phie et dans l'histoire grecque et romaine. OMER (SAINT), Andomarus, évêque de Terouanne dans le 7e siècle, naquit à Goldenthar près de Constance, sur le Haut-Rhin, d'une famille noble et riche. Il se retira dans sa jeunesse au monastère de Luxeuil, et fut nommé évêque de Terouanne par le roi Dagobert en 636. Il travailla avec zèle à rétablir - la discipline dans son diocèse, et bâtit le monastère de Sithiu, auquel saint Bertin, qui en futle second abbé, donna son nom. Saint Omer mourut en 668. OMNIBONUS. Voy. LEONICENUS. OMPHALE, reine de Lydie et femme d'Hercule, répondit à la passion de ce héros, parce que, selon la fable, il tua près du fleuve Sangaris un serpent qui désolait le pays de cette princesse. Hercule fut tellement épris des charmes d'Omphale, qu'il quitta sa massue pour prendre la quenouille et filer avec les femmes. OMPHALIUS (JACQUES), habile jurisconsulte allemand, natif d'Andernach, dont on a un Traité de l'office et du pouvoir du prince, et d'autres ouvrages en latin qui sont estimés, mourut en 1570. ONAN, fils de Juda et de Sué, fut obligé, suivant la loi, d'épouser Thamar, veuve de son frère aîné mort sans enfans; mais ayant empêché, par une action détestable, qu'elle ne devint mère, de peur que les enfans qu'il aurait eu d'elle ne succédassent aux avantages de son frère aîné, il fut puni de mort par le Seigneur. ONESIME (SAINT), était de Phrygie, et fut d'abord esclave de Philémon, qu'il voia. Il alla ensuite voir saint Paul, qui était captif à Rome. Le saint apótre, l'ayant instruit, le baptisa, le retint quelque temps et le renvoya à Philémon, auquel il le recommanda par cette admirable Epitre canonique qui lui est adressée. Philémon reçut Önésime avec bonté, et le mit en liberté. Onésime devint dans la suite si éminent en vertu et en piété, qu'il fut évêque de Berée, selon l'auteur des constitutions apostoliques. D'autres disent qu'il fut évêque d'Ephèse, qu'il souffrit le martyre à Rome sous l'empire de Trajan, et que c'est de lui dont parle saint Ignace, martyr. Mais il est plus yraisemblable que l'Onésime dont saint Ignace fait l'éloge est différent du précédent. ONESIPHORE, disciple de saint Paul, souffrit le martyre avec saint Porphyre, et fut traîné à la queue d'un cheval. ONIAS, nom de trois grands pontifes des Juifs; le premier succéda à Jaddus, 324 avant J.-C., sous le règne de Ptolémée, fils de Lagus; le deuxième commença à gouverner 242 avant J.-C., et pensa causer la ruine des Juifs pour avoir manqué de payer un tribut à Ptolémée Evergètes; enfin, le troisième, petit-fils du précédent, reçut la fameuse ambassade des Lacédémoniens, fut dépouillé de la souveraine sacrificature par Antiochus Epiphanes, puis tué à Antioche, près du bourg de Daphné, par un nommé Andronic, l'un des grands officiers de la cour d'Antiochus. C'est sous ce dernier Onias qu'arriva l'histoire d'Héliodore: il a mérité, par sa piété et par ses vertus, que le SaintEsprit même fit de lui un magnifique éloge dans l'Ecriture sainte. Son fils, se voyant exclus de la souveraine sacrificature par ses oncles, passa en Egypte, où il batit un temple dans lequel il établit les mêmes cérémonies et les mêmes officiers qu'à Jérusalem. ONKELOS, surnommé le Prosélyte, fameux rabbin du premier siècle, est auteur de la première Paraphrase chaldaïque sur le Pentateuque. On dit, dans le Talmud, qu'il fit les funérailles du rabbin Gamaliel, maître de saint Paul, et que, pour les rendre plus magnifiques, il brûla des meubles pour la valeur de plus de 20,000 livres : sur quoi il faut observer que, comme c'était la coutume des Hébreux de brûler le lit et les autres meubles des rois après leur mort, de même, aux funérailles des présidens de la synagogue, tel qu'était Gamaliel, ils brûlaient aussi leur lit et leurs meubles pour marquer qu'ils ne leur portaient guère moins de respect qu'aux rois. Il n'y a pas d'apparence qu'Onkelos soit la même personne qu'Aquila, comme quelques auteurs cru. l'ont ONOMACRITE, poète grec, que l'on croit auteur des poésies attribuées à Orphée et à Musée, vivait environ 516 ans avant J.