Desaix; ʹetude politique et militaire: Sa carrière--ses premières armes--nos guerres sur le Rhin avant la rʹevolution

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J. Leroy, 1909 - 243 pages

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Page 105 - Nous te conjurons tous deux, l'un faible enfant, l'autre déjà grande. Je n'ajouterai qu'un mot plus fort que tout : rien n'est plus doux pour les mortels que de voir le jour. Personne ne souhaite la nuit des enfers. Insensé qui veut mourir : une vie malheureuse est préférable à la plus belle mort1.
Page 5 - Qu'est-ce que ce conquérant qui est pleuré de tous les peuples qu'il a soumis? Qu'est-ce que cet usurpateur sur la mort duquel la famille qu'il a renversée du trône verse des larmes? C'est un trait de cette vie dont les historiens ne nous disent pas que quelque autre conquérant puisse se vanter.
Page 93 - Où trouverais-je sur la terre un lieu aussi cher à la nature et à mon cœur, si tu étais près de moi pendant que mes yeux suivent le cours du Rhin ? LVI. Non loin de Coblentz une simple pyramide couronne un tertre de gazon ; sous sa base reposent les cendres d'un héros. Il fut un de nos ennemis ; mais n'en rendons pas moins hommage à la mémoire de Marceau. Sur la tombe de ce jeune guerrier, les farouches soldats répandirent des larmes, déplorant et enviant la destinée de celui qui vécut...
Page 86 - Tant de vertu trop tôt fut obscurcie. Pour s'anoblir nos chefs sortent des rangs ; Par la cartouche encor toute noircie, Leur bouche est prête à flatter les tyrans. La Liberté déserte avec ses armes; D'un trône à l'autre ils vont offrir leurs bras ; A notre gloire on mesure nos larmes. Dieu, mes enfants, vous donne un beau trépas!
Page 9 - Quand vous voyez quelquefois un nombreux troupeau qui, répandu sur une colline vers le déclin d'un beau jour, paît tranquillement le thym et le serpolet, ou qui broute dans une prairie une herbe menue et tendre qui a échappé à la faux du moissonneur ; le berger, soigneux et attentif, est debout auprès de ses brebis, il ne les perd...
Page 15 - Tout cela peut sans doute se faire médiocrement, comme toute chose d'ailleurs; car on est poëte, savant, orateur médiocre aussi; mais cela fait avec génie est sublime. Penser fortement, clairement, au fond de son cabinet, est bien beau sans contredit; mais penser aussi fortement, aussi clairement au milieu des boulets, est l'exercice le plus complet des facultés humaines.
Page 85 - ... concentraient les idées et les forces d'une révolution qui ne mentait pas à son principe en adoptant, pour la représenter, un simple citoyen doué de génie? Sainte-Beuve, mon maître, m'écrivait (1) qu'il fallait se féliciter de ce que Desaix n'avait pas eu à passer par l'épreuve de l'Empire. « II a pu ainsi, disait-il, rester fidèle jusqu'au bout à l'amitié, à la patrie, à la gloire, et, si le premier rang lui est refusé, parce qu'il n'a pas donné toute sa mesure, du moins at-il...
Page 14 - La grande éloquence est comme la flamme : il faut des aliments pour la nourrir, du mouvement pour l'exciter; c'est en brûlant qu'elle jette de l'éclat. Les mêmes causes favorisèrent aussi chez nos aïeux le talent de la parole. Les orateurs de nos jours ont sans doute obtenu les succès qu'ils pouvaient se promettre sous un gouvernement régulier, paisible et heureux. Toutefois la licence et les troubles semblaient ouvrir de plus vastes espérances...
Page 48 - Le sentiment national avait disparu et avec lui les passions solides et saines, le feu sacré et l'amour violent de la patrie. Le dilettantisme spirituel avait détruit le sens pratique.
Page 49 - ... Ce ne sont pas les généraux républicains, ayant presque tous, comme moi, commencé par être grenadiers, qui ignorent que ce sont les soldats qui gagnent les batailles ; mais ce ne sont pas non plus les soldats de la république, puisque tous peuvent espérer arriver au commandement, qui ignorent que des milliers de bras ne remportent des victoires que lorsqu'ils sont dirigés par une seule tête. Ce sont les armées, c'est-à-dire les officiers et les soldats, qui font triompher la république....

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