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écarter les expreffions que le mépris de toute règle accrédite dans une certaine claffe de gens qui fe croient tout permis en fait de langue comme en morale. M. d'Olivier eft trop fupérieur à cette claffe pour fe fervir des mots éduquer, éduqué. Que des êtres infignifians & fans principes corrompent à plaifir & le langage & les mœurs ; le véritable homme de lettres ne fauroit trop les refpecter. Quelque lecteur du meilleur ton dira que cela eft trop peu conféquent pour être relevé. Conféquent eft le mot favori des jeunes gens bien éduqués. Pour vous, Monfieur, vous penferez qu'il eft bon que la jeunesse ne prenne pas de mauvaises habitudes dans d'excellens livres ; que les barbarifmes & la barbarie s'entr'appellent plus qu'on ne croit, & que corrompre fa langue, lorfqu'on eft Philofophe à la moderne, c'eft être conféfans le fçavoir.

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Je fuis, &c.

LETTRE IV.

Eloge de Frédéric II, Roi de Pruffe Electeur de Brandebourg; par M. Laureau, Ecuyer, Hiftoriographe de Monfeigneur COMTE D'ARTOIS. A Paris, de l'Imprimerie de Cloufier Imprimeur du Roi, rue de Sorbonne ; & Je trouve chez Nyon l'aîné, Libraire, rue du Jardinet; & Lamy," Libraire, quai des Auguftins, 1787. in-8°. de 63 pages.

L'ELO

'ELOGE du particulier ou même du Prince vertueux, peut être l'ouvrage de tout homme doué de l'éloquence de l'ame; tout efprit jufte & fain possède en foi la mesure d'après laquelle on doit évaluer ces qualités

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morales. Mais l'Eloge d'un illuftre Guerrier, d'un homme de génie, d'un grand Monarque, fuppofe en celui qui loue, des lumières & des connoiflances bien rares, & ne fçauroit être jugé dignement que par les égaux du grand homme. Ces réflexions, loin d'avoir pour but de déprimer en aucune manière, l'ouvrage de M. Laureau font au contraire entrevoir l'extrême difficulté de fon entreprise, & combien peu un Eloge de Frédéric II, peut avoir de juges compétens dans la foule des lecteurs ordinaires.

Ce Discours n'a pas été destiné aux honneurs académiques : auffi M. M, Laureau n'y donne-t-il pas dans le Phébus, dans le galimathias, dans cette profondeur ténébreufe & vuide, qui fait aujourd'hui la vogue de ces fortes de productions. L'Auteur a fagement préféré d'être intelligible.

Sans annoncer méthodiquement fes divifions, il a compofé fa première partie d'une efquiffe rapide du règne & des campagnes de fon Héros; & dans la feconde partie, il revient &

s'étend avec plus de détails fur les foins que Frédéric donnoit à l'adminif tration de la juftice, fur fon Code, fur cet efprit primitif d'équité publique, cet amour de l'ordre que l'Orateur fait fpécialement remarquer dars cette formule dont le fervit le Monarque en difcutant fes droits devant un tribunal étranger: Supplie Frédéric, Roi. C'eft-là que fe fuccèdent 1 s diverfes créations de ce grand Roi, qui ne font qu'indiquées dans la première partie dont la marche eft celle des temps; & la philofophie de Frédéric, fes talens comme Poëte & comme Historien, terminent cet Eloge recommandable par l'amour qu'il refpire pour l'humanité & pour les Beaux-Arts.

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Il feroit à fouhaiter que le ftyle de cet ouvrage fût plus formé, que la diction en fût un peu plus correcte.-La Province prétendue par fa mailon -La Roue du Gouvernement.-Les iffues qui conduifent au Siège Royal-Le détraquement de la Machine ne font pas des locutions régulières ou ufitées.

Tout le monde ne penfera pas avec l'Auteur, que la philofophie moderne ait fi heureufement foulé aux pieds les préjugés de l'ignorance & de la pareffe; qu'il foit fort heureux qu'elle fe jette

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dans toutes les routes inconnues. Maupertuis, s'il étoit rappellé à la vie, ne liroit peut-être pas fans quelque étonnement, qu'il tomba dans les mains des Impériaux par un effet de la flamme attractive de la gloire. Quelques lecteurs ne verront qu'avec déplaisir, Trajan, Julien, Henri IV & Louis IX, rapprochés comme des modèles de vertus qu'ils ne poffédoient pas affez également pour qu'il foit fi naturel de les citer enfemble, Mais il n'est point de bon efprit qui n'applaudiffe à cette image: l'Europe fentit tomber un poids de plus dans fa balance. A ce trait d'un obfervateur réfléchi: il étoit du deftin de ce Princè d'être grand même par fon inaction; à ce rélultat fommaire des méditations d'un adminiftrateur : jusque-là le commerce étoit une victime qu'engraifoit Pinduftrie, & que guerre dévoroit ;à ce principe fi beau, si bien rendu

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