-C., et fut chassé d'Athènes par Hipparque, un des fils de Pisistrate. Voy. ORPHÉE. une ONOSANDER, philosophe platonicien, dont il nous reste un Traité du devoir et des vertus d'un général d'armée, que Rigault a publié en grec, avec bonne Traduction latine, 1600, in-40: c'est la meilleure édition; Vigenère l'a traduit en français, 1605, in4o; mais M. le baron de Zurlauben en a donné une meilleure Traduction française dans sa Bibliothèque militaire, 1760, 3 vol. in-12. ONUPHRE PANVINI, célèbre religieux augustin du 16o siècle, natif de Vérone, composa les Vies des papes et un grand nombre d'autres ouvrages remplis d'érudition. Il mourut à Palerme en 1568, à 39 ans. Il est plus flatteur que Platine à l'égard des papes. On estime surtout entre scs ouvrages 1o De principibus romanis, in-fol.; 2o De antiquo ritu baptisandi catechumenos, in-4o et in-8°; 3o Commentarii de Republica romand, in-8° livre excellent; 4o Fasti et triumphi romani, in-fol.: très-bon et très-utile; 5o De primatu Petri, in-4°; 6o Chronicon ecclesiasticum à Julii Cæsaris imperio ad Maximil. II, in-fol., trèsestimé et rempli d'érudition ecclésiastique; 7o De summis pontificibus et cardinalibus, 1567, in-4o; 8o In fastos consulares Appendix, in-fol.; 9o De antiquis Romanorum nominibus, infol.; 10° De ritu sepeliendi mortuos apud veteres christianos et de cœmeteriis eorumdem, in-8°, traduit en français, in-8°; 11o De triumpho et ludis circensibus, Patavii, 1681, infol.; 12o civitas Romana, etc.; T'opographia urbis Romæ, Francofurti, 1597, et seq. 6 tomes, en 3 vol. in-fol. OPHIONÉE, chef des démons qui se révoltèrent contre Jupiter, au rapport de Phérécide, syrien; d'où il semble que les anciens païens ont eu quelque connaissance de la chute de Lucifer: car il est bon d'observer qu'Ophionée, en grec, signifie serpent, ou serpentin, et que c'est sous cette figure que le démon tenta nos premiers pères. OPILIUS (AURÉLIUS), habile grammairien, dont l'ouvrage, intitulé Libri Musarum, est perdu, florissait 94 ans avant J.-C. OPITIUS (MARTIN), célèbre poète allemand, natif de Breslaw, s'est acquis une grande réputation par ses Poésies latines, 1631 et 1640, in-8°, et encore plus par ses Poésies allemandes, Amsterdam, 1698.Il mouruten 1639. On a de lui des Silves, des Epigrammes, un bon Poëme du Vésuve, les Distiques de Caton, ouvrage estimé, etc. Il passe pour l'un de ceux qui ont le plus excellé à faire des vers allemands. OPITIUS (HENRI), très-célèbre théologien luthérien, né à Altenburg en Misnie en 1642, fut professeur en langues orientales et en théologie à Kiel, où il s'acquit une grande réputation, et où il mourut en 1712. On a de lui un grand nombre d'excellens ouvrages sur la littérature orientale et sur les antiquités hébraïques; mais il se fit du tort en voulant établir le rapport de la langue grecque avec les langues orientales, selon la méthode que Wasmuth avait suivie pour montrer la liaison que tous les dialectes de l'Orient ont entre eux. Cette envie bisarre d'assujettir la aux mêmes