phyfiques & métaphyfiques. Ces trois ordres de vérités nous pré» fentent toute la fphère du fens » moral, & donnent naissance à toutes » les sciences, arts & talens qui en découlent ou qui leur appartien » nent », સે Dans le premier article, M. l'Abbé Brémont expofe les principes de la moralité, de la loi naturelle & de fon autorité fur tous les hommes ; l'énergie du fens moral, ou de ce fentiment indélibéré qui nous porte à approuver le bien & à fuir le mal dans l'ordre des Maurs. Il faut voir dans l'Ouvrage même le développement de Ces intéreflantes vérités. Enfin, de trois fources primitives découlent tous les devoirs de l'homme: l'amour légitime de foi produit tous les devoirs & toutes les vertus perfonnelles l'amour légitime du prochain, toutes les obligations & les vertus fociales: l'amour de Dieu, toutes nos obligations & nos vertus perfonnelles, fociales, civiles & religieufes. Eloigné de tout efprit de fyftême & de tout paradoxe, c'est dans la raison seule, & fur-tout dans les écrits d'un des plus fages Philo fophes de l'antiquité, que l'Auteur puife les principes qu'il débite; c'eft avec lui qu'il réfute, qu'il confond les Fataliftes les Epicuriens, les impies de toutes les fectes & de tous les temps. On voit avec plaifir, en lifant les citations, que, deux mille ans avant nous, Ciceron avoit posé là bafe inébranlable de tout le fyftême focial, civil, & même religieux dans l'ordre naturel; & qu'il a prémuni la raison contre les égaremens où des génies faits pour la conduire dans les voies du jufte & de l'honnête, n'ont pas rougi de la jetter. Ce rappro ment devient bien plus frappant encore dans l'article fecond, qui traite des principes généraux des Mours. Il prouve, en faveur de M. l'Abbé Brémont, à quelle perfection le fens moral peut élever un homme qui l'écoute dans le filence des paffions & dans la droiture de fon cœur, En réfléchiffant fur les principes de fes actions, P'homme reconnoît la loi qui les dirige; les penchans, les paffions qui les infpirent de leurs différens rapports avec l'ordre éternel, naiffent les vices & les vertus. Tous cés objets font exposés avec affez d'étendue pour faire un enchaînement de vérités qui intéreffent le cœur en éclairant la raifon. Les paragraphes de la moralité des paffions, des vices & de leur union, méritent d'être lus dans l'Ouvrage même; ils perdroient à l'analyse, ou dans un extrait. Les modernes Epicuriens, dont l'ignorance ou la mauvaise foi taxent la morale évangélique d'une févérité exceffive fur l'ufage des plaifirs, fçauroient mauvais gré à M. l'Abbé Brémont d'avoir mis fous les yeux du lecteur les nobles reproches faits aux voluptueux par le père de l'éloloquence & de la philofophie Romaine. Les préceptes de ce Payen ne le cèdent aux nôtres que pour la fublimité des motifs; mais ils couvrent du même opprobre, & profcrivent avec la même inflexibilité ces penchans déréglés qui renverfent les loix de la pudeur, & que les Cymi ques anciens & modernes, regardent comme la fource du bonheur le plus parfait. Le tableau des vertus, leur ordre leur enchaînement, leur dépendance mutuelle viennent foulager le Lecteur des idées triftes que lui avoient préfentées quelques paragraphes fur la nature, l'influence & la malheureufe filiation des vices. On lui prouve que l'homme vertueux eft le feul fage, le feul libre, le feul véritablement heureux. " La Phyfique & la Métaphyfique. » des mœurs nous conduifent naturellement aux principes qui doivent "nous éloigner du vice, & nous » conduire dans les fentiers de la » vertu. Dans cette feconde région, » les principes ne font pas de fimples règles que nous adoptons volon»tairement ce font des loix, des préceptes, des commandemens, » qui nous font intimés par une » puffance à laquelle nous fommes obligés de déférer & d'obéir. Nous » nous fommes déjà expliqués fur ces diverfes autorités d'où partent ces >> loix, ces commandemens; elles » font toutes fondées fur la conftitution des êtres raisonnables; fur la » volonté de Dieu, qui a fixé leur » état & leurs rapports; fur celle des Légiflateurs, que Dieu a revêtus » de fon autorité, & qui le représen» tent pour nous commander. "De ces trois fources partent le droit & la loi. On confond fouvent » l'un & l'autre ; mais ces expreffions, quoique voifines, préfentent des » différences fenfibles. La loi defigne » un précepte qui nous lie: ce précepte fuppofe un droit de nous » commander, de nous affujettir, qui >> eft le fondement de la loi: cette loi » attribue un autre droit qu'elle nous oblige de refpecter, & qui n'eft pas le fondement, mais l'effet de la loi. ဘ Le droit naturel eft donc le fon» dement de toutes les loix, parce » qu'il eft le fondement de toute au»torité, & il eft la fource de tous » les droits que la loi confère en » faveur des perfonnes pour qui elle » a été portée. » Ce droit naturel fe partage |