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Quije ompant peut-être au bruit de la nature. Aime encore mieux mourir que d'en rifquer l'injure.

Rifquer l'injure de la nature; quel langage! Ces vers font un tiffu d'énigmes inintelligibles. Voltaire difoit avec raison, & nous aimons à citer ici fon autorité :

« Rien n'est véritablement beau que ce qui eft écrit naturellement, avec élégance & pureté.... Il n'y a de beau que le vrai exprimé clairement.... Le véritable ftyle de la Tragédie eft toujours d'une fimplicité noble..... Jamais rien d'ampoulé, ni de bas. Jamais d'affectation ni d'obfcurité... Ce qu'il y a d'étrange, c'eft qu'un peuple qui a pour modèle de ftyle, les pièces de Racine ait pu applaudir long-temps des ouvrages où la langue & la raison font également blessées d'un bout à l'autre,»

Je fuis, &c.

N. 27. 3 Juillet 1787.

LETTRE VIII.

Les Dettes, Comédie en deux Actes & en profe, mêlée d'Ariettes, Mufique de M. Champein; représentée pour la première fois à Paris par les Comédiens Italiens ordinaires du Roi, le 8 Janvier 1787; & à Versailles, devant Leurs Majeflés, le 23 Février fuivant. Par M.Forgeot. Prix 24S. A Paris, de l'Imprimerie de Prault,

}

Imprimeur du Roi, quai des Auguf

tins, 1787.

LE

E titre de cette pièce, Monfieur, prépare à des fituations piquantes; le nom de l'Auteur promet de la gaieté, de l'efprit, & des effets comiques : M, Forgeot fe borne à de petits ouvrages, à des Comédies légères : les

longs Ouvrages lui font peur. Peut-être fait-il bien; carles Dettes, par exemple, me paroiffent avoir trop de deux actes; le fond de cette Comédie eft fi mince, qu'un acte auroit fuffi. Vous en allez bientôt juger, l'analyse ne fera paš longue.

Le Chevalier Damis aime & doit: c'eft trop de maux à la fois. Son amour & fes créanciers le retiennent à Paris, malgré les inftances de M. Damis fon oncle, qui le redemande fans ceffe. Il a feint une maladie & demandé de l'argent. Point de réponse à cette lettre le voilà fans reffource. Les créanciers font confignés à fa porte: M. Mathieu, Bijoutier, force l'entrée, & monte: le Chevalier fe cache; Mathieu ne le trouvant point s'établit chez lui & veut l'attendre. Il fe doute que le Chevalier eft caché quelque part, & l'appelle tout bas; le Chevalier croit que c'est Marton qui l'appelle, & demande fi Mathieu eft forti: oui, répond-on: il fort de fa cachette & voit M. Mathieu. Grande furprise, grands débats: il faut l'avouer, la fituation est tout-à-fait

que

comique. Un autre créancier paroît M. Dumas, Horloger. Comment faire? Le Chevalier dit à chacun d'eux l'autre eft un correfpondant de fon père, chargé de payer les dettes, & il les laiffe enfemble. Autre fituation comique. Le début de l'entretien des deux créanciers eft encore très-plaifant, mais il auroit pu l'être davantage. Tout s'explique bientôt, & ils fortent enfemble, déterminés à ne plus rien, ménager. Ici finit le premier acte.

Le fecond acte eft bien peu de chose. Lucinde, qui paroît un peu tard, vient chanter une Ariette fort tendre, où elle fait affez entendre qu'elle aime le Chevalier, Heureufement pour l'Auteur, c'eft Mile Renaut qui la chante. L'oncle arrive, perfonnage fort gai, & bon homme ; il feint d'être la dupe de fon neveu & du valet, de croire le Chevalier malade, & de prendre M. Mathieu pour un Médecin. Seulement pour se venger, il fait femblant de vouloir époufer Lucinde, qu'il destine au fond du cœur, à fon neveu. Un Exempt & un Notaire paroiffent. L'un veut arrêter le Chevalier, l'autre veut

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le marier. On ne fcait trop pourquoi tout cela; enfin M. Damis raffure fan neveu en l'uniffant avec Lucinde: ce fecond acte eft foible & mince, & ne fe foutient que par la gaieté franche de l'oncle & par des détails.

Car, il faut le dire, Monfieur, les détails de cette petite Comédie font agréables, & les pièces de M. Forgeot perdent toujours à être analyfées : il faut les voir jouer. La feconde fcène entre le Chevalier & fon valet Dubois, eft gaie & légère. Dubois finit par lui confeiller d'époufer quelque douairière bien riche, pour raccommoder fes affaires, & à ce fujet il lui chante les jolis couplets que voici :

On doit foixante mille francs,
On prend femme de foixante ans,
C'eft ce qui vous défole.

Le jour que vous vous mariez,
Tous vos créanciers font payés;
C'est ce qui vous console.

Plus d'une fois, avec douceur,
Il faut fupporter son humeur;

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