langue grecque règles que l'hébreu, l'engagea à donner là-dessus un petit ouvrage intitulé Græcismus facilitati suæ restitutus, methodo nová, eáque cum præceptis hebraicis Wasmuthianis, et suis orientalibus, quàm proximè harmonica, adeòque regulis 34 succinctè absolutus. Les autres ouvrages de Henri Opitius, qui sont généralement estimés, sont Syriasmus, Chaldaïsmus, Atrium linguæ sanctæ, Parva Biblia, Biblia hæbraïca, Kiloni, 1709, 2 vol. in-4°; Disputationes, etc. OPMEER (PIERRE), habile écrivain du 16o siècle, natif d'Amsterdam, est illustre par son érudition et par son zèle pour la défense et le soutien de la religion catholique. Il mourut à Delft le 10 novembre 1595, à 69 ans. On a de lui un Traité de l'office de la messe ; l'Histoire des martyrs de Gercum et de Hollande; une Chronique, in-fol., 1611; plusieurs ouvrages historiques en latin. OPORIN (JEAN), célèbre imprimeur, natif de Bâle, était fils d'un peintre nommé Jean Hebst. Il se rendit habile dans les langues grecque et latine, et dans la médecine, et se fit ensuite imprimeur; mais quoiqu'il imprimât les ouvrages des anciens avec beaucoup de soin et d'exactitude, il ne put suffire à ses dépenses qu'avec le secours de ses amis. Il mourut le 6 juillet 1568, à 61 ans. Sa première femme était méchante; te; la seconde le ruina par ses dépenses; la troisième et la quatrième furent plus raisonnables. On a delui diverses Lettres, des Scholies sur plusieurs livres de Cicéron, et d'autres ouvrages. Il changea son nom de famille, selon la coutume de plusieurs hommes de lettres de son temps, et prit celui d'Oporin, mot grec qui signifie Automnal. Robert Winter son associé en fit de même, et prit le nom de Chimerin, qui, en grec, signifie Hiemal. Ce dernier imprimeur mourut insolvable. OPPEDE (JEAN MEYNIER, baron d'), premier président au parlement d'Aix, fit exécuter en 1545, par un zèle qui parut excessif, l'arrêt rendu contre les Vaudois le 18 novembre 1540, qui condamnait dix-neuf de ces hérétiques à être brûlés, et ordonnait que toutes leurs maisons des villages de Cabrières et de Merindol seraient entièrement démolies, aussi bien que tous les châteaux et tous les forts qu'ils occupaient. L'exécution de l'arrêt avait été suspendue à la requête du cardinal Sadolet, par ordre de François ler, à condition qu'ils abjureraient leurs erreurs; mais ne l'ayant pas fait, d'Oppède, au lieu de dix-neuf des principaux habitans de Cabrières et Merindol, fit passer au fil de l'épée tous les habitans de ces bourgs; il finit par faire enfermer les femmes qui restaient dans une grange, à laquelle il fit mettre le feu; au lieu de 2 villages, il y en eut 44 de brûlés, et 4000 âmes y perdirent la vie. Mais après cette exécution, la dame de Cental, dont les villages et les châteaux avaient été brûlés et désolés, en demanda justice au roi. Henri II ordonna que cette affaire serait jugée par le parlement de Paris. Il n'y eut jamais de cause plus solennellement plaidée; elle tint 50 audiences consécutives; et Louis Auberi, lieutenant civil, qui fit en cette cause la fonction d'avocat-général, ayant parlé pendant 7 audiences, et conclu peu favorablement pour le président d'Oppède, celui-ci se défendit avec tant de force par son excellent plaidoyer, qui commence par ces mots : Judica me, Deus, et discerne causam meam de gente non sancta, qu'il fut renvoyé absous; mais Guérin, avocatgénéral, qui avait donné trop de licence aux soldats, eut la tête tranchée en place de Grève. Le président d'Oppède mourut quelques années après, en 1558. On a de lui