainsi que fut aboli l'usage où étaient les sénateurs d'introduire leurs enfans au sénat avant même qu'ils eussent atteint l'âge de puberté, afin de les former de bonne heure à la science du gouvernement; Auguste rétablit cet usage, selon Suétone. PAPIUS (ANDRÉ), natif de Gand, fut élevé avec soin dans les lettres et dans les sciences par Livinius Torrentius son oncle; et dès l'âge de 18 ans il publia le livre de Denys d'Alexandrie, De situ orbis, avec sa traduction en vers latins et de savantes notes. II devint ensuite chanoine à Liège, où il mourut en 1681, à l'age de 30 ans. On a encore de lui des poésies latines et d'autres ouvrages. PAPON (JEAN), savant jurisconsulte, né dans le Forez vers 1505, fut lieutenant-général au siège de Montbrison, et maître des requêtes ordinaire de la reine Catherine de Médicis. Il s'acquit beaucoup de réputation par ses ouvrages, dont les principaux sont 10 des Commentaires latins sur la coutume du Bourbonnais: ils ne sont pas fortestimés; 2o Rapport des deux principes de l'éloquence grecque et latine, in-80; 30 Recueil d'arrêts notables, in-fol., estimé; 4o les Notaires, en 3 vol. in-fol.: c'est une espèce de pratique de toutes les parties du droit. II mourut à Montbrison en 1590. PAPPUS, célèbre philosophe et mathématicien d'Alexandrie sous le règne de Théodose-le-Grand, composa des Collections mathématiques en huit livres, Pisauri, 1588, in-fol. PAPPUS (JEAN), célèbre théologien protestant, né à Lindau le 16 janvier 1549, devint dès l'âge de 21 ans ministre et professeur à Strasbourg, où il se maria. Il mourut le 13 juillet 1610. On a de lui en latin un Abrégé de l'Histoire ecclésiastique, 1584, in-80, et quelques livres de controverse, in-4°, PARABOSCO (JÉRÔME), napolitain, a donné des nouvelles dans le goût de Boccace, mais très-inférieures, sous le titre Diporti, o vero novelle, Venise, 1558, in-8°, Rome, 1547, in-8°; Commedie, Venise, 1560, in-12; Lettere, 1546, in-12. PARACELSE (AURÈLE-PHILIPPETHÉOPHRASTE BOMBAST DE HOHENHEIM), né à Eimsidren, bourg du canton de Schwitz, en 1493, du fils naturel d'un prince, fit en peu de temps de grands progrès dans la médecine. Il fut assez heureux pour guérir Froben, illustre imprimeur de Bâle, ami d'Erasme : cette cure le rendit célèbre, ainsi que son élixir de propriété. Les magistrats de Bâle le nommèrent à la chaire de médecine, où il donnait ses leçons en latin et plus souvent en allemand. Il fit ses leçons de médecine à Bâle en langue allemande. Les remèdes chimiques qu'il employa l'un des premiers lui acquirent une grande réputation. Paracelse se faisait gloire de détruire la méthode de Galien, qu'il croyait peu sûre; il s'attira par là la haine des autres médecins. On dit qu'il se vantait de pouvoir conserver par ses remèdes, surtout par son élixir, la vie aux hommes pendant plusieurs siècles; mais il éprouva lui-même la vanité de ses promesses, étant mort à Saltzbourg le 24 septembre 1541, à 48 ans. La meilleure édition de ses œuvres est celle de Genève en 1658, 3 vol. in-fol.; il y a quelques bonnes choses, mais beaucoup plus de forfanterie que de vraie science; il écrit sans méthode, sans clarté, et se livre avec excès à son imagination déréglée et à une vanité insupportable. On dit qu'il avait une telle opinion de lui-même, qu'il brûla Galien et Avicenne dans la première leçon qu'il fit à Bâle en qualité de professeur, et qu'il y apostropha les autres médecins en ces termes : « Sachez que mon bonnet est plus savant que vous tous, et que ma barbe a plus d'expérience que vos académies. >> On lui attribue une satire contre le pape intitulée Expositio vera harum imaginum Norimbergæ repertarum, ex fundatismo veræ magiæ vaticinio deducta, 1570, in-4°. PARADIN (GUILLAUME), laborieux écrivain du 16o siècle, né à Cuizeau, dans la Bresse chalonnaise, et vivant encore en 1581, est auteur d'un grand nombre d'ouvrages, dont les principaux sont, iol'Histoire d'Aristée, touchant la version du Pentateuque, in-4°; 2o l'Histoire de notre temps, in-fol.; 30 Annales de Bourgogne, in-fol., 4o De moribus Galliæ historia, in-4°; 5 Mémoires de l'histoire de Lyon, 1625, in-fol.; 6o De rebus in Belgio anno 1543 gestis, in-8°; 7° la Chronique de Savoie, 1602, in-fol. Son frère Claude Paradin, qui vivait encore en 1561, est auteur des Alliances généalogiques de la France, 1636, in-fol., et des Devises héroïques, in-8° ou in-16. 11 y a un autre auteur nommé Jean Paradin, de Louans en Bourgo gne, dont on a plusieurs pièces en vers imprimées sous le titre de Micropédie, Lyon, in-12. PARAMO (LOUIS DE), inquisiteur d'Espagne, qui a fait paraitre en 1598, un livre in-fol. rare, imprimé à Madrid à l'imprimerie royale, intitulé De origine et progressu sanctæ inquisitionis ejusque officii dignitate et utilitate. Il est dans la meilleure foi du monde sur l'utilité de ce tribunal, et compte ceux qui ont péri comme autant de victimes utiles à l'état et à la religion; s'il se trompe, la conduite des peuples où ce tribunal n'était pas établi l'induisait en erreur; car les guerres de religion qui régnaient alors ont fait périr bien plus d'hommes que l'inquisition; mais l'un et l'autre sont contraires à l'esprit de la religion; et toutes les fois que les hommes s'écartent de cet esprit ils ne peuvent que faire de lourdes fautes. PARASOLS (BARTHÉLEMI DE), fameux poète provençal, était fils d'un médecin de la reine Jeanne, et naquit à Sisteron. On a de lui plusieurs onvrages en provençal; entre autres des vers à la louange de Marie, fille de Jean, roi de France, et femme de Louis Ier, roi de Naples. Il est encore auteur de cinq tragédies qui contiennent toute la vie de la reine Jeanne, et qu'il dédia à Clément VII. Ce pape, pour le récompenser, lui donna un canonicat de Sisteron, et la prébende de Parasols, où l'on dit que notre poète fut empoisonné en 1383. PARAVICINI (GIACOMO), ditil Giannolo, né dans la Valteline, était un excellent peintre d'histoire. Il mourut en 1729. PARAVICINI (VINCENT), né dans le pays des Grisons en 1648, mourut à Bale le 17 décembre 1706. On a de lui Catalogus scriptorum ab Helvetiis editorum, 1698 et 1702; Singularia de viris eruditione claris, in-80, 1713. PARCIEUX (ANTOINE DE), né dans le diocèse d'Usez le 28 octobre 1705, s'étant appliqué aux mathématiques, devint constructeur de cadrans solaires. C'est de lui qu'est la belle méridienne que M. le duc de Nevers fit faire au Louvre, et beaucoup d'autres. La mécanique fut aussi une des sciences qui l'occupa le plus. On connaît les pompes d'Arnouville et de Grécy, |