Er les fleurs du printemps embaumant fes vergers, Et les fruits de l'automne empliffant fes corbeilles, Sont les dons de ta main, le produit de tes veilles. Aux champs, comme aux cités, ivres de leur bonheur, Tes fujets n'offrent plus qu'une famille immenfe Mêlant aux doux tributs de fa reconnoif fance Les noms facrés de père & de libérateur. Par M. NoGENT, Receveur des Fermes, à Avalon. LETTRE VI. Prones ou Inftructions familières fur les Epitres & Evangiles des Dimana ches & des principales Fêtes de l'années Ouvrage que l'on peut regarder comme le développement complet de toutes les vérités de la Religion & de la Morale; par feu M. Cochin, Curé de SaintJacques-du-Haut-Pas, Nouvelle Edition revue corrigée & augmentée d'une fuite d'Homélies fur le facrifice de la Meffe, d'une Table analytique: ornée du portrait de l'Auteur. Quatre Vol. in-22. A Paris, chez Mequignon l'ainé, Libraire, rue des Cordeliers, près des Ecoles de Chirurgie, 1786, avec approbation & privilège du Roi, LA promptitude avec laquelle la première Edition des Prônes de M. Cochin a été épuisée, en fait affez 2: l'éloge. Gette nouvelle édition a plus de droits encore au même fuccès,. puifqu'elle a été revue avec plus de foin, & qu'elle eft enrichie d'un grand nombre d'inftructions nouvelles d'Homelies liées & fuivies fur toutes. les parties du Saint Sacrifice de la Meffe ces Homélies forment elles. feules le quatrième Volume; & ce quatrième Volume peut s'acheter féparement, & réuni aux trois autres ne rend point la collection plus coûteufe. Ce fupplément eft cependant d'un grand prix, Gardez-vous, Monfieur, d'eftimer moins ce genre d'inf tructions familières, il eft moins fuf-. ceptible d'élans, de grands mouvemens, mais il emprunte le fecours d'une éloquence douce, onctueufe & perfuafive: vous en jugerez, Monfeur, parce paffage tiré d'une homélie fur l'Alleluya, Car il eft un Alleluya d'action » qui n'emprunte, pour fe faire >> entendre, que le langage des œuvres; langage bien plus éloquent, bien plus propre à exprimer les » louanges, que les plus beaux can »tiques; c'eft celui du Chrétien, fidèles quand H rend témoignage » & hommage à la foi, aux dépens de a fa tranquillité & de fon repos, » malgré les railleries & les mépris, » au milieu des prévarications & des fcandales, contre le gré même d'une nature corrompue qui le follicite au mal, il dit plus efficacement qu'il ne le diroit de bouche: fouons le » Seigneur, Alleluya: c'eft celui du » Chrétien docile, toutes les fois" » qu'il fouffre fans murmurer, qu'il 2 bénit Dieu au milieu des épreuves,' כל qu'il envifage dans les maux de la » vie la main de Dieu qui le frappe, » qu'il s'étudie à rendre, fes afflictions utiles par fa patience, il avoue le fouverain domaine du Seigneur fur ∞ fa créature; il le loue par fon filence même, & invite les autres à s'unir » à lui pour partager fon hommage; »fa bouche fe tait, mais fes œuvres renouvellent à chaque inftant du jour l'Alleluya: ne nous laffons donc jamais de l'exprimer ce cantique de »louanges qui doit faire un jour notre unique confolation, & les délices de notre éternité, puifque felon St, » Auguftin, une des plus précieuses » fonctions des bienheureux dans le » Ciel, fera de louer Dieu fans ceffe » laudabimus. » C'eft là vraiment cet allelaya, dont » celui de la terre n'eft qu'une ombre & une figure. Ah! comine des » enfants, dont on effaye le langage, » en habituant leur organe à prononcer les mots les plus faciles & les plus doux, l'Eglife ne nous apprend » ici bas qu'à balbutier, qu'à bégayer » cette douce parole, . כל Et que feroit-ce, Monfieur, fi vous aviez entendu ces paroles touchantes de la bouche même de ce Pasteur zélé & refpectable, dont la feule préfence étoit un exemple de vertu & de bienfaifance. Que de bien il a fait pendant fa vieil n'eft plus, mais les ouvrages fubfiftent & continueront le bien qu'il a fait: fon portrait placé à la tête de cette nouvelle édition', nous confervera du moins une image fi chère: il revit fur-tout dans cet Hofpice qu'il a élevé en faveur de l'humanité fouffrante,« |