une Traduction française de six Triomphes de Pétrarque. OPPENORT (GILLES-MARIE), habile architecte, mort à Paris vers 1740, fut directeur des bâtimens et jardins de M. le duc d'Orléans, régent du royaume, et passa pour l'un des plus grands architectes de son temps. Il a laissé un grand nombre de Dessins, dont il y a eu de gravés une suite considérable. et grammairien grec, OPPIEN, Oppianus, célèbre poète natif d'Anazarbe, ville de Cilicie, est auteur de deux excellens Poëmes, l'un sur la chasse, et l'autre sur la pêche. Il les présenta à l'empereur Caracalla, qui en fut si satisfait qu'il lui fit donner un écu d'or pour chaque vers, d'où on croit que les vers d'Oppien furent appelés vers dorés. Ce poète mourut de peste en son pays au commencement du 3o siècle, å l'âge de 30 ans. Ses concitoyens lui dressèrent une statue, et mirent sur son tombeau une épitaphe qui portait que les dieux l'avaient fait mourir parce qu'il avait surpassé tous les mortels. La meilleure édition de ses deux Poëmes est celle de Leyde, 1597, en grec et en latin, avec les Notes de Rittershusius, in-8°: la plus rare est de 1478, in-fol. OPPORTUNE (SAINTE), abbesse de Montreuil dans le diocèse de Séez, était d'une famille illustre, et sœur de Godegrand, évêque de Séez. Elle mourut le 22 avril 770. OPSOPOEUS (JEAN), né à Bretten dans le Palatinat en 1556, se rendit habile dans les langues grecque et latine, et fut correcteur de l'imprimerie de Wechel, qu'il suivit à Paris. On le mit deux fois en prison, parce qu'il prenait avec ardeur la défense des nouveaux hérétiques. Il s'appliqua à la médecine, et il y fit de si grands progrès, qu'étant de retour en Allemagne, on lui donna une chaire de professeur en médecine à Heidelberg. Il y mourut en 1596, à 40 ans. On a de lui divers ouvrages sur Hippocrate, etc., et on lui doit le Recueil des oracles des sibylles, Paris, 1607, in-80. Simon Opsopœus son frère fut un bon médecin praticien. Il mourut en 1619. Il ne faut pas les confondre avec Vincent Opsopœus, dont nous avons un poëme latin inti tulć De arte bibendi, Francfort, 1578, in-80. OPSTRAET (JEAN), fameux théologien, naquit à Beringhen, petite ville du pays de Liège, le 3 octobre 1651. Il fut fait licencié en théologie à Louvain en 1681, enseigna ensuite la théologie dans le collége d'Adrien, puis au séminaire de Malines; il en fut chassé en 1690 par Humbert de Precipiano, archevêque de cette ville, à cause de son attachement à la défense de Jansénius: s'étant depuis déclaré l'un des principaux adversaires de Steyaërt, il fut exilé en 1704. Mais deux ans après, Louvain ayant passé sous la domination de l'empereur, M. Opstraet fut fait principal du collège de Faucon. Il conserva cette place jusqu'à sa mort, arrivée le 29 novembre 1720. On a de lui un très-grand nombre d'ouvrages en latin, qui sont recherchés par les disciples de Jansénius et du père Quesnel. Ces livres sont assez rares en France: les principaux sont, Dissertation théologique sur la manière d'administrer le sacrement de pénitence, Steyaërt; la Vraie doctrine touchant le baptême laborieux, 3 vol. in-12, contre Steyaërt; Instructions théologiques pour les jeunes théologiens; le Bon Pasteur, où l'on traite des devoirs des pasteurs: ce livre a été traduit en français en 2 vol. in-12; Théologien chrétien: ce livre a été traduit en français par M. de Saint-André de Beauchêne, sous ce titre, Le Directeur d'un jeune théologien, 1723, in-12; Instructions théologiques sur les actes humains, en 3 vol. in-12; Théologie dogmatique, morale, pratique et scolastique, en 3 vol.; Traité des lieux théologiques, en 3 vol.; c'est un des plus estimés; Dissertation théologique sur la conversion du pécheur, traduit en français par M. l'abbé de Natte, et imprimé plu- p contre sieurs fois sous ce titre: Idée de la conversion du pécheur, 1732, 2 vol. in-12, avec des additions qui ne sont pas du traducteur; un grand nombre de Mémoires et d'autres écrits en faveur des théologiens de Louvain, et contre ceux qu'il appelle constitutionnaires et les jésuites, etc. OPTAT (SAINT), évêque de Milève en Afrique dans le 4o siècle, composa vers l'an 370 ses livres du schisme des donatistes, dans lesquels il combat Par T. IV. ménien, évêque de cette secte. On les trouve dans la Bibliothèque des Pères. Son style est noble, véhément et serré, et il fait paraitre beaucoup d'esprit et d'étude. Saint Augustin dit de lui «qu'il pourrait être une preuve de la vérité de l'église catholique, si elles'appuyait sur la vertu de ses ministres, » et saint Fulgence le met au nombre des plus grands hommes dont Dieu s'est servi pour nous découvrir les secrets de ses divines Ecritures, et pour défendre la pureté de la foi. Il mourut vers 380. La meilleure édition de ses œuvres est celle de M. Dupin, en 1700, in-fol. ORANGE (CLAUDE DE CHALON, héritière de la principauté d'), épousa Henri de Nassau, et mourut en 1521. Son fils René ayant pris le parti de Charles V contre François Ier, vit confisquer sa principauté pour crime de félonie, par arrêt du parlement de Provence du 30 juin 1543. Il mourut sans enfans, et fit son testament en faveur de son cousin, le fameux Guillaume de Nassau, prince d'Orange, voy. ce mot, ce qui lui fut contesté par la maison de Longueville. Louis XIV s'en était emparé pour le prince de Conti, étant aux droits de la maison de Longueville, et la possession lui en a été confirmée par le traité d'Utrecht en 1713. ORANGE (Princes d'). Voy. CHALON, MAURICE. ORANGZEB. Voy. AURENGZEB. ORANTES (FRANÇOIS), habile cordelier espagnol, assista en qualité de théologien au concile de Trente, où il prononça un savant discours en 1562. Il fut ensuite confesseur de don Juan d'Autriche, puis évêque d'Oviedo en 1581. Il mourut le 12 octobre 1584. On a de lui un livre contre les institutions de Calvin, et d'autres ouvrages en latin. ORATOIRE (Congrégation de l'). Voy. BERULLE, NERI, QUENTAL. ÖRBELLIS (NICOLAS DE), fameux cordelier du 15o siècle, natif d'Angers, dont on a un Abrégé de Théologie selon la doctrine de Scot, in-8°, et d'autres ouvrages. Il mourut en 1455. ORBILIUS, ancien et célèbre grammairien de Bénévent, parvint à un si grand âge, que l'on dit qu'il oublia tout ce qu'il savait. ORDRIC VITAL, né en Angleterre en 1075, fut élevé dans l'abbaye d'Auch, après que son père, qui était prêtre et 5 veuf, fut entré dans l'ordre monastique. Il en prit lui-même l'habit à 11 ans, et passa toute sa vie appliqué opliqué à l'étude, sans accepter aucune charge de la maison. Il vivait encore en 1143. Son Histoire ecclésiastique se trouve dans les Historiæ Normanorum scriptores de Duchesne; elle mériterait une édition plus correcte. OREGIUS (AUGUSTIN), natif de Florence, alla à Rome pour y faire ses études; et demeura dans une petite pen✔sion bourgeoise, où il éprouva les mêmes sollicitations que le patriarche Joseph, et ne fut pas moins fidèle à son devoir. Le cardinal Bellarmin, instruit de la vertu de ce jeune homme, le fit élever dans un collège. Oregius fut chargé dans la suite, par le cardinal Barberin, d'examiner quel était le sentiment d'Aristote sur l'immortalité de l'âme, afin de faire interdire par le pape les leçons sur Aristote, si on reconnaissait que ce philosophe était contraire à cette vérité fondamentale de la religion. Oregius le déclara innocent, et fit sur ce sujet, en 1631, son livre intitulé Aristotelis vera de rationalis animæ immortali tate sententia, in-4°. Enfin Barberin étant devenu pape, sous le nom d'Urbain VIII, le fit cardinal en 1634, et lui donna l'archevêché de Benevent, où il mourut en 1635, à 58 ans. On a de lui les Traités De Deo, De Trinitate, De Angelis; De Opere sex dierum, et d'autres ouvrages imprimés à Rome 1637 et en 1642, in-fol. Le cardinal Bellarmin l'appelait son théologien, et le pape Urbain VIII le nommait son Bellarmin. C'est Nicolas Oregius son neveu qui donna en 1637, en un tome in-fol., l'édition complète de tous les ouvrages de son oncle. en ORELLANA (FRANÇOIS), est, à ce que l'on croit, le premier Européen qui a reconnu la rivière des Amazones. Il s'embarqua en 1539 assez près de Quito, sur la rivière de Coca, d'où il entra dans une autre plus grande, qui le conduisit au Cap-Vert, sur les cotes de la Guïane, après une navigation de 1800 lieues. Orellana périt en 1549 avec trois vaisseaux qui lui avaient été confiés en Espagne, sans avoir pu retrouver l'embouchure de sa rivière. La rencontre qu'il fit en descendant de quelques femmes armées, dont un cacique de ses amis lui dit de se défier, lui fit donner à cette rivière le nom de rivière des Amazones. ORESME (NICOLAS OU NICOLE), savant docteur de Sorbonne, et grand maître du collège de Navarre au 14o siècle, natif de Caen, fut précepteur du roi Charles V, qui lui donna en 1377 l'évêché de Lisieux. Il mourut en 1382. Ses principaux ouvrages sont 10 un Discours contre les déréglemens de la cour de Rome; 20 un beau Traité De Communicatione, idiomatum; 3° un Discours contre le changement de la monnaie, dans la Bibliothèque des Pères; 4o un Traité savant, curieux et solide, De Antichristo, imprimé dans le IX tome de l'Amplissima collectio du père Martenne, etc. On lui attribue encore une Traduction française de la Bible, qui est également ent attribuée à Raoul de Presle et à Guyars des Moulins, Il traduisit en français, par ordre du roi Charles V, le Livre du Ciel, celui du Monde, avec les Morales et la Politique d'Aristote, et le Livre de Pétrarque, des Remèdes de l'une et de l'autre fortune. ORESTE, roi de Mycène, était fils d'Agamemnon et de Clytemnestre. Il vengea la mort de son père par le conseil de sa sœur Electre, et n'épargna pas même sa propre mère. Il tua aussi Pyrrhus, fils d'Achille, parce que Py:rhus avait enlevé Hermione, qui lui était promise en mariage. On dit qu'il devint furieux après avoir tué Clytemnestre, et que, pour expier ce crime, il fut obligé d'aller au temple de Diane, dans la Chersonèse Taurique. Son ami Pylade l'y conduisit; et comme le roi Thoas voulait le sacrifier à Diane, à qui l'on immolait des hommes, Pylade assura que c'était lui qui était Oreste voulant être sacrifié pour son ami; Oreste, au contraire, soutint qu'il était véritablement Oreste, pour n'être pas cause de la mort de Pylade. Pendant cette généreuse contestation, qui a rendu l'amitié d'Oreste et de Pylade si célèbre, Iphigénie, qui présidait aux sacrifices de Diane, reconnutson frère, et les délivra de ce danger. Quelques jours après, Oreste, accompagné de Pylade, tua le roi Thoas, emporta ses richesses, et emmena avec lui sa sœur Iphigénie en Arcadie. Il la maria à Pylade, épousa Hermione, et prit le gouvernement de ses états. On dit qu'